Principe moral qui exige le respect du droit et de l’équité,
Qualité morale qui invite à respecter les droits d’autrui.
Institution qui, dans une société, est chargée d’exercer le pouvoir judiciaire, d’appliquer la loi.
Le terme de justice a plusieurs sens différents et pourtant étroitement liés. C’est d’abord l’aptitude individuelle de l’homme juste. La justice ressortit alors à la philosophie morale. C’est ensuite la qualité d’une cité où les rapports entre les hommes sont réglés de manière équitable. Ces rapports sont codifiés dans des règles de droit, et l’institution chargée d’appliquer ces règles se nomme JUSTICE. Etre juste, c’est juger droitement et rendre la justice, c’est dire le droit car la justice remet droit ce qui a été tordu. Faire valoir son droit, c’est exiger la justice.
La justice comme égalité : le principe de la plus grande liberté pour tous :
liberté politique (droit de vote et d’occuper un emploi public),
liberté d’expression,
liberté de réunion,
liberté de conscience,
liberté de la personne qui comporte la protection à l’égard de l’oppression psychologique et de l’agression physique,
le droit de la propriété personnelle,
la protection à l’égard de l’arrestation et de l’emprisonnement arbitraire.
La justice comme équité : égalité des chances
Nous ne méritons pas notre place dans la répartition des dons à la naissance, pas plus que nous ne méritons notre point de départ initial dans la société.
Les inégalités économiques et sociales doivent être telles qu’elles soient au plus grand bénéfices des plus désavantagés ; attachées à des fonctions et à des positions ouvertes à tous.
Les droits de l’homme :
L a déclaration des droits de l’homme apparaît comme la référence à partir de laquelle le progrès juridique et moral s’accomplit.
La philosophie du droit et droits de l’homme :
Les droits de l’homme affirment une conception philosophique de l’homme, universaliste et égalitaire. Ils définissent, en outre, des principes de justice et des règles générales pour l’organisation pratique des pouvoirs publics.
La déclaration des droits de l’homme fonde chacun à faire valoir ses droits. Elle est un texte fondant et légitimant le droit. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression. Le problème de la résistance à l’oppression – jusqu’à quel point suis-je tenu d’obéir à la loi ? ex : nazisme – OGM etc.
La désobéissance civile est un acte politique, pas seulement au sens où elle vise la majorité qui a le pouvoir politique, mais parce qu’elle est justifiée par des principes politiques, c’est-à-dire par les principes de la justice qui gouvernent la constitution et, d’une manière générale, les institutions de la société.
La désobéissance civile est un acte public. Non seulement elle fait appel à des principes publics, mais elle se manifeste publiquement. Elle s’exerce ouvertement avec un préavis raisonnable, elle n’est pas cachée ou secrète. La désobéissance civile est non violente.
La loi est enfreinte, mais la fidélité à la loi est exprimée par la nature publique et non violente de l’acte, par le fait qu’on est prêt à assumer les conséquences légales de sa conduite.
L’objection de conscience est le fait de ne pas obéir à une injonction légale ou à un ordre administratif. Le refus est connu des autorités ex : refus d’accomplir un service militaire ou de partir faire la guerre hors du territoire.
Enfin, le conflit entre sécurité et liberté reste un sujet de difficultés. Il n’y a pas de liberté sans la garantie de la sécurité. Mais l’exigence de la sécurité menace toujours de mettre en cause les libertés personnelles les plus élémentaires. De plus, le pire des criminels reste un sujet de droit, qui continue de pouvoir se défendre devant les tribunaux et doit être jugé selon des procédures clairement établies. Cela heurte le besoin de justice (punitive), mais c’est une caractéristique essentielle de l’Etat de droit ; la justice n’est pas rendue en fonction de sentiments moraux, aussi justifiés qu’ils soient, mais selon des procédures et règles objectives qui définissent le « juste » et « l’injuste ». Au total, le droit à la sécurité suppose que la sécurité de chacun soit garantie aussi contre les abus potentiels du pouvoir.
« Le pouvoir ne peut être confié à un homme puisqu’un homme exercera le pouvoir à son avantage. Donc, le pouvoir doit être confié à la raison » Aristote.
L ‘exercice de la justice :
Les tribunaux sont co-dirigés par le président et le procureur de la République.
Le juge et le procureur ne parlent jamais en leur nom mais « au nom de la loi ».
Le symbole de la justice est la BALANCE et non le GLAIVE.
La responsabilité et la sanction ; la justice ne se borne pas à rendre des jugements. Pour aboutir à cette fin elle doit avoir accomplit deux tâches : premièrement établir la matérialité des faits, deuxièmement établir la responsabilité des parties.
La réparation et la sanction ; c’est la sanction qui domine et constitue l’ensemble même de l’action de justice.
La peine de mort – celle-ci est interdite dans l’Union Européenne – dans les pays où elle existe encore, elle doit être exempte de tous mauvais traitements qui pourrait faire de l’humanité un objet d’horreur en la personne du condamné.
Le lien de tout :
Etre dépourvu du sens de la justice, c’est être dépourvu d’une partie de son humanité.
Un ordre social qui serait ressenti par tous comme injuste ne pourrait subsister longtemps. La justice est donc ce qui fait qu’une société persiste, parce que la justice garantit la légitimité du lien social et justifie les privations que l’individu consent à l’ordre social.
Il y a pire qu’un criminel en liberté, c’est un innocent en prison.
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Bibliographie :
Les grandes notions philosophiques : la justice, le droit (Denis COLLIN professeur agrégé de philosophie, docteur de l’université)
La justice – l’obligation impossible ( ouvrage dirigé par William BARANES et Marie-Anne FRISON-ROCHE)
Théorie de la justice (John RAWLS – Professeur de philosophie à l’université Harvard)