Comment nourrir le monde en 2050 ?
Le programme QSEC (Questions de Science, Enjeux Citoyens) avait pour thème général en 2010-2011 « L’alimentation ». Le Café-Débat de Saint Quentin en Yvelines y a participé en constituant un groupe d’une dizaine de personnes qui s’est réuni une fois par mois pendant six mois, et qui a choisi comme axe de réflexion « Le système alimentaire mondial ». Le détail de ces réunions figure sur le blog du Café-Débat dans la marge de droite : http://quentin-philo.eklablog.com
Cette séance du 14 avril 2012 revêt donc un caractère un peu particulier, puisqu’il s’agit d’abord de restituer en quelque sorte les points majeurs de ce que nous avons appris avec l’aide des experts venus répondre à nos questions, alors qu’aucun d’entre nous n’était au départ au fait de ce sujet. Marie-Odile et Jean-Jacques vous présenteront ces conclusions sous la forme d’un diaporama d’une demi-heure environ, et le débat pourra ensuite se dérouler comme à l’accoutumée.
Les points suivants seront notamment abordés :
Sur un plan général :
- La planète comportera environ 9 milliards de personnes en 2050, au lieu de 7 milliards aujourd’hui, dont 1 milliard sont sous-alimentées, et 2 milliards mal nourries ;
- Il y a assez de terres cultivables pour nourrir cette population : aujourd’hui, sur 4.2 milliards d’hectares cultivables, seuls 1.4 milliards sont cultivés ;
- Mais la production est inégalement répartie, et les méthodes d’exploitation présentent des écarts de productivité allant de 1 à 200 selon les régions ;
- La production agricole, initialement dévolue à l’alimentation animale et humaine, est de plus en plus utilisée à des fins autres : biocarburants, industrie ;
- Le contexte mondial évolue dans le mauvais sens : mondialisation libérale, réchauffement climatique, urbanisation des meilleures terres agricoles, raréfaction et augmentation du coût des ressources énergétiques et minérales.
Sur le plan de la recherche et du développement :
- Les techniques biotechnologiques modernes permettent d’améliorer les variétés naturelles et d’accélérer les méthodes ancestrales de sélection ;
- Les plantes génétiquement modifiées ne sont pas forcément nécessaires pour nourrir le monde en 2050, mais leur utilisation raisonnée n’est pas à rejeter dans certaines circonstances ou certaines régions.
Sur le plan économique :
- Les matières premières agricoles servent de plus en plus de « valeurs- refuge » en période de crise, contribuant ainsi à l’accroissement de la faim dans le monde ;
- Les subventions à l’exportation des pays riches vers les pays pauvres contribuent à appauvrir ces derniers au lieu de les rendre auto-suffisants ;
- Les soutiens publics à l’agriculture dans les pays développés (187 milliards de $ en 2010) sont supérieurs à l’aide développement attribuée aux PVD
Sur les solutions envisageables :
- Dans les PVD, favoriser les petites exploitations familiales,
- Cibler l’aide aux PVD sur l’autosuffisance alimentaire,
- Eviter les monocultures abusives et les exploitations de trop grande surface,
- Pratiquer les associations culturales et couvertures végétales permanentes,
- Favoriser la fixation biologique de l’azote,
- Réconcilier agriculture et élevage,
- Favoriser les circuits courts et les productions locales,
- Protéger les marchés intérieurs,
- Développer l’agriculture biologique et les produits de qualité
(cliquer sur le lien)
revenir au blog et voir les commentaires.