10. Les concessions

Les premières concessions de L’Isle-aux-Coudres (1727 à 1731) 

L’année 1727 ne s’était pas terminée sans la réorganisation de la famille Savard ; par une ordonnance de l’intendant Claude-Thomas Dupuy[1] datée du 21 juin le curé Lesclache avait été commis à l’élection de tuteurs pour les enfants de la défunte et Joseph Savard (1690-1755), qui a maintenant trente-huit ans, ne pouvant s’occuper seul de ses nombreux enfants, se remaria dès le mois d’octobre à Catherine Dallaire (1698-1759) de Saint-François de l’Isle d’Orléans.

La petite communauté avait aussi d’autres raisons de se réjouir.  Leur seigneur les avait dotés d’un petit moulin à farine[2] et deux nouvelles naissances vinrent enrichir la population : Jacques Tremblay (1727-1757) fut le premier enfant de Louis tandis que son cousin François Tremblay (1727-1806) était le premier garçon de François-Xavier.

L’été, 1728 est une période particulièrement importante pour l’histoire de L’Isle-aux-Coudres à cause d’une série de documents notariés qui ne sont qu’une création officielle, mais qui peuvent apparaître comme une naissance pour quelqu’un qui ne se serait pas donné la peine de fouiner dans les caniveaux des chemins parallèles.  Il s’agit des titres de concessions que le Séminaire fit rédiger par le notaire Jacob.  Quelques publications donnent une liste de ces documents, mais elles se contredisent partiellement à moins de n’être qu’une copie de celle qui avait été rédigée il y a déjà très longtemps par Alexis Mailloux[3] lequel a peut-être eu l’avantage, avant sa publication, de consulter des archives plus complètes que celles qui sont aujourd’hui à notre disposition.

Il ne faut surtout pas s’imaginer, comme je l’ai vu suggéré dans certaines publications, qu’une telle liste peut servir à recenser les chefs de familles habitant l’île en 1728, car, si une partie de ces documents viennent confirmer la propriété de certains pionniers qui défrichent leur terre et l’habitent depuis quelques années, les autres ne sont que des concessions pour développements ultérieurs.  Par exemple, la liste d’Alexis Mailloux mentionne comme censitaires les noms de Joseph et André Tremblay, des enfants de Louis qui, cette année-là, n’ont respectivement que huit et neuf ans.

Je ne doute pas que Mailloux ait vu ces titres de concessions, car j’ai lu moi-même aux Archives du Séminaire de Québec, celles qui étaient attribuées à Étienne Tremblay[4], un adolescent de dix-huit ans, et à Guillaume Tremblay[5] qui, âgé de vingt et un ans et encore célibataire, n’était certainement pas résident de l’île. Ces terres réservées étaient situées sur la côte de La Baleine là où on en attribue une deuxième au nom de Louis Tremblay[6].  Dans ce cas, puisque son fils du même prénom était déjà installé sur la terre voisine de Sébastien, il s’agit sûrement du père de la tribu qui voulait en réserver une de plus, à tout hasard, pour un futur gendre comme celle qui est concédée à son beau-fils[7] Ignace Brisson[8], entre les concessions destinées à Étienne et Guillaume.  Louis, semble-t-il, avait suffisamment d’influence auprès de l’autorité du Séminaire pour que l’île soit, au départ, un domaine contrôlé par sa descendance immédiate.

Une étude critique des documents relatifs aux premières concessions permet d’affirmer qu’à la fin des années vingt la côte de La Baleine n’était encore habitée par aucune famille même si des travaux de défrichement étaient en cours.  La population de l’île se limitait, avec une faible marge d’erreur, à la liste établie à la section précédente.  Quatre documents[9] suffisent à décrire les positions respectives des familles, car dans chacun, on mentionne les noms des habitants voisins.  Par exemple, dans le texte concernant mon ancêtre Sébastien il est écrit : « joignant du côté du nord à la terre de Louis Tremblay et du côté du sud à celle de Étienne Desbiens... »  Il manque un document prouvant une concession quelconque à Jean Laforest dit Labranche, mais sa famille est tellement présente depuis le début dans les documents rédigés par les curés qu’on ne peut douter de sa présence sur l’île et l’Aveu et Dénombrement de 1738 confirmera sa localisation sur le cap à Labranche.

Sébastien est un des premiers à voir confirmer ses droits de censitaire pour la terre sur laquelle il trime depuis quelques années.  Le supérieur et le procureur du Séminaire « ont confessé avoir donné, cédé, quitté, transporté et délaissé dès maintenant et toujours à titre de concession à bastien hervé demeurant à l’île au Coudre (...) deux arpents trois quart de terre de front sur cinquente de profondeur » (c.-à-d. cent-soixante mètres sur trois kilomètres).  Sébastien devra payer annuellement « aux messieurs du Séminaire de Québec en leur manoir principal de la dite seigneurie de Beaupré... vingt sols de chaque arpent de terre de front et deux chapons vifs pour toute la concession… »[10]

Il est inutile de citer les autres obligations qui sont les mêmes pour tous les censitaires.  Certains de ces documents ont peut-être été rédigés en l’absence des principaux intéressés puisque le notaire Joseph Jacob (1691-1750) termine en affirmant, comme pour les autres, que Sébastien a déclaré « ne savoir écrire ni signer », ce que ce dernier n’a jamais fait pour tous les autres documents qui nous sont parvenus, sauf au cours des dernières années de sa vie[11].

En formalisant l’acte de concession de Sébastien, le notaire Joseph Jacob, confère officiellement à ce dernier le droit de faire partie de ce grand clan familial qui s’est installé à l’Isle, car l’originalité de cette immigration réside dans la constante cohésion familiale que nous observerons tout au long du XVIIIe siècle.  Ainsi en 1728, les quinze censitaires qui y sont installés sont tous parents à une exception près ; ils forment un véritable clan où se croisent pères, fils, gendres, oncles et neveux[12].

Plusieurs personnes, assumant des fonctions officielles, visitèrent l’île au cours de cet été 1728 et le missionnaire Ignace Flament (?-1739)[13] y séjourna certainement au début du mois d’août, car les baptêmes suivent les naissances de très près.  De juillet à septembre quatre enfants vinrent accroître la petite communauté : Marguerite Labranche (1728-1798), fille de Jean Laforest, dit Labranche le 18 juillet, Brigitte Debien (1728-1810) le 4 août, Marguerite Rosalie Hervé[14] (1728-1818) le 6 août, jour de la Transfiguration[15], et Pauline Bonneau (1728-1793), fille de Jacques Bonneau dit Labécasse le 3 septembre.  

La fille de Sébastien, Marguerite Rosalie, baptisée le lendemain de sa naissance, a comme parrain l’écrivain du roi, Médard-Gabriel Valette de Chevigny (c.1712-1754) qui est probablement dans la région pour trouver du bois propice à la fabrication de mâts pour la marine française[16].  Sa marraine, une certaine Catherine Biville (1674-1746), est la mère de Brigitte Fortin, sa belle-sœur et voisine qui est l’épouse de Louis Tremblay fils, son beau-frère.  Catherine Biville est la fille de François Biville dit LePicard.  Catherine Biville et Jacques Fortin père, son époux, furent voisins du père de Sébastien à la Basse-Ville à Québec.

Cette addition à la famille Hervé suivait de peu une autre naissance qui fut sûrement le scandale de l’année chez les Tremblay. On peut imaginer les médisances...

«Sébastien! Écoute! (C’est son voisin et beau-frère Louis qui parle, au retour d’une traversée à Petite-Rivière-Saint-François.) Mon cousin Joseph Tremblay[17], tu le connais, le plus jeune à l’oncle Pierre, le seigneur des Éboulements... Eh ben! y a fait un enfant à Agnès Bouchard chez le père François, le capitaine de milice à P’tite riviére. Ça jasait fort avant d’entrée dans l’église j’te dis.  Yen a qui disent que son père est trop occupé à bâtir son manoir depuis au moins huit ans pis qui a pas de temps à surveiller son plus jeune.  C’est Louis le frère de Joseph qui a été l’parrain au baptême, l’oncle Pierre voulait que l’histoire reste dans la famille.  Ya guère réussi.  L’curé a écrit dans son cahier :  « ... fils de Joseph Tremblé et d’Agnès Bouchard non mariés... »[18]

Cette anecdote est loin d’être sans importance, car la jeune fille mère de dix-huit ans à la naissance de l’enfant[19], après un exil de plusieurs années sur la rive sud, reviendra dans la région et nous la verrons croiser la vie de Sébastien de façon particulièrement dramatique.

Après un été aussi mouvementé, l’hiver 1728-1729 paraîtra bien tranquille lorsque l’automne aura chassé progressivement les visiteurs.

Le cinq de mars, dans la maison de Louis Tremblay fils, Brigitte accouchera de Marie-Louise (1729-1817) qui ne sera baptisée que le 16 avril, après le retour des déplacements maritimes.

Le peuplement de l’île ne se suit pas par un courant à sens unique, car bien des couples n’y feront qu’un passage temporaire comme, au cours de cet été 1729, Antoine Tremblay (1698-1758) et Marie-Anne Pilotte (1701-1744) qui y sont déclarés résidents à la naissance de leur fils Antoine[20].

À cause de son havre maritime sur le passage des navires allant et venant entre la Nouvelle-France et le reste du monde, les insulaires recevaient certainement de nombreux visiteurs.  À la fin du mois d’août, l’Éléphant s’arrêta quelques jours avant de continuer sa route vers Québec ; il transportait plusieurs personnages importants, dont Monseigneur Dosquet (1691-1777), le comte de Vaudreuil[21] (1691-1763) et l’Intendant Hocquart[22] (1694-1783) qui venait remplacer son prédécesseur.  On en parla beaucoup au cours de l’automne, car, dans la nuit du premier septembre, surpris par une violente tempête l’Éléphant[23] alla se briser sur les battures du Cap Brûlé peu de temps après son départ de L’Isle-aux-Coudres.  Même si tous les passagers eurent miraculeusement la vie sauve, un tel événement ne manquait pas d’exciter les imaginations et de provoquer des commentaires à une époque où les rares nouvelles ne se propageaient que de bouche à oreille.

Certains services religieux s’étaient rapprochés avec la construction d’une petite église aux Éboulements là où, au mois de novembre Joseph Simon Savard fit baptiser son fils Charles (1729-1823), mais Louis (1729-1785), le fils de François-Xavier dut attendre ondoyé du 4 novembre au mois d’avril pour recevoir officiellement le sacrement sous condition.  Il en fut de même pour les jumeaux de François Rousset, Marie Thérèse (1730-1731) et François Sébastien (1730-1749), ce dernier filleul de Sébastien, nés le 31 janvier.  Il semble que la fin des traversées qui était fonction des caprices de la nature et de l’audace des habitants se situait au début de novembre.  Nous en avons pour preuve le baptême d’un autre enfant Hervé le premier novembre 1730 :

« Ce jourd hui, 1e 9 bre de l’année 1730 j’ay soussigné missionnaire de la Baye St Paul, certifie avoir baptisé sous condition dans la chapelle de la petite Rivière Rose hervé né le 21 octobre fille de Sébastien hervé et de marie Rose Tremblay ses père et mère légitimement conjoints et habitant de l’isle aux Coudres. le parain a été Joseph Savar et la maraine Louise bouchard Lesquels m’ont déclaré ne savoir signer de ce enquis Avons signé, pre Pierre Baptiste Lesclache, ptre récollet mission »[24].

Le parrain de Rose est devenu un homme important dans la région.  Sa fonction de pilote le place à l’origine d’une carrière double qu’embrasseront un grand nombre de fermiers de cette île en devenant des « habitants-navigateurs »[25].  Le sieur Joseph Simon Savard assume de plus le rôle de lieutenant de milice, commandant à l’île aux Coudres ; il recevra d’ailleurs bientôt un ordre de l’Intendant Hocquart lui enjoignant de :

« ... notifier aux nommés Silo, Seigneur et Sorel, ci-devant embarqués sur la corvette la Manon, qu’il leur est permis seulement de se retirer dans la côte du Sud pour y travailler et gagner leur vie et qu’il leur est défendu d’approcher de Québec de plus de vingt lieues à peine du fouet et de plus grande peine si le cas y échet. »[26]

Au cours de l’automne, un autre naufrage est à déplorer près de l’île.  Il s’agit du Beauharnais qui, parti trop tard, le 18 novembre pour la France, doit s’arrêter à Baie-Saint-Paul pour y passer l’hiver et sombra au large de l’île aux Coudres avant même de pouvoir s’y installer le 8 décembre[[27].  Deux ans plus tard, deux marchands, l’un de Beauvais en Oise et l’autre de Québec, engageront le charpentier Brideau pour la somme de trois cents livres pour qu’il se rendre avec trois hommes et des outils à l’île, où le Beauharnais avait chaviré en 1730, afin de retirer toute la quincaillerie et brûler la coque[27a].

Au printemps 1731 les décès se multiplièrent dans la région.  Il est difficile de relier cette épidémie à la variole qui sévira dans la ville de Québec deux ans plus tard, mais compte tenu du rapport des populations elle fut bien aussi importante.  À l’île, entre le milieu d’avril et le début de juin on déplorera au moins cinq décès, dont deux enfants de Joseph Simon Savard.  Dans la famille Rousset, la mort de Marie Thérèse[28], quatorze mois avait été précédée de celle du chef de la famille, François[29].  Un pionnier était parti à l’âge de cinquante-six ans.

Mais le cœur de L’Isle-aux-Coudres continuerait à battre et sa population augmenterait par la reproduction et par l’immigration.  En moyenne tous les deux ans la majorité des épouses accoucheraient et les naissances se multiplieraient : chez Jean Laforest, dit Labranche en octobre, chez Jacques Bonneau en février, chez Louis Tremblay fils en avril, chez Joseph Simon Savard en mai, chez Étienne Debien de même que chez François Xavier Tremblay en décembre.  Bientôt Charles Pilote (1703-1788), époux d’Ursule Tremblay (1706-1784), une nièce de Louis, achètera la concession de Thomas Laforest dit Labranche[30] pour venir s’installer à son tour.  Le mariage d’Ignace Brisson (1702-1770) à Marguerite de Lavoye (1711-1774) le 1er décembre 1731 annonce probablement son installation sur la Côte de La Baleine pour l’été suivant et celui de Pierre Savard (1712-1780) fils de Joseph, à Josephte Bouchard (1713-1797) inaugure une nouvelle génération de bâtisseurs.  

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[1] « Claude-Thomas Dupuy (1678-1738) est un homme politique français.  Il a suivi l’ascension familiale en se préparant pour une carrière en droit.  Ses bonnes fortunes concernant sa carrière ont été clairement identifiées dans sa nomination comme Intendant de la Nouvelle-France de 1726 à 1728.  Dupuy est resté seulement deux ans en Nouvelle-France.  Il semble avoir été compétent et clairvoyant, mais n’était pas d’accord avec le gouverneur, Beauharnois sur la plupart des questions ce qui semble, en grande partie, avoir causé son rappel en France. »  Dans : DUBÉ, Jean-Claude. Claude-Thomas Dupuy, Intendant de la Nouvelle-France. 1678–1738. Montréal, Éditions Fides, 1969, 395 pages. 

[2] Panneau d’interprétation, musée des Moulins, Isle-aux-Coudres.

[3] MAILLOUX, Alexis. Histoire de L’Île-aux-Coudres depuis son établissement jusqu’à nos jours. Avec ses traditions, ses légendes, ses coutumes. Montréal, La Compagnie de lithographie Burland-Desbarats, 1879, page 13.

[4] A.S.Q. Seigneurie, 46 No 13 A.

[5] Ibid., No 13 C. 

[6] Ibid., No 13 Bis. 

[7] Fils de sa troisième épouse Marie Letarte. 

[8] A.S.Q. Seigneurie 46 No 13. 

[9] A.S.Q. Seigneurie 46, Numéros 3d, 4 f, 6 c et 5 f. 

[10] A.S.Q. Seigneurie 46, No 5f.

[11] A.N.Q., GN. Minutier Joseph Jacob, 7 juillet 1728.  Les prêtres du Séminaire concèdent une terre à Bastien Ervé à l’île aux Coudres.  L’enregistrement semble avoir été fait le sept même si l’acte a été rédigé le six. 

[12] LALANCETTE, Mario.  La seigneurie de l’île-aux-Coudres au XVIIIe siècle.  Montréal, Les presses de l’Université de Montréal, 1980, page 20. 

[13] Ignace-Joseph Flament, récollet de Flandre, est arrivée en Nouvelle-France en 1724, il fut envoyé par le gouverneur de Louisbourg en l’Île Royale pour prendre la curie de la paroisse Saint-Charles de la Grandprée, dite aussi des Mines en Acadie anglaise.  Comme le gouverneur anglais n’appréciait pas la présence de récollets français, il se retrouva à Beaubassin jusqu’en 1727.  Il fut retiré de ses fonctions par le gouverneur de l’Île Royale, Joseph de Monbeton de Brouillan dit Saint-Ovide, en raison d’une « conduite qui n’était pas des plus réglées ».  On le retrouve comme missionnaire le long du Saint-Laurent en 1728.  Dans : JOUVE, Odoric-Marie et al. Dictionnaire biographique des récollets missionnaires en Nouvelle-France, 1615-1645, 1670-1849. Montréal, Les Éditions Fidès, pages 432 et 862.         

[14] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Pierre et Saint-Paul de Baie-Saint-Paul, 7 août 1728.

[15] Il s’agit d’une fête religieuse qui a lieu dans toutes les Églises chrétiennes le 6 août.  La Transfiguration est un épisode de la vie de Jésus-Christ relaté par les Évangiles.  Selon la croyance, il s’agit d’un changement d’apparence corporelle de Jésus pendant quelques instants de sa vie terrestre, pour révéler sa nature divine à trois disciples. 

[16] Vallette de Chévigny semble être arrivé en Nouvelle-France avec l’intendant Michel Bégon vers la fin de 1712.  Il est écrivain du roi et fils de Charles Vallette de Chévigny, « procureur du roi des eaux et forêts de Vitry », en France.  La carrière de Chévigny offre un grand intérêt dans la mesure où il fut probablement le plus ardent promoteur de l’industrie du goudron et de la poix en Nouvelle-France, une industrie importante dans le Charlevoix de l’époque.  Dès 1724, il accompagna le groupe que Bégon envoyait dans la région de la baie Saint-Paul pour trouver du bois propice à la fabrication de mâts pour la marine française.  Dans : PRITCHARD, James S. « Valette de Chevigny, Médard-Gabriel ». Dictionnaire biographique du Canada. 1re édition 1966, Sainte-Foy, Les Presses de l’Université Laval, 1974, 15 volumes, volume III (Décès de 1741-1770).

[17]  Joseph Tremblay (1706-1792), fils cadet de Pierre Tremblay (1660-1736), seigneur des Éboulements et de Marie Madeleine Tremblay. Pierre Tremblay, ce premier seigneur des Éboulements, accorde de nombreuses concessions aux colons qui arrivent de France.  Ces premiers habitants érigent leurs bâtiments le long des berges du Saint-Laurent au lieu dit les Éboulements en-bas.  Le premier Manoir seigneurial y est construit vers 1720. 

[18] BAnQ., Registre de Baie-Saint-Paul, 28 juillet 1728.  Dans sa généalogie des familles de Charlevoix, le frère Éloi-Gérard Talbot invente pudiquement le mariage d’Agnès et Joseph qu’il suppose célébré l’année précédente sans, pour des raisons évidentes, pouvoir en donner la date exacte.  Et dans BAnQ., Cahier 20 : Registre des Commissions et ordonnances rendues par Monsieur Hocquart intendant de Justice, police et finances en la Nouvelle-France, le 25 mai 1732.  À cette date, l’intendant Hocquart émettait une ordonnance qui obligeait Pierre Tremblay, habitant des Éboulements, à se charger de l’enfant que François [il s’agit de Joseph] Tremblay, son fils, avait fait à Agnès Bouchard jusqu’à ce qu’il ait atteint l’âge de quinze ans ; de plus, lui et son fils devaient payés solidairement l’un pour l’autre à François Bouchard, père d’Agnès Bouchard, la somme de cent livres pour la nourriture dudit enfant de tout le passé jusqu’au jour qu’il devait être remis entre les mains dudit Tremblay père ; en outre, les Tremblay durent payer par forme de dommages et intérêts à ladite Agnès Bouchard la somme de cent cinquante livres.

[19] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Pierre et Saint-Paul de Baie-Saint-Paul, 26 septembre 1709, baptême d’Agnès Bouchard.

[20] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Pierre et Saint-Paul, 1 novembre 1730.

[21] Louis-Philippe de Rigaud de Vaudreuil qui aura plus tard le grade de lieutenant-général des armées navales pour la Marine, grade le plus élevé de la hiérarchie militaire d’Ancien Régime, n’est pour lors que le commandant (lieutenant de vaisseau) du navire L’Éléphant.  Après que le navire se soit perdu sur un rocher près du cap Brûlé, Vaudreuil sera absous par le conseil de guerre tenu le 7 mars 1730 à Rochefort en France. 

[22] Gilles Hocquart fut commissaire ordonnateur et intendant de la Nouvelle-France de 1729 à 1748. 

[23] ECCLES, William J.  France in America. First Edition, New York, Éditions Harper & Row, 1972, 312 pages. 

[24]  BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Pierre et Saint-Paul, 1 novembre 1730. 

[25] Mon grand-père paternel, Timothée Harvey, a rompu avec cette tradition quelques années avant ma naissance en se consacrant uniquement au cabotage.  Dans la famille cette tradition remontait à Dominique, un fils de Sébastien devenu gendre de Joseph Savard. « … la plupart des pilotes resteront à l’Îsle-aux-Coudres. Nulle part ailleurs ne trouvait-on de meilleurs marins. »  Dans : BOILY, Raymond. Le guide du voyageur à Baie-Saint-Paul au XVIIIe siècle. Montréal, Leméac, 1979, page 36.

[26] BAnQ., Ordonnance de l’Intendant, 30 janvier 1731.[27] LAFRANCE, JEAN. Les épaves du Saint-Laurent (1650-1760).  Montréal, Éditions de l’homme, 1972, page 89. 

[27a] BOSHER, John Francis.  Négociants et navires du commerce avec le Canada de 1660 à 1760 : dictionnaire biographique. Édition des lieux historiques nationaux, Services des Parcs, Environnement Canada. Ottawa, 1992, page 102.

[28] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Pierre et Saint-Paul, 3 juin 1731. 

[29] Ibid., 18 mai 1731. 

[30] A.S.Q. Seigneurie 46, No 6c (bis) (Note en marge).