Le féminisme : lutte d'émancipation, ou idéologie de domination ?
« And - which is more - you'll be a Man, my son! », If de Rudyard Kipling
Le féminisme est une des idéologies dont l'influence est importante dans notre société et à notre époque (c'est ce qui justifie l'existence du présent article). Ce phénomène est une des conséquences néfastes de la victoire du capitalisme.
I- Critique du féminisme
L'influence idéologique du féminisme est un des corollaires du système économique capitaliste à plusieurs titres :
On note d'abord l'aliénation que constitue la pensée féministe qui incite les femmes à exercer un travail rémunéré afin d'acquérir une autonomie financière, condition de leur indépendance, alors qu'en réalité, pour la plupart des femmes issues des milieux modestes, le travail n'est pas une quête de liberté mais une obligation et une contrainte subie à laquelle elles se soumettent par nécessité. Cette idée plaisante que « le travail rend libre » (ça ne vous rappelle rien ?) sert à masquer le véritable intérêt que représente pour le système capitaliste l'arrivée des femmes dans le monde du salariat. En effet, ce dernier fait des femmes les concurrentes de leurs homologues masculins, ce qui tend à une baisse générale des salaires. Pourquoi effectivement engager un homme alors qu'une femme à travail égal sera payée moins? Les femmes constituent, malgré elles, ce que Marx appelle une « armée de réserve du capitalisme ».
En prônant l'idée que les femmes doivent combattre la domination masculine, les féministes masquent le vrai rapport de violence dans notre société, celui qui existe à l'encontre des travailleurs salariés. La fameuse lutte des sexes est l'écran de fumée qui cache la lutte des classes.
Le capitalisme produit l'indifférenciation car c'est la seule façon pour lui de briser les barrières des cultures et des identités qui lui font obstacles en l'empêchant de pouvoir fondre l'humanité entière dans son uni-culture-monde-consumériste. Produire des individus sans identité et sans racine et ainsi manipulables à volonté par le pouvoir était le rêve des régimes totalitaires. Il faut croire que le libéral-capitalisme a quelques ambitions communes avec son ennemi le soviétisme. Dans cette optique, il faut comprendre que le féminisme ne prône pas seulement une lutte pour l'égalité sociale des femmes, mais aussi une destruction de l'identité masculine qui s'est bâtie sur plusieurs siècles voir millénaires de patriarcat. Il en va de même pour l'identité féminine puisque par exemple la maternité qui lui est inhérente a de plus en plus de mal à être convenablement assumée par des mères absentes qui doivent travailler ou font passer leur carrière avant l'éducation de leurs enfants. Ainsi, à notre époque et dans notre société, les hommes et les femmes se ressemblent de plus en plus. Il n'est plus rare de voir certaines femmes se comporter comme des hommes et inversement. La femme est l'avenir de l'homme (nouveau), c'est le cas de le dire.
En bref, la lutte féministe est une lutte bourgeoise qui sert les intérêts du système capitaliste. Elle ne peut en aucun cas être confondue avec le combat légitime des femmes véritablement opprimées.
Le capitalisme enlaidit les femmes. De l'usine de la société de consommation sont produites les bimbos (qui pensent que leur féminité réside exclusivement dans leurs seins refaits et leurs lèvres siliconées) qui en assurent la promotion via les nombreuses publicités qu'on voit à la télévision et sur les affiches. De l'usine du féminisme sortent les femmes carriéristes et frustrées dont les pauvres salariés (qu'ils soient des hommes ou des femmes) peuvent constater l'autoritarisme et le manque de féminité tous les jours à leur travail quand par malheur leur supérieur hiérarchique se trouve être une « femme ».
II - Critique du patriarcat, pour un « complémentarisme »
Beaucoup de penseurs critiques à l'encontre du féminisme fantasment sur l'âge d'or passé du patriarcat un peu comme Balzac défendait la monarchie par rejet de la société bourgeoise post-révolutionnaire. Pour ma part, je ne crois pas qu'un retour en arrière soit souhaitable ni même possible. C'est la raison pour laquelle je ne me montre nullement nostalgique vis-à-vis de la domination économique, juridique et politique masculine propre à la société patriarcale. La lutte pour l'égalité juridique et l'égalité des salaires entre hommes et femmes est juste et les acquis en la matière ne doivent pas être remis en question. Pour autant, je pense que la destruction de l'identité masculine et féminine entreprise par le féminisme est une bêtise, de même que de vouloir instaurer une lutte entre les sexes. Je me place en cela par delà le patriarcat et le féminisme. L'homme et la femme doivent se montrer complémentaires l'un de l'autre. Cela est un impératif puisque de leur rencontre dépend la reproduction de l'espèce et la survie de l'humanité.
III – Pour une exaltation de la masculinité et de la féminité
Les identités masculines et féminines ne doivent pas être combattues mais au contraire exaltées comme idéal à atteindre. Il n'est pas anormal de voir plus d'infirmières que d'infirmiers ou d'institutrices que d'instituteurs puisque ces métiers demandent des valeurs attribuées et appartenant à la féminité : douceur, maternage etc Et le fait qu'il y ait davantage de policiers que de policières ou d'hommes politiques que de femmes politiques s'explique par les caractéristiques masculines que requièrent ces métiers : force, fermeté, autorité, goût du pouvoir etc En la matière, il est à mon sens totalement contre-productif et absurde que de vouloir imposer des lois paritaires, à moins de vouloir contrarier la nature féminine et masculine en même temps que la civilisation qui, combinées ensemble, ont construit l'identité de chaque sexe depuis le début de l'Histoire de l'humanité. Dieu, les hommes et le temps ont présidé à l’œuvre.
La quête de la féminité comme de la masculinité fait partie de l'école de la vie. L'un comme l'autre impliquent un apprentissage douloureux et dont l'aboutissement n'est jamais totalement ni définitivement acquis. En effet, loin d'être des forteresses, les identités masculines et féminines me font plutôt l'impression de deux édifices immenses, magnifiques, mais fragiles qui doivent se conforter l'un l'autre et non s'affronter et qu'il faut tenter de préserver contre les assauts du féminisme qui voudraient les faire s'écrouler comme de ridicules châteaux de cartes. Certains verraient dans l'identité masculine et féminine des prisons dont il faut s'évader, je vois moi dans la quête de l'identité masculine comme de l'identité féminine une quête d'accomplissement personnel.
Tan-Toan NGUYEN