Jean 21:15-17
Après qu’ils eurent mangé, Jésus dit à Simon Pierre : Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu plus que ne m’aiment ceux-ci ? Il lui répondit : Oui, Seigneur, tu sais que je t’aime. Jésus lui dit : Pais mes agneaux. Il lui dit une seconde fois : Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu ? Pierre lui répondit : Oui, Seigneur, tu sais que je t’aime. Jésus lui dit : Pais mes brebis. Il lui dit pour la troisième fois : Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu ? Pierre fut attristé de ce qu’il lui avait dit pour la troisième fois : M’aimes-tu ? Et il lui répondit : Seigneur, tu sais toutes choses, tu sais que je t’aime. Jésus lui dit : Pais mes brebis.
Nous avons dans ce passage la restauration de Pierre. Déjà il a été pardonné (Luc 24:34) - Le Seigneur est réellement ressuscité, et il est apparu à Simon. Mais sans cette restauration, il aurait pu être gêné dans son service comme apôtre. Voici un principe important : si le péché a été public, alors la restauration doit être publique.
Quand Jésus guérit, il guérit entièrement. Cette restauration de Pierre a été complète.
Jésus a restauré Pierre en intervenant en quatre domaines.
I. Ses pensées : il l’a fait rappeler.
Nous remarquons que Jésus ne lui a rien dit sur son péché. Mais tout ce qui se passait ce matin-là l'a fait rappeler de sa chute et son passé avec le Seigneur ; Pierre était sensible. D'abord, il y avait une grande quantité de poissons attrapés (voir Luc 5:4-9) - Lorsqu’il eut cessé de parler, il dit à Simon : Avance en pleine eau, et jetez vos filets pour pêcher. Simon lui répondit : Maître, nous avons travaillé toute la nuit sans rien prendre ; mais, sur ta parole, je jetterai le filet. L’ayant jeté, ils prirent une grande quantité de poissons, et leur filet se rompait. Ils firent signe à leurs compagnons qui étaient dans l’autre barque de venir les aider. Ils vinrent et ils remplirent les deux barques, au point qu’elles enfonçaient. Quand il vit cela, Simon Pierre tomba aux genoux de Jésus, et dit : Seigneur, retire-toi de moi, parce que je suis un homme pécheur. Car l’épouvante l’avait saisi, lui et tous ceux qui étaient avec lui, à cause de la pêche qu’ils avaient faite. Il y avait aussi la provision miraculeuse d'un repas (Jean 6:11,66-69) - Jésus prit les pains, rendit grâces, et les distribua à ceux qui étaient assis ; il leur donna de même des poissons, autant qu’ils en voulurent... Dès ce moment, plusieurs de ses disciples se retirèrent, et ils n’allaient plus avec lui. Jésus donc dit aux douze : Et vous, ne voulez-vous pas aussi vous en aller ? Simon Pierre lui répondit : Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Et nous avons cru et nous avons connu que tu es le Christ, le Saint de Dieu. Jésus l'a fait rappeler même de son ancien nom (Matthieu 16:16-18) - Simon Pierre répondit : Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. Jésus, reprenant la parole, lui dit : Tu es heureux, Simon, fils de Jonas ; car ce ne sont pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais c’est mon Père qui est dans les cieux. Et moi, je te dis que tu es Pierre, et que sur cette pierre je bâtirai mon Église, et que les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle. Il a été Simon, fils d'une tourterelle (faible, timide) !
Notre psychologie humaine nous pousse à essayer d'oublier tout ce qui est mauvais. Mais le Seigneur ne nous laisse pas oublier le péché (Psaume 32:3-5) - Tant que je me suis tu, mes os se consumaient, Je gémissais toute la journée ; Car nuit et jour ta main s’appesantissait sur moi, Ma vigueur n’était plus que sécheresse, comme celle de l’été. Je t’ai fait connaître mon péché, je n’ai pas caché mon iniquité ; J’ai dit : J’avouerai mes transgressions à l’Éternel ! Et tu as effacé la peine de mon péché. Les épreuves nous font vite rappeler de nos fautes (1 Rois 17:18) - Cette femme dit alors à Élie : Qu’y a-t-il entre moi et toi, homme de Dieu ? Es-tu venu chez moi pour rappeler le souvenir de mon iniquité, et pour faire mourir mon fils ? La bonté de Dieu nous fait rappeler de nos fautes aussi (Romains 2:4) - Méprises-tu les richesses de sa bonté, de sa patience et de sa longanimité, ne reconnaissant pas que la bonté de Dieu te pousse à la repentance ?
Le diable va essayer de nous faire oublier notre péché ; il veut que nous soyons aveugles ou endormis. Il essaie de nous faire oublier par le plaisir, par les occupations, par les amis. Il essaie de nous faire oublier pour faire perdre notre âme.
II. Ses sentiments : il l'a rendu triste.
Trois fois le Seigneur a demandé si Pierre l'aimait. Notons que le Seigneur a réduit l'étalon chaque fois qu'il répétait la question. Il y a deux mots grecs qui sont traduits “aimer” ici - l'un signifie aimer d'un grand amour qui se sacrifie, et l'autre signifie avoir de l’affection. À chaque fois, Pierre répond : J'ai de l'affection pour toi. Au verset 15, Jésus a demandé : M'aimes-tu plus que ne m'aiment ceux-ci ? (Comparer avec Matthieu 26:33 - Pierre, prenant la parole, lui dit : Quand tu serais pour tous une occasion de chute, tu ne le seras jamais pour moi). Au verset 16, Jésus a demandé tout simplement : M'aimes-tu ? Enfin, au verset 17, Jésus a demandé : As-tu de l'affection pour moi ? Il est descendu jusqu’au niveau de Pierre.
Pierre a été triste parce que Jésus a posé cette question trois fois. Il se souvenait de son péché où il a renié le Seigneur trois fois. Il a été triste parce qu’à la troisième interrogation, Jésus a demandé à son niveau (as-tu de l'affection pour moi) ; c'est comme si sa sincérité était mise en question. Peut-être il a été triste parce qu’il a pensé que Jésus savait qu'il sera défaillant de nouveau.
Pierre était un homme régénéré ; il était triste comme Dieu. Éphésiens 4:30 - N’attristez pas le Saint-Esprit de Dieu. Matthieu 26:75 - Pierre se souvint de la parole que Jésus avait dite : Avant que le coq chante, tu me renieras trois fois. Et étant sorti, il pleura amèrement. Il faut être attristé selon Dieu. 2 Corinthiens 7:9,10 - Je me réjouis à cette heure, non pas de ce que vous avez été attristés, mais de ce que votre tristesse vous a portés à la repentance ; car vous avez été attristés selon Dieu, afin de ne recevoir de notre part aucun dommage. En effet, la tristesse selon Dieu produit une repentance à salut dont on ne se repent jamais, tandis que la tristesse du monde produit la mort. Il ne faut pas être comme Ésaü qui a été triste, oui, mais pas à cause de son péché ; il a pleuré parce qu'il a manqué la bénédiction.
III. Son cœur : il a sondé les secrets.
Jésus n'a pas demandé si Pierre croyait, ni s'il obéissait, mais s'il aimait. Il n'a pas demandé s'il aimait les paroles de Jésus, son caractère, ou son royaume. Mais il a demandé s'il l'aimait - lui, Jésus, sa personne.
Pierre a reconnu son manque d'humilité ; il n'a pas été meilleur que les autres. Il a reconnu son manque de force ; il n'avait pas un aussi grand amour qu'il en a pensé avant sa chute. Il a reconnu que ce n'était pas son opinion qui comptait ; le Seigneur sait toutes choses - c'est à lui d'éprouver le cœur. Jésus savait que Pierre l'aimait, au moins un peu. Il a voulu lui plaire (v.7) - Simon Pierre, dès qu’il eut entendu que c’était le Seigneur, mit son vêtement et sa ceinture. Il a voulu sa présence (v.7) - [Pierre] se jeta dans la mer. Il a voulu l'obéir (vv.10,11) -Jésus leur dit : Apportez des poissons que vous venez de prendre. Simon Pierre monta dans la barque, et tira à terre le filet plein de cent cinquante-trois grands poissons. Mais devant une servante, il a renié le Seigneur...
Nous nous tenons devant celui qui connaît tout. Il connaît toutes nos actions, toutes nos paroles, toutes nos pensées, et même toutes nos motivations. Pouvons-nous dire au Seigneur comme Pierre : Je t'aime ?
IV. Sa volonté : il a demandé de l'action.
Jésus lui a dit en effet : Si tu m'aimes, montre-le. Jésus lui a donné du travail. Il devait nourrir les agneaux. Il devait remplir les fonctions d'un berger des brebis. Il devait nourrir les brebis. Le Seigneur nous donne un pareil travail (Matthieu 28:20) - Enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. Peut-être qu’il nous donne une autre œuvre à faire pour l'Église. Si nous aimons le Seigneur, faisons-la. Jésus a démontré sa grâce envers Pierre - à Pierre qui était défaillant, Jésus a donné le travail de soigner ses brebis ! Elles lui appartenaient, elles lui étaient précieuses car il a donné sa vie pour elles. Et c'est Pierre qui va prendre soin d'elles ! Jésus lui a confié une grande responsabilité. Pierre en a parlé dans son épître (1 Pierre 5:2-4) - Paissez le troupeau de Dieu qui est sous votre garde, non par contrainte, mais volontairement, selon Dieu ; non pour un gain sordide, mais avec dévouement ; non comme dominant sur ceux qui vous sont échus en partage, mais en étant les modèles du troupeau. Et lorsque le souverain pasteur paraîtra, vous obtiendrez la couronne incorruptible de la gloire.
Apprenons les leçons que le Seigneur veut nous enseigner à partir de ce passage. Pour servir le Seigneur, il faut l'amour, et encore l'amour, et toujours l'amour. Il est impossible de soigner les autres sans aimer le Seigneur. C'est inutile de dire qu'on aime le Seigneur si on ne le sert point. C'est inutile de dire qu'on aime le Seigneur si on ne fait rien pour son peuple, pour ses rachetés.
RÉSUMÉ : Peut-être que tu es parmi ceux qui n'aiment pas le Seigneur Jésus ; il faut croire en lui. Peut-être que tu es parmi ceux qui ont besoin d'être restauré ; il faut venir à lui. Il exposera les pensées et les motifs de ton cœur, et il te fera repentir.
Mais à nous tous, comme il a demandé à Pierre, l'apôtre, il demande : m'aimes-tu ? Exerçons notre volonté ; que chacun de nous puisse dire : désormais, je t'aimerai !