NC - Saint-Exupéry, Terre des Hommes
Aucune explication verbale ne remplace jamais la contemplation. Saint-Exupéry, Pilote de guerre.
Notes de lecture
La terre nous apprend plus long sur nous que tous les livres. Parce qu’elle nous résiste. L’homme se découvre quand il se mesure avec l’obstacle. p. 171.
[Un] spectacle n’a point de sens, sinon à travers une culture, une civilisation, un métier. p. 175.
Il est vain, si l’on plante un chêne, d'espérer s’abriter bientôt sous son feuillage. p. 189.
La grandeur d’un métier est, peut-être, avant tout, d’unir des hommes : il n’est qu’un luxe véritable, et c’est celui des relations humaines. p. 189.
[Henri Guillaumet de retour après son accident d’avion dans les Andes] “Ce qui sauve c’est de faire un pas. Encore un pas. C’est toujours le même pas que l’on recommence… Ce que j’ai fait, je te le jure, jamais aucune bête ne l’aurait fait.” p. 196.
Être homme, c’est précisément être responsable. C’est connaître la honte en face d’une misère qui ne semblait pas dépendre de soi. C’est être fier d’une victoire que les camarades ont remportée. C’est sentir, en posant sa pierre, que l’on contribue à bâtir le monde. p. 197.
Pour saisir le monde d’aujourd’hui, nous usons d’un langage qui fut établi pour le monde d’hier. Et la vie du passé nous semble mieux répondre à notre nature, pour la seule raison qu’elle répond mieux à notre langage. p. 198-199.
Il semble que la perfection soit atteinte non quand il n’y a plus rien à ajouter, mais quand il n’y a plus rien à retrancher. p. 199.
Ah ! Le merveilleux d’une maison n’est point qu’elle vous abrite ou vous réchauffe, ni qu’on en possède les murs. Mais bien qu’elle ait lentement déposé en nous ces provisions de douceurs. Qu’elle forme, dans le fond du cœur, ce massif obscur dont naissent, comme des eaux de source, les songes… p. 209.
L’empire de l’homme est intérieur. p. 205.
On croit que l’homme peut s’en aller droit devant soi. On croit que l’homme est libre… On ne voit pas la corde qui le rattache au puits, qui le rattache, comme un cordon ombilical, au ventre de la terre. S’il fait un pas de plus, il meurt. p. 263.
Une fois de plus, j’ai côtoyé une vérité que je n’ai pas comprise. Je me suis cru perdu, j’ai cru toucher le fond du désespoir et, une fois le renoncement accepté, j’ai connu la paix. Il semble à ces heures-là que l’on se découvre soi-même et que l’on devienne son propre ami. p. 269.
Que nous importent les doctrines politiques qui prétendent épanouir les hommes, si nous ne connaissons d’abord quel type d’hommes elles épanouiront. Qui va naître ? p. 269.
[J’ai] trahi mon but si j’ai paru vous engager à admirer d’abord les hommes. Ce qui est admirable d’abord, c’est le terrain qui les a fondés. p. 270.
J’avais eu le sentiment en m’endormant d’user d’un pouvoir admirable : celui de refuser le monde. Propriétaire d’un corps qui me laissait encore en paix, rien ne distingua plus pour moi, une fois que j’enfouis mon visage dans mes bras, ma nuit d’une nuit heureuse. p. 272.
La nostalgie, c’est le désir d’on ne sait quoi… Il existe, l'objet du désir, mais il n’est point de mots pour le dire. Et à nous, que nous manque-t-il ? p. 275.
Plaindre c’est encore être deux. C’est encore être divisé. Mais il existe une altitude des relations où la reconnaissance comme la pitié perdent leur sens. C’est là que l’on respire comme un prisonnier délivré. p. 276.
Ce sont les terres qui savent reconnaître le blé. p. 276.
Liés à nos frères pour un but commun et qui se situe hors de nous, alors seulement nous respirons et l’expérience nous montre qu’aimer ce n’est point nous regarder l'un l’autre mais regarder dans la même direction. Il n’est de camarades que s’ils s’unissent dans la même cordée, vers le même sommet en quoi ils se retrouvent. p. 276-277.
[Mermoz] La vérité, c’est l’homme qui naissait en lui quand il passait les Andes. p. 277.
Si vous voulez convaincre de l’horreur de la guerre celui qui ne refuse pas la guerre, ne le traitez point de barbare : cherchez à le comprendre avant de la juger. p. 277.
La vérité c’est le langage qui dégage l’universel. [...] La vérité ce n'est point ce qui se démontre, c’est ce qui simplifie. p. 278.
Il se forme une piètre opinion sur la culture, celui qui croit qu’elle repose sur la mémoire des formules. p. 279.
Quand nous prendrons conscience de notre rôle, même le plus effacé, alors seulement nous serons heureux. Alors seulement nous pourrons vivre en paix et mourir en paix, car ce qui donne un sens à la vie donne un sens à la mort. p. 281.
Il nous faut, dans la nuit, lancer des passerelles. p. 282.
Ce qui me tourmente, ce ne sont ni ces creux, ni ces bosses, ni cette laideur. C’est un peu, dans chacun de ces hommes, Mozart assassiné. p. 285.
Seul l’Esprit, s’il souffle sur la glaise, peut créer l’Homme. p. 285.
Bibliographie
SAINT-EXUPÉRY A. de, Œuvres complètes, Tome I, La Pléiade.
Nous ne sommes que les autres. Henri Laborit, Mon Oncle d'Amérique, film d'Alain Resnais.
Notes contemplatives de lecturePatrick Moulin, MardiPhilo, septembre 2024.
Philosophie, Mardi c’est Philosophie, #MardiCestPhilosophie, Contemplation, Notes contemplatives, Saint-ExupéryNotes contemplatives - Saint-Exupéry, Terre des Hommes #Philosophie #MardiCestPhilosophie #Contemplation #SaintExupéryPhilosophie, Mardi c’est Philosophie, Contemplation, Notes contemplatives, Saint-Exupéry, Terre des Hommes