[Les vérités éternelles] sont seulement vraies ou possibles, parce que Dieu les connaît comme vraies ou comme possibles, et qu’elles ne sont pas au contraire connues comme vraies par Dieu comme si elles étaient vraies indépendamment de lui.
Et quand on remplirait tous les temps et tous les lieux, il demeure toujours vrai qu’on les aurait pu remplir d’une infinité de manières, et qu’il y a une infinité de mondes possibles, dont il faut que Dieu ait choisi le meilleur, puisqu’il ne fait rien sans agir suivant la suprême raison.
Au fond des doctrines qui méconnaissent la nouveauté radicale de chaque moment de l’évolution il y a bien des malentendus, bien des erreurs. Mais il y a surtout l’idée que le possible est moins que le réel, et que, pour cette raison, la possibilité des choses précède leur existence. Elles seraient ainsi représentables par avance : elles pourraient être pensées avant d’être réalisées. Mais c’est l’inverse qui est la vérité. III, Le possible et le réel, p. 931.
Le possible est une des modalités de la logique classique, avec l’impossibilité, la contingence et la nécessité. Quelque chose est possible si elle remplit les conditions pour pouvoir exister. Par conséquent, ce qui est possible n’existe pas encore, et peut ne jamais se produire.
Latin impérial possibilis, du verbe posse, pouvoir.
[Possum, posse :] 1. Pouvoir, être capable de. 2. Avoir du pouvoir, de l’influence, de l’efficacité.
L’une des catégories fondamentales de la modalité. Ce mot s’entend soit au sens objectif (= indépendant de celui qui parle, valable pour tous) ; soit dans le sens subjectif.
1° Objectivement : ce qui satisfait aux conditions générales imposées à un ordre de réalité ou de normalité donné.
A. Est dit “absolument” ou “logiquement possible” ce qui n’implique pas contradiction.
B. Est dit “physiquement possible” : 1° Ce qui satisfait aux conditions générales de l’expérience. - 2° Ce qui n’est en contradiction avec aucun fait ou aucune loi empiriquement établis. - 3° Ce qui est plus ou moins probable.
C. Est dit “moralement possible” : 1° Ce qui n’est contraire à aucune norme morale. - 2° Ce qui n’est contraire à aucune loi psychologique ou sociologique bien établie.
D. Est dit possible ce qui est en puissance et non en acte.
2° Subjectivement.
E. Est dit possible ce dont celui parle ne sait pas si cela est vrai ou faux, qu’il s’agisse du passé, de l’avenir ou de l'intemporel. “Il est possible qu’il pleuve ce soir.” - “Il est possible que Démocrite ait vécu plus de cent ans.” - “Il est possible que tel problème n’admette pas de solution.” Toute hypothèse, mathématique, physique ou psychologique est l’énoncé, en ce sens, d’un rapport ou d’une loi possibles.
F. Au sens relatif, synonyme de probable, mais avec un degré moindre d’assentiment. Ce qui est “très possible” peut n’être que médiocrement probable. - En particulier sont dits “également possibles” au point de vue subjectif, ou “également probables”, les faits tels que celui qui parle n’ait aucune raison d'attendre que l’un se produise plutôt que l’autre : par exemple, extraire une boule blanche ou une boule noire d’un sac qu’on sait contenir des boules dont la couleur et le nombre respectifs sont inconnus.
Critique - L’unité de cette notion, qui paraît si hétérogène à première analyse, consiste dans la discipline qu’elle représente à l’égard de nos actions, et des jugements qui s’y rapportent : est possible tout ce qui n’est pas condamné d’avance, tout ce qui vaut la peine d'être examiné ou tenté, tout ce qui doit entrer dans nos prévisions.
Vulgairement. a) au sens physique, est possible ce qu’un être vivant a la force de faire, ce qui est réalisable par tout moyen technique ; b) au sens juridique, ce qu’il est permis, autorisé de faire ; c) couramment, la notion de possible est proche du probable, du vraisemblable. La notion de possible est en relation avec celle d’aptitude, de capacité, de faculté, de liberté, de pouvoir.
Logique. Se dit de ce qui n’implique pas contradiction.
Critique. La possibilité est une catégorie de la modalité avec l’impossibilité, la contingence, la nécessité.
Métaphysique. a) pour les mégariques, le possible qui n’est pas encore ou qui n’est plus n’est que non-être. Aristote leur opposera le possible comme être en puissance distingué de l’être en acte ; b) Descartes : [les vérités éternelles ne sont] pas possibles indépendamment de la création divine ; c) au contraire pour Leibniz, Dieu a conduit à l’existence le meilleur des mondes possibles : tout possible est tendance à l'existence, même si en vertu du principe du meilleur, tout possible n’est pas également appelé à l’existence. La critique la plus radicale de la réalité du possible selon Leibniz est peut-être celle de Bergson : c’est par une illusion rétrospective que le possible est posé comme antérieur au réel ; d) Kant oppose à Leibniz la distinction d’une possibilité logique et d’une possibilité réelle. La chose dont le concept est possible n’est pas nécessairement une chose possible dans la réalité, car l'existence n’est pas un prédicat.
Qualifie ce qui peut exister sans contradiction avec un contexte donné : dire qu’une guerre est possible, c’est dire qu’il n’est pas contradictoire de la penser comme réelle. Le contraire de possible est impossible. Possible dit moins qu’“être”, car ce qui est possible peut aussi ne pas exister. Si la guerre est possible, cela ne signifie pas qu’elle éclatera inévitablement. [...] Le possible laisse l'alternative ouverte entre l’existence et la non-existence.
Qui remplit les conditions nécessaires pour être, exister, se produire sans que cela implique une réalisation effective ou que l'on sache si cette réalisation a été, est ou sera effective.
Contingent/Nécessaire.
Patrick Moulin, MardiPhilo, septembre 2024.
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