Volonté de puissance [Nietzsche]

Auteurs – Ouvrages

Nietzsche, La volonté de puissance - Essai de transvaluation de toutes les valeurs

Ce que veut l'homme, ce que veut chaque partie d'un organisme vivant, si petite qu'elle soit, c'est un surplus de force.

Quand on veut formuler la réalité en morale, voici ce que dit cette morale : les types moyens ont plus de valeur que les types exceptionnels ; la volonté du néant l'emporte sur la volonté de vie... C'est contre cette formulation de la réalité en morale que je m'élève.

Schopenhauer, Le monde comme volonté et représentation

La volonté, la volonté sans intelligence (...) désir aveugle, irrésistible, (...) grâce au monde représenté, qui vient s'offrir à elle et qui se développe pour la servir, arrive à savoir ce qu'elle veut ; c'est ce monde même, c'est la vie, telle qu'elle se réalise là. (...) Et comme ce que la volonté veut, c'est toujours la vie, c'est-à-dire la pure manifestation de cette volonté, dans les conditions convenables pour être représentée, ainsi c'est faire un pléonasme que de dire : "la volonté de vivre", et non pas simplement "la volonté", car c'est tout un. Livre quatrième, § 54

Baruch Spinoza, Ethique

Chaque chose s'efforce de persévérer dans son être. III, proposition VI.

Définition

Energie de la vie, ensemble de forces qui pousse à vouloir augmenter sa puissance. La volonté de puissance peut être positive (créativité, joie) ou négative (domination des faibles sur les forts, ressentiment).

Références

Lalande

[Nietzsche] la caractérise par opposition : (...) - à la simple tendance spinoziste à persévérer dans l'être ; - et surtout à la volonté de vivre de Schopenhauer, qui s'en rapproche le plus.

Cette volonté de puissance actuellement entravée par la coalition des individus médiocres et faibles, doit être le principe des nouvelles tables de valeurs.

Morfaux

C'est à partir de la notion de (...) vouloir-vivre selon Schopenhauer que Nietzsche élabore la notion de volonté de puissance. (...) Elle se développe au seul niveau des apparences, par le devenir, dans le devenir. (...) Elle est au principe de toute évaluation positive ou négative. (...) Freud a pu reconnaître en Schopenhauer et aussi en Nietzsche des précurseurs de la psychanalyse, de sa théorie de l'inconscient et du destin des pulsions.

Godin

Nietzsche appelle volonté de puissance la force universelle qui pousse tout ce qui existe à dominer. Cette force (contrairement à l'interprétation nazie) n'est pas nécessairement matérielle ou politique. L'oeuvre d'un artiste et la conception morale d'un philosophe sont des expressions de la volonté de puissance à part entière.

Bibliographie

Nietzsche, La volonté de puissance - Essai de transvaluation de toutes les valeurs.

Schopenhauer, Le monde comme volonté et représentation.

Baruch Spinoza, Ethique

Voir aussi

Conatus, Éternel Retour, Morale, Nihilisme, Ressentiment, Surhomme.

Patrick Moulin, MardiPhilo, août 2024.