Indications
Indications des radiographies panoramiques
L'analyse des données économiques radiologiques, de prévalence, de morbidité et de mortalité ne plaide pas en faveur de la systématisation des radiographies panoramiques dans la recherche des lésions asymptomatiques cachées. Les études montrent, en effet, que seul 8 % des lésions répondent à cette définition de lésions asymptomatiques. La radiographie panoramique reste néanmoins le seul examen permettant la mise en évidence des lésions asymptomatiques, particulièrement dans la tranche d’âge des 15 à 35 ans spécialement affectée par des pathologies kystiques envahissantes, dont le traitement précoce est toujours préférable.
La recherche de ces lésions se fera systématiquement lors de situations particulières :
examen des pathologies diffuses
examen destiné à la recherche d’un risque infectieux à distance.
examen des troisièmes molaires
examen à but orthodontique
examen d’un traumatisme maxillo-mandibulaire
examen pré-implantaire
En denture mixte, un examen radiographique individualisé sélectif (panoramique, clichés rétro-coronaires ou rétro-alvéolaires) peut être indiqué si l’examen clinique le justifie : anomalies du chemin d’éruption, suspicion d’anomalies dentaires...
Indications des rétro-coronaires
En l’absence d’une situation clinique spécifique (restauration large et profonde qui peut faire penser à la possibilité de caries sous-jacentes...), les clichés rétrocoronaires sont indiqués pour la détection des caries interproximales sur les secteurs prémolo-molaires. Si une atteinte pulpaire est suspectée, un cliché rétro-alvéolaire peut être réalisé.
En présence d’un risque carieux élevé, le bénéfice rapporté (nombre de caries détectées radiologiquement rapporté au nombre de caries détectées cliniquement) varie selon les études de 167 % à 800 %. Les contrôles radiographiques peuvent être réalisés à un intervalle minimum de 6 mois jusqu’à ce que le risque carieux diminue.
Si le risque carieux est modéré, le bénéfice diagnostique rapporté, lors de la réalisation de clichés rétrocoronaires initiaux, varie entre 150 % et 270 %. Un intervalle minimum de 12 mois entre deux examens radiographiques est recommandé.
Si le risque carieux est faible, seuls des clichés rétrocoronaires sélectifs initiaux des dents suspectes cliniquement doivent être réalisés. Un intervalle minimum de 12 à 18 mois en phase de denture temporaire ou mixte et de 24 mois en phase de denture permanente doit être appliqué. Bien évidemment, des intervalles supérieurs peuvent être utilisés si le risque carieux reste faible.
La prise de radiographies "de routine" basée uniquement sur le temps écoulé depuis les derniers examens n'est pas justifiable, de même il faut réévaluer le RCI entre les périodes.
Les clichés rétrocoronaires peuvent être utilisés pour l’analyse des pertes osseuses horizontales légères. (Lors d’atteintes parodontales plus marquées, les recommandations pour la réalisation d’un bilan initial varient entre le choix d’un bilan intra-buccal complet en T.I.B des deux arcades et celui d’une radiographie panoramique complétée par des clichés rétro-alvéolaires judicieusement choisis)
Suivi de la progression des caries dentaires
Évaluation des restaurations existantes
Indications rétro-alvéolaires
Détection d'infection/d'inflammation péri-apicale
Évaluation des caries et de l'état parodontal (notamment en cas d'atteintes inter-radiculaires, ou de perte d'attache importante)
Après un traumatisme alvéolo-dentaire
Évaluation de la présence et de la position des dents non sorties
Évaluation de la morphologie des racines avant les extractions
Pendant les actes d'endodontie
Évaluation préopératoire et postopératoire des chirurgie à rétro
Évaluation détaillée des kystes apicaux et autres lésions de l'os alvéolaire
Évaluation des implants
Indication CBCT
Une controverse importante existe quant aux principales indications du CBCT et la recherche clinique solide justifiant son utilisation est encore limitée. Certains soutient que le CBCT devrait être considéré comme presque courant pour toutes les applications dentaires et maxillo-faciales, tandis que d'autres soutient que le CBCT ne doit pas être utilisé à moins que les résultats de l'examen vont modifier la prise en charge des patients.
Les indications suivantes sont basées (mais non exhaustif en ce qui concerne la chirurgie orale, l'ortho...) sur les recommandations de la Commission européenne de 2012 :
Si l'imagerie conventionnelle s'avère insuffisante, le CBCT peut être indiqué pour:
Évaluation des défauts infra-osseux parodontaux et de la furcation (petit champ)
Évaluation périapicale (petit champ)
Évaluation de l'anatomie du canal radiculaire dans les dents pluriradiculées (petit champ)
Planification d'interventions chirurgicales endodontiques (petit champ de vision)
Traitement endodontique compliqué de lésions de résorption, lésions paro-endo combinées, perforations et pulpe d'anatomie atypique (petit champ)
Évaluation d'un traumatisme dentaire (fracture radiculaire suspectée) (petite champ de vision)
Évaluation des troisièmes molaires inférieures où un intime une relation avec le canal dentaire inférieur est suspectée (petite champ)
Évaluation des dents non éruptée (petit FOV)
Imagerie en coupe avant la pose de l'implant (petit ou champ de vision moyen)
Évaluation des lésions pathologiques affectant les mâchoires (petites ou moyen champ) y compris les kystes, les tumeurs, les lésions à cellules géantes et dysplasies osseuses
Bilan des éléments osseux du temporo-mandibulaire articulation (petit ou moyen champ)
Source
Guide des indications et des procédures des examens radiologiques en odontostomatologie
Livre : Essential of Dental Radiography and Radiology, 6th edition, by Eric Whaites