Pour des conseils et astuces sur les techniques de réalisation voir également Les Techniques d'Anesthésie dans le chapitre de Chirurgie orale.
Une prémedication AINS (600mg/800mg d'ibuprofène au mieux 1h avant le RDV) en cas de douleur préopératoire intense (EVA>7) permet de potentialiser l'efficacité de l'anesthésie et de diminuer les douleurs postopératoires selon le JPIO. Cela permet également d'aider à l'anesthésie les molaires mandibulaires, 400mg d'ibuprofène au minimum 15minutes avant l'injection d'anesthésie permettrai d'améliorer les effets de l'anesthésique.
Prémedication anti-stress (Atarax 2mg/kg)
Hypnose
Possibilité d'utiliser un anesthésique de contact appliqué au voisinage du futur point d’injection. Sécher la muqueuse puis appliquer boulette pré-imprégnée de lidocaïne à 5%. (Temps de contact minimum : 2min).
Indication : Site peu inflammatoire, pour toutes les dents à l'exception des molaires mandibulaires.
Après vérification de la vacuité de l’aiguille, celle-ci est positionnée de façon à ce que le biseau soit parallèle à la surface muqueuse alvéolaire en regard de l’apex de la dent considérée (voire légèrement distalée).
L’effraction de la muqueuse et une traction de la lèvre ou de la joue sont effectuées concomitamment pour réaliser un «bouton » anesthésique (pénétrer l'aiguille très légèrement, env 0,5 mettre du liquide anesthésique) puis poursuivre simultanément l’insertion et l’éjection de la solution (anesthésie traçante). Ceci va permettre de réaliser une anesthésie sans douleurs. Il faut tracter la muqueuse sur l'aiguille plutôt que l'inverse.
Si l'on atteint le contact osseux, l’extrémité de l’aiguille est retirée d’une fraction de millimètre afin d’éviter une injection souspériostée (cause fréquente de douleur postopératoire).
Le volume d’une cartouche anesthésique est délivré avec un débit lent de 1 ml/min.
Le geste anesthésique est complété par un massage extra-oral des téguments afin de favoriser la diffusion de la solution anesthésique à travers le périoste.
Une infiltration palatine (ou linguale) est recommandée pour éviter les douleurs liées au refoulement du crampon vers la gencive marginale.
Elle complète aussi l’infiltration vestibulaire en cas de divergence radiculaire au niveau des dents cuspidées des molaires maxillaires. Une injection lente permet de diminuer les douleurs.
Pour les anesthésies palatine, il est possible d'appliquer au préalable une pression relativement importante à proximité du site de pénétration à l'aide du manche du miroir, et de réaliser l'injection de manière concomitante.
Face à un site très inflammatoire, les techniques de choix seront :
Au maxillaire :
l’infiltration au niveau de la fosse canine pour les incisives et les canines
l’infiltration rétrotubérositaire pour les prémolaire et molaires maxillaires.
À la mandibule, le recours à une technique régionale est la règle, sauf pour les incisives en l’absence de symptomatologie où l'on réalisera une para-apicale. À part cette exception, l’infiltration au voisinage du foramen mentonnier est systématique pour les canines et prémolaires mandibulaires. Pour les molaires mandibulaires, et toutes les dents de l’arcade mandibulaire en cas de symptomatologie pulpaire ou desmodontale, l’infiltration au foramen mandibulaire est la technique de référence en première intention. Dans ces situations, seule une anesthésie loco-régionale est à même de procurer la profondeur et la durée compatible avec la réalisation du traitement endodontique. Une infiltration linguale en gencive attachée et une infiltration du nerf buccal uniquement au niveau des molaires, compléteront l’anesthésie afin de poser la digue et de « bloquer » d’éventuelles suppléances nerveuses.
Voir Les Techniques d'Anesthésie pour des conseils sur la réalisation de la spix.
La/les racine(s) antrales, en particulier la palatine, ne recevra pas ou peu de liquide anesthésique. Il est alors intéressant de réaliser une latéro-tubérositaire en seconde intention.
La seule infiltration para-apicale est insuffisante pour garantir l’anesthésie complète du tissu pulpaire du fait de la divergence fréquente des racines vestibulaires, de l’innervation inconstante de la racine mésio-vestibulaire par des fibres en provenance du rameau moyen du nerf alvéolaire supérieur, de l’insertion basse de l’apophyse zygomatique du malaire sur l’os maxillaire et de la procidence parfois importante du sinus maxillaire entre ses racines vestibulaire et palatine. Afin d’aborder le traitement endodontique avec le maximum de contrôle au niveau de l’analgésie du tissu pulpaire, il est recommandé de réaliser une première infiltration vestibulaire en distal de la tubérosité, puis une deuxième infiltration en mésial, à hauteur de l’apex de la seconde prémolaire, et, enfin, de compléter l’anesthésie par une infiltration palatine
La cortical étant épaisse, les molaires mandibulaire ne reçoivent pas ou peu de liquide anesthésique par simple para-apical.
Le taux de succès de l’anesthésie régionale mandibulaire reste réduite en cas de symptomatologie pulpaire. Il est alors intéressant de réaliser en second intention une anesthésie intraligamentaire ou transcorticale. Ces techniques anesthésiques présentent elles aussi une limite, qui est leur faible durée d’action, les contre-indiquant comme technique anesthésique primaire pour les soins endodontiques longs. Par contre, leur efficacité en association avec l’infiltration régionale permet d’envisager la réalisation du traitement dans des conditions de confort inégalées à ce jour.
Désinfecter la gencive avec un antiseptique local
Utiliser une aiguille courte (8mm de longueur, 0,3mm de diamètre)
Insérer l'aiguille dans la zone inter-proximal, le biseau orienté vers la dent (ou vers l'os selon les auteurs, il ne semble pas y avoir de consensus actuellement)
Quand l'aiguille est en place, injecter 0,2ml de solution en exerçant une pression relativement importante mais de manière contrôlée. (Le patient peut avoir un peu mal, c'est attendu, "normal")
Si l'injection se fait sans résistance, cela signifie que l'aiguille n'était pas correctement placé dans le ligament, dans ce cas, recommencer l'opération
L'aiguille est laissé en place environ 10s pour permettre à la solution de diffuser. (Un retrait précoce induit un reflux et donc un échec de la technique
Dans le cas des pluriradiculées, chaque racine est anesthésiée de la même façon.
L’inconvénient est le risque de créer une bactériémie dans le ligament parodontal et des suites opératoires douloureuse lié à l'inflammation desmodontale inhérente à l'injection.
Patiente reçu en urgence à la clinique car un confrère n'arrivait pas à l'anesthésier pour une 46 :
Spix + para-apical + rappel lingual + intra-ligamentaire. Réalisation de la pulpotomie assez rapidement.
Certains praticiens ne réalisent les spix qu'en seconde intention, car pouvant être jugée trop "aléatoire" ou trop long, et réalisent para-apical + intra-ligamentaire en première intention pour gérer l'urgence et gagner du temps. Cette méthode reste déconseillée (parce que l'intra-ligamentaire est assez traumatique pour le desmodonte, donc plutôt conseillé en chir-orale ou en seconde intention en endodontie), et que le temps de l'anesthésie est moindre (de l'ordre de la demie heure et donc incompatible avec la réalisation du traitement endodontique complet, hors thérapeutique de l'urgence)
Injection rapide, c'est plutôt la forte pression qui permet l'anesthésie que les molécules qui la contient (qui pourrait donc même être réalisée avec du sérum phy). Bien réalisée, cette technique est la plus efficace (100% d’efficacité) et l'anesthésie est profonde. Pour les dents pluriradiculées il peut être nécessaire de devoir répéter cette anesthésie dans le canal individuellement. Prévenir que c'est une technique extrêmement douloureuse mais que la douleur ne va durer que quelques secondes.
Astuce : Si il reste une faible épaisseur de dentine avant d'atteindre le plancher pulpaire, il est possible de placer dans la cavité une boulette de coton imbibée de solution anesthésique et la laisser en place 2minutes. La solution va diffuser à travers la faible paroi, via les tubuli dentinaire
Si il n'est pas possible de réaliser l'intra-pulpaire car il n'y a pas d'effraction pulpaire, et que le patient à toujours mal, en accord avec le patient, réaliser très rapidement (en 1sec) l'effraction pulpaire, puis réaliser l'intra-pulpaire. Réalisation grossière de la cavité d'accès. Le but étant d'atteindre les fibres nerveuses afin de les sectionner. La cavité d'accès sera alors améliorée lors du RDV suivant.
Avant la mise en place du champ opératoire si l'on veut gagner du temps, il est nécessaire de vérifier que l'anesthésie de la dent concernée est bien installée, en effectuant un test au froid si la pulpe est encore vivante, ou un test de percussion si la douleur est d'origine péri-apicale.
Possibilité de réaliser une intra-ligamentaire sans déposer la digue en tirant sur la digue avec l'index ou le pouce.
JPIO Endodontie par Stéphane Simon p.137
JPIO Manuel de chirurgie orale, D. Perrin, 2012 p.16
L'endodontie de A à Z par Stéphane Simon p.44