José Martí, La Edad de Oro n° 2 — La última página...

La Edad de Oro ne veut pas mourir, car personne ne doit mourir tant qu'il peut servir à quelque chose, et la vie est comme toutes les choses, qu’on ne doit pas défaire mais que l’on peut plutôt refaire. C'est comme dérober, défaire ce qu’on ne peut pas refaire. Celui qui se tue est un voleur. Mais La Edad de Oro ressemble à la petite fille de l'histoire, car elle veut toujours écrire pour ses amis les enfants plus que ce qui tient sur le papier, ce qui est comme vouloir attraper la lune. Ne vous a-t-on pas proposé l'Histoire de la Cuillère, de la Fourchette et du Couteau dans ce numéro ? Eh bien, ça ne tenait pas. Ni non plus beaucoup d'autres choses que je leur avais écrites. Ainsi va la vie, tout le bien que l'on pourrait faire ne tient pas en elle. Les enfants devraient se réunir au moins une fois par semaine, pour voir à qui ils pourraient faire du bien, tous ensemble.

Et maintenant nous allons nous réunir, l'homme de La Edad de Oro et ses petits amis, et tous en chœur, se tenant la main, nous rendrons grâce de tout notre cœur, comme des frères, aux belles dames et aux nobles messieurs qui ont eu la gentillesse de dire que La Edad de Oro est bonne.

Patrick Moulin, MardiPhilo, juin 2025.