03. Ville Marie

De La Chesnaye à la seigneurie de l'Île-de-Montréal


Les années les plus actives et les plus révélatrices de la vie de l’ancêtre Sébastien Hervet sont celles de son passage à Ville-Marie.  La valse des baux, des ventes et des conventions débute.

Dans ces conditions de guerre iroquoise à la seigneurie de «La Chesnaye», après avoir tenté en vain de vendre sa terre, Sébastien échange cette terre de la seigneurie de «La Chesnaye» quatre ans plus tard, le 17 janvier 1680, en retour d’une autre de la «contrée Saint-Joseph» ou Côte Saint-Joseph[1] située sur l’île de Montréal, de quinze arpents en valeur[2] dont huit arpents sont déjà exploités et qui appartient à Denis Huguet dit Saint-Vincent[3] (1648-1728)[4].  Dans cette transaction, Sébastien cède également en retour une portion d’île qu’il a obtenue de Charles Bazire, receveur général des droits et du Domaine du Roi et décédé en 1677.  Ledit Huguet comblera la différence d’évaluation des deux biens en donnant deux cent quatre-vingts livres en deux versements.

Sébastien était assez proche des bourgeois et gentilshommes de la colonie.  Suffisamment proche pour qu’à sa mort, Charles Bazire lui laissât une terre[5].  On verra plus tard que la nièce de Charles Bazire sera marraine du 3e fils de Sébastien Hervet, notre ancêtre né en Nouvelle-France, Sébastien Hervé.  En effet, la sœur de Charles Bazire, Marie, est l’épouse de Philippe Gaultier de Comporté (1641-1687), militaire, seigneur, commissaire des magasins du roi, prévôt de la maréchaussée et commissaire de la marine de la Nouvelle-France.  Il est important ici de situer Charles Bazire puisque plusieurs transactions effectuées par Sébastien semblent l’avoir été en raison des bonnes relations qu’il avait avec ledit Bazire.

À cette époque, ce coin de pays qu’a choisi Sébastien, la Côte Saint-Joseph, qui est devenue l’un des plus beaux quartiers de Montréal, n’était qu’une immense forêt vierge.  Elle s’étageait au pied du Mont-Royal jusqu’au-delà d’une prairie longeant la rivière Saint-Pierre et le petit lac du même nom[6].  Entrecoupée de marécages et de ruisseaux, bruissant du chant des oiseaux et des cris des bêtes qui l’habitaient, cette forêt était défrichée par Sébastien, un des premiers occupants de Notre-Dame-de-Grâce.  La terre de Sébastien se situait à un peu plus d’une heure trente de marche en descente (six kilomètres) de la Place Royale, le cœur de Ville-Marie[7].  Avec les autres pionniers, il a travaillé sans relâche pour vaincre la forêt, essoucher, préparer et cultiver la terre sur les coteaux dominant le fleuve Saint-Laurent.  Il faut bien l’admettre, habiter Ville-Marie dans ces années était un véritable acte de foi! Les Iroquois, maîtres des lieux, ne les accueillirent pas toujours à bras ouverts! L’octroi des terres autour de Ville-Marie répondait naturellement au besoin en nourriture d’une population grandissante.  Le défrichage permettait également d’établir une ceinture de sécurité entre la bourgade et la forêt d’où pouvaient venir des attaques indiennes.

Comme on le verra au cours de sa vie, Sébastien est plus marchand que colon.  Il achète, défriche ou fait défricher, loue et vend.  Dès le 27 juin 1680, il loue pour un an sa nouvelle propriété de la Côte Saint-Joseph à François Fournier dit La Roche, maçon de son métier, qui vient tout juste de terminer un contrat comme chaufournier pour l’exploitation du four à chaux de Jean Gasteau (1627-1687)[8]Sébastien profite alors de ce bail pour demander à son locataire de bâtir un grenier suffisamment grand pour entreposer ses grains.  Fournier devra en outre donner au propriétaire « Ervet... trois minots de blé et vingt-cinq de pois…»[9]   Ainsi faisait Sébastien dans le commerce.

Mais où loge donc Sébastien pendant ce temps? Comme on le verra plus tard il est en pension chez un certain Alexandre Turpin dit Sandrille (1641-1709) qui tient auberge non loin de la terre de Sébastien[10].  Sandrille est aussi impliqué dans le commerce de la fourrure, car il engage des voyageurs pour l’Ouest.  Il passera d’ailleurs quelques années au Fort Pontchartrain du Détroit (aujourd’hui la ville de Détroit au Michigan) pour y commercé avec les tribus de l'Ouest.

Le 5 juin 1681, Pierre Chantereau dit Tourangeau (1651-1705), le bedeau de la paroisse, s’adressa au bailliage de Montréal pour réclamer de Sébastien «trois livres valeur d’un minot de bled pour vente d’un tapabor»[11].  Se faire poursuivre pour la valeur d’un chapeau… qui plus est au bailliage de Montréal dont le juge civil est Jean Baptiste Migeon de Branssat[12].  Pas de chance pour Sébastien.  La chance de Sébastien lui viendra de plus haut dans quelques jours.

La fourrure

Comme on l’a vu précédemment, la Compagnie des Indes Occidentales dirigée par Charles Aubert de La Chesnaye avait obtenu le monopole des fourrures de castor, qui constituent la première richesse à l’exportation de la Nouvelle-France.  Cette compagnie, devenue la Ferme d’occident, toujours dirigée par Charles Aubert de La Chesnaye traite exclusivement avec des marchands bien établis disposant de permis de traite officiels.  En 1681, Colbert (1619-1683), le secrétaire d’État à la marine, réalise que les commerçants de fourrures doivent être contrôlés de manière que l’industrie reste rentable.  De plus, comme un homme sur sept seulement peut espérer trouver une femme et que les jeunes hommes se font coureurs des bois en grand nombre, désertant la culture pour une vie nomade où ils peuvent s’unir rapidement à des femmes autochtones, capables de faciliter leur adaptation à la vie dans les bois, Colbert tente de limiter le nombre de coureurs des bois en établissant un système de congés.  Cette mesure crée la seconde génération de coureurs des bois, les voyageurs. Ces voyageurs doivent posséder un permis, ou être alliés avec un marchand de Ville-Marie en possédant un.  Le commerce de la fourrure est dès lors contrôlé par un petit nombre de marchands œuvrant sur l’île de Montréal.   Cette année-là, ces mêmes édits royaux accordent l’amnistie aux coureurs de bois et l’interdiction de faire la traite dans les Pays-d’en-Haut est levée.  Les congés de traite sont vendus par le gouvernement colonial et achetés par les marchands, commerçants et membres de la classe dirigeante ayant des intérêts dans la traite des pelleteries, qui les redistribuaient parmi leurs «collaborateurs»

L’édit royal n’établit que vingt-cinq congés par année pour le commerce dans les Pays-d’en-HautSébastien était du nombre de ces marchands qui embauchent des voyageurs.  On en a pour preuve une autorisation qu’il reçoit le 9 juin 1681, à la suite d’une demande de congé de traite qu’il a faite.  Alors qu’il est de passage dans la maison des Sulpiciens qui détiennent la seigneurie de l’île de Montréal, le «gouverneur en Canada, accorde un congé particulier au Sieur Hervé » [13]C’est donc dans le premier séminaire de Saint-Sulpice, construit en 1657 sur la rue Saint-Paul et face au fleuve, que lui est accordé son congé de traite.  Comme le démontrera le recensement de l’intendant dans quelques mois, un seul Hervet ou Hervé se trouve en Nouvelle-France en 1681 et c’est Sébastien.  Le Congé de traite dont il est question est une : 


«permission donnée à un ou deux individus par le gouverneur de la colonie d’équiper un ou plusieurs canots pour aller faire commerce et traiter avec les Sauvages à un endroit ou poste spécifié dans les profondeurs des bois.» [14]

Si, jusqu’à ce jour, on pouvait supposer l’implication de Sébastien dans le commerce des fourrures, maintenant, on sait qu’il engageait des voyageurs pour les Pays-d’en-Haut.  Il était peut-être prête-nom de Charles Aubert de La Chesnaye dans cette affaire. Quoi qu’il en soit il vécut, cette année-là à tout le moins, des bénéfices de la fourrure.

Le recensement de l’intendant

Le recensement de 1681 fait par l’intendant Du Chesneau[15] nous permet d’établir avec certitude le domicile de Sébastien à Ville-Marie à l’été de cette année-là.  Ce dernier a repris sa terre de la Côte Saint-Joseph, car François Fournier dit Laroche, à qui il l’avait loué l’été précédent, n’apparaît plus au recensement de la Nouvelle-France; reparti en France ou comme plusieurs individus de Ville-Marie monté au Pays-d’en-Haut[16].  La population dans le gouvernement de Montréal est de 1389 habitants à l’arrivée de Sébastien.  Cependant, celle de la seigneurie de Ville-Marie située sur l’île ne se chiffre qu’à 493 âmes.  Le reste de la population se répartit entre la Pointe aux Trembles, Lachine et le Sault-aux-Récollets.  Il est clair que tous les habitants de Ville-Marie se connaissent.  Déjà, la plus grande partie de ces habitants sont nés en Nouvelle-France. Cette situation explique un peu la raison pour laquelle Sébastien, né en France, s’élèvera assez rapidement dans cette société dirigée par des Français.

Sébastien Hervet[17], trente-neuf ans, vit donc à Ville-Marie; ses voisins sont, à l’ouest, Honoré Danis dit Tourangeau (c.1628-1690), maître-charpentier de métier vivant avec sa deuxième épouse, Perrine de la Pierre (1646-1712), et à l’est, Mathurin Goyer dit Laviolette (1621-1684), aussi connu sous le nom de Mathurin Dodier, lui aussi avec une deuxième épouse, Barbe Lefebvre de la Croix (1634-post1684)Sébastien possède toujours ses quinze arpents de terre en valeur sur la Côte Saint-Joseph[18]Sébastien n’a ni fusil ni bêtes à cornes, ce qui démontre encore une fois que l’ancêtre est plus marchand que colon.  Qui à cette époque à Ville-Marie cultiverait une terre sans fusil pour se protéger des Iroquois? Mais y habitait-il vraiment ou était-il toujours à l’auberge de Sandrille …

Bail à ferme d’une habitation en cette ville vers la montagne

C’est encore l’habitation de la Côte Saint-Joseph qu’il loue à Alexandre Turpin dit Sandrille, maître en fait d’armes et aubergiste de Ville-Marie, « pour une année entière », le 9 avril 1682[19].  De cette façon, il rembourse trente-quatre livres[20] et dix sols qu’il doit à Turpin pour « pension, nourriture et argent fourny au besoin ».  Il promet au même Turpin de lui donner «deux jours de charrue complets pour les semences présentes»[21]. 

En 1680, sans le dire, Denis Huguet dit Saint-Vincent avait vendu à Sébastien une terre hypothéquée d’au moins cent livres.  Louis Chevalier (c.1629-1708)[22] le créancier, marguillier de cette paroisse de Ville-Marie, demanda d’être payé.  Pierre Cabazier, (1641-1715) notaire, commis-greffier du bailliage de Montréal et procureur de Sébastien, réussit à obtenir la confiscation des biens de Denis Huguet pour les vendre aux enchères.  Claude Maugue (1646-1696), notaire et greffier de la juridiction de Ville-Marie prit note de cet arrangement précaire le 2 mai 1682[23]Sébastien, par un stratagème qui nous échappe aujourd’hui, mais qui est sûrement relié à la saisie des biens du dit Huguet, redevient propriétaire de sa concession à la seigneurie de «La Chesnaye».

Vente d’une habitation de vingt arpents de terre près de la montagne

L’automne venu, à la Saint-Michel[24], Sébastien se départit de son habitation et de sa terre toutes deux situées à la Côte Saint-Joseph vers la montagne, avant que n’en finisse la location; il la vend à Jean Leduc (1624-1702) marié à Marie Soulinié (1631-1701).  Notable reconnu à Ville-Marie, il avait été nommé juge de police par Maisonneuve lui-même en 1665[25].  Leduc qui a comme profession scieur de long, habite Ville-Marie depuis 1644 et veut agrandir sa terre voisine.  Aux actes notariés, on note que ce bien avait appartenu dans le passé à l’agriculteur Mathurin Lorion (1604-1683), au menuisier Jean Chaperon (1636-1709) et à Denis Huguet.  Leduc promet de verser quatre-vingts livres à Chaperon et soixante livres à Sébastien Hervet dont une partie servira à assumer les frais de cour encourus lors de son procès avec Denis Huguet, dit Saint-Vincent.  Les cent livres restantes demeureront entre les mains de Leduc jusqu’à ce que soit réglée la dette envers l’église.

En somme, Sébastien s’arrache adroitement les pieds d’un petit bourbier.   Dans l’acte de vente, le tabellion Claude Maugue mentionne une «vente d’une habitation de vingt arpents de terre près de la montagne à Montréal…»  Ainsi, Sébastien avait agrandi sa terre de cinq arpents dans la dernière année; une acquisition pour laquelle l’acte d’achat n’a pas été retrouvé à ce jour[26].

Ce 29 septembre 1682, en ce jour de la Saint-Michel sous la plume de Claude Maugue, que l’on disait bedonnant et fier de l’être, car c’était le signe le plus visible de la réussite sociale de cet ancien maître d’école à Beauport devenu notaire par la suite[27], Sébastien ne fait pas que se départir de l’une de ses terres puisqu’il devient également aubergiste.

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[1] Voir le secteur 8 du premier plan terrier de la Seigneurie de Montréal où Sébastien Hervet possédait sa terre de Ville-Marie.  Beauregard, Ludger, «Géographie historique des côtes de l’île de Montréal», Cahiers de géographie du Québec, vol. 28, n° 73-74, 1984, p. 47-62.

[2] Dans sa biographie de l’ancêtre Sébastien aux presses des éditions de La Revue Sainte-Anne de Beaupré, Gérard Lebel parle plutôt de 20 arpents, mais les registres notariés stipulent 15 arpents.

[3] A.N.Q., GN. Minutier Claude Maugue, 17 janvier 1680.

[4] Dans (c.1649-post.1728), le «c.» signifie «circa».   Le mot latin circa, signifiant littéralement environ, est souvent utilisé pour décrire diverses dates (souvent dates de naissance et dates de décès) qui sont incertaines.  Pour les cinq cents dernières années, circa devrait être précis avec une marge de dix ans (dans ce cas, ex., 1644 à 1654).

[5] Lebel, Gérard. Nos ancêtres. Biographies d’ancêtres. « Sébastien Hervé ». Sainte-Anne de Beaupré, Les éditions de La Revue Sainte-Anne de Beaupré, Volume 18, 1983, page 86.

[6] La rivière Saint-Pierre et le lac Saint-Pierre sont aujourd’hui disparus; la rivière enfouie dans l’égout collecteur William de Montréal et l’autre asséché sous l’échangeur Turcot.  À l’époque de Sébastien, la vallée de la rivière Saint-Pierre représente la première ligne de communication entre la partie ouest de l’île et le fort Ville-Marie.  C’est par cette rivière qu’il se rendait de sa terre à la bourgade de Ville-Marie.

[7] Aujourd’hui aux environs de la Pointe-à-Callière dans le Vieux-Montréal.

[8] LANGLOIS, Michel. Montréal 1653, La Grande Recrue. Sillery, Québec, Éditions du Septentrion, 2003, p. 115.

[9] A.N.Q., GN. Minutier Bénigne Basset, 27 juin 1680.

[10] LAFONTAINE, André. Recensements annotés de la Nouvelle-France 1681. Sherbrooke, A. Lafontaine, 1985, p.131.

[11] Terme vieilli.  Nom d’une sorte de bonnet pour la campagne, dont on peut rabattre les bords, pour se garantir de la pluie et du vent. «Il est temps d’avancer; baissons le tapabor. ».   MARTY-LAVEAUX, Charles Joseph, Lexique de la langue de P. Corneille, Volume 2, [Corneille, La veuve], Éditions Georg Olms, Zurich, 1971, 572 pages.

[12] BAnQ., Rapport des Archives du Québec 1963, Tome 41, page 220.  Tiré du Registre du Bailliage de Montréal pour l’année 1681.

[13] Archives Canada-France, Fonds du secrétariat de la Marine et aux colonies, Archives nationales d’outre-mer (ANOM, France), COL C11A 6/fol.106-114v.

[14] BAnQ., Rapport de l’Archiviste, 1929-1930, page 191.

[15] Histoire des Canadiens-Français 1608-1880 : origine, histoire, religion, guerres, découvertes, colonisation, coutumes, vie domestique, sociale et politique, développement, avenir. Montréal, Wilson & Cie., 1882-1884, 8 volumes.

[16] François Fournier dit Laroche, était arrivé au pays vers 1663.  On ne retrouve plus sa trace dans les annales de la colonie après l’acte notarié de location du 27 juin 1680.

[17] On peut délimiter la terre de Sébastien, d’après ses voisins.  En autre, la maison des Hurtubise, toujours existante (voisin de Mathurin Goyer) est située aujourd’hui au 563, chemin de la Côte-Saint-Antoine sur une terre délimitée par le boulevard Westmount et les rues Grosvenor, Notre-Dame et Prince Albert.  À cet égard, la terre de Mathurin serait délimitée par la rue Sherbrooke, la côte Saint-Antoine entre les rues Grosvenor et peut-être Lansdowne.  Donc la terre ayant appartenu à Mathurin Lorion que Sébastien acquiert en 1680 serait délimitée par la rue Sherbrooke au sud et la rue Notre-Dame-de-Grâce au nord, approximativement entre les rues Marlowe à l’est et Décarie à l’ouest, dans Notre-Dame-de-Grâce tout juste à l’ouest de la ville de Westmount.

[18] LAFONTAINE, André. Recensements annotés de la Nouvelle-France 1681. Sherbrooke, A. Lafontaine, 1985, page 131.  Le recenseur inscrit Honoré Dany, Sébastien Hervé et Mathurin Dodier.

[19] A.N.Q., GN. Minutier Claude Maugue, 9 avril 1682.

[20] «À cette époque, la livre, le sol et le denier constituaient les unités de compte en Nouvelle-France. Une livre comptait 20 sols, et un sol, 12 deniers.  Parmi les pièces en circulation, on peut citer le louis d’or, l’écu, le liard et le double tournoi.  La valeur de ces pièces a énormément fluctué au fil du temps en raison du changement de leur teneur en or ou en argent, des politiques gouvernementales et de l’inflation.  Par exemple, la valeur du louis d’or est passée de 10 £ livres en 1640 à 54 livres en 1720.»  MC CULLOUGH, A.B. «La monnaie et le change au Canada des premiers temps jusqu’à 1900», Ottawa, Environnement Canada, 1987, p. 30.

[21] Turpin l’aubergiste est en fait un bourgeois marchand de fourrures de Ville-Marie qui a l’habitude de se faire payer en services pour récupérer ses créances et ainsi entretenir ses fiefs. On retrouve son nom dans de nombreux contrats de la fin du 17e siècle où ce type de recouvrement est employé.

[22] Louis Chevalier fut élu syndic de Ville-Marie en 1672 et conservera ce poste jusqu’à son implication dans l’affaire Fénelon en 1674; il est démis de ses fonctions par le gouverneur de la Nouvelle-France, Louis de Buade de Frontenac.

[23] A.N.Q., GN. Minutier Claude Maugue, 2 mai 1682.

[24] Le jour de La Saint-Michel, le 29 septembre, était en Occident la date de paiement des fermages par les fermiers après la récolte.  C’est la date traditionnelle d’expiration des baux ruraux.

[25] COLLECTIF.  « Histoire de la colonie française en Canada ».  L’Écho du cabinet de lecture paroissial de Montréal.  Volume 13, 1871, page 897.

[26] A.N.Q., GN. Minutier Claude Maugue, 19 septembre 1682.

[27] LEFEBVRE, Jean-Jacques. «Maugue, Claude». Dictionnaire biographique du Canada. Sainte-Foy, Les Presses de l’Université Laval, 1966, 15 volumes, volume I (Décès de 1000-1700). Et DESJARDINS, Sergine. «Marie Major». Laval, Éditions Guy Saint-Jean, 2015, page 27.  Claude Maugue fut également greffier de la juridiction du gouvernement de Montréal pendant les offices de Jean Baptiste Migeon, sieur de Branssat et de Jean Gervaise au titre de juge et de juge intérimaire de cette même juridiction.