Quelle philosophie pour l'économie ?

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Certaines personnes pensent que l’économie est quelque chose de réservé aux experts et qui n’a aucune influence sur la vie réelle. Grossière erreur ! En effet, on ne vit pas du tout la même chose si l’on a un revenu confortable ou si on meurt de faim. De même, devoir travailler (travail inintéressant et tuant au sens propre du mot) 12 heures par jour, 7 jours sur 7 et sans vacances, pour tout juste survivre (dès l'enfance et avec une espérance de vie de 25 ans) n’est pas la même chose que d’avoir de l’argent, des loisirs et un travail passion (et une bonne espérance de vie). Egalement, subir le chômage ou même simplement l’angoisse d’être au chômage ne donne pas la même vie que dans une économie de plein emploi.

 

La philosophie, quant à elle, ne doit pas se cantonner à des exercices intellectuels, certes intéressants, mais ne débouchant sur rien de concret. Les grands philosophes antiques s’intéressaient à la vie réelle et au but de la vie réelle.

 

De même que la guerre est une affaire trop sérieuse pour la laisser aux militaires, l’économie est une affaire trop sérieuse pour la laisser aux économistes. De plus, les économistes sont souvent en désaccord et il faut savoir arbitrer.

 

"Travailler plus pour gagner plus". Voilà un exemple d’affirmation sur laquelle les économistes sont en désaccord. Les philosophes également. D’un côté il semble logique que, si l’on travaille plus, on gagne plus. Un salarié non "forfaité" (qui n’est pas au "forfait jours") gagnera plus s’il fait des heures supplémentaires. Mais, si l’on tient compte du chômage et de la loi de l’offre et de la demande, si les salariés offrent plus d’heures de travail et si la demande des employeurs est réduite, l’heure de travail sera moins chère (limité quand même par le salaire minimum là où il existe) ou le nombre de postes offerts sera réduit (ce qui entraîne plus de concurrence sur les postes offerts, donc moins d’exigences de la part des salariés). De plus, les heures supplémentaires faites par un cadre au "forfait jours" ne sont pas rémunérées. Par ailleurs, la mondialisation actuelle, en mettant en compétition les salariés du monde entier, fait qu'en France et dans d'autres pays similaires la pression sur les salariés s'accroit alors que les salaires sont stagnants et même souvent en baisse (en tenant compte de l'inflation) et que le chômage est massif et durable (depuis les années 70). On voit bien que, sur le plan économique, une affirmation qui semble aller de soi est contestable.

 

Sur le plan philosophique cette affirmation peut également être contestée. "Gagner plus" est-ce un but dans la vie ? Quand c’est nécessaire pour la survie oui, sinon ? "Travailler plus" est-ce une bonne chose ou une mauvaise chose ? (Je rappelle le débat sur "Le travail est-il une valeur ?"). L’être humain n’est-il pas autre chose qu’une machine à produire et à consommer ?

 

D’ailleurs peut-on tous consommer plus ? La planète y survivra-t-elle ?

 

Autres questions : Faut-il que seulement quelques uns travaillent plus quand d’autres (les chômeurs) aimeraient travailler tout simplement ? N’y a-t-il pas un problème de répartition du travail et des richesses ? Devons-nous appliquer à l’économie la philosophie du "que le meilleur gagne et tant pis pour les autres" ou devons-nous répartir mieux le travail et la richesse ? Et "le meilleur", il est meilleur en quoi ? Est-il plus compétent professionnellement ou simplement plus soumis ? Est-il meilleur au travail ou meilleur dans sa gestion de carrière et la "guerre interne" ? Et puis pourquoi s’acharner à mettre en concurrence sauvage ceux qui ont besoin de travailler ? Pourquoi mettre de côté des gens qui sont capables, qui ont envie et qui ont besoin de travailler ? Pourquoi les condamner à un assistanat misérable et humiliant ?

 

Pourquoi, dans les entreprises, seul le capital a le pouvoir et pas les apporteurs de force de travail ? En effet, les salariés n’ont pas leur mot à dire dans les entreprises, à part les grands patrons. D’ailleurs, ces grands patrons, pourquoi sont-ils autant payés alors que leur rémunération n’est même pas liée aux résultats réels de l’entreprise qu'ils dirigent ?

 

Egalement, devons nous laisser les marchés (et les agences de notation) régenter l’économie mondiale et imposer certaines décisions aux gouvernements ou devons-nous réguler intelligemment la mondialisation ? Devons-nous laisser les financiers jouer avec notre argent au risque de créer des crises économiques gravissimes (avec le chômage et la misère qui sont liés) ? Devons-nous les laisser chercher à s’enrichir sur notre dos sans qu’ils créent de la valeur ajoutée réelle (et plutôt en la détruisant) ?

 

Le texte sur le blog ecomondiale(1) pose le problème d’un système qui "marche sur la tête": Actuellement, l’être humain est au service de l’économie et l’économie au service de la finance (à courte vue) alors que la finance devrait être au service de l’économie, elle-même au service de l’Homme. Devons nous laisser faire ?

 

Comme on le voit, la philosophie réelle est intimement liée à l’économie réelle. De multiples philosophies sont applicables à l’économie qui gouverne en grande partie nos vies.

 

Dans les grandes lignes :

ou

 

Jean-Marc 02/09/2011

 

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(1) Blog "ecomondiale" :

http://ecomondiale.over-blog.com/

 

- Faut-il travailler plus pour gagner plus ? :

http://ecomondiale.over-blog.com/article-18464485.html

- Le travail est-il une valeur ? :

http://ecomondiale.over-blog.com/article-6703003.html

- La crise : Quels scénarios possibles ? :

http://ecomondiale.over-blog.com/article-24394829.html

- Comment être solidaires sans verser dans l'assistanat ? :

http://ecomondiale.over-blog.com/article-6445010.html