Au sujet de la « Transmission » …
Jean-Pierre Vérollet le 21 Mai 2022
La transmission personnelle de ses savoirs, de ses biens, de ses gènes, la transmission collective de la « Société », de la « Nature » à ses enfants et petits-enfants et à leurs générations est un problème humain majeur mais rarement abordé globalement car il est infiniment grand et complexe et que chacun de nous en est un micro acteur.
Je vous propose d’en aborder une petite partie, en partant d’une vision personnelle évidemment, banale probablement, correspondant à nos périmètres d’actions personnelles ou collectives possibles pour « transmettre notre Monde en bon état » à nos descendants !
Quelle prétention ! Essayons quand même de trouver des réponses!
A titre personnel : Que transmettre à ses enfants et petits-enfants ?
· Le goût de la Vie : la curiosité, la capacité d’observation et d’émerveillement, l’ouverture rendent la vie plus intéressante et aident à apprendre continuellement. ll faut encourager le questionnement parfois agaçant mais positif, ouvrir l’esprit, parfois le déstabiliser avec précaution.
· La ténacité vers un but est une attitude, une qualité est à encourager, le plus difficile étant peut-être de se trouverou d’aider à trouver un ou des buts positifs et durables. Ne pas s’arrêter au premier obstacle, essayer d’entrer par la fenêtre si la porte est close, analyser la situation, demander conseil, ne pas céder au confort d’abord, c’est voir la vie comme une suite de problèmes àrésoudreet pas comme une fatalité lisse sans prises pour nous. C’est presque « bienvenue aux problèmes » et pas trop d’états d’âme sans fin!
· L’ouverture aux « autres » : aller vers autrui à ses risques et périls(Faibles à mon avis ? mais attention …), ne pas fermer son téléphone à l’inconnu (avec le risque du dérangement commercial), essayer de travailler en équipe, en « matriciel » avec beaucoup de complices, savoir aider et accepter de se faire aider, savoir reconnaître la valeur des uns et des autres, … et la sienne aussi, oser remercier, … !
· L’opportunisme : être disponible, réactif pour pouvoir profiter des opportunités, des chances qu’on croise à des moments inattendusau hasard de la vie, et bien sûr éviter les obstacles visibles ou cachés. Encore « bienvenue aux problèmes » ou « faire un bien d’un mal » ou « les bons trains ne repassent pas plusieurs fois », ou « tous les gagnants ont tenté leur chance » …
· La vision d’un échange continu équilibré avec la Société : à l’âge adulte et encore plus à la retraite, nous réalisons ce que nous avons reçu et recevons encore de la Société sous des formes très diverses (Santé-Sécurité-Education-Retraite- … ). Pour les retraités au moins, il est bon de penser à rendre service à la Sociétésous différentes façons : locales, sociales, environnement, …, individuellement ou en association, en temps ou en € par les dons, …et d’inciter à voter !
Comment transmettre ces idées ambitieuses, ce comportement positif que bien sûr on n’arrive pas à pratiquer complètement soi-même ?
La meilleure transmission se fait à mon avis par l’exemple. Il faut donc profiter des opportunités pour essayer d’être exemplaire et tirer la leçonseul ou ensemble des évènements positifs ou négatifs de la vie.
A titre collectif :L’action individuelle ne suffit pas !Parmi l’infini complexité de ce que notre génération laisse à nos descendants, en bien ou en mal, je retiens deux « dettes » : l’écologique et la financière.
Au début, ces deux dettes sont apparues comme des signaux faibles trop longtemps négligés …
· La dette « écologique ».
Cette notion, autrefoisc onfuse, a pris une dimension importante ? majeure ? cruciale ? au fil des observations et des découvertes scientifiques et de l’information des citoyens.Nous devons, tous ensemble, réduire voir même supprimer notre production de CO² d’origine fossile, limiter la pollution chimique et nucléaire, maintenir la Biodiversité … tout en améliorant la vie des (nombreux)plus pauvres d’une Humanité encore en forte croissancenumérique ( ~3 Mrd en 1960 - > 8 Mrd en 2022 ) sur une Terrequi elle est finie.
Enorme challenge qui nécessite une connaissance précise et un respect constant des lois dures, parfois « amorales » de la Nature : Physique, Chimie, Biologie et une compréhension par les « Humains » conscients ou inconscients, acteurs et/ou victimes de la situation écologique mondiale.
· La dette « financière ». Sa « Physique » est beaucoup plus simple et rejoint souvent la précédente. C’est une physique « comptable ». La dette représente physiquement l’emprunt contractuel à autrui d’argent, de richesse matérielle, d’effort, de travailque nous nous engageons personnellement à rembourser s’il s’agit d’emprunts personnels et, plus grave, que nous, aujourd’hui, engageons nos enfants et petits-enfants à rembourser à notre place, par exemple nos dettes collectives publiques. La dette est en somme un retard de travail par rapports à nos dépenses passées que nous laissons à nos descendants le soin de combler.
Sur le mécanisme (combien remboursera-t-on : tout ou partie ? quand ? à qui ?… ) , la « morale » (utilisation de la dette ? légitimité de l’emprunteur et du préteur ?) , la spéculation de l’emprunteur ? du préteur ? des deux liés ? nous pouvons débattre à l’infini, mais il restera néanmoins des €, donc du travail à rembourser par notre progéniture du fait de l’importance de nos déséquilibres actuelsdevenus de permanents égoïsmes.
Dans ce maelstrom infini,
que peut-on faire à titre personnel pour bien transmettre la Nature et notre Société?
Pour la dette écologique, une prise de conscience montre que toutes nos actions personnelles ont uneincidence écologique : manger, appuyer sur un interrupteur, un bouton de commande, bien trier ou pas nos déchets, faire son jardin, …, sans aller jusqu’à respirer!consomme de l’énergie sous ses différentes formes et des matières premières aussi, modifie le vivant, pollue plus ou moins … et pourtant il faut vivre et progresser !
Que faire soi-même pour réduire sa dette écologique ?
D’abord avoir conscience du problème. Ensuite dans toutes ou presque nos actions chasser le gaspillage, faire preuve de plus desobriété ou de frugalité(comme après guerre !),de bien acheter et recycler,de moins de recherche automatique du confort ou du moindre effort, d’agir en colibri de la parabole de Pierre Rahbi, ….en somme mieux pratiquersoi-même l’Ecologie !
Plus difficile, inciter les autres à pratiquer et corriger leurs erreurs. Oser faire des remarques sur un jet de déchets, un moteur qui tourne inutilement, … ? Est-ce utile ? réaliste ? faisable ?
Enfin soutenir les choix collectifs proposés quand ils sont compétents, documentés, cohérents,soutenables ce qui n’est pas facile à analyser sans effort important de notre part.
Que faire soi-même pour réduire la dette financière ?
Pour le problème principal, les dettes collectives, comme pour la dette écologique, il s’agit là ausside soutenir les choixpolitiques proposés quand ils sont compétents, documentés, cohérents, soutenables ce qui n’est pas facile sans effort important d’analyse et en restant vigilant.
Pour la gestion familiale, il faut gérer en même temps son budget financier et écologique (le bio coûte souvent plus cher- la qualité plutôt que la quantité ?...), l’apprendre aux enfants et petits-enfants.
Il faut aussi sécuriser sa retraite. Pour son patrimoine, il faut penser à le constituer pour sa sécurité et à le transmettre au bon moment à sa descendance et à la collectivité (en temps pour les associations,…et en argent), ce qui nécessite aussi de l’anticipation et du travail !
Conclusion positiviste et responsable.
L’idéal me parait être de se poser la question : que veux-je transmettre ? ensuite de mettre son comportement en accord avec cet objectif (Que puis-je transmettre ? Comment ?)pour devenir un meilleur acteur et un petit exemple de cette idéal … inaccessible ? au moins partiellement accessible, espérons-le!
Faut-il transmettre ? Que transmettre ? Comment transmettre ?
Points de vue ? compléments ? controverses ?A vous !( CD du 21 mai 2022-JPVérollet)
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