Même si de très bonnes nouvelles histoires sont écrites, les anciennes doivent toujours être lues.
Voir les règles dans les exceptions, et les exceptions (mieux, les applications, les modifications) dans la règle : là est la science ! Lorsqu’on veut pronostiquer le sort des sociétés modernes pour les sociétés anciennes, il est obligatoire de rappeler ce principe. Une théorie sociale plus compréhensive est nécessaire.
L'histoire : il y en a beaucoup de belles, peu de bonnes.
Outre l'impartialité, qui en est la base, les qualités les plus variées et même les plus contradictoires sont requises chez l'historien : il doit être un profond connaisseur de l'État, un meilleur moraliste, pleinement sage, un logicien très sévère et un discriminateur perspicace, connaisseur non seulement du cœur mais de tous les cœurs – science et conscience – ; à plus d'un titre, aussi ardent dans ses sentiments que dramatique dans son exposition ; mais tempérant son ardeur et contenant ses accès d’humeur par la glace et le frein de l'impératrice suprême : la raison. Plus poète que le poète épique lui-même, et finalement un style dans lequel il doit intercaler ou refondre la philosophie, la critique et la poésie dans le récit, sans dégénérer dans l'abstrait, ou le pédant, ou le fantastique ; s'élevant enfin au-dessus de toute l'humanité à une hauteur où elle ne peut l’atteindre ni parvenir. C'est l'expression ultime et la plus transcendantale de la littérature d'un peuple.
Attention en reprenant l'histoire.
Le monde a son enfance et sa virilité comme les individus. Ainsi, même si multa renascentur quae jam cecidere*, il y a des choses qui, malgré le fait qu’on le veuille, ne sont pas possibles et d'autres qui ne se produisent même pas en certains siècles. L'histoire ne passe jamais en vain, à moins que toutes les traditions ne soient perdues et même ainsi…
(Notes sur Balbo*.)
Il y a beaucoup de choses à remarquer dans ce chapitre. Nier le progrès de la civilisation grecque ! et je dis progrès dans le sens donné à ce mot, dans le domaine moral, religieux, et non seulement artistique : témoins Socrate, Platon, etc.
Pour un buste de Colomb, les inscriptions suivantes :
Grand à la merci des vagues, plus grand au milieu des chaînes.
La science sur les ailes de la religion et de la poésie.
Germe digne du fruit.
Et puis, ne croira-t-on pas à la Providence ?
Dans les Mémoires de la Société [Patriotique] de La Havane du mois d'août, il y a un article de Samuel Morton* traduit de l'anglais sur les Aborigènes d'Amérique.
Je n'aime pas l'original, ni la traduction.
L'auteur manque de perspicacité et le traducteur manque davantage d'espagnol.
Il est dommage de voir des questions et des données aussi intéressantes entre des mains inexpertes. Mais je suis toujours heureux que les données voient le jour et que de telles questions soient mobilisées.
Pour le reste, le traducteur est plus sagace que l'auteur.
Cependant, le manque de l’un ne peut être comblé par le surplus de l’autre, pour que l’un puisse émerger des deux.
L'homme est tellement a posteriori qu'il a besoin de consacrer beaucoup de temps à donner aux événements la place qui correspond aux hommes et aux choses. On commence maintenant à savoir ce que fut Napoléon en tant que cause.
Justice avec les inférieurs et les supérieurs.
Les mobiles qui agitaient les Français des Croisades étaient-ils différents de ceux des Français de la Convention ? Une foi ferme dans l’un et l’autre cas, mais leur divinité a changé.
Elle s'est ensuite concentrée sur le concentrateur (Napoléon) qui est toujours la religion des Français.
Washington, l'un des rares saints de mon calendrier.
Qui était le plus grand, Washington ou Napoléon ?
Ils étaient différents et correspondaient relativement et admirablement à leur fin et - pourrions-nous ajouter - de manière instrumentale. Jamais une meilleure occasion pour s’exclamer avec Massillon* : “Seul Dieu est grand”.
Napoléon fut grand et très grand, supérieur à lui-même, cédant aux raisons de Dessoles pour adopter le plan de Moreau dans la campagne du Rhin*, ajournant ses propres idées sublimes et arbitrant la rivalité qui régnait entre elles. Le génie qui est naturellement tenace dans ses conceptions, renoncez-y !
[*] La campagne du Rhin évoquée par Luz y Caballero doit correspondre à la campagne d’Allemagne de 1813. Jean Joseph Dessolles (1767-1828) est un général français de la Révolution et de l’Empire. Jean Victor Marie Moreau (1763-1813) est un général français de la Révolution.Résultat-forme-formule-instrument et cause.
Récolteur de ce que tant de gens ont semé si péniblement : mais pas seulement un moissonneur pour lui-même, comme le jugent beaucoup de passionnés ou de superficiels, mais tout particulièrement pour la société.
Et pourtant, celui qui écrit cela est loin d'être un napoléonien, il regrette toujours sa faute - source - son divorce avec la liberté : sed non omnis fert omnia tellus*. J'ai aussi besoin de pénétrer davantage la force de l'élément mercantile ; levier, véritablement, vapeur de la société moderne.
Il y a des manifestations qui doivent être faites par les dirigeants, même si elles ne promettent pas des résultats positifs, en faveur de l'opinion publique.
(Protestation de Cracovie*.)
Ces faits moraux, pour la politique, ont autant de réalité que les faits physiques.
Personne ne le connaissait mieux que Napoléon, comme le prouve sa correspondance avec Sieyès**.
Sous la statue de Lafayette je mettrais : Sans génie*.
[*] En français dans le texte.Malgré mon attachement pour Lamartine, en parlant franchement comme à l’accoutumée, si j'étais lui, je n'aurais pas écrit La Révolution de 48*, et encore moins dans les termes qu'il a employés. Seulement, ayant été très attaqué, comme effectivement il le fut, il aurait écrit l'essentiel en guise d’excuse, laissant à d'autres plumes et à d'autres moments l'énorme tâche de raconter l'histoire de la situation actuelle.
Cependant, l’historien posthume célébrerait toujours la passion et la vigueur des quelques mémoires d’un témoin aussi important pour documenter son histoire. Lamartine pourra difficilement répondre à cette charge.
Que de dames mauvaises et maléfiques il y a eu de tout temps ! Même celle de Sévigné* avec l'insolent Cardinal de Retz !
[*] “Mme de Sévigné fait partie du cercle de ses familiers [du cardinal de Retz] qui l’entendant raconter ses actions pendant la Fronde lui ont demandé de les déposer par écrit. Selon certains spécialistes, elle serait même la bonne amie à qui Retz dédie ses Mémoires.” (Source : BnF.)Pensées de M. Demaistr*e — Du Pape.
— Quand un roi veut le crime, il est trop obéi*. (Vers cité par lui.)
“La race audacieuse de Japhet (l’Europe) n’a cessé de graviter vers la liberté.”
“L’immense postérité de Sem et Ham (Asie et Afrique), suivant une marche contraire, a toujours dit à un homme : « Fais tout ce que tu veux, et dès que tu nous ennuieras, nous te trancherons la gorge. »”
“Le genre humain était devenu fou au Xe siècle.”
“La violence n'a jamais été contenue par la modération” (faisant allusion à Hildebrande).
“L’homme en tant que tel, à la fois moral et corrompu, juste dans son intelligence et pervers dans sa volonté, doit nécessairement être gouverné ; autrement, il serait à la fois sociable et insociable, et la société serait nécessaire et impossible.”
LUZ Y CABALLERO J. (de la), Obras – Aforismos, La Habana, Ediciones Imagen Contemporánea, 2001.
Patrick Moulin, MardiPhilo, janvier 2025.
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