Aucune explication verbale ne remplace jamais la contemplation. Saint-Exupéry, Pilote de guerre.
La gloire de celui qui meut toutes choses pénètre l’univers, et resplendit davantage en un point, et moins ailleurs. I, p. 21.
Petite étincelle produit grande flamme. I, p. 23.
Outrepasser l’humain ne se peut signifier par des mots ; que l’exemple suffise à ceux à qui la grâce réserve l’expérience. I, p. 25.
Ô vous qui êtes en une petite barque, désireux d’entendre, ayant suivi mon navire qui vogue en chantant, retournez voir vos rivages, ne gagnez pas le large, car peut-être en me perdant vous seriez égarés. II, p. 29.
Frère, notre volonté se satisfait à la vertu de charité, qui nous fait vouloir ce que nous avons, sans avoir d’autre soif. Si nous désirions être plus haut, nos désirs seraient désaccordés au vouloir de celui qui assigne nos places. III, p. 43.
Entre deux mets également distants et attirants, un homme libre pourrait de faim avant de porter l’un des deux à ses dents ; de même, entre deux rages de loups féroces, l’agneau resterait coi, craignant également ; et de même un chien entre deux daims ; donc si je me taisais, je ne peux m’en blâmer, ni m’en louer, en suspens comme j’étais entre mes doutes, puisque c’était nécessité. IV, p. 47.
[Timée] dit que l’âme retourne à son étoile, croyant qu’elle en a été séparée quand la nature lui a donné sa forme. IV, p. 49.
Un vouloir absolu ne consent pas au mal ; mais il y consent pour autant qu’il craint, s’il refuse, de tomber en un plus grand malheur. IV, p. 53.
Le plus grand don que Dieu dans sa largesse fit en créant, le plus conforme à sa bonté, et celui qu’il estime le plus, fut la liberté du vouloir ; dont les créatures intelligentes, elles toutes, et seules, furent et sont douées. IV, p. 55.
Je vois comment tu fais ton nid dans ta propre lumière, et qu’elle vient de tes yeux, parce qu’elle brille encore plus quand tu ris. V, p. 61.
Et si nos imaginations sont basses pour de telles hauteurs, cela n’est pas merveille : car jamais œil n’a vu au-delà du soleil. X, p. 101.
Ô souci insensé des mortels, quels syllogismes défectueux te font voler si bas des ailes ? XI, p. 109.
Il advient par là qu’un même arbre produit selon l’espèce des fruits plus ou moins bons et que vous naissez avec l’esprit divers. XIII, p. 131.
Du centre au cercle, et du cercle au centre, l'eau se meut dans un vase rond, selon qu’elle est frappée dehors ou dedans. XIV, p. 135.
Tourne-toi et écoute ; le paradis n’est pas tout dans mes yeux. XVIII, p. 171.
Comme l’alouette qui s’élance dans l'air chantant d'abord, et puis se tait, contente de la dernière douceur qui la comble, telle me sembla l’image de l’empreinte du plaisir éternel, au désir de qui toute chose devient ce qu’elle est. XX, p. 193.
Je vois bien que tu crois ces choses parce que je les dis, mais tu ne sais comment ; si bien que tu les crois, mais qu’elles restent cachées. Tu fais comme celui qui apprend bien la chose par son nom, mais ne peut voir quelle est sa quiddité si autrui ne l’extrait. XX, p. 193.
Nous sommes arrivés à la septième splendeur, qui, sous le poitrail du lion ardent, mêle maintenant ses rayons aux siens. Mets ton esprit là où sont tes yeux, et fait d’eux un miroir pour l’image qui t’apparaîtra dans ce miroir-ci. XXI, p. 199.
“Je vois bien l’amour que tu m’indiques. Mais celle dont j’attends le quand et le comment du dire et du faire, ne bouge pas ; aussi fais-je bien malgré mon désir, de ne rien demander.” D’où elle, qui voyait mon taire dans la vue de celui qui voit tout, me dit : “Délivre le désir qui te brûle.” XXI, p. 201.
L’épée d’en haut ne frappe pas en hâte, ni en retard, sauf au gré de celui qui l’attend désirant ou craignant. XXII, p. 207.
L’affection que tu montres en parlant avec moi, et l’air de bienveillance que je vois et note en toutes vos ardeurs, a dilaté ma confiance aussi fort que fait le soleil à la rose quand elle s’ouvre de toute sa puissance. XXII, p. 209.
La chair des mortels est si faible qu’un bon commencement ne dure pas de la naissance du chêne à la venue du gland. XXII, p. 211.
Comme le bachelier s’arme, et ne parle pas avant que le maître ait posé la question, pour la démontrer, et non pour la conclure, ainsi je m’armais de tous mes arguments, tandis qu’elle parlait, afin d’être prêt pour un tel maître, et pour une telle déclaration. XXIV, p. 227.
Tel est celui qui regarde et s’efforce de voir le soleil s’éclipser un peu, et qui, pour voir, devient non voyant, tel je devins devant ce dernier feu, tandis qu’une voix disait : “Pourquoi t’éblouis-tu pour voir une chose qui n’est pas ici ?” XXV, p. 241.
Œuvre de nature est que l’homme parle, mais ainsi ou ainsi, nature vous le laisse faire ensuite vous-même comme il vous plaît. XXVI, p. 249.
Le vouloir fleurit bien chez les hommes, mais la pluie continuelle change les prunes vraies en avortons. Foi et innocence se trouvent seulement chez les petits enfants, puis elles s’enfuient avant que leurs joues soient couvertes. Tel jeûne, encore balbutiant, qui dévore ensuite, à langue déliée, n’importe quels mots par n’importe quelle lune, et tel, balbutiant, aime et écoute sa mère, qu’avec tout son langage il désire ensuite voir ensevelie. Ainsi la peau blanche devient noire à l’apparition de la belle fille de celui qui amène le matin et laisse le soir. XXVII, p. 257.
Vous n’allez pas par un seul sentier en philosophant : tant vous transporte l’amour de l’apparence et son souci ! XXIX, p. 273.
Peut-être à six mille milles de distance rayonne la sixième heure, et le monde penche déjà son ombre presque à l’horizontale, lorsque le champ du ciel profond commence à s’éclaircir et que quelques étoiles perdent leur éclat qui venait jusqu’en bas ; et comme apparaît la très claire servante du soleil, alors le ciel se ferme de lumière en lumière jusqu’à la plus belle. XXX, p. 279.
Du premier jour où je vis son visage en cette vie, jusqu’à cette vision, le cours de mon chant n’a pas été rompu ; mais il faut à présent que cesse ma poursuite derrière sa beauté, en poésie, car tout artiste a sa limite. XXX, p. 281.
Je levai les yeux ; et comme le matin la partie orientale de l’horizon dépasse celle où le soleil décline, ainsi, comme en allant des yeux à la montagne, je vis une partie à la cime vaincre en lumière tout l’autre front. XXXI, p. 295.
Ici la haute fantaisie perdit sa puissance ; mais déjà il tournait mon désir et vouloir tout comme roue également poussée, l’amour qui meut le soleil et les autres étoiles. XXXIII, p. 315.
DANTE, La Divine Comédie - Le Paradis, Paris, Flammarion, 2004.
Nous ne sommes que les autres. Henri Laborit, Mon Oncle d'Amérique, film d'Alain Resnais.
Notes contemplatives de lecture - Sommaire de la Divine ComédiePatrick Moulin, MardiPhilo, septembre 2024.
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