Je crois en l’art de mourir, en l’art de souffrir, en l’art de vivre, et pour autant qu’il soit pratiqué de manière austère et lucide, je crois en l’art de mener une vie joyeuse. Ivan Illich.
Une politique conviviale s’attacherait d’abord à définir ce qu’il est impossible d’obtenir soi-même quand on bâtit sa maison. En conséquence, elle assumerait à chacun l’accès à un minimum d’espace, d’eau, d’éléments préfabriqués, d’outils conviviaux allant de la perceuse au monte-charge, et, probablement aussi, l’accès à un minimum de crédit. Ivan Illich.
Le mal n’existe pas, si par existence on veut dire une chose qui est, une substance, un ludion dans son bocal. Il n’y a pas de microbe du mal. Vladimir Jankélévitch, Le Mal.
Le pardon est mort dans les camps de la mort. Jankélévitch, L’imprescriptible.
L’amour, à lui seul, est déjà ce divin paradoxe, - car ce qu’il donne il l’a encore, car il est d’autant plus riche qu’il donne davantage. Jankélévitch, Traité des vertus.
L’amour pur et simple est le seul sentiment qui soit déjà une vertu. Jankélévitch, Traité des vertus.
Si la vie est éphémère, le fait d’avoir vécu une vie éphémère est un fait éternel. Jankélévitch, La Mort.
Si quelqu'un dans la postérité ose dire qu'au dix-huitième siècle, tous les peuples de l'Europe étaient policés, on citera l'inquisition pour prouver qu'ils étaient en grande partie des barbares. Chevalier Louis de Jaucourt, Encyclopédie [de Diderot et D'Alembert].
Le Prométhée définitivement déchaîné, auquel la science confère des forces jamais encore connues et l’économie son impulsion effrénée, réclame une éthique qui, par des entraves librement consenties, empêche le pouvoir de l’homme de devenir une malédiction pour lui. La thèse liminaire de ce livre est que la promesse de la technique moderne s’est inversée en menace ou bien que celle-ci s’est indissolublement associée à celle-là. Hans Jonas, Le Principe responsabilité.
Agis de façon que les effets de ton action soient compatibles avec la Permanence d’une vie authentiquement humaine sur terre. Ibid., p. 40.
Agis de façon que les effets de ton action ne soient pas destructeurs pour la possibilité future d’une telle vie. Ibid.
Ne compromets pas les conditions pour la survie indéfinie de l’humanité sur terre. Ibid.
Ce qui est premier c’est la responsabilité de l’homme envers l’homme. [...] Et même du point de vue générique la réciprocité [de la responsabilité] est toujours là pour autant que moi, qui suis responsable pour quelqu’un, vivant parmi les hommes, je suis à chaque fois l’objet de la responsabilité de quelqu’un. Ibid., p. 193-194.
L’existence de l’humanité, cela veut dire simplement : que des hommes vivent ; qu’ils vivent bien, c’est le commandement qui vient après. Le fait ontique brut qu’ils existent comme tels devient pour ceux à qui on n’avait pas demandé leur avis auparavant un commandement ontologique ; qu’ils doivent encore exister ultérieurement. Ibid., p. 196.
Si Dieu, d’une certaine manière et à un certain degré, doit être intelligible (et nous sommes obligés de nous y tenir), alors il faut que sa bonté soit compatible avec l’existence du mal, et il n’en va de la sorte que s’il n’est pas tout-puissant. C’est alors seulement que nous pouvons maintenir qu’il est compréhensible et bon, malgré le mal qu’il y a dans le monde. Hans Jonas, Le concept de Dieu après Auschwitz.
Patrick Moulin, MardiPhilo, août 2024.
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