Le Bas-Saint-Laurent

01 — Bas-St-Laurent

Bordée au nord par le fleuve Saint-Laurent et au sud par la frontière américaine encore mal définie au début des années 1800, la région que l’on qualifiait autrefois de Côte-du-Sud a attiré les Hervé/Harvey très tôt dans notre histoire.  Après avoir résidé 15 ans à Saint-Roch-des-Aulnaies en Chaudière-Appalaches, François Hervé à Dominique (1736-1812) à Sébastien (1695-1759) chez Sébastien Hervet (1642-1714), l’un de ceux qui avaient quitté l’Isle aux Coudres pour venir vivre sur la Côte-du-Sud, acquière une terre à Sainte-Anne-de-la-Pocatière en 1799, village voisin, mais localisé dans la région connue aujourd’hui comme le Bas-Saint-Laurent.  Il sera le premier Hervé à s’établir dans cette région.  Outre certains de ses enfants (5e génération), un neveu et quelques nièces y feront leur vie également : 

Les Hervé à Sainte-Anne de la Grande-Anse (Sainte-Anne-de-la-Pocatière)

François Hervé (1760-1843), 4e génération

Marie Félicité Hervé (1786-1823)

Marie Victoire Hervé (1796-post.1861)

Marie Geneviève Hervé (1792-1849)

Les Hervé à Sainte-Flavie

Des enfants (5e génération) de François Hervé migreront à Sainte-Flavie aux portes de la Gaspésie au Bas-Saint-Laurent :

Perpétue Hervé (1789-1868)

Marie Marguerite Hervé (1791-1870)

Marie Madeleine Hervé (1793-1881)

Jean Hervé (1798-1862)

Marie Anastasie Arvé (1800-1879)

Les quelques autres Hervé/Harvey qui viendront au Bas-Saint-Laurent dans la première moitié des années 1800 sont des enfants et petits-enfants de Joseph Sébastien Hervé (1767-1834) chez Dominique (1736-1812) établis à Saint-Roch-des-Aulnaies; il est l'un des frères de François mentionné précédemment.  Ils ne laisseront cependant aucune descendance Harvey dans la région

Une Hervé à Saint-Fabien

Le territoire de Saint-Fabien a d’abord été fréquenté par les Amérindiens malécites et micmacs. Le premier colon canadien-français à s’établir définitivement à Saint-Fabien fut Isaac Roy en 1821.  Lorsque la première église est construite dans ce village situé entre Rivière-du-Loup et Rimouski, une Hervé y habite déjà depuis trois ans.

Marie Luce Hervé (1801-1860)

Les Hervé à Notre-Dame-du-Lac au Témiscouata

La vallée du Témiscouata fut la destination finale de deux Hervé de cette couvée qui auront d’abord vécu à Sainte-Anne-de-la-Pocatière, Saint-Jean-Port-Joli et Rivière-du-Loup :

Adolphe Hervé (1809-1806)

Marie Hervé (1812-1869)

Les Harvey au passage éphémère au Bas-Saint-Laurent avant 1850

Certains enfants de la cinquième génération de Hervé n’ont fait que passer quelques années au Bas-Saint-Laurent dans cette première moitié des années 1800.

Dans les années 1820, la forêt, moteur économique des seigneuries de Murray Bay et Mount Murray n’offre plus les revenus d’appoint auquel les Malbéens s’étaient habitués.  Il faudra attendre au tournant de la prochaine décennie pour que ce secteur d’activités reprenne ses lettres de noblesse dans le Charlevoix d’alors et ailleurs au Québec.  Or, la baisse de la demande pour le bois de la colonie dans les marchés de l’empire a un impact direct sur les chefs de famille nombreuse qui ne sont pas déjà solidement établis.  C’est alors que plusieurs jeunes familles bifurquent vers la Rive-Sud où l’économie est alors un peu plus diversifiée.  Parmi elles quelques Hervé :

On connaît entre autres Louis Hervé (1802-1866) à Louis (1762-1842) à Pierre (1733-1799) à Sébastien (1695-1759) chez Sébastien Hervet (1642-1714).

Ce second garçon d’un entrepreneur forestier et propriétaire d’un moulin à scie aura réalisé qu’étant second, le capital familial serait hors de sa portée.  En 1826, alors qu’il est toujours célibataire, il quitte Murray Bay pour s’établir sur une terre au lieu-dit de la rivière des Caps sur la Côte-du-Sud, là où se déverse dans le fleuve la rivière du même nom, dans la paroisse de Saint-André de L’Islet du Portage (aujourd’hui Sant-André-de-Kamouraska).  Il s’était délesté de tous ses droits sur les biens familiaux et avait obtenu son dû six jours plus tôt de son beau-frère Alexis Bouchard.  En 1829, Louis épouse Marie Priscille Caron (1809-1865), une fille de Saint-Louis de Kamouraska.  Le couple aura neuf enfants à Saint-André.  Une fois le Saguenay ouvert, la famille partira vivre à Chicoutimi vers 1845.  Trois autres enfants verront le jour à cet endroit de 1847 à 1849.  Louis ne reviendra pas au Bas-Saint-Laurent.  Dans son sillon, deux cousines ont suivi. 

D’abord Anasthasie Hervé (1805-1886) à Michel Hervé (1771-1810) chez Pierre Hervé (1733-1799).

Anasthasie est marié au forgeron Abraham Audet dit Lapointe (1799-1890).  Après la naissance de leur deuxième enfant en 1828, ils viennent s’établir dans le premier rang de la paroisse de Saint-Louis de Kamouraska sur une terre de deux arpents par quarante ayant front sur le fleuve.  Anasthasie y aura un enfant.  Au Bas-Saint-Laurent, Abraham Audet dit Lapointe poursuivra son métier de forgeron.  Déjà au printemps 1834, ils ont quitté Kamouraska pour le lieu-dit du Portage qui deviendra dans une vingtaine d’années Notre-Dame-du-Portage.  L’endroit est la porte d’entrée du chemin du portage qui sert au transit de la poste et des troupes entre les colonies britanniques du Bas-Canada et du Nouveau-Brunswick.  Anasthasie accouchera de deux autres enfants à cet endroit qui seront baptisés dans l’église de la paroisse Saint-Patrice de Rivière du Loup à une douzaine de kilomètres au nord-est d’où ils habitent.  Lorsque, en 1839-1840, des tensions surviennent avec les États-Unis, l’administration britannique établit des campements militaires à divers endroits du chemin du portage.  Anasthasie et sa famille n’attendront pas le dénouement de l’affaire, ils reviennent alors à Murray Bay.

Puis la sœur de la précédente viendra comme Louis s’établir à Saint-André de L’Islet du Portage :

Judith Hervez (1799-1835)

Et finalement, le passage aussi éphémère au Bas-Saint-Laurent de François Hervey à Dominique Isaïe Hervé (1775-1851) chez Dominique Hervé (1736-1812) est le second de ceux qui viendront s’établir pour un certain temps au Bas-Saint-Laurent.

Ce cadet et quatrième fils d’un journalier d’une famille de neuf enfants, n’a rien à perdre à s’expatriant de son village natal.  On le retrouve à Sainte-Anne-de-la-Pocatière en 1835, alors qu’il épouse Angélique Milliard dite Basque (1814-1893).  On présume qu’il habitait et travaillait depuis un certain temps chez son oncle François Hervé dont on a fait mention précédemment.  Le couple s’établit à Saint-André de L’Islet du Portage (aujourd’hui Sant-André-de-Kamouraska) où naîtront les deux premiers enfants.  À cette époque, la couronne britannique multiplie les concessions de terres dans le grand Madawaska des deux côtés du fleuve Saint-Jean pour asseoir sa souveraineté contestée par les représentants de l’État du Maine.  François Hervey comme bien d’autres de la région en profitera et partira s’y établir.  Gardons en tête que dans cette période, tout ce qui se trouve entre le fleuve Saint-Laurent et le fleuve Saint-Jean forme un tout :

François Hervey (1810-post.1900)

Il faut donc conclure qu’avant 1850, seuls des descendants des frères François et Joseph Sébastien Hervé subsistent au Bas-Saint-Laurent.  Les Harvey seront plus nombreux à s’amener dans cette région dans la deuxième moitié de ce siècle.  La majorité d’entre eux le feront principalement attirés par l’industrie forestière de la vallée de la Matapédia.  Les enfants de la 6e génération, descendants de François Hervé, sont les seuls à cette époque à assurer une descendance des nôtres au Bas-Saint-Laurent. 

Les Harvey de la vallée de la Matapédia au Bas-Saint-Laurent

Les Harvey à Saint-Moïse

Saint-Moïse est un petit village situé à une trentaine de kilomètres au sud-est de Sainte-Flavie et l’une des plus anciennes paroisses de la vallée de la Matapédia.  L’un des nôtres en fut l’un des trois fondateurs.  Si la colonie naissante de Saint-Moïse ne comptait de Harvey que les membres d’une seule famille, ses descendants seront très nombreux à cet endroit et ailleurs dans la vallée tout entière qu’ils pénétreront au fil des générations :

Ephrem Harvey (1824-1902)

Pendant que ce dernier s’affaire à fonder Saint-Moïse et que les siens occupent le territoire aux alentours de ce village de l’arrière-pays, d’autres Harvey aux nombreuses familles provenant du Saguenay et de l’Isle aux Coudres les rejoindront dans cette même vallée du Bas-Saint-Laurent dans une vingtaine d’années.

Les Harvey à Amqui et Causapscal

En raison d’un revers de fortune, quatre des sept enfants de 6e génération de Timothée Hervey (1806-1880) à Michel Hervé (1771-1810) chez Pierre Hervé (1733-1799) quitteront le Saguenay.  Trois d’entre eux échoueront au Bas-Saint-Laurent dans la dernière décennie des années 1800.  La première, Fedora Hervai (1829-1904) l’aînée, précédera ses frères en 1885 en s’établissant à Pointe-au-Père au Bas-Saint-Laurent.  Après une dizaine d’années à cet endroit, elle et sa famille déménagent à Causapscal dans la vallée de la Matapédia.  Le deuxième, le cadet Hermias Harvey et sa famille rejoindront sa sœur à Causapscal dès 1895.  Il sera au Bas-Saint-Laurent plus de quinze ans avant de reprendre la route pour l’Ouest canadien avec sa famille.  Son frère aîné Ephrême Hervai et sa famille s’établissent d’abord à Saint-André-de-Kamouraska avant le tournant du siècle.  Il vivra chez l’un de ses fils et la famille tiendra une fromagerie au village pour quelques années après quoi ils fileront tous pour les villages d'Amqui et de Causapscal dans la vallée de la Matapédia.  Ce sont les descendants d’Ephrême qui constituent aujourd’hui la majeure partie des Harvey de cette partie de la vallée de la Matapédia :

Ephrême Hervai (1831-1904) - Publication en mai 2024 

Hermias Harvey (1852-c.1935) - Publication en mai 2024

Il ne faut pas confondre Ephrême Hervai (1831-1904) avec Ephrem Harvey (1824-1902), l’un des fondateurs du village de Saint-Moïse située à l’entrée de la vallée de la Matapédia.  Bien que certains des descendants de ce dernier se soient établis un peu partout dans la vallée comme Louis l’américain (1907-1952) chez Anselme (1858-1921) à Lac-au-Saumon, la vaste majorité d’entre eux, beaucoup plus nombreux en raison de leur arrivée dans la vallée cinquante ans plus tôt, sont aujourd’hui dans la région de Saint-Moïse, des villages aux alentours et dans la ville-centre de Rimouski.

Finalement en 1899, Olivine Harvey (1879-1950) à Joseph Harvé (1842-1887) à Germain Hervé (1808-1902) à Joseph (1782-1867) chez Dominique (1736-1812) quitte L’Isle-aux-Coudres avec son époux et un enfant pour s’installer à Causapscal qui vient tout juste d’être érigée en 1897.  De fait, bien que l’endroit où il s’installe fasse partie de la municipalité de la paroisse de Saint-Jacques-le-Majeur-de-Causapscal, le couple et deux autres familles s’installent plus précisément dans une clairière naturelle qui se situe en pleine forêt dans le canton de Matalik et qu’ils nomment Le Matalik sur les terres de ce qui deviendra plus tard Saint-Raphaël d’Albertville. Trois petites familles isolées à l’ouest de la rivière à quinze kilomètres du village de Causapscal .  D’autres insulaires attirés par les promesses d’avenir, de terres et surtout de la forêt et ses possibilités de revenus iront y tenter leur chance bien plus tard à compter de 1910.  Ce sera le cas de plusieurs porteurs du patronyme Harvey dont quelques neveux d’Olivine Harvey :  l’un des fils de sa sœur Marie Euticane, Joseph Harvey (1894-1968) à Joseph Harvay (1864-1947) à Nérée Harvé (1833-1925) à Joseph Harvé (1809-1869) à Louis Hervé (1784-1863) chez Dominique (1736-1812); ainsi que deux frères de la belle-sœur d’Olivine, Joseph (1917-1978) et Henri (1921-2017) Harvey à Louis (1881-1925) à Louis Harvay (1848-1934) à George Hervai (1814-1889) également chez Louis Hervé (1784-1863). 

À partir de la fin des années 1800, les Harvey seront nombreux à venir travailler de façon saisonnière dans l’industrie forestière de la vallée de la Matapédia.  Certains y installeront leur famille pour quelques années avant de repartir sous d’autres cieux alors que d’autres y prendront racine. 

Les Harvey à Val-Brillant

Certains des quatre enfants de Michel Harvay (1841-1871) à Barthelemi Hervey (1807-1902) à Pierre Hervé (c.1759-1857) chez Pierre Hervé (1733-1799), natif de Sainte-Agnès dans Charlevoix, étaient partis à Mistouk au Lac-Saint-Jean vers la fin des années 1880 avec leur mère remariée.  Deux d’entre eux ne feront que passer au lac.  Joseph Harvez (1866-1947), journalier de métier, était déjà parti travailler en Ontario à l’été 1891.  En 1892, il avait épousé l’Ontarienne Emma Fortin (1875-1940) à Sainte-Anne-de-Sudbury.  En 1897, après un bref retour à Mistouk, Joseph et sa famille, de même que sa sœur Philomène Harvey (1869-1943) et la sienne, viendront s’établir à Val-Brillant dans la vallée de la Matapédia.  Si Joseph repart quatre ans plus tard, Philomène accouchera de trois enfants à Val-Brillant avant de venir finir sa vie à Amqui où elle aura sept autres enfants.