Faut-il aimer pour s’engager ?
Nous avons, TOUS, et tout au long de notre vie, le devoir de nous impliquer dans des actions contribuant à la bonne cohésion de la vie sociale.
Mais que renferme le terme « engagement » ?Il implique qu’une profonde interrogation sur soi précède la décision de s’engager. En effet il y a une valeur sacrée dans l’engagement et cette valeur nous oblige à mobiliser les vertus que l’on se doit de développer tout au long de la vie afin qu’elles nous servent lorsque l’on se trouve à défendre une cause qui nous paraît juste, ou à participer à une action.
- S’engager c’est s’imposer une obligation contre nature nous dit Kant, c’est se rendre digne du bonheur ajoute-t-il.
- S’engager est un acte volontaire qui permet à chacun d’affirmer sa responsabilité et sa liberté face à lui-même et face aux autres.
- S’engager c’est choisir, or choisir c’est renoncer : renoncer à son confort personnel, à une part de son quotidien,pour remplir le présent d’une profondeur nouvelle.
- S’engager c’est viser une grandeur morale, s’arracher au penchant naturel de sa propre sensibilité.
Mais alors, quelles sont les motivations qui nous poussent à choisir plus particulièrement une voie plutôt qu’une autre, lors que nous nous apprêtons à y impliquer notre temps, notre volonté et notre énergie ?
- Le sentiment du devoir ?
- La conscience de nos obligations vis-à-vis des autres, de la cité, ou d’une urgence à agir ?
- La certitude que, par la formation que nous avons reçue et les qualités que nous avons développées, notre participation à une action, ou même dans le métier que nous avons choisi d’exercer,sera fructueuse.
- Est-ce la réponse à un appel que l’on ne peut pas ne pas entendre, une mission qui nous est imposée par notre conscience ?
Et l’amour dans tout ça ? L’engagement parce qu’on aime pourrait paraître une évidence. Cependant qu’est-ce qu’aimer ? A fortiori, l’amour ne se commande pas. C’est une vertu très particulière car, « elle », nous commande générosité, abnégation,un investissement de toute notre personne. « Dans l’Amour en plus », Elisabeth Badinter nous démontre que l’instinct maternel pèse peu dans la décision de fonder une famille, que c’est l’amour, qui détermine l’engagement de procurer à l’enfant tous les soins et toutes les attentions dont il a besoin pour s’épanouir dans la vie. Il en va de même pour toute action dans laquelle il est un devoir, une obligation de s’investir. Chaque individu se doit d’être un acteur responsable dans la société afin que puissent y régner cohésion et harmonie, aussi est-il important d’éduquer les enfants en leur faisant, très tôt, prendre conscience de leurs responsabilités vis-à-vis d’eux-mêmes et des autres.
Alors que nous sommes, aujourd’hui plus que jamais, sollicités à nous engager dans des prises de positions, à participer à des actions politiques ou associatives, comment ajuster nos convictions sur de justes modèles et y rester fidèles ? Comment être sûrs de ne pas nous fourvoyer dans une voie qui ne nous conviendrait pas afin que nous puissions donner, sans avoir à le regretter, le meilleur de nous-mêmes ?
Charlotte Morizur
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