Dépose des éléments prothétique

Dépose des couronnes et des bridges

Il est important que le patient comprennent que la dépose d'une couronne ou d'un bridge peut être extrêmement dommageables pour les structures dentaires et provoquer des luxations ou des fractures, pouvant provoquer la destruction de l'élément prothétique. (Il faudra donc potentiellement en réaliser, et donc facturer, une nouvelle)

Descellement versus démontage

Le descellement correspond à la dépose de la prothèse par désagrégation du joint de ciment sans endommager ni détruire l’élément. Il existe différente technique.

Le démontage se fait quant à lui au détriment de la pièce prothétique en place afin de préserver la structure dentaire sous-jacente. Il est intéressant de ne pas détruire complétement la prothèse car une fois nettoyée et réadaptée, elle pourra constituer une prothèse temporaire.

La prothèse peut alors être retirée et temporairement réutilisée après préparation périphérique sommaire et rebasage.

Ne jamais forcer lors du démontage. La céramique est fraisée avec une fraise diamantée, le métal avec une fraise transmétal. 

Section de la face vestibulaire d'une couronne prothétique.

La section est prolongée sur toute la hauteur de la couronne et sur la moitié de la face occlusale.

Les deux berges sont écartées avec un instrument coudé sur le champ.

Dépose des ancrages radiculaires

Dépose des tenons préformés métalliques associés à un matériau de restauration inséré en phase plastique (composite, amalgame…)

La démarche consiste à retirer prudemment le matériau de restauration coronaire à l’aide d’une fraise turbine de façon concentrique, de la périphérie de la restauration vers l’ancrage, de façon à ne pas endommager la tête du tenon (fig. a et b). Une fois que celle-ci est dégagée, les fragments résiduels du matériau de restauration ainsi que les résidus de ciment sont retirés à l’aide d’un insert ultrasonore (Start-X n° 3, ET 20, Acteon, Dentsply) utilisé à forte puissance (fig. c). La partie émergente du tenon est ensuite vibrée avec un insert ultrasonore spécifique (Start-X n° 4, Dentsply, ET PR Acteon) jusqu’à l’obtention du descellement du tenon (fig. d). S’il s’agit d’un screw-post, l’insert est tourné en sens anti-horaire autour de la tête du tenon (fig. e et f). Une fois le tenon descellé, le ciment de scellement présent à l’extrémité du logement est retiré avec un insert ultrasonore fin (fig. g et h).

Afin de limiter l’échauffement dû à l’utilisation des inserts ultrasonores de descellement, les précautions suivantes doivent être observées :

Dépose d’un tenon fibré

Le composite de restauration coronaire associé au tenon fibré ainsi que la partie extra-radiculaire du tenon sont retirés prudemment à l’aide d’une fraise turbine. Le principe est ensuite de détruire la résine de liaison présente entre les fibres par échauffement. Un insert ultrasonore fin (ET 25, Satelec, par exemple) peut être utilisé sans irrigation sous contrôle visuel. Le même résultat peut être obtenu avec un foret Peeso de petit calibre (n° 2) utilisé à vitesse rapide (15 000 tr/min) sans irrigation placé au centre du tenon après avoir créé un avant-trou à l’aide d’un insert ultrasonore ou du foret pointeur disponible dans la nouvelle trousse de Gonon. Les résidus de colle persistant dans le logement de tenon sont ensuite éliminés par un léger balayage des parois avec un insert ultrasonore fin. Cette procédure doit être ponctuée par des pauses pour refroidir la dentine radiculaire.

Dépose des inlay-cores

Monoradiculée 

Lorsqu’il s’agit d’une dent monoradiculée présentant un inlay-core avec un tenon anatomique, il est nécessaire d’avoir recours à un extracteur (trousse de Gonon, FFDMPneumat) qui permet d’exercer une traction sur le tenon en prenant appui sur la dentine radiculaire.

La trousse de Gonon fonctionne selon le principe du tire-bouchon, le tenon prenant la place du bouchon et la dentine radiculaire celle du goulot, la force d’appui et la force de traction étant parfaitement équilibrées :

Pluriradiculée

Lorsqu’il s’agit d’un inlay-core à clavette sur une dent pluriradiculée, la pièce prothétique est découpée en autant de morceaux que de tenons présents en prenant un soin particulier à ne pas endommager le plancher pulpaire avec la fraise. Chaque tenon est ensuite descellé indépendamment, en général à l’aide des ultrasons, les vibrations engendrées lors de la découpe de l’inlay-core ayant déjà contribué à désagréger le ciment de scellement. Lorsque le tenon est fracturé à l’intérieur de la racine, la trousse de Masseran (Micro Mega) est utilisée. Un premier trépan de diamètre approprié doit être engagé sur approximativement la moitié de la longueur du tenon. Un second trépan de diamètre immédiatement inférieur est inséré en force sur la partie dégagée du tenon et se déforme grâce à la structure souple de l’alliage. La force de friction ainsi engendrée devient supérieure à la force de rétention du tenon et permet son extraction. 

Avec l’aide des instruments décrits, le tenon peut être déposé  dans la plupart des cas avec un très faible risque de fracture radiculaire (Abbott, 2002). La présence d’un ancrage radiculaire ne constitue donc pas une contre-indication du retraitement orthograde. 

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