"Nicolas Bedos, qui publie « La Soif de honte », un livre autobiographique, évoque sans fard sa condamnation pour agressions sexuelles, mais aussi l’alcool, ses dérives, et un traumatisme qui a hanté son enfance et sa vie d’adulte."
Un homme public commet des agressions sexuelles envers des femmes ; il est condamné ; il publie un livre en guise de mea culpa (une dépendance à l'alcool — cet art de vivre à la française —, et un traumatisme dans l'enfance seront un plus, toujours bienvenus pour servir d'alibi et surtout augmenter les ventes). Rien de très surprenant, car la démarche est habituelle, voire presque banale, terriblement banale, atrocement banale. Il semble que la société française soit pour partie assoiffée de s'enivrer à ses racines religieuses : une église brûle, le peuple des dévots pleure ses pierres et son président opportuniste se fait apôtre du renouveau ; un innocent est tué, une "marche blanche" s'impose ; un personnage public viole, il écrit un livre plus rédempteur — et plus lucratif au passage — qu'une séance au confessionnal.
"Des rites, des rites, des rites !", semble éructer la foule des néo-croyants, tandis que les hommes politiques se réjouissent de l'oubli de leur inaction. Quant aux victimes, elles ne sont reconnues que dans leur fonction expiatoire : les dieux exigent des offrandes, que voulez-vous ma bonne dame. Ainsi, le héros, dans son effort parodiquement surhumain, se croit blanchi, et les derniers hommes clignent de l'œil, comme dans le prophétique Zarathoustra...
"Mais quand Zarathoustra fut seul, il parla ainsi à son cœur : « Serait-ce possible ! Ce vieux saint dans sa forêt n’a pas encore entendu dire que Dieu est mort ! »"
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Source :
Agressions sexuelles, alcool, infidélités… Nicolas Bedos se livre à cœur ouvert
Patrick Moulin, MardiPhilo, avril 2025.
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