Aucune explication verbale ne remplace jamais la contemplation. Saint-Exupéry, Pilote de guerre.
À mesure que l’on avance, il faut s’interroger sans cesse sur les questions, les enjeux, les mouvements, les articulations, la progression de l’argumentation, ainsi que sur les présupposés et les implications. [...] Les réponses ne viennent pas d’un coup. Si elles surgissent immédiatement, on doit craindre de mauvaises réponses. Il faut se laisser harceler par les interrogations [...]. Parvenu au point final, on revient au départ, en se posant toujours les mêmes questions, en ébauchant des réponses. p. 35.
Relever les problèmes et questions que l’on rencontre, ou qui se déduisent par implication, dans un style toujours interrogatif, afin de faire progresser la recherche. / Dans tous les cas, c’est au sein même du texte que l’on doit rechercher les éléments d'éclaircissement et de réponse. [...] Expliciter, pour introduire chaque nouveau moment, la question sous-jacente aux idées qui vont être développées et doivent être appréhendées comme une réponse à une question généralement non formulée par le texte. p. 41.
[Le sujet sous forme de question] En toute rigueur, il faut en effet considérer tout sujet comme une question, que celle-ci soit explicite ou implicite. La question, ici, renvoie à un problème philosophique précis qu’il faudra découvrir, définir et formuler explicitement. La question n’est qu’une flèche, il faut la suivre, obéir à la direction qu’elle indique. [...] On n’insistera ici que sur un point essentiel [...] : s’il y a un point d'interrogation, c’est qu’une question est posée, et qu’il faudra impérativement et explicitement, à l’issue d’un travail argumenté, y répondre en conclusion. p. 163-164.
On sait que la philosophie est fille d’Étonnement (Thaumas). Cela signifie, en clair, qu’il n’y a pas de philosophie sans interrogation [...]. La question, forme de l’interrogation, constitue le moment où la pensée revient sur elle-même, pour s’approprier le sujet et pour le transformer en objet de pensée. [...] L’interrogation est ainsi le signe d’une pensée qui suit l’ordre de sa recherche, d’une pensée de “tête chercheuse” [...]. p. 176-177.
S’interroger, ici, ce n’est rien d’autre qu’avoir le sens de la nécessité : quelle question poser pour aller là si je suis ici ? Par où (c’est-à-dire par quelles questions) faut-il passer pour découvrir ou isoler un ou des problèmes ? On voit donc que les questions ont pour fonction de présenter une forme de dé-composition du sujet, de réduction du sujet à ses éléments problématiques : du complexe au simple. [...] C’est que la question est déjà à elle seule un signe de compréhension [...]. p. 177-178.
Il faut donc poser successivement, aussi bien en introduction que dans le développement, des questions qui seront le noyau interrogatif des divers moments du travail, dans l'ordre d’exposition ; donc montrer d’où vient la question posée (son origine, son lieu naturel), pourquoi on la pose maintenant (à ce stade du raisonnement), et pas plus tard, et pas avant, pourquoi on la formule ainsi et pas autrement. / Il faut chercher à exposer et à expliquer la nécessité de la question. On peut ainsi justifier le rapport entre la question, le problème et l’argument, établir la liaison avec ce qui précède (une question ne tombe pas des nues) [...]. La question doit venir naturellement et surtout nécessairement de ce qui la précède, par “voie de conséquence”, comme on dit. p. 180.
Comprendre un problème philosophique, c’est déjà être en train de se demander : en quoi est-il légitime de supposer cela ? Avons-nous raison de poser la question ainsi ? En quoi, pourquoi ce problème est-il un vrai problème ? En quels sens des termes du sujet le problème se pose-t-il vraiment ? À quelles urgence et nécessité théoriques le sujet répond-il ? p. 186.
La formulation de l’interrogation : elle “achève” (aux sens de “terminer” et “parfaire”) la mise en crise par l'énoncé des questions majeures qu’il est nécessaire de poser pour présenter les conditions, les données et les enjeux (la destination) du problème philosophique. Les questions sont là pour décomposer le problème. p. 206.
[Question/réponse] Le problème philosophique ne peut naître d’un énoncé qu’à partir d’un travail d'interrogation. Celui-ci permet tantôt de faire venir le problème, tantôt de l’expliciter en le décomposant en autant de questions. L’interrogation se situe donc à la fois en amont et en aval du problème. [...] On voit donc que l'interrogation reflète une insatisfaction, un étonnement, une recherche, et qu’elle a pour fonction d'ouvrir de nouveaux champs de spéculation. p. 343-344.
FOLSCHEID D., WUNENBURGER J.-J., CHOULET P., Méthodologie philosophique, Paris, PUF, 3e édition “Quadrige”, 2013.
Nous ne sommes que les autres. Henri Laborit, Mon Oncle d'Amérique, film d'Alain Resnais.
Notes contemplatives de lecturePatrick Moulin, MardiPhilo, septembre 2024.
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