PPartagez-vous le raisonnement et le sentiment religieux de Jean-Jacques  Rousseau?

      

Partagez-vous un peu, beaucoup ou pas du tout

              le raisonnement et le sentiment religieux de Jean Jacques Rousseau ?

 

                                                               Par Bruno Sauvage. 16 Septembre 2023.


Résumé: Dans « La Profession de foi du vicaire savoyard », Jean Jacques Rousseau expose son raisonnement et son sentiment religieux. Après la lecture de quelques passages significatifs de cette profession de foi, nous discuterons pour savoir si l’approche de Rousseau nous parle « un peu, beaucoup ou pas du tout ».

Texte :

 Jean Jacques Rousseau et la Profession de foi du vicaire savoyard

 Dans « La Profession de foi du vicaire savoyard », Jean Jacques Rousseau expose son raisonnement et son sentiment religieux. Après la lecture de quelques passages significatifs de cette profession de foi, nous discuterons pour savoir si l’approche de Rousseau nous parle « un peu, beaucoup ou pas du tout ».

 

Citations extraites de « la Profession de foi du vicaire savoyard » par Bruno Sauvage :

 (Les citations sont extraites de l’édition Garnier Flammarion, N° 1448 de 2010)

 

Page 62 : … Plus j’observe l’action et réaction des forces de la nature agissant les unes sur les autres, plus je trouve que, d’effets en effets, il faut toujours remonter à quelque volonté pour première cause ; car supposer un progrès de causes à l’infini, c’est n’en point supposer du tout….

 P63 : Je crois donc qu’une volonté meut l’univers et anime la nature. Voilà mon premier dogme, ou mon premier article de foi.

 P65 : Si la matière mue me montre une volonté, la matière mue selon certaines lois me montre une intelligence : c’est mon second article de foi.

… j’admire l’ouvrier dans le détail de son ouvrage, et je suis bien sûr que ces rouages ne marchent ainsi de concert que pour une fin commune qu’il m’est impossible d’apercevoir.

 P67 : … il m’est impossible de concevoir un système d’êtres si constamment ordonnés que je ne conçoive une intelligence qui l’ordonne.

 P68 : Je crois donc que le monde est commandé par une volonté puissante et sage ; je le crois, ou plutôt je le sens, …

 P70 :  … De mon premier retour sur moi naît dans mon cœur un sentiment de reconnaissance et de bénédiction pour l’auteur de mon espèce, et de ce sentiment mon premier hommage à la Divinité bienfaisante.

 P73 : Une machine ne pense point, il n’y a ni mouvement ni figure qui produise la réflexion : … tes sentiments, tes désirs, ton inquiétude, ton orgueil même, ont un autre principe que ce corps étroit dans lequel tu te sens enchaîné.

Nul être matériel n’est actif par lui-même, et moi je le suis. … J’ai un corps sur lequel les autres agissent et qui agit sur eux ; cette action réciproque n’est pas douteuse ; mais ma volonté est indépendante de mes sens, … et je sens parfaitement en moi-même quand je fais ce que j’ai voulu faire, ou quand je ne fais que céder à mes passions.

 P74 : L’homme est donc libre dans ses actions, et, comme tel animé d’une substance immatérielle, c’est mon troisième article de foi.

 P77 : … Plus je rentre en moi, plus je me consulte, et plus je lis ces mots écrits dans mon âme : Sois juste, et tu seras heureux. Il n’en est rien pourtant, à considérer l’état présent des choses ; le méchant prospère, et le juste reste opprimé. …

P78 : … Si l’âme est immatérielle, elle peut survivre au corps ; et si elle lui survit, la Providence est justifiée. Quand je n’aurais d’autre preuve de l’immatérialité de l’âme que le triomphe du méchant et l’oppression du juste en ce monde, cela seul m’empêcherait d’en douter. … J’aurais, à la vérité, l’embarras de me demander où est l’homme, quand tout ce qu’il avait de sensible est détruit. Cette question n’est plus une difficulté pour moi, sitôt que j’ai reconnu deux substances.

P79 : … Or je ne saurais me rappeler, après ma mort, ce que j’ai été durant ma vie, que je ne me rappelle aussi ce que j’ai senti, par conséquent ce que j’ai fait ; et je ne doute point que ce souvenir ne fasse un jour la félicité des bons et le tourment des méchants. …

P95 : Pour m’élever d’avance autant qu’il se peut à cet état de bonheur, de force et de liberté, je m’exerce aux sublimes contemplations. Je médite sur l’ordre de l’univers, non pour l’expliquer par de vains systèmes, mais pour l’admirer sans cesse, pour adorer le sage auteur qui s’y fait sentir. …

Je ne lui demande pas non plus le pouvoir de bien faire : pourquoi lui demander ce qu’il m’a donné ? Ne m’a-t-il pas donné la conscience pour aimer le bien, la raison pour le connaître, la liberté pour le choisir ? Si je fais le mal, je n’ai point d’excuse.

P98 : Les plus grandes idées de la Divinité nous viennent par la raison seule. Voyez le spectacle de la nature, écoutez la voix intérieure. …. Qu’est-ce que les hommes nous dirons de plus ? Leurs révélations (les religions) ne font que dégrader Dieu, en lui donnant des passions humaines. Moins d’éclaircir les notions du grand Être, je vois que les dogmes particuliers les embrouillent ; …

 P118 : Je vous avoue aussi que la majesté des Ecritures m’étonne, que la sainteté de l’Evangile parle à mon cœur….

 P120 : L’Evangile a des caractères de vérité si grands, si frappants, si parfaitement inimitables que l’inventeur en serait plus étonnant que le héros. Avec tout cela, ce même Evangile est plein de choses incroyables, de choses qui répugnent à la raison, et qu’il est impossible à tout homme sensé de concevoir ni d’admettre. Que faire au milieu de toutes ces contradictions ?

 

 pour revenir sur le blog et voir les commentaires