Démarche diagnostique
La démarche diagnostique repose sur l'examen clinique et radiologique confrontés à la fréquence relative des lésions maxillaire et mandibulaire. Un examen clinique ne retrouvant pas ou peu de signes fonctionnels ni locorégionaux associés à la lésion orientera le diagnostic vers un processus bénin.
Interrogatoire
Âge, sexe : la fréquence de certaines lésions est corrélée à l'âge et au sexe.
Habitudes de vie (OH, tabac) : orientent vers un processus malin.
Traitements : rechercher notamment un ATCD de radiothérapie et la prise de biphosphonates ou dénosumab ou molécules anti-angiogéniques : orientent vers une ostéoradionécrose ou une ostéochimionécrose.
ATCD traumatique : kyste anévrysmal.
Circonstance de découverte : fortuite ou non .
Symptomatologie, durée et mode d'évolution : les pathologies bénignes sont souvent asymptomatiques sur de longues périodes . Une vitesse d'évolution rapide de la lésion orientera plutôt vers un processus malin
Examen clinique exobuccal
Tuméfaction faciale.
Origine : liée à une déformation osseuse/ inflammation des tissus mous causée par la lésion osseuse.
Symétrie : chérubisme.
Palpation : consistance de la lésion (dure, dépressible) / limites et rapports aux plans profonds et superficiels.
Sensibilité cutanée : hypoesthésie/paresthésie/anesthésie du nerf innervant la zone osseuse atteinte (ex. : un signe de Vincent traduit une atteinte du nerf alvéolaire inférieur).
Adénopathie.
Limitation de l'ouverture buccale.
Signes ORL : on peut retrouver des epistaxis ou une obstruction nasale en cas d'envahissement des sinus maxillaires ou des fosses nasales.
Exophtalmie.
Examen clinique endobuccal
Aspect de la muqueuse de recouvrement :
Pathologie bénigne : muqueuse saine. Elle peut prendre un aspect inflammatoire en cas de surinfection de la lésion osseuse ou en cas de traumatisme de la muqueuse ;
Pathologie maligne : la muqueuse prend souvent un aspect ulcéré, hémorragique.
Sensibilité muqueuse
Fistule : en cas de surinfection de la lésion osseuse.
Signes dentaires (mobilité/déplacement dentaire/rhiza lyse/absence d'évolution d'une ou plusieurs dents/test de percussion et de vitalité pulpaire)
Gingivorragie : oriente vers une origine vasculaire.
Description radiologique de la lésion
Localisation
Taille
Nombre (unique ou multiple)
Éléments anatomiques : rapports avec les structures anatomiques avoisinantes et le respect de celles-ci
Dents (rhizalyze, présence de dents incluses, rapport des apex avec la lésion)
Corticales osseuses (respectées, amincies, soufflées, interrompues)
Le nerf alvéolaire inférieur (repoussé par la lésion, au sein de la lés ion, mal délimité)
Sinus
Fosses nasales
Limites de la lésion : liseré d'ostéo-condensation, bords nets et réguliers ou irréguliers, aspect uni- ou poly- lobé
Fond : homogène (radio-clair ou radio-opaque) / hétérogène (aspect mixte avec des images de calcifications), présence de cloisons (structure « en bulles de savon » ou « en nid d'abeille »).
Mono- ou poly-ostotique.