Chapitre 04

Les départs de France

Les départs pour la terre française d’Amérique

Le couple Gabriel Hervet et Marguette Laurillau eut neuf enfants et non dix[1] comme certaines sources le mentionnent :

François[2]

L’aîné reçut le baptême le 3 mai 1631 :

«Fils de Gabriel Hervé, maître potier et de Marguerite Lorillau. Son parrain est noble homme François Mesnard, sieur de Beaumont; sa marraine est honneste fille Marguerite Guymont, fille de François Guimont, recepveur du grenier à sel à Blois.» [3] 

Françoise

Née le 2 septembre 1633 :

«fille de Gabriel Hervet, potier detein, et de Marguerite Lorillau. Tenue par Charles Piochon, bourgeois de Paris et Françoise Landier.» [4] 

Gabriel

Né le 2 août 1635 :

«fils de Gabriel Hervé et Marguerite Lorillau; tenu par Gabriel Hervé, maître potier et Jehanne Lorillau.» [5]

On ne sait pas combien de temps François, Françoise et Gabriel vécurent, mais ils décédèrent en bas âge[6].  Les registres de sépultures de Saint-Martin, église de la famille, ne débutant que le 18 janvier 1641, leurs actes de sépulture n’ont pu être trouvés.  On sait cependant qu’au moment du décès de Gabriel Hervet père, les enfants encore vivants qu’il a eus de Marquette Laurillau sont cités dans l’inventaire rédigé par Mathurin Gastineau, notaire et tabellion royal à Blois, le 20 octobre 1660.  François, Françoise et le premier Gabriel sont alors déjà décédés.

Dans le cas de François, plusieurs sources, dont Gérard Lebel ainsi que les historiens Hélène Andrée Bizier et Jacques Lacoursière qui ont écrit au sujet des Hervet au siècle dernier, le laissent vivre suffisamment longtemps pour qu’on le retrouve en Nouvelle-France à partir de 1671 pour une période d’une quinzaine d’années.   On sait aujourd’hui que même si un certain François Hervet a séjourné en Nouvelle-France un certain temps et a continué à y faire affaire à partir de La Rochelle, jusqu’au siècle suivant, il n’est pas un fils de Gabriel Hervet et Marguette Laurillau.

Renée

Migrante, elle reçut le baptême le 18 octobre 1636 et décéda en Nouvelle-France le 11 novembre 1702 :

«fille de Gabriel Hervet et Marguerite Lorillau.  Tenue par Liger Jusseaume, maître chirurgien et Renée D....» [7]

Gabriel

Migrant, baptisé le 25 juillet 1640, il sera assassiné à l’âge de trente-cinq ans en Nouvelle-France.  

«fils d’honnette homme Gabriel Hervet maitre potier d’ettein et de Marquette Lorillau ses pere et mere fut parrain Jacques Buiaire et dame Marie Daniel la marraine» [8]

Sébastien

Migrant, né le 28 juin 1642, il décédera en 1714.  Il est l’ancêtre de la plupart des Harvey québécois.

Anne

Elle naît le 29 juin 1645 :

«fille de Gabriel Hervet et Marguerite Lorillau; tenue par Me Claude Lambert commis au greffe et dame Anne B...» [9]

Elle épousera Jean Foucher le 10 février 1665 à Blois, là où elle avait vu le jour.  Elle décédera le 24 février 1726 à Candé-sur-Beuvron, une commune voisine de Blois en Orléanais.

Alice

Nommée ainsi à son baptême le 6 janvier 1647, elle sera connue sous les prénoms d’Alice et de Marie.  Alice se mariera en 1671 :

«fille de Gabriel Hervet, potier et Marguerite Lorillau.  Tenue par Michel Carré (s. hon.) et Marie Delagrange (s. hon.).» [10]

Paul

Né le 20 août 1649, il ne vivra que deux jours :

«fils de Gabriel Hervet et Marguerite Lorillau.  Tenu par Paul Guenette, praticien et Marie Minier, fille.»

«Le 22e jour d’août a esté enterré dans l’église, Paul âgé de deux jours, fils de Gabriel Hervé et de Marguerite Lorillo.» [11]

Des enfants qui naquirent de ce premier lit en pays blésois, trois vinrent en Nouvelle-France et s’y établirent  :

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[1] Avant ma demande de correction en 2023, le Répertoire des actes des émigrants français et étrangers établis au Québec des origines à 1865 communément appelé le FichierOrigine mentionnait que les actes de baptêmes de dix enfants Hervet se retrouvaient dans les registres de la paroisse Saint-Martin à Blois.  Il s’agissait d’une erreur de transcription de l’année de naissance de l’aîné François qui depuis, a été corrigée.  Il n’y a qu’un total de neuf enfants nés du couple.   Le dixième n’existe pas aux archives de la ville de Blois et au registre de la paroisse Saint-Martin de Blois.

[2] On retrouvait un François prétendument né en 1639 au FichierOrigine comme frère des trois Hervet français s’étant établi au Québec; fichiers #242049, 242050 et 242051.  Un certain livre publié au Québec en 2016 sur les Harvey reprend l’erreur qui existait au FichierOrigine sans que l’auteur en ait vérifié la source originale.  Ce François n’a jamais existé.  Il s’agissait d’une erreur d’années de cette source unique.  Le jour et le mois de naissance avancés pour ce deuxième François au FichierOrigine étaient les mêmes que pour l’aîné.  De plus, les archives consultées à Blois par l’historien Fernand Harvey en 1973 et mises en ligne depuis ne font référence à aucun enfant de la famille prénommé François né en 1639.  Absent des archives de la ville de Blois (http://archives.blois.fr/arkotheque/consult_fonds/fonds_seriel_resu_rech.php?ref_fonds=7) et du registre de la paroisse Saint-Martin de Blois, Ghislaine Le Mauff ne le mentionnait pas non plus. 

[3] Archives de la ville de Blois, registre de la paroisse Saint-Martin de Blois, GG 64, page 215, 3 mai 1631.  Le patronyme est inscrit «Hervé» au registre.  Transcription des textes par Fernand Harvey, sociologue et historien (1973).

[4] Archives de la ville de Blois, registre de la paroisse Saint-Martin de Blois, GG 64, page 261, 2 septembre 1633.

[5] Ibid., GG 64, page 319, 2 août 1635.

[6] LE MAUFF, Ghislaine. «Des Hervet blésois aux Harvey québécois», Mémoires de la Société généalogique canadienne-française, Volume 62, numéro 2, (été 2011), cahier 268, pages 137.  Les archives de Saint-Martin de Blois ne fournissant pas les sépultures pour la période de 1631 à 1639, la généalogiste Le MAUFF s’est appuyée sur l’inventaire dressé après la mort du père de famille où les noms des enfants survivants sont mentionnés pour avancer le décès en bas-âge des trois premiers enfants.

[7] Sous l’Ancien Régime, le tabellion était un fonctionnaire chargé de mettre en grosse les actes dont les minutes étaient dressées par les notaires.  Les tabellions étaient à l’origine distincts des notaires.  Ici, les deux fonctions sont regroupées.  Dans les textes de ce site, les deux termes seront utilisés comme synonymes.

[8] Archives de la ville de Blois, registre de la paroisse Saint-Martin de Blois, GG 64, page 354, 18 octobre 1636.

[9] DIONNE, Jean-Claude.  Les crimes concernant des habitants de l’Île d’Orléans (1653-1996). Montréal, Archiv-Histo, 2019, page 16.

[10] Archives de la ville de Blois, registre de la paroisse Saint-Martin de Blois, GG 65, page 17, 25 juillet 1640.

[11] Ibid., GG 65, page 125, 29 juin 1645.

[12] Ibid., GG 65, page 153.

[13] Ibid., GG 65 bis, page 21, 20 août 1649 et t. IV, page 74, 22 août 1649.