11 Marie Hervé

5.6.5.11 Marie Hervé (1812-1869), 5e génération 

Le laboureur Joseph Sébastien aura une nouvelle surprise, car Catherine Kimper est encore enceinte à près de quarante-trois ans.  Cette dernière met au monde, dans les douleurs habituelles, son dernier enfant à la fin de l’été 1812.  Elle sera la septième Marie de la famille ; elle est précédée par Marie Geneviève, Marie Catherine, Marie Céleste, Marie Scholastique, Marie Luce et Marie Adelina. 

Le 8 août naît donc et est baptisée Marie Hervé.  Les accouchements de la mère ont toujours obligé la sage-femme à ondoyer les enfants.  Ce dernier accouchement ne fera pas exception.  Ce qui ne fera pas exception également est l’absence du père encore une fois.  On choisit Antoine Chrétien comme parrain.  La famille Chrétien est voisine et très près de celle de la mère et du père de l’enfant.  L’an passé, Marie Catherine Denis dite Quimper avait été choisie comme marraine du petit dernier d’Antoine Chrétien, celui qui épousera l’une des filles de Marie Catherine dans dix-sept ans.  C’est Marie Catherine Miville dite Deschenes, la petite cousine de l’enfant, qui est marraine[1].

Marie Harvé épouse Jean Tremblay le 2 mars 1835 à l’église de à Saint-Roch-des-Aulnaies où elle fut baptisée.  Jean est l’un des plus jeunes fils de Zacharie Tremblay (1776-1853), un agriculteur de Saint-Jean Port-Joly, natif de l’Isle-aux-Coudres et dont certains de ses frères et sœurs sont mariés à des Savard à l’Isle[2]

Le nouveau couple aura neuf enfants connus.  Il s’installe à Saint-Jean-Port-Joly où Jean est journalier, mais pas très loin de la paroisse de Notre-Dame du Bonsecours, aujourd’hui L’Islet.  Leurs cinq premiers enfants naîtront à Saint-Jean-Port-Joli. 

Comme le couple demeure entre Notre-Dame du Bonsecours et Saint-Jean-Port-Joli, les enfants seront baptisés tantôt dans une paroisse et tantôt dans l’autre.  La première, une fille mort-né le 21 décembre 1835 et enterrée deux jours plus tard à Saint-Jean-Port-Joly[3], Marie Sophie, née le 12 février 1837 et baptisée à Saint-Jean Port Joly[4], Onésime né le 2 décembre 1838, baptisé à Saint-Jean-Port-Joli et inhumé huit mois plus tard à Notre-Dame du Bonsecours de L’Islet[5], Vital né le 6 décembre 1840, baptisé dans la paroisse de Notre-Dame du Bonsecours de L’Islet et inhumé au même endroit seize mois plus tard[6], Marie Vitaline née le 7 mars 1843 et baptisée à Saint-Jean-Port-Joli[7] et finalement Marie Célina née le 29 octobre 1845 et baptisée à Notre-Dame du Bonsecours[8]

Faute de travail pour son mari journalier, Marie, Jean et leurs trois filles quittent Saint-Jean-Port-Joli, probablement au printemps 1846 après la naissance de Marie Célina.  Ils s’établissent sur une terre à une centaine de kilomètres plus à l’est au lieu-dit « le Chemin du Lac », dans la seigneurie des Six Mille Acres, près de Rivière-du-Loup[9], où Jean devient cultivateur comme son père[10]

Situé sur le chemin colonial qui relie depuis 1783 la rive sud du fleuve Saint-Laurent au Lac Témiscouata, « le lieu nommé le Chemin du Lac » se situe sur le tracé de l’historique Chemin du Portage, reliant depuis le régime français la vallée du fleuve Saint-Laurent à l’Acadie. 

Marie Hervé y accouchera de trois autres enfants, Marie Henriette le 24 janvier 1848[11], Marie le 9 août 1850[12] et finalement, à l’âge de quarante-sept ans, Marie Flavie le 17 décembre 1853[13]

En 1854, Marie perd son quatrième enfant alors que décède Marie, née quatre ans plus tôt[14].

C’est en 1858 que Marie voit se marier Marie Sophie son aînée, la première à le faire[15].  L’aînée ne part pas loin, car Joseph et Marie ont bien besoin de bras sur leur terre.  En janvier 1861, la famille demeure toujours au même endroit dans la paroisse de Saint-Antonin et Jean bénéficie toujours de l’aide du gendre et de sa fille aînée pour les travaux de la ferme, car tous deux et leurs premiers enfants demeurent sous leur toit.  Marie et Jean sont toujours à la recherche de maris pour leurs quatre autres filles toujours vivantes[16]

Cette décennie qui commence verra la famille déménager à nouveau.  Avant la fin mars de l’année 1861, Marie, sa famille et celle de sa fille, Marie Sophie quitte le secteur où ils vivaient pour s’établir au lac Témiscouata.  Ce changement sera fatal pour l’un des membres de la famille.  Marie vit un nouveau deuil lorsque décède Marie Vitaline à la fin mars ; elle venait tout juste d’avoir dix-huit ans[17]

Adolphe Maximilien, le frère de Marie y demeure déjà.  Au lac Témiscouata, la maison de Marie est située entre celle de sa fille et celle de son frère.  Elle ne profitera pas longtemps de ses retrouvailles, car Marie Hervay décède à l’âge de soixante-trois ans, le jour de Noël 1869, à Notre-Dame-du-Lac[18].  Deux ans plus tard, la maison s’était vidée, seul Jean et sa cadette Marie Flavie y vivaient toujours[19].  

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Ceci termine les sous-sections des enfants de Joseph Sébastien Hervé.

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[1] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Roch-des-Aulnaies, 8 août 1812. 

[2] Ibid., 2 mars 1835. 

[3] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Jean-Port-Joli, 23 décembre 1835. 

[4] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Jean-Port-Joli, 13 février 1837. 

[5] Ibid., 3 décembre 1838 et BAnQ., Registre de la paroisse Notre-Dame-de-Bonsecours, 29 juillet 1839. 

[6] BAnQ., Registre de la paroisse Notre-Dame-de-Bonsecours, 6 décembre 1840 et 20 mars 1842. 

[7] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Jean-Port-Joli, 7 mars 1843. 

[8] BAnQ., Registre de la paroisse Notre-Dame-de-Bonsecours, 29 octobre 1845. 

[9] Après l’abolition du Régime seigneurial en 1855, le territoire de la seigneurie des Six Mille Acres sera incorporé au village de Saint-Antonin menant au Lac Témiscouata en 1856. 

[10] B.A.C., G., Recensement de 1851, district du comté de Rimouski, sous-district du Chemin du Lac, page 27-53. L’énumération connue sous le nom du Recensement de 1851 a débuté officiellement le 12 janvier 1852. 

[11] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Patrice de la Rivière-du-Loup, 24 janvier 1848. 

[12] Ibid., 11 août 1850. 

[13] Ibid., 19 décembre 1853. 

[14] Ibid., 16 juin 1854. 

[15] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Antonin, 26 octobre 1858.

[16] B.A.C., G., Recensement de 1861, district du Témiscouata, Chemin du Témiscouata, page 286. 

[17] BAnQ., Registre de la paroisse Notre-Dame-du-Lac, 30 mars 1861. 

[18] BAnQ., Registre de la paroisse Notre-Dame-du-Lac, 27 décembre 1869. 

[19] B.A.C., G., Recensement de 1871, district du Témiscouata, Lac Témiscouata, page 46.