Le combat des droits de l'homme est-il permanent ?

Août 1789 : en France, l’Assemblée Nationale décrète la « déclaration des droits de l’Homme et du citoyen ».

10 décembre 1948 : l’ONU adopte la « déclaration universelle des droits de l’homme ».

Deux dates qui ont marqué l’Histoire. Mais pas plus que la première ne doit être prise pour un début, la seconde ne doit pas l’être pour un aboutissement.

Le long cheminement de l’Homme pour son émancipation, la conquête de sa liberté, le bouillonnement intellectuel du siècle des lumières ont généré la déclaration de 89. D’autres textes, d’autres écrits ont bien sûr été produits. Mais la particularité de celui-ci est d’avoir été proclamé par une assemblée élue et en résistance à un pouvoir monarchique. C’est une assemblée politique qui d’emblée place l’individu au centre de la société, le rend égal à tous et affirme qu’il dispose de droits imprescriptibles que la société doit défendre. En rendant ces droits universels, l’assemblée nationale en fait cadeau au monde. 

Ce n’est pas le moindre des paradoxes de constater que la France, a propagé la déclaration des droits de l’Homme en menant au cours du siècle qui a suivi, une politique coloniale évidemment contraire à ces principes. 

Avec le temps, de nombreux défenseurs des droits de l’Homme ont souhaité compléter et approfondir ces droits en écrivant une nouvelle déclaration. Parmi ceux-ci, René Cassin qui dès 1936 a commencé le travail. Lorsqu’à l’issue de la seconde guerre mondiale, l’ONU a été crée, une des premières tâches que lui ont assignée les nations a été la rédaction d’un texte à vocation universelle. René Cassin en devient tout naturellement un des principaux rédacteurs. 

Au moment où nous allons commémorer le soixantième anniversaire de l’adoption de la déclaration universelle des droits de l’Homme, nous devons bien constater que de la déclaration d’intention aux pratiques, il y a un fossé. Dans nombre de pays, ces principes sont peu ou prou bafoués. 

C’est dire combien le combat est toujours d’actualité. Ce doit être le combat de chacun et de tous, car si l’Homme influence la société, la société influence également l’Homme. 

Pour conclure, laissons la parole à Robert Badinter : « la marche de l’humanité vers les droits de l’Homme ne sera jamais achevée ».

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