Est-ce un devoir pour l'Homme d'être cultivé ?
La culture ? E. Burnett Tylor 1832-1917, « elle comprend à la fois les sciences, les croyances, les arts, la morale, les lois, les coutumes et les autres facultés et habitudes acquises par l’homme dans l’état social ». G. Gusdorf 1912-2000 « c’est la promotion de l’humanité dans le monde et dans l’Homme ». Elle est le caractère d’une personne instruite, qui a développé par l’instruction, son goût, son sens critique et son jugement. Elle est un instrument de paix et de dialogue qui peut résoudre ou éviter les conflits, qui sont les pires obstacles au développement humain, elle est ce par quoi les individus et les sociétés s’expriment et se réalisent.
C’est quoi être cultivé ? L’instruction et l’éducation modifient un individu dans son être, de telle sorte qu’on reconnait un Homme cultivé à son ouverture d’esprit, à la maîtrise de son jugement, à la délicatesse de sa sensibilité, à son sens de la valeur morale et spirituelle.
Comment on l’acquiert ? ‘Etre cultivé’ est le résultat d’un processus par lequel à force d’instruction et d’éducation, d’acquisition de connaissances sur des sujets variés, de socialisation et d’humanisation, un individu donne à voir un visage de l’humain que caricature au contraire celui que l’on qualifie d’inculte, de barbare ou de sauvage. Se cultiver, c’est s’ouvrir à des pensées différentes de celles que nous formions habituellement, c’est sortir du cercle de nos représentations et aller vers des déterminations universelles.
Ça sert à quoi d’être cultivé ? Comme le paysan travaille patiemment son champ pour faire lever le bon grain, il semble que l’Homme ne donne pas spontanément ses meilleurs fruits. Lui aussi a besoin d’être cultivé, ne serait-ce que pour devenir capable de moralité. Montaigne a montré que se cultiver signifie « sortir de soi ». En privant l’Homme d’un instinct, la nature à mis l’Homme en situation de suppléer cette absence par le déploiement des ressources de son intelligence. Se cultiver consiste à s’instruire afin de ne pas se laisser inchangé.
Que serait un Homme privé de toute culture au sens humaniste ? Rousseau a abordé la question et la réponse tombe comme un couperet : ce serait ‘un animal stupide et borné’. La culture contribue à former l’humanité présente dans chaque Homme.
Aristote quant à lui a dit d’une manière décisive ‘si l’Homme pouvait se passer d’une inscription dans un milieu humain, il serait un Dieu, si l’Homme était privé d’une instruction et d’une éducation, il serait une brute’.
Dans son traité d’éducation, « Comment éduquer les enfants » paru en 1519, Erasme a amené à penser que l’homme ne naît pas accompli. Raison pour laquelle Erasme a pu dire : « on ne naît pas homme on le devient », pour affirmer que l’humanité se conquiert et s’acquiert car elle n’est pas reçue ou donnée au point de départ de la vie, elle n’est pas innée. Homme au sens générique : l’homme n’est pas comme un cheval ou un arbre, il doit tout apprendre, et surtout se former. Et cette formation il la reçoit de l’enseignement des livres, et de la culture : c’est le sens au pluriel du mot « humanité », les humanités, c’est ce qui fait de vous un Homme, un être humain. Tel est le point de départ de la Renaissance.Différentes cultures existent, relations entre chacune : On entend d’abord par culture au sens sociologique, l’ensemble des manières de penser, de sentir et d’agir, propre à une collectivité. Sociologiquement, il n’y a pas une culture, il y a des cultures et chacun des membres d’un groupe incorpore les usages sociaux, les valeurs, les significations collectives, le type de sensibilité, propres à son groupe par voie d’imitation et d’éducation.
Il est cultivé par le seul fait d’appartenir à un ensemble de la famille humaine. Cette tâche impliquant l’association humaine, il est nécessaire d’instituer des lois pour endiguer la violence que chacun représente pour chacun. Tout groupe a sa singularité et s’approprie d’ordinaire son identité dans son opposition à d’autres groupes.Est-ce un devoir d’être cultivé ? : Si être cultivé est un devoir, l’Homme devrait donc se sentir obligé de développer ses talents, d’actualiser les dispositions de sa nature et de promouvoir par son effort moral le perfectionnement de son être.
Article 26.2 de la déclaration universelle des droits de l’Homme. « L'éducation doit viser au plein épanouissement de la personnalité humaine et au renforcement du respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales. Elle doit favoriser la compréhension, la tolérance et l'amitié entre toutes les nations et tous les groupes raciaux ou religieux, ainsi que le développement des activités des Nations Unies pour le maintien de la paix ».
Irina Bokova* le 28 Novembre 2014, dans son discours à l’occasion du lancement de la version française du rapport 2013 des Nations Unies sur l’économie créative : « au moment où les sociétés cherchent des moyens de construire un développement plus humain, il est indispensable de miser sur ce qui constitue justement l’essence de l’être humain : la culture ».Morale et culture : La morale consiste précisément, si l’on en croit Kant, à faire son devoir. On entend par là une exigence s’imposant à nous avec un caractère de nécessité.
Un devoir est ce à quoi on est tenu, non point, en vertu d’une loi de la nature qui nous déterminerait, mais en vertu d’une loi intérieure à la conscience. La finalité d’un être raisonnable est la moralité. Etre moral consiste à ne pas faire ce qu’on ne veut pas que les autres fassent.Mais ceci pose la question « se cultiver, est-ce s’affranchir de son appartenance culturelle ? ».
S’affranchir, ce verbe signifie se libérer, s’émanciper, au-delà de la sortie de l’esclavage, il signifie aussi le fait, pour un esprit, de se libérer de la tutelle des traditions et des préjugés. Il correspond à la notion d’éducation qui signifie le fait de mener quelqu’un hors de son état premier.
L’appartenance culturelle : la culture est ici synonyme de tradition. Nous naissons dans un contexte dont nous intériorisons les normes et nous acquérons ainsi une identité sociale. Chaque individu devient le membre d’un ensemble qui lui donne un statut. La culture dans un premier temps est l’ensemble des pensées et des conduites particulières que nos proches nous ont léguées. Dès lors, l’acte de se cultiver peut être perçu comme une libération à l’égard de notre tradition de pensée.
Conclusion :
La culture est essentielle à notre devenir d’Homme. L’Homme ne peut avoir de place dans la nature et au sein d’une société que par un processus de culture. La culture est la destination naturelle de l’Homme pour devenir tout ce qu’il peut être, en cultivant ses talents, en perfectionnant sa nature afin d’accomplir sa destination de sujet raisonnable.
Devenir un Homme, exercer son métier d’Homme, c’est bien le premier devoir que chacun devrait se sentir tenu d’honorer. La culture permet de prendre du recul par rapport à nos particularités, elle permet de favoriser le dialogue entre les hommes, elle est un moyen d’unification, et cette attitude mérite le respect. Par le détour de l’autre, on ouvre son esprit et on se connait mieux soi même.
Le postulat fondateur de la moralité pose que l’humanité ou l’Homme comme nature raisonnable est une fin en soi. Si donc notre humanisation est un devoir, nous avons le devoir d’être cultivé.
Discours de la Directrice GénéraIe de l’UNESCO, Irina Bokova, à Sciences Po le 6/10/2010 : « Valorisez tant que vous pouvez la culture, ne sous estimez jamais son rôle. Elle est le fondement du dialogue, le pilier de la construction d’une communauté humaine qui ne s’étend pas simplement aux limites d’une ville ou d’un pays, mais à l’échelle du globe ».
Remarque : la progression dans le domaine d’être cultivé pose la problématique « rester fidèle à une origine et le désir de suivre d’autres principes pour s’affranchir de son appartenance culturelle ? », sans oublier la tendance à la globalisation apportée par la mondialisation.
Daniel SOULAT
revenir au blog et voir les commentaires.
Bibliographie :
A partir d’un texte de 7 pages « est-ce un devoir pour l’homme d’être cultivé ? » de Simone Manon professeur de philosophie, trouvé sur Internet, et d’un autre texte de sujet de bac « se cultiver, est-ce s’affranchir de son appartenance culturelle ? », d’une citation Erasme, et référence à la déclaration universelle des droits de l’homme, ce document à été rédigé en faisant un condensé et une structuration pour entamer un débat, en y incluant également des propos de *Irina Bokova Directrice générale de l’UNESCO discours à Sciences Po 6/10/2010, et discours à Dakar le 28/11/2014.
Bibliographie :
A partir d’un texte de 7 pages « est-ce un devoir pour l’homme d’être cultivé ? » de Simone Manon professeur de philosophie, trouvé sur Internet, et d’un autre texte de sujet de bac « se cultiver, est-ce s’affranchir de son appartenance culturelle ? », d’une citation Erasme, et référence à la déclaration universelle des droits de l’homme, ce document à été rédigé en faisant un condensé et une structuration pour entamer un débat, en y incluant également des propos de *Irina Bokova Directrice générale de l’UNESCO discours à Sciences Po 6/10/2010, et discours à Dakar le 28/11/2014