Quel regard sur les maladies mentales ?

Nous sommes perdus et  désorientés quand un de nos proches, un parent, un ami, voire une connaissance, perd pied, son identité, et finit par perdre la raison, par basculer dans la maladie mentale.

Cela peut arriver à tout le monde sans distinction d’âge, de constitution ou d’origine sociale. La perte d’un enfant, la fin d’une relation, un licenciement peuvent conduire brusquement tout être humain dans l’abîme pour le plus grand désarroi de ses proches, réduits à l’impuissance.

D’où vient cette impuissance devant la psychose ? De ce qu’elle est toujours si profondément refoulée ? Ou encore de ce que nous ne savons ni comment l’on devient « fou » ni comment l’on redevient   « normal ». Et d’où vient la peur que ces psychoses nous inspirent ?

Nous connaissons beaucoup de la chimie du cerveau. Mais nous ignorons aussi presque tout de l’esprit humain, en particulier lorsqu’il est à la dérive.

Peut-on le rattraper ? Est-il perdu à jamais ?

Les soin aux patients souffrant de troubles psychotiques restent complexes. Les traitements pharmacologiques sont, la plupart du temps, jugés indispensables, et de nombreux systèmes conduisent le patient vers une psychiatrie paternaliste, voire asilaire, dans laquelle il n’a qu’un rôle passif. Ils peuvent se révéler insuffisants.

Mais une autre approche, en complément ou non de la pharmacopée, existe : c’est  l’approche psychosociale. Et cela représente un défi pour le clinicien.

Dans ce sens, des travaux récents mettent en exergue le principe du rétablissement, qui implique de prendre le patient comme acteur de son projet de vie et ce même si d’éventuels symptômes persistent. Par exemple, le programme Windhorse initié par le Docteur Edward Podvoll (psychose et guérison – La Tempérance) développe une approche  qui intègre la prise en charge psychosociale et le traitement pharmacologique modulé aux situations de crise.

   

« Celui qui a un esprit peut aussi le perdre. Nous savons tous cela, sinon nous ne ferions pas constamment tout notre possible pour garder la raison. Si nous n’avions pas une telle peur, nous réaliserions que nous vivons en permanence aux frontières de la folie. »

 Eric Chapin, 51 ans, Psychothérapeute au Projet Windhorse, Boulder, Colorado

   

« Dès que l’on se présente uniquement en thérapeute face à un autre être humain, on perd déjà la moitié de son humanité. »

Edward Podvoll, Psychiatre et lama bouddhiste

     

C’est, entre autre, avec l’aide de ce livre, mais aussi celle de membres du Ressy (Réseau de Santé des Yvelines) que nous articulerons le débat.

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