3. Judith Hervez

5.5.7.3 Judith Hervez (1799-1835), 5e génération

Le 4 juillet 1799, Marie Magdeleine Côté (1774-1857) donne naissance à sa deuxième fille et troisième enfant.  «Judith Hervez» est baptisée le jour même par le premier curé résident à Saint-Étienne de la Malbaie, Joseph Benjamin Keller (1765-1836).  Pierre Hervé (c.1759-1857), frère aîné du père, est le parrain alors que Thérèse Simard (1777-1837) est choisie pour marraine.  Michel Hervé, père de Judith, avait été parrain pour le premier enfant de cette dernière l’année précédente[1].  Thérèse, voisine, est mariée à Joseph Boulianne (1775-1860).  Deux membres de la fratrie de Michel sont unis à celle de Joseph Boulianne : Marie Jeanne (1766-1831) et de Joseph Hervé (1768-1830).

Judith perd son père alors qu’elle n’a que onze ans.  Un autre homme lui succédera comme figure paternelle alors qu’elle entre dans l’adolescence.

Judith s’unit à Joseph Perron (1794-1869) le 24 novembre 1818 dans l’église Saint-Étienne[2]Joseph est un petit-cousin.  Il est le troisième fils de Félicité Sophie Hervé (1769-1846), cousine germaine du père de Judith, fille de Dominique Hervé (1736-1812).  Elle mettra au monde six enfants à Murray Bay. 

Comme tout le monde dans la seigneurie, Joseph Perron est agriculteur ou «laboureur» comme aime bien le décrire le curé.  Aussi comme tout le monde, il vit du travail en forêt l’hiver, le moteur économique de cette région où la majorité des terres ne sont guère productives.  Or, les années 1820 connaissent une baisse de la demande dans les marchés de l’empire.  Les chefs de famille nombreuse de Murray Bay qui ne sont pas déjà solidement établis doivent donc se tourner vers d’autres horizons. 

Pendant ce temps, à trente-deux kilomètres à vol d’oiseau au sud-est, de l’autre côté du fleuve, un village industriel se développe.  Saint-André de L’Islet du Portage (aujourd’hui Saint-André de Kamouraska) avec ses terres luxuriantes produites des céréales en quantité qui sont exportées vers Québec par le fleuve.  Viandes salées, laine et beurre font également l’objet d’une production quasi industrielle.  Les pêcheries, anguilles, harengs, saumons et esturgeons, complètent les produits que l’on exporte.  Deux chantiers navals, celui de Pointe-Sèche et celui de Rivière-des-Caps sont en plein essor.  On a besoin de bras dans la région.  Charpentiers, menuisiers, tourneurs, mâteurs, poulieurs, sculpteurs, forgerons et calfats sont en demande.   Si à Rivière-des-Caps on construit principalement des goélettes de vingt à cinquante tonneaux pour fournir la batellerie du fleuve Saint-Laurent, à la Pointe-Sèche on lance même des trois-mâts de plus de cent tonneaux, des navires transatlantiques.

C’est donc à cette époque que plusieurs jeunes familles malbéennes traversent le fleuve pour s’y faire un avenir.  Parmi elles, quelques Hervé.  En autres le premier connu, le cousin Louis Hervé (1802-1866) chez l’once Louis Hervé (1762-1842).  En 1826, alors qu’il était toujours célibataire, il avait quitté Murray Bay pour s’établir au lieu-dit de la rivière des Caps où était situé l’un des chantiers navals, là où se déverse dans le fleuve la rivière du même nom, dans la paroisse de Saint-André de L’Islet du Portage.  Anasthasie Hervé (1805-1886), sœur cadette de Judith, mariée à Abraham Audet dit Lapointe (1799-1890) était également parti pour la Rive-Sud tout juste après la naissance de sa fille Séraphine en 1828.  Son époux y sera forgeron.  Finalement, le petit-cousin François Hervey (1810-c.1900) à Dominique Isaïe Hervé (1775-1851) chez Dominique Hervé (1736-1812) qui est également à Saint-André de L’Islet du Portage depuis un peu après 1828, sa dernière apparition à Murray Bay.

Un peu après son dernier accouchement au début de juin 1831, Judith et sa famille rejoignent donc le contingent de Malbéens établis à Saint-André de L’Islet du Portage.

Judith, aussi dite Julie dans son village d’adoption, y aura deux autres enfants.  C’est le forgeron Flavien Boudreau (1810-1888), alors célibataire travaillant également à cet endroit, qui agit comme parrain de son dernier enfant.  Flavien est le fils de la cousine Marie Herver (1794-1879) chez l’oncle Pierre Hervé (c.1759-1857).

Comme sa sœur Christine (1803-1831) qui était décédée des suites d’un accouchement quatre ans plus tôt, Judith dite Julie décède des suites de son dernier accouchement le 7 décembre 1835[3]

Deux ans plus tard, Joseph Perron épousera en secondes noces Julie Beaulieu (1799-1854) à Saint-André[4].  Il reviendra alors à La Malbaie.

Adélard Perron (1865-1938), le petit-fils de Judith, sera le fondateur d’une fromagerie réputée, la Fromagerie Perron, de Saint-Prime au Lac-Saint-Jean.

***********************************************************************************

Ceci termine la section consacrée aux enfants de Michel Hervé.  


Pour passer au prochain enfant de Pierre Hervé et de Madeleine Tremblay, cliquez ICI

**********************************************************************************

[1] Ibid., 4 juillet 1799.

[2] Ibid., 24 novembre 1818.

[3] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-André de Kamouraska, 9 décembre 1835.

[4] Ibid., 7 novembre 1837.