1. La religion est l'âme de l'âme (j'avais eu aussi [cette pensée] à Paris en 1843).
2. Grande nécessité de l’époque : La religion !
3. Le phénomène le plus admirable de l'histoire : L'Église.
4. Une religion est nécessaire à tout prix.
5. La religion – véritable pierre philosophale, qui transforme même les scories en or ; le malheur en allégresse.
6. Sans elle il n'y a pas d'amour, et sans amour, la terre est un désert terrifiant, non plus une vallée de larmes mille fois préférable ; car les larmes se sèchent, et il est bon qu'elles soient versées.
7. Les maux, tant physiques que moraux, sont de véritables biens que nous donne la Providence : sans eux l'homme ne déploierait pas toutes ses forces latentes, et pour la même raison il serait moins vertueux : ainsi les maux sont des faveurs spéciales, des privilèges désirables ; mais il ne faut pas les désirer, car l'appétit dégénère déjà en vanité.
8. Les maux, véritable germe de la science, et de la plus profonde : celle qui nous apprend à ignorer.
9. La religion et la philosophie sont-elles la même chose ? Pour certains et selon certains.
10. Religion, fille et mère du sentiment ; La philosophie, voie sûre de la religion.
11. Religion, terme de la philosophie.
12. C'est la doctrine, celle de l'amour. L’une est la connaissance, la confession du Créateur ; l'autre est l’accord et le commerce avec lui. La philosophie, la pensée ; la religion, un hymne continu.
13. Cause de ce que nous sommes et de ce que nous cessons d'être (et même de quelques biens au milieu de tant de maux, pour que la sentence soit plus exacte). Veuille Dieu que ce ne soit pas la mort !
Ô religion divine ! Ô aspiration naturelle de l'âme, qui comme son encens s'élève de la terre jusqu'au ciel !
Ô Philosophie, fille mûre de la divinité, qui comme un autre courant rejoint celui de la religion, et se fond dans le même torrent, et nous emmène dans le sein de Dieu ! Religion et Philosophie : les deux yeux avec lesquels nous le regardons, et les bras avec lesquels nous le serrons.
Même si la Religion ne produisait d’autre fruit que la consolation de l’homme dans l’adversité, il faut la saluer comme le plus grand des biens pour l’humanité. Les âmes véritablement bien modérées éprouvent non seulement la consolation, mais aussi la jouissance des tribulations.
Il y a cependant des âmes pour qui les coups du destin les rendent plus réticentes et rebelles. Mais quoi, n'y a-t-il pas une étincelle de poésie et d'amour dans ces poitrines ? Comment, en qualité d’humains, peut leur manquer ce sang de l’esprit divin ? Je sais bien que ce langage est étranger et inintelligible à ceux qui se piquent d'être positifs et éclairés ; mais sachez aussi que cela ne veut pas dire qu'il y a des âmes qui le comprennent et le parlent, en le sentant et en le pensant. C'est une réalité aussi effective que celle du soleil qui nous éclaire ; c'est le même soleil de l'âme humaine.
La religion est une puissance harmonisante ; consolation des malheureux et frein des favorisés par la fortune. Sperate miseri, cavete felices*.
[*] Sperate miseri, cavete felices : Espérez les malheureux, méfiez-vous les heureux.Quel est l'asile universel contre la tyrannie, contre le monde, contre le malheur ; ou pour toutes les causes ? La Religion.
On peut dire que la femme sans religion est plus malheureuse et l'homme sans religion moins heureux.
À celui que j'ai rencontré très tôt et qui me disait : “Je porte déjà ma messe dans mon corps”, j'étais sur le point de répondre : “Et moi dans mon âme”, si ce n'avait été une satire amère due aux circonstances de l'affaire. Comment certains hommes comprennent-ils la religion ! Si elle n'influe pas sur nos actions, existe-t-elle ? Oui, en tant que croyance (telle est l’inconséquence humaine) ; mais pas en tant qu'amour ; par conséquent, elle n’existe pas au sens strict du terme, la religion est l’union divine de la raison et de l’amour. Qui autem fuerit et docuerit, hic magnus vocabitur in regno caelorum*, et nous sommes fatigués de l'hypocrisie.
Il faut réchauffer, fondre et purifier les cœurs. Et cela, avec quoi ? Avec la vérité ; non pas sèche, mais fécondée et assaisonnée d'amour.
Tout se correspond de trois manières : le physique au physique ; le physique avec le moral ; et le moral avec le physique. Cette trinité qui apparaît partout comme l'unité de Dieu.
Oh, Dieu ! plus tu me fais me sentir indépendant, plus tu me fais connaître la dépendance.
Le principe religieux est mort parmi nous, et même les quelques petits-maîtres qui le proclament, ne le pratiquent pas. Certains n’en rêvent même pas, ni même ne devinent son influence. Et les femmes ?
Ne même pas toucher à ce registre. Si on leur faisait ressentir ce qu’ils y gagneraient, qui sait ? Mais même pas ainsi : notre atmosphère est délétère. L’élément réorganisateur – le souffle de vie – est obligatoire.
Hier : “Regardez, Madame, cette chèvre se casse le cou !”. "Ce n'est pas la mienne", répondit la femme. J'aurais pu lui répliquer : “La mienne non plus, et pourtant je vous ai prévenue” ; mais cela aurait été lui jeter au visage le fait que j’avais une certaine religion et qu’elle n’en avait aucune. Entretemps, la petite bête s’en sortait, et je restais à penser à mon thème : le manque de religion à notre époque jusque dans la classe la plus basse, et dans le genre féminin, quel est le plus regrettable !
À chaque pas, on bute sur le manque d'amour entre les hommes : réunis, non associés ; des hommes, pas des frères ! Jusqu'à quand, Seigneur ! Adveniat regnum tuum*.
Il n’y a aucun penseur qui ne reconnaisse la puissance de la religion et sa nécessité.
Nos chaires toujours désertes ! Nos théâtres, pleins !
Comment peut-il y avoir une vie sans mots ?
Le mysticisme est le refuge des âmes pures contre cette corruption que nous appelons le monde.
Cette simplicité inatteignable, qui est le patrimoine des saints, est l'ennemie des extrêmes - aussi distante de la modestie affectée que proche de la franche conséquence de son objectif - sans se vanter de rien, en faisant tout avec la nature. Sans effort, même au milieu des plus grandes tentatives et luttes.
Ressentir, penser, prier - des ailes et une boussole qui nous emmènent jusqu’au refuge de Dieu.
“Mais pardonne-moi, mon Dieu, pardonne les effusions que tu as toi-même inspirées dans mon cœur, Dieu de bonté” : et à cette seule parole la mère inconsolable s'abandonne avec résignation comme la plus humble brebis du troupeau dans le sein paisible du Berger céleste.
Job a dit : Taedet anima mea vitae meae*. Je dis : Taedet corpus meum animae meae – et Taedet anima mea corporis mei**.
Chacun à son tour, et parfois les trois en même temps. Ça dépend [En français dans le texte].
Mais l’ennui ne peut vaincre l’âme, avec ce Dieu en nous.
Patrick Moulin, MardiPhilo, décembre 2024.
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