Pouvons-nous tolérer la vérité ?

Nous demandons la vérité dans tous les aspects de notre vie.  Par exemple nous demandons la vérité de la part de :

- notre famille (qui voudrait des mensonges de notre époux(se) ou de notre enfant ?)

- notre médecin (nous ne voulons que les bons médicaments et les bons gestes)

- nos conseillers financiers (nous exigeons qu'ils nous disent la vérité sur nos investissements)

- nos juges (nous exigeons qu'ils poursuivent seulement ceux qui sont les vrais coupables)

- nos entreprises (qu'elles nous disent la vérité et nous rendent service avec droiture)

- nos compagnies aériennes (nous exigeons que les avions soient fiables et les pilotes qualifiés).

Nous attendons qu'on nous dise la vérité quand nous regardons un livre de référence, lisons un article, ou regardons une émission d'info.  Nous voudrions la vérité de la part de ceux qui produisent les spots publicitaires, de nos enseignants, et de nos politiciens.  Nous présumons que les panneaux routiers, les notices des médicaments, et les étiquettes sur des boites de nourriture nous disent la vérité.  En fait, nous exigeons la vérité pour presque tous les aspects de notre vie quand il s'agit de notre argent, nos relations, notre sécurité, ou notre santé.  Malgré ces exigences dans ces aspects de notre vie, beaucoup d'entre nous disent qu'ils se moquent de connaître la vérité quand il s'agit de la moralité ou de la religion.  En fait, beaucoup rejettent l'idée qu'une religion peut être vraie.  Pourquoi exigeons nous la vérité dans tous les aspects matériels de notre vie, mais pas dans la moralité (l'éthique) ou la religion ?  Pourquoi disons nous « C'est vrai pour vous mais pas pour moi » quand nous parlons de moralité ou de religion, mais pas quand nous parlons avec notre banquier de notre argent ou avec notre médecin de notre santé ?

Peu de gens vont l'admettre, mais notre rejet de la vérité à propos de la religion ou de la moralité est souvent basé sur la volonté et pas sur l'intellect.  Nous ne voulons pas être responsables devant une exigence morale ou une doctrine religieuse.  Donc nous acceptons aveuglement l'idée que la vérité n'existe pas, que tout est relatif, qu'il n'y a pas d'absolu, que tout est une différence d'opinion, qu'on ne doit pas juger, et que la religion est seulement de la foi et jamais des faits.  Peut-être Augustin avait-il raison quand il a dit que nous aimons la vérité quand elle nous illumine, mais ne l'aimons pas quand elle indique que nous avons quelque travers en nous.  Peut-être que nous ne pouvons pas gérer ou tolérer la vérité.

Qu'est-ce que la vérité ?  On peut la définir comme ce qui correspond à son objet ou ce qui décrit l'état actuel d'une chose.  La vérité n'est pas relative mais absolue.  Si quelque chose est vrai, c'est vrai pour tout le monde, à tout moment, en tous lieux.  Toutes les affirmations de vérité sont absolues, étroites, et exclusives.  Prenons l'affirmation « tout est vrai ».  C'est une affirmation absolue, étroite, et exclusive.  Elle exclut son opposé (elle affirme que « tout n'est pas vrai » est faux).  En fait toutes les vérités excluent leurs opposés, même les vérités religieuses.  Par exemple les affirmations de ceux qui sont opposé au christianisme sont aussi étroites que les affirmations du christianisme.

Il y a beaucoup de vérités concernant les vérités comme les suivantes :

Quelqu'un dit qu'il n'y a pas de vérité.  Mais est-ce que son affirmation est vraie ?  Quelqu'un dit que toutes les vérités sont relatives.  Mais est-ce que son affirmation est aussi relative ?  Quelqu'un dit qu'il n'y a pas de vérité absolue.  Mais est-ce qu'il est absolument certain de cette affirmation ?  Quelqu'un dit que quelque chose est vrai pour l'autre mais pas pour lui.  Mais son affirmation est vraie pour lui seul, ou pour tout le monde ? Est-ce que c'est ainsi que le monde marche ?  Est-ce que cette affirmation serait bien reçue par la police ou par son banquier ?  S'il n'y a pas de vérité, pourquoi s'appliquer pour apprendre quoi que ce soit ?

Les idées ont des conséquences.  Les idées fausses concernant la vérité mènent aux idées fausses sur la vie.

Toutes les croyances sur les religions ne peuvent pas être toutes vraies parce que beaucoup d'idées sont contradictoires, et même opposées.  En fait les religions du monde ont plus d'idées contradictoires que complémentaires.  L'affirmation que toutes les religions enseignent la même chose montre une ignorance énorme de toutes les religions du monde.

Par exemple :

Juifs, Chrétiens, et Musulmans croient dans des versions différentes d'un Dieu personnel qui transcende sa création, tandis que des Hindous et d'autres panthéistes croient que tout qui existe fait partie d'un dieu impersonnel - une force panthéistique.

Beaucoup d'Hindous croient que le mal est une illusion, tandis qu'en général les Juifs, Chrétiens, et Musulmans pensent que le mal existe réellement.

Le Christianisme biblique croit que les gens sont sauvés par la grâce tandis que toutes les autres religions, si elles croient dans un salut, enseignent une sorte de salut par les bonnes œuvres.

Les Musulmans pensent que Jésus n'est pas mort sur la croix, tandis que les Chrétiens affirment ce fait comme historique.  Soit Jésus a été suspendu sur une croix pour mourir, soit il ne l'a pas été.

De nos jours la nouvelle définition de la tolérance implique qu'il faut accepter toutes les croyances comme vraies.  Mais ce n'est pas raisonnable, même impossible, quand les croyances sont contradictoires.  Nous pouvons respecter les croyances des autres et leur droit de les avoir, mais, en même temps, pourquoi ne pas pouvoir discuter et examiner le fondement (la vérité) de ces idées ?

James et Nancy Matsinger

Nota : Une grande partie de ce texte provient du livre « I Don't Have Enough Faith to Be an Atheist » par Norman L. Geisler & Frank Turek

Traduit par nos soins

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