Radioprotection et Réglages

Radioprotection : Distances de sécurité et positionnement des travailleurs

Pour les travailleurs, le meilleur moyen de se protéger des expositions est de se placer hors de la salle où est prise la radiographie lors du déclenchement du rayonnement. Toute personne non indispensable à la prise du cliché doit sortir de la salle.

Si le praticien ne peut sortir de la salle, il devra se placer hors de la trajectoire du faisceau primaire et devra se positionner le plus loin possible de la source d’émission X car l’intensité du rayonnement décroit proportionnellement à l’inverse du carré de la distance : augmenter sa distance d’un facteur 2 par rapport au tube réduit le rayonnement d’un facteur 4.

Par exemple, pour un cliché intra-oral, la dose du rayonnement primaire à la sortie du tube est de quelques milligrays et à 1 mètre de distance la dose due aux rayonnements secondaires est 1000 fois moins importante. D’un point de vu pratique, il faut se placer à au moins 2 mètres du patient et du tube radiogène.

Outre la distance il faut aussi réfléchir à sa position spatiale par rapport au patient. On sait que les rayonnements diffusés, produits par effet Compton, sont émis dans toutes les directions mais aussi que leur angle de diffusion dépend de l’énergie des photons diffusés. Un photon diffusé de haute énergie va généralement dans le sens du rayon principal alors qu’un photon diffusé de faible énergie peut partir dans toutes les directions. Par conséquent, la répartition des rayonnements secondaires n’est pas homogène autour du patient. On en déduit donc que si le praticien ne peut sortir de la salle, il doit se placer à plus de 2 mètres du patient et du tube radiogène mais aussi se positionner dans un angle compris entre 90 à 135°

Réglages

Tension (kV)

  • La tension détermine le contraste de l’image, c'est-à-dire l’échelle de gris plus ou moins étendue de cette dernière. Une faible tension fournira une image très contrastée ce qui ne permettra de visualiser que les fortes différences de densité au sein de l’objet radiographié. Alors que le fait d’augmenter la tension permet de réduire le contraste et donc d’améliorer la qualité de l’image obtenue avec des détails d’image de grande valeur diagnostique, en favorisant la visualisation des faibles différences de densité de l’objet radiographié.

  • D’un point de vue pratique, les générateurs en Odontologie possèdent une tension soit unique et fixée par le fabricant, soit très légèrement modifiable entre 60 et 70 kVp généralement. La qualité optimale admise est pour une tension de 70 kVp

  • En cas de superposition anatomique, on peut augmenter la tension afin d’améliorer la pénétrance des rayons, ou à l’opposé, pour un secteur édenté, on peut réduire la tension de 5 kVp.

Intensité (mA)

  • L’intensité du courant est exprimée en milliampère (mA). Plus elle est importante, plus la température du filament de tungstène constituant la cathode est élevée, plus le nombre d’électrons produits est grand et, proportionnellement, plus le nombre de photons émis est important et plus il y aura un noircissement du film.

  • L’intensité n’est que rarement réglable sur les modèles courants de générateur. Généralement, l’intensité est idéalement fixée entre 7-8 mA quelque soit le système de détection.

  • Quand l’intensité est réglable on privilégiera l’intensité la plus élevée afin de réduire le temps d’exposition et ainsi de réduire le risque de flou cinétique

Le temps d’exposition

  • Il est le second facteur, avec l’intensité, à agir sur la quantité de photons délivrés. dans le sens où la dose de rayons X est directement proportionnelle au temps d’exposition en fonction de l’intensité. Le temps d’exposition détermine le noircissement du film, indépendamment du contraste

  • En pratique, le temps d’exposition est le paramètre variable le plus important car, le plus souvent, c’est le seul paramètre réglable par l’opérateur. Par conséquent, c’est surtout la variation du temps d’exposition qui garantit la qualité de l’image malgré la différence de densité des tissus entre les différents secteurs.

  • Ainsi, le réglage du temps d’exposition doit prendre en compte les différences anatomiques des différentes zones à radiographier : par exemple, la zone molaire comprend une plus grande épaisseur d’os que la zone incisive et nécessite donc un temps d’exposition plus important

  • le temps d’exposition moyen pour un film argentique rapide (0,28 s) est 2 fois plus élevé que celui d’un capteur ERLM (0,14 s) et 2,8 fois plus élevé que pour un capteur CCD (0,1 s), soit des différences d’exposition de 50% entre un film argentique rapide et un capteur numérique ERLM, et de 40% entre les capteurs ERLM et CCD. En imagerie numérique, le temps d’exposition varie entre 0,02 s et 0,14 s.

  • En pratique, il faut veiller à choisir des temps d’exposition les plus bas possibles tout en garantissant une qualité d’image suffisante au diagnostic. La réduction judicieuse de la dose d’exposition sera bénéfique pour le patient mais aussi pour le personnel potentiellement exposé.

  • Le plus simple est d’avoir une minuterie qui se règle automatiquement selon le site anatomique que l’on sélectionne.