2 Marie Perpétue Hervé

5.6.02.2 Marie Perpétue Hervé (1789-1868), 5e génération

Vingt-six mois après avoir accouché de son premier enfant, Félicité Perpétue Bouchard (1758-1843) donne naissance à une deuxième fille le samedi 28 février 1789.  Le baptême a lieu le lendemain.  Malgré l’état du registre de l’abbé Joseph Verreau (1754-1826), curé de la paroisse de 1780 à 1818, on peut tout de même affirmer que Marie Perpétue Hervé a pour parrain Thomas Pierre Caron (1753-1837) un voisin présumé[1] et comme marraine Marie Gertrude Ouellet (1774-1850)[2]

Marie Perpétue demeurera célibataire jusqu’à l’âge de quarante-trois ans.  En 1831, elle réside toujours dans la maison familiale devenue celle de son frère Jean à Sainte-Anne de la Pocatière, tout comme son père d’ailleurs[3]

Perpétue Arvé épouse alors le veuf François Gagné dit Belavance le 28 février 1832.  Le père de Perpétue fait donc en carriole les douze kilomètres qui séparent sa terre de l’église de Saint-Roch-des-Aulnaies puisque c’est lui, alors âgé de soixante et onze ans, qui conduit sa vieille fille célibataire dans la grande-allée de son ancienne église[4].  Ledit Bellavance s’était marié en premières noces à d’Adélaïde Bernier le 17 juin 1822 à Saint-Pierre-de-la-Riviere-du-Sud.  Aucun enfant n’est issu de cette union. 

Considérant l’âge qu’elle a lors de son mariage, il ne faut pas se surprendre que Perpétue n’enfante pas.  Elle et François Gagné vivront seuls toute leur vie avec, de temps à autre, une domestique comme en 1851.  C’est Julie Milliard, vingt-trois ans, la fille d’un voisin, qui joue alors ce rôle.  La jeune Milliard n’est pas une étrangère; elle est la nièce d’Angélique Milliard (1814-1893) mariée à François Hervey (1810-c.1900), le cousin de Perpétue, fils de l’oncle Dominique Isaïe Hervé (1775-1851) qui vient tout juste de décéder en avril.  C’est ce cousin François qui était parti une quinzaine d’années plus tôt vers de nouvelles terres du Madawaska et qui s’était retrouvé bien malgré lui en territoire américain après le traité d’Ashburton en 1842.  La terre que le couple exploite toujours à Sainte-Anne de la Pocatière est située entre les mêmes voisins qu’avaient le père et le frère de Perpétue avant que ce dernier ne vende tout et parte s’établir avec sa famille à Sainte-Flavie aux portes de la Gaspésie deux ans plus tôt[5].  Quoi qu’il en soit, ils ne la cultiveront pas très longtemps.

Suivant le flot dans la famille, Perpétue et François, maintenant dans la soixantaine, partent eux aussi finir leurs jours à Sainte-Flavie où vivent déjà trois de ses sœurs et son frère cadet.  François Gagné dit Bellavance décède le 8 janvier 1860 dans ce village de Sainte-Flavie.  Il avait soixante-quatre ans[6].

La veuve et rentière se réfugie chez sa nièce Mérance Harvey (1828-1905), mariée à Louis DuTremble dit Desrosiers (1828-1907).  Émérentienne est une fille naturelle de sa sœur Madeleine ou de son frère cadet Jean ; on ne sait trop ! Quoi qu’il en soit, Perpétue y rejoint Madeleine, sa sœur célibataire, qui vit et travaille chez les DuTremble depuis au moins dix ans[7].

Perpétue vivra sept ans chez Émérentienne.  Elle décède le 14 avril 1868 et est inhumée dans le cimetière de Sainte-Flavie le lendemain ; elle avait soixante-dix-neuf ans [8].

[1] Si la terre de François est celle, ou une partie de celle de Marie Anne Hervé et feu Jacques Soulard, alors Pierre Caron est un voisin immédiat. 

[2] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Roch-des-Aulnaies, 1er mars 1789. 

[3] B.A.C., G., Recensement du Bas-Canada 1831 pour le district de Kamouraska, sous-district de Sainte-Anne, page 303. 

[4] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Roch-des-Aulnaies, 28 février 1832. 

[5] B.A.C., G., Recensement de 1851 pour le district de Kamouraska, sous-district de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, page 79.  

[6] BAnQ., Registre de la paroisse Sainte-Flavie, 9 janvier 1860. 

[7] B.A.C., G., Recensement du Canada-Est de 1861 pour la paroisse de Sainte-Flavie dans le comté de Rimouski, page 21. 

[8] BAnQ., Registre de la paroisse Sainte-Flavie, 15 avril 1868.