Empreinte préliminaire pour modèle d'étude
L'empreinte préliminaire est destinée au moulage d'étude. C'est une empreinte anatomique. Elle est nécessaires à l'analyse pré-prothétique, à l'analyse occlusale. L'empreinte pour modèle d'étude est réalisée avec un porte-empreinte du commerce et de l'alginate de type A (CLIPalgin ou Hydrogum par exemple). Dans les cas peu complexe, le modèle d'étude pourra devenir le modèle de travail si l'on s'en sert pour "travailler" (c'est-à-dire faire un PEI, réaliser la maquette d'occlusion...)
Protocole simplifié décrit dans le chapitre Empreinte anatomique pour modèle de travail. C'est le même principe de réalisation.
Matériel
un bol à alginate en plastique,
une spatule à alginate en plastique,
un doseur d’alginate (placé dans la boîte qui contient la poudre)
un verre doseur pour l'eau fourni à la distrib'
un porte-empreinte de commerce perforé métallique ou plastique,
un gobelet remplie d'eau*
un adhésif pour alginate*
un cutter ou une lame de bistouri montée sur manche* (pour la suppression des excès de matériau non soutenus par les bords, pouvant provoquer des déformations)
une pince ou une pièce à main et fraise résine pour modifier le porte-empreinte*,
Stent’s*
Source de chaleur pour modifier le porte-empreinte*
*Mesures optionnelles.
Matériel
Matériel optionnelle (en cas d’adaptation du porte-empreinte)
Techniques d’empreintes selon "La PPA au quotidien"
Préparation du porte-empreinte
Le porte-empreinte doit recouvrir la totalité de l’arcade à enregistrer sans interférence avec les dents restantes. Toutes les sous-extensions sont compensées par le stent’s. L’alginate doit être soutenu sur l’étendue de toute la surface de l’arcade et des limites, pour éviter les déformations.
Au maxillaire une attention particulière doit être accordée aux zones d’Eiseinring ainsi qu’à la jonction vélo-palatine. Un espace d’au moins 1mm doit exister entre les faces vestibulaires des molaires et le porte-empreinte.
A la mandibule, les zones mylo-hyoïdiennes sont aménagées. Un espacement de 3mm doit exister entre le stent’s et la face interne de la branche horizontale. Le stent’s doit dépasser de 5mm la ligne oblique interne tout en étant rétentrice par sa forme. Une vérification de la frange sublinguale s’impose au niveau antérieur pour l’innocuité vis-à-vis du plancher buccal. Cette préparation se termine par la pulvérisation de l’adhésif dans l’intrados et sur les bords du porte-empreinte. (étape optionnelle)
Préparation de l’alginate.
D’abord il faut secouer la boîte pour homogénéiser le produit. Ensuite, la poudre est dosée et versée dans le bol selon les prescriptions du fabricant (3 doses pour le maxillaire et 2 doses pour la mandibule), puis l’eau est dosée à son tour en respectant la proportion 1 dose de poudre/ 1 dose d’eau. Certains auteurs préconisent de diminuer la quantité d’eau de 10% pour obtenir un matériau à empreinte plus ferme sans pour autant être trop compressif. Il est cependant possible en cas de chaleur d’utiliser de l’eau glacée pour maîtriser le temps de prise.
Renverser la totalité de verre doseur d'eau dans le bol à alginate. Incorporer l'eau à la totalité de l'alginate en mélangeant doucement pendant quelques secondes. (L'aspect poudre doit absolument disparaitre avant de mélanger vigoureusement)
Enfin l’alginate est énergiquement spatulé par un mouvement d’écrasement sur les parois du bol puis le porte-empreinte est garni en raclant la spatule chargée sur les bords.
Prise d’empreinte au maxillaire.
Le praticien, à l’aide des doigts prend de l’alginate dans le bol et l’applique sur les faces occlusales des dents cuspidées présentes. Ceci pour éviter les éventuelles bulles d’air. Le porte-empreinte chargé est introduit dans la bouche par un mouvement de rotation horizontale tout en écartant les joues à l’aide d’un miroir, le praticien placé derrière le patient en position orthostatique, enfonce la partie postérieure suivie de la zone antérieure. Une fois le porte-empreinte bien centré, le praticien tout en le maintenant fermement au contact à l’aide des doigts, doit décoller les joues et les lèvres en périphérie et les laisser reposer sur les parois du porte-empreinte. Cette manœuvre permet d’avoir une approche muco-statique plus fine de la ligne de réflexion muqueuse. Ce qui va diminuer naturellement le temps de correction du porte-empreinte individuel. Une fois la prise du matériau terminée au bout de 5min ou en la contrôlant à l’aide du reste d’alginate dans le bol, ce dernier devant se décoller sans se déchirer des parois, l’empreinte est retirée d’un coup sec pour limiter les distorsions après avoir légèrement décollé la partie postérieure.
Prise d’empreinte mandibulaire.
Elle respecte les mêmes normes qu’au maxillaire avec des variantes. Ici le praticien se place devant le patient et la position du fauteuil basculée en arrière de façon à horizontaliser l’arcade mandibulaire. Le porte-empreinte chargé est inséré en demandant au patient de lever la langue et la reposer sur le manche. Ceci pour éviter une interférence avec les bords marginaux de la langue qui entraîne parfois une empreinte insuffisante au niveau de la zone mylo-hyoïdienne
Traitement de l’empreinte.
L’empreinte est rincée, analysée, validée et désinfectée à l’aide d’une solution pulvérisée. Elle est ensuite placée sur une mousse légèrement humidifiée dans une boîte hermétique. Le rôle de cette mousse est double (amortisseur de choc pendant le transport et éviter les déformations hydriques). La coulée en plâtre de l’alginate doit se faire au moins après 15min pour éviter la réaction acido-basique capable d’intervenir entre les deux matériaux à la base d’un mauvais état de surface. Par contre cette coulée doit se faire avant 30min pour l’alginate classe B et avant 36 heures pour la classe A.
Astuces Schitly
A l’aide de cire rose ramollie à la flamme douce jusqu’à consistance “pâte à modeler”, des adjonctions peuvent compenser des bords trop courts ou mal orientés, se rapprocher de la voûte ogivale d’un palais profond, englober des tubérosités…
A la mandibule, la même manipulation permet de compenser une résorption importante des crêtes, de faire obstacle à une hypertrophie linguale, d’englober les trigones.
Élimination de la salive ou du mucus à l'aide d'une soufflette, d'un céluron
Spatulation
appliquer le mélange sur la paroi du bol, et rassembler la totalité sur la spatule et renouveler jusqu’à obtention d’une pâte homogène sans porosités
charger une ultime fois tout le mélange sur la spatule et garnir le porte-empreinte en prenant garde d’éviter un excès sur sa partie postérieure
Prise d’empreinte
Md : de l’alginate est appliqué sur les faces occlusales des dents avec le doigt. Écartement de la commissure labiale, PE introduit de biais puis centré à l’aide du manche. Il est appliqué d’abord antérieurement pour occuper le vestibule et régler la position antéro-postérieure puis basculer lentement vers l’extrémité de l’arcade en demandant au patient de dégager et tirer légèrement la langue. Le PE est désinséré en plaçant les deux index dans les vestibules et en exerçant une traction verticale à l'aide du manche tenu par le pouce et le majeur.
Max : Alginate appliqué des les zones anfractueuses (régions para-tubérositaires). D’abord faire fuser l’alginate dans le vestibule antérieur en soulevant la lèvre pour favoriser le centrage, puis de basculer le PE vers la partie postérieure jusqu’à apparition du matériau au delà de la limite du PE. Puis cesser toute pression et maintenir le PE immobile.
A la mandibule, le patient est prié de dégager sa langue. Le maintien du porte-empreinte en bouche est primoridal.
L'insertion du porte-empreinte chargé du matériau doit s'effectuer d'avant en arrière au maxillaire.
Plus la désinsertion est rapide (coup sec), plus les risques de déformation sont réduits. Le passage des doigts sous les bords du PE crée un appel d'air, ce qui facilite la désinsertion et éviter tout décollement du matériau.
L'insertion d'avant en arrière évite l'inclusion de bulle d'air dans les secteurs antérieur et palatin
Coulée des modèles
Il faut laisser au moins 15minutes après la prise d'empreinte avant la coulée des modèles afin d'assurer la fin des processus physico-chimique au sein de l'empreinte.
L'empreinte est remplie par apports successifs de plâtre séparés par de courts passage au vibreur.
La base est effectuée secondairement, l'empreinte ne devant pas être retournée avant le début de la prise du plâtre pour éviter de remonter les bulles à la surface occlusale
Après une heure environ, la séparation du moulage peut être entreprise ainsi que la réalisation d'une double base.
Source
Livre : La PPA au quotidien, J. Koffi
Livre : Prothèse clinique et laboratoire - Schitly - 2012 éditions CdP