Si "rien n'est donné tout est construit" (Bachelard), si le sujet ne retrouve dans l'objet que ce qu'il y a mis (Kant), la trop grande proximité qu'induit l'immédiateté gêne l'accès au réel. Le savoir immédiat est un pseudo-savoir. Le savoir a besoin de recul, d'une certaine distanciation à l'égard de son objet lui permettant de se le représenter, c'est-à-dire de se le présenter à soi-même tel qu'il peut être indépendamment de la conscience que nous en avons. Hegel a réhabilité la médiation du langage dans l'accès à la vérité : la pensée implique le discours, donc la médiation.
Qui est en relation avec autre chose par un ou plusieurs intermédiaires. Le médiateur, la médiation sont des intermédiaires.
[Médiateur :] bas latin mediator, de mediare, s'interposer, de medius, qui est au milieu.
Qui est en relation avec un autre terme (et, spécialement, qui dérive d'un autre terme) par l'intermédiaire d'un troisième. Une "conclusion médiate" est celle qui se tire d'une majeure par le moyen d'une mineure. Un "effet médiat" est celui qui est l'effet, non d'une cause donnée, mais d'un effet de cette cause.
(Par opposition à immédiat, pris au sens primitif, subsistant par soi-même) : conditionné, dépendant d'autre chose.
Contraire d'immédiat. Qui est en relation avec une autre chose indirectement par un ou plusieurs "intermédiaires" ; ex. une cause médiate, ou encore qui dépend d'autre chose qui est pour elle un moyen.
Qualifie ce qui n'a rapport à une chose ou à quelqu'un qu'indirectement, par un intermédiaire. Opposé à "immédiat". On appelle "médiation" cet intermédiaire.
Immédiat.
Patrick Moulin, MardiPhilo, septembre 2024.
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