Aucune explication verbale ne remplace jamais la contemplation. Saint-Exupéry, Pilote de guerre.
Qu’importe le bonheur ! [...] il y a longtemps que je ne suis plus à l’affût du bonheur, je suis à l'affût de mon œuvre. p. 535.
Car c’est bien là ce que je suis au fond et par nature : tirant, attirant, soulevant, élevant — haleur, éleveur et éducateur — et ce n’est pas en vain que je me suis dit naguère : “Deviens ce que tu es.” p. 537.
Mais moi et mon destin, nous ne nous adressons pas au présent — nous ne nous adressons pas non plus à “jamais” — nous avons toute la patience et tout le temps qu’il faut, et au-delà, pour attendre le moment de parler. p. 537.
[Toute] la vertu des Rois, la seule qui leur ait été laissée, n’est-ce pas aujourd’hui de savoir attendre ? p. 544.
Béni soit la meilleure ventouse, la plus vivante qui vive aujourd’hui ! Béni soit Zarathoustra, la grande sangsue de la conscience ! p. 546.
Plutôt ne rien savoir que de savoir beaucoup à moitié. Plutôt être un fou à ma guise qu’un sage au goût d’autrui. Moi, je vais au fond des choses. p. 546.
[L’esprit], c'est la vie tranchant dans sa propre chair. p. 547.
Plutôt n’avoir pas de Dieu, plutôt se tailler à soi-même sa destinée, plutôt être fou, plutôt être nous-mêmes dieux.” p. 556.
Si nous ne nous convertissons et ne devenons semblables aux vaches, nous n’entrerons pas au royaume des cieux. Il y a une chose que nous devrions apprendre d’elles : à ruminer. p. 562.
Quand le diable change de peau, ne change-t-il pas de nom du même coup ? Car le nom est une sorte d’épiderme. Et le diable lui-même, n'est peut-être — qu’un épiderme. / “Rien n’est vrai, tout est permis”, me disais-je un jour pour me réconforter. p. 567.
Ai-je moi — encore un but ? Un port où tendre ma voile ? / Un vent favorable ? Hélas ! seul celui qui sait où il va sait aussi quel est le vent favorable qui l’y mènera. p. 567.
Vous n'êtes que des ponts ; puissiez-vous servir de ponts à d’autres plus grands que vous. Vous êtes des degrés : ne vous irritez pas contre ceux qui vous franchissent afin d’atteindre à leur propre altitude. p. 574.
Je ne veux faire la loi qu’aux miens, je ne suis pas une loi pour tous. p. 576.
Ma pensée, mon désir s’attachent au petit nombre, aux choses lointaines et de longue portée. Que m’importe votre petite détresse multiple et brève ? p. 580.
Depuis longtemps ma sagesse s’amasse comme un nuage, de plus en plus sombre et silencieuse. C'est ainsi que fait toute sagesse qui doit un jour enfanter la foudre. p. 581.
Ce que la populace a appris à croire sans raison, comment pourrait-on le détruire par des raisons ? p. 582.
Quiconque ne sait mentir ignore ce qu’est la vérité. p. 582.
Voulez-vous monter là-haut ? Servez-vous de vos propres jambes. Ne vous faites pas porter sur la hauteur, ne montez pas porté sur le dos ni sur la tête d’autrui. p. 582.
Oubliez donc ce “pour”, créateurs. C'est votre vertu qui exige que vous ne fassiez rien “pour”, “à cause de”, ni “parce que”. Il faut boucher vos oreilles à ces petits mots mensongers. p. 583.
Ne sommes-nous pas constamment assis à une grande table de jeu et de divertissement ? p. 584.
Quel a été jusqu’à présent sur terre le plus grand des péchés ? N’est-ce pas d’avoir dit : Malheur à ceux qui rient ! p. 585.
Las ! Faut-il que je sois banni / de toute vérité : / et rien que fou, / rien que poète ! p. 592.
La peur est en effet un sentiment héréditaire et profond chez l’homme ; la peur explique tout, le péché originel et la vertu originelle. C’est de la peur qu’est née ma vertu à moi qui s’appelle le Savoir. [...] Cette longue et très ancienne peur, enfin affinée, spiritualisée, intellectuelle, c’est, à ce qu'il me semble, ce qu’on appelle : “Science”. p. 594.
Le Désert gagne : malheur à qui porte en soi des Déserts ! p. 600.
Il est vrai que si vous ne redevenez semblables aux petits enfants vous n’entrerez point dans le royaume des cieux, — et Zarathoustra montrait du doigt le ciel — / mais quant à nous, nous ne voulons nullement aller au royaume des cieux, nous sommes devenus Hommes ; ainsi, ce que nous voulons, c’est le royaume de la Terre. p. 606.
Laisse-moi, jour stupide, balourd, obscur ! minuit n’est-il pas plus lumineux ? / Les plus purs seront les maîtres de la Terre, les plus ignorés, les plus forts, les âmes de Minuit, plus claires et plus profondes que le jour. p. 611.
Avez-vous jamais dit oui à un plaisir ? Ô mes amis, vous avez alors dit oui en même temps à toute douleur. [...] [Avez-vous] jamais souhaité qu’une fois devînt deux fois, avez-vous jamais dit : “Tu me plais, bonheur ! Reviens, instant !” Alors vous avez souhaité le retour de toutes choses ! p. 613.
Tout plaisir veut l’éternité de toute chose, veut le miel, veut la lie, veut l’ivresse de Minuit, veut les tombes, veut la consolation des larmes funéraires, veut la splendeur dorée du couchant. § 11, p. 613.
Voici mon aube, mon jour se lève : parais à présent, monte au ciel ô grand midi ! / Ainsi parla Zarathoustra, et il quitta sa caverne, ardent et fort comme le soleil matinal qui se dégage des sombres montagnes. p. 617.
NIETZSCHE F., Œuvres, Paris, Flammarion “Mille et une pages”, 2003.
Nous ne sommes que les autres. Henri Laborit, Mon Oncle d'Amérique, film d'Alain Resnais.
Notes contemplatives de lecture - Sommaire : Ainsi parlait ZarathoustraPatrick Moulin, MardiPhilo, août 2024.
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