03 Grégoire Harvé

6.6.12.05.03 Grégoire Harvé (1843-1888), 6e génération  

Né et baptisé le 27 septembre 1843[1], Grégoire Harvé a pour parrain Célestin Bergeron (1815-1906), frère aîné de sa mère, et pour marraine Félicité Hervai (1818-1894), sœur de son père.

Grégoire Harvé passera le plus clair de son enfance et de son adolescence sur les goélettes de son père.  Puis une fois adulte il sera à la barre de son propre bâtiment.  D’abord la Vigilante alors qu’il a à peine vingt ans[2].  Puis avec les années il fera l’acquisition de différente goélette dont l’Elzire que l’on verra accoster au Havre du Palais à Québec de façon régulière pour y livrer la production de patate de la ferme familiale, des autres environnantes et l’huile de marsouin encore prisée[3]

Le 23 novembre 1869, Grégoire épouse Marie Aldephine Dufour[4].  Née Marie Delphine, âgée de moins de vingt ans, elle est la fille de Thimothée Dufour et de Marie Martel[5].  Les nouveaux époux ont un arrière-arrière-grand-père commun, Gabriel Dufour (1717-1781), le père de « la grande Madeleine », la mère du grand-père de Grégoire.  Le couple aura quatre garçons et trois filles au cours de leur vie commune de moins de vingt ans.

Lors de l’un de ses nombreux voyages à Québec en 1880, Grégoire se présente à l’étude du notaire Edward O’Brien située dans la municipalité alors appelée Notre-Dame-de-la-Miséricorde-de-Beauport.  Il y fait l’acquisition d’un terrain situé sur L’Île-aux-Coudres qui était passé aux mains de l’écuyer François-Xavier Grenier, un marchand aisé du quartier Saint-Roch de Québec.  Le lopin de terre en question appartenait à Louis Boily (1839-1912), lointain parent, autrefois marchand du lieu et voisin, il avait été saisi cinq ans plus tôt par un syndic de faillite de Québec.  La nouvelle possession de Grégoire n’est pas énorme, à peine quarante-cinq pieds de front et une dizaine de pieds à l’arrière de la maison et des dépendances qui sont sur ledit terrain, mais pour un marin ayant toujours logé sous le toit de son père, cela devait être bien suffisant.  De plus, le terrain et ses dépendances viennent avec une servitude à l’endroit d’un autre parent, Jacob Bouchard (1815-1903), le beau-frère de sa tante et marraine Félicité Hervai.  Elle et son mari Ulric Bouchard cultivent la terre adjacente qu’ils partagent avec les frères Jacques dits Jacob et Zénon Bouchard (1825-1899) et leurs familles[6]

Malgré les fléaux qui sévissaient régulièrement à l’Isle à cette époque, le couple avait réussi à voir grandir tous leurs enfants jusqu’au 2 mars 1886, alors que leur petite Marie Anne, qui n’avait pas encore deux ans, décède[7].  Qu’à cela ne tienne, neuf mois et quatorze jours plus tard naît leur dernier enfant, Louis Philippe[8].

Grégoire ne vivra pas sous son toit très longtemps, alors qu’il est à quai au bassin Louise du port de Québec pour y livrer sa marchandise, il tombe à l’eau sans qu’on le remarque.  Il est trouvé noyé le 27 août 1888.  Le coroner A.-G. Belleau dans son enquête qu’il conduit dès le lendemain, conclut à une submersion dans le fleuve Saint-Laurent[9]Son équipage le ramène à l’Isle où il est inhumé trois jours plus tard.  Il n’avait que quarante-cinq ans[10].  Il laisse Delphine avec six marmots dont le plus vieux n’a que dix-sept ans et le plus jeune n’a pas encore deux ans.

Dans les jours suivant le décès de Grégoire son père et sa mère, toujours vivants, honorent l’acte de donation qu’il avait signé à l’égard du couple à l’époque du mariage ; il remet à la veuve la somme de huit cents piastres courant, une somme énorme pour l’époque, mais George Hervai en avait les moyens[11].

Delphine élèvera seule sa famille avec l’aide de son aîné et de la famille élargie pendant onze ans.  Le 24 juin 1899, elle épouse Joseph Mailloux (1856-1920), un jeune veuf de Baie-Saint-Paul et quitte l’Isle pour s’y établir avec sa famille. 

Grégoire Harvé, ses enfants, données généalogiques — 7e génération

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[1] BAnQ., Registre de Saint Louis de l’Isle aux Coudres, 27 septembre 1843. 

[2] COLLECTIF. « Arrivages au Havre du Palais », Journal Le Canadien. Québec, volume XXXV, N0. 42 (12 juillet 1865), page 3.  

[3] COLLECTIF. « Arrivages au Havre du Palais », Journal Le Canadien. Québec, volume XXXVI, N0. 50 (27 juillet 1866), page 3.  On retrouve le nom de George et de ses goélettes de façon régulière dans les journaux du temps.  

[4] BAnQ., Registre de Saint Louis de l’Isle aux Coudres, 23 novembre 1869. 

[5] Ibid., 3 décembre 1849. 

[6] A.N.Q., GN. Minutier Edward O’Brien, no 4400, 21 octobre 1880. 

[7] BAnQ., Registre de Saint Louis de l’Isle aux Coudres, 4 septembre 1884 pour le baptême et 4 mars 1886 pour la sépulture.

[8] Ibid., 16 décembre 1886. 

[9] BAnQ., Enquêtes des coroners du district judiciaire de Québec, numéro d’enregistrement : 8116 ; centre d’archives de Québec, TL31, S26, SS1 (1960-01-353\2321), Fonds Cour des sessions générales de la paix du district de Québec, numéro de dossier : 58. 

[10] BAnQ., Registre de Saint Louis de l’Isle aux Coudres, 31 août 1888. 

[11] A.N.Q., GN. Minutier Charles Boivin, no 2708, 29 novembre 1888. Quittance de Delphine Dufour envers George Harvey.