10 Maxime Hervai

5.6.12.10 Maxime Hervai (1822-1892), 5e génération

Le couple formé de Louis Hervé et de Marie Julie Mignaud ne se décourage pas, car un an après le décès de leur dernier enfant, naît Maxime, le septième fils de Louis.  Marie Julie accouche le 2 octobre 1822.  Le baptême de « Maxime Hervai » est célébré le jour même.  La marraine Marie Hervé (1806-1888) est l’une des filles de Joseph, l’oncle de l’enfant.  Cette cousine sera prénommée Archange après son mariage, mais apparemment, elle a déjà commencé à transformer son prénom, car lors du baptême, on la nomme « Marie Archange ».[1]

Maxime fera sa vie à l’Isle-aux-Coudres.  Il y épousera Flavie Dufour le 28 janvier 1845.  Ils auront neuf enfants dont cinq survivront : le premier, un garçon, décède le jour de sa naissance le 26 septembre 1845, puis viennent plusieurs filles, Marie Séraphine née le 14 janvier et décédée alors qu’elle n’a pas un mois, Marie Florentine née le 19 février 1848, Marie Séraphine née le 25 juillet 1850, Marie Malvina née le 9 janvier 1853, Marie Elmire née le 10 janvier 1856 et décédée l’année suivante, un autre garçon, le seul qui survit, Louis dit Louis Cinaris né le 8 décembre 1857, Marie Obéline née le 6 février 1860.  Maria Herméline née le 20 juin 1865 complète la famille, mais ne verra pas ses trois ans puisqu’elle décède en 1868 emportée comme tant d’autres par l’épidémie de fièvre typhoïde qui sévit dans la famille et à l’Isle depuis deux ans et qui fait plus d’une dizaine de victimes dans le clan Harvay.

Au début du mariage, le couple habite chez Louis.  Il n’y a rien d’étrange à cela, car la forte endogamie qui prévaut sur l’île et qui continuera pour une centaine d’années encore, prescrit les règles de résidence après le mariage en concentrant les nouveaux couples sur la terre du père de l’époux le temps de se bâtir[2]Maxime et sa famille y seront pour plus de dix ans après quoi, en raison du nombre d’enfants que lui et son frère George auront, son père l’établira comme cultivateur sur l’une de ses propres terres comme il se doit, car il n’y a plus de terres disponibles sur l’île.  Si Maxime a pris la mer, il n’en a pas laissé de traces ; on le retrouve toujours comme cultivateur tout au cours de sa vie. 

Celui qui sera longtemps marguillier et conseiller de la municipalité[3] ne manque pas de moyens et accueille beaucoup d’étrangers à sa solde et sous son toit.  Entre autres, Vincent Boudrault (1835-1895), qui est serviteur dans la maison en 1861[4] et qui enjôlera l’une des filles de Maxime et l’épousera l’année suivante ; d’ailleurs, ce dernier demeurera chez Maxime avec son enfant après le décès de sa femme et cela jusqu’à ce qu’il se remarie.  Puis, il y a aussi la couturière du Cap à Labranche qui y réside, la veuve Josephte Boullières dite Laplante (1814-1879) ; cette dernière était la femme d’Abraham Savard (1811-c.1831) un petit-cousin à demi.  Dans une dizaine d’années, la veuve aura quitté, mais Alexis Lajoie dit Caya trouvera refuge chez Maxime et y demeurera jusqu’à sa mort vingt ans plus tard.  Bien entendu, comme son père l’avait fait pour lui avant lui, Maxime hébergera son fils Louis dit Cénaris et sa famille[5].  Ce dernier fera comme ses cousins ; il sera officier municipal et, entre autres fonctions, il sera estimateur[6].

En 1885 Maxime est confronté à des tiraillements familiaux avec certains de ses neveux reliés au projet de construction d’une église comme on a pu le voir dans l’histoire de son frère George.  Ancien marguillier, il s’opposera à ce projet et ne signera la requête de construction envoyée à l’évêque le 25 mai 1885 par soixante-quatre francs tenanciers de l’île.   On ne peut trouver un sujet aussi clivant que celui de l’église chez les Harvey comme dans toute la paroisse.  Finalement, une majorité de francs tenanciers supporteront le projet et les travaux débuteront en août de la même année[6a]

À soixante-neuf ans, Maxime décède le 21 janvier 1892.  Le marguillier en charge est le dernier des garçons de Louis et de Marie Julie à partir.  Seule subsiste Marie Félicité qui suivra dans deux ans.  Pour ce qui est de sa femme, elle décède l’année suivante le 16 septembre 1893[7].

Maxime Hervai, ses enfants, données généalogiques - 6e génération

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Ceci termine le chapitre consacré à Dominique Hervé.  

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 [1] Ibid., 2 octobre 1822. 

[2] LE QUERREC, Jacques. Op., cit.  

[3] COLLECTIF. « Chronique de l’Isle-aux-Coudres », Le phare, Isle-aux-Coudres, volume 8, numéro 2, mars-avril 2008, page 6.  

[4] B.A.C., G., Recensement de 1861, comté de Charlevoix, sous-district de la paroisse Saint-Louis de l’Isle aux Coudres, microfilm 4108685_00299.

[5] B.A.C., G., Recensement de 1871, district de Charlevoix, sous-district de l’Isle aux Coudres, microfilm 4395559_00353 et recensement de 1881, microfilm e008153410. 

[6] COLLECTIF. « Chronique de l’Isle-aux-Coudres », Le phare, Isle-aux-Coudres, volume 8, numéro 6, op., cit.  

[6a] Requête des paroissiens de l’Isle-aux-Coudres faite à l’évêque de Chicoutimi, Mgr Racine, 25 mai 1885.  Citée dans HARVEY, Francine. Hier… un siècle. Sherbrooke, Comité du centenaire de l’église Saint-Louis, H.L.N. inc., 1985, pages 96-98.

[7] BAnQ., Registre de Saint Louis de l’Isle aux Coudres, 23 janvier 1892 et 18 septembre 1893.