5 Joseph Harvey

6.6.09.6.05 Joseph Harvey(1837-c.1905), 6e génération

Joseph Harvey est issu d’une famille plus ou moins nomade sur le territoire du Québec, comptant dans ses rangs de nombreux migrants s’étant expatriés en dehors de la province.  Il est un fils de la sixième génération des Harvey.  Joseph quittera le village de Saint-Jérôme au lac Saint-Jean avec sa famille en 1889 et prendra la direction de Lowell au Massachusetts dans l’espoir d’une vie meilleure en offrant à huit de ses enfants des possibilités d’emplois.  Sept autres familles de Harvey ont déjà pris le chemin pour Lowell avant lui dont un cousin germain, et un autre petit-cousin.  Né le 19 février 1837 à La Malbaie[1], il est le cadet du premier des trois lits de son père Louis Dominique Hervé (1806-1890) à Dominique Isaïe Hervé (1775-1851) chez Dominique Hervé (1736-1812).


Joseph n’a pas trois ans lorsqu’il perd sa mère le 10 février 1840[2].  C’est Lucène Marier (1812-1865) la seconde épouse de son père qui verra à son éducation, car le père n’est guère présent à la maison, étant la plupart du temps dans les chantiers.


Son père est d’une lignée de journalier qui aime la chasse et la forêt; il va donc là où il y a de l’emploi. Avant que Joseph n’atteigne quinze ans, on l’aura fait vivre dans quatre villages différents; dans la seigneurie de Murray Bay, d’abord à La Malbaie et à Sainte-Agnès ensuite.  Plus tard, de Charlevoix la famille se transportera au Saguenay, à la mission Sainte-Marguerite puis tout au fond de la baie des Ha! Ha! à Saint-Alexis de la Grande-Baie pour une halte de quelques années[3]. Bien que son père ait obtenu une terre de la couronne, il est toujours journalier tout comme Joseph d’ailleurs qui, en 1852 alors qu’il a quinze ans, est travailleur agricole pour un certain Boniface Girard avec son frère Denis (1834-1854).  Curieusement, probablement en raison du nombre de jours que prenaient les énumérateurs pour couvrir toute la région du Saguenay, Joseph est aussi recensé chez son père et sur la ferme de Girard[4]

Quand son père reprend la route pour vivre auprès des autochtones avec Adéline la sœur de Joseph, ce dernier part vivre et travailler à l’anse Saint-Jean.  Il y fait la rencontre de Joséphine Martel.  Lorsque Joseph décide de l’épouser en 1857, faute de pouvoir compter sur la présence d’un père errant, il sollicite et obtient « une dispense de trois bans accordée par le curé missionnaire en vertu d’une délégation spéciale de Monseigneur Charles François Baillargon... de Québec en faveur de Joseph Harvey domicilié à l’Anse St.Jean. »  Bien que le mariage se déroule à l’anse Saint-Jean, son inscription se retrouve au registre de Saint-Alphonse-de-Bagotville, car c’est le curé de cet endroit qui fait mission à l’Anse, ce lieu situé à une cinquantaine de kilomètres.  Joseph déclare au célébrant que son père est alors cultivateur au lac Saint-Jean et c’est probablement la dernière nouvelle qu’il a eue de lui, car, en fait, le père est au lac Kénogami.  Comme le marié est mineur, c’est son beau-frère le métis Jean Bernier, marié à sa sœur Mathilde (1832-1867), qui donne son consentement au mariage au nom du père[5].  L’isolement est le trait dominant de la vie à l’anse Saint-Jean à l’époque. 



Joseph fera tout de même comme son père en vivant d’un peu d’agriculture l’été, de la forêt, de la chasse, de la pêche et des chantiers en hiver.  Lui et Joséphine Martel auront cinq enfants à l’anse Saint-Jean au Saguenay : Arthémie dite Arthémise en 1858, Joseph en 1861, Mittiade dit Melchiade en 1863, Marie Célestine en 1865 et Marie Clara en 1867. 


En 1867, des six enfants de sa fratrie, il ne reste plus à Joseph que sa sœur Adéline (1830-1895) mariée à un Abénaquis originaire de Wôlinak en bordure de la rivière Bécancour; elle s’est intégrée à l’une des bandes montagnaises (Innus) de la région.  Adéline vit chez les autochtones un mode de vie traditionnelle, le plus clair de ses hivers dans les forêts du Saguenay pour la période de chasse et au lac Saint-Jean en été.  Comme l’a documenté le Père Charles Arnaud (1826-1914), missionnaire auprès des Autochtones, elle et sa famille passent dans le coin au moins une fois l’hiver[6].  Autrefois, quand le père était plus jeune, il accompagnait sa fille, mais maintenant qu’on le croit sédentarisé, Adéline est le seul lien de Joseph avec sa famille. 


Joseph quitte alors le Saguenay avec sa famille pour le village de Saint-Jérôme au lac Saint-Jean à la fin de la décennie.  Si Joseph a toujours été déclaré cultivateur, aussi bien à l’anse Saint-Jean qu’à Saint-Jérôme c’est plutôt en raison de l’habitude des curés de valoriser cette profession, car lors des baptêmes de quatre des sept enfants qu’auront Joseph et Joséphine au lac Saint-Jean, il sera absent de la cérémonie à travailler comme journalier afin de joindre les deux bouts et faire vivre sa déjà famille nombreuse.  Les enfants nés au lac sont les suivants: Thomas en 1870, Marie Alexina en 1872, Elzéar en 1874, Marie Laure Emma en 1877 qui ne vécut que dix jours, Marie Rose Anna en 1878, Joseph Adélard en 1881 qui ne vivra qu’un an et Joseph Adélard en 1883.


Le 9 avril 1881, à Saint-Jérôme du lac, la famille est au grand complet sous le toit de Joseph.  Même son aînée Arthémise, qui s’est mariée trois ans plus tôt, demeure chez son père avec son époux et leur fille[7].  Ils sont treize dans la maison.  Joseph vit à cinq arpents d’un petit-cousin et de sa très nombreuse famille, François Harvay (1832-1901) à Joseph Hervé (1794-1890) chez David Hervé (1764-1837).  À l’automne Arthémise décède alors qu’elle n’a que vingt-trois ans[8].


Bien que la décision ne fasse pas l’unanimité parmi les plus vieux dans la famille, afin de procurer un avenir à ses plus jeunes enfants qui grandissent et leur assurer des possibilités d’emplois, à la fin de l’automne 1889 Joseph prend la direction de Lowell au Massachusetts[9].  Il laisse sa terre à son fils aîné Joseph, marié depuis six ans à Marie Anaïs Lapointe dite Mary Lapointe[10]Melchiade qui est en amour et qui se mariera en février 1890 à Elisabeth Muir, demeure également à Saint-Jérôme[11].  Sa femme accouchera d’ailleurs d’un enfant à la fin de l’année[12].  Son fils Thomas, dix-neuf ans, ne suit pas non plus et part vivre chez son oncle Louis (1841-1908) à l’anse Saint-Jean[13]


Joseph et Joséphine Martel partent donc avec les enfants suivants : Célestine, Marie, Alexina, Elzéar, Rose Anna et Adélard.


On ne sait pas si la présence du cousin Maxime Hervai (1830-1906) à Lowell a pu influencer le choix de Joseph pour Lowell, mais on peut en douter.  Les deux hommes ont grandi dans des lieux différents et lorsque Joseph se marie, Maxime est déjà dans la région de Montréal. 


Quand en 1890, le gouvernement d’Honoré Mercier votera la loi qui accorde gratuitement cent acres de terres publiques aux parents de douze enfants vivants, le voisin de Joseph, son petit-cousin François Harvay, recevra une somme équivalente à la valeur d’une terre de cent acres puisqu’il en possède déjà une[14].  Mais Joseph n’aurait pu bénéficier de l’octroi du gouvernement puisqu’ayant perdu trois enfants, il ne lui en restait plus que neuf.  De toute façon, il n’avait pas attendu une telle annonce, car il avait déjà quitté le lac Saint-Jean depuis l’année précédente.


Lorsque son père meurt le 9 juin 1890, Joseph est déjà aux États-Unis depuis un certain temps.  Il n’assiste donc pas à ses funérailles[15].  De toute manière, il ne devait pas avoir beaucoup fréquenté ce père nomade au cours de sa vie adulte.  Il est même probable qu’au moment du décès, il n’en ait pas été informé.


L’année 1891 allait être une année forte occupée pour la famille.  D’abord, Célestine, qui souffrait d’arthrite depuis plusieurs années, mais qui avait pourtant passé le cap de ses vingt-cinq ans, décède à Lowell le 28 février 1891 des suites de sa maladie[16].


Melchiade qui est toujours à Saint-Jérôme en avril 1891 part rejoindre le père à Lowell avec sa famille peu de temps par la suite[17].  Sa femme accouchera d’ailleurs d’une fille dans cette ville de la Nouvelle-Angleterre avant la fin de l’année[18]

La famille semble s’acclimater à leur nouvelle vie assez rapidement, si bien qu’en mai 1891, la jeune Alexina, dix-huit ans, épouse à Lowell Pierre Bouchard, un autre expatrié venu de Saint-Félicien avec ses parents vers 1889.  Les nouveaux mariés devaient s’être rencontrés au moulin, car tous deux y travaillent[19].  Alexina n’aura pas de chance, car elle décède de « consomption » en 1894 à l’âge de vingt et un ans.  Comme tant d’autres dans les villes cotonnières de la Nouvelle-Angleterre, elle aura chopé la tuberculose pulmonaire en travaillant à transformer le coton.  Elle et son mari vivaient en banlieue de Lowell à Chelmsford, à cinq kilomètres de la Boott Cotton Mills, où ils travaillaient tous deux[20].

Quand Joseph décide de quitter Lowell pour partir vivre à Lincoln au New Hampshire en 1894, Melchiade et sa femme décident de ne pas suivre le père et la famille, mais plutôt de retourner vivre à Saint-Jérôme au lac Saint-Jean.  Comme l’épouse de Melchiade est enceinte, elle est envoyée chez sa sœur à Lévis, le temps de la grossesse alors que Melchiade demeurera à Lowell un certain temps et continuera d’accumuler l’argent nécessaire à son établissement au lac Saint-Jean.  Lorsque Lizzie Muir accouche en octobre, Melchiade n’est toujours pas de retour au pays.  Il viendra rejoindre sa famille peu de temps par la suite[21]


Si la famille de Joseph avait subi une première scission à son départ de Saint-Jérôme en 1889, elle en subit une autre en 1894 lors de leur départ pour Lincoln.  Non seulement Melchiade repartira au pays, mais Elzéar qui a maintenant vingt ans part avec lui.  Les deux frères finiront leur vie à La Tuque en Mauricie.  De plus, Alexina maintenant mariée demeurera à Lowell et comme on l’a vu, elle décédera à l’automne.  On sait que Marie Clara dite Mary et Marie Rose Anna dite Rosanna partent pour Lincoln avec Joseph et Joséphine; on présume que Joseph Adélard part également[22]


Qu’est-ce qui attire Joseph et Joséphine Martel aux pieds des montagnes Blanches dans un autre État à près de deux cents kilomètres au nord de Lowell? Deux ans plus tôt, un riche américain avait acheté environ cent mille acres de forêt vierge et en 1894 on commençait à en faire l’exploitation.  L’entreprise qu’il avait mise sur pied recrutait.  Comme on l’a vu, Joseph n’était guère un grand agriculteur.  À Saint-Jérôme, il était absent de sa terre régulièrement pour bûcher dans les chantiers.  Fort de cette expérience, on présume qu’il répondit à la campagne de recrutement, car il y sera journalier.  S’il n’y avait que cent dix personnes au village de Lincoln en 1890, il y en aura près de cinq cent cinquante en 1900.



C’est dans cette ville de Lincoln où travaille Joseph travail que sa fille Marie Clara, dite Mary en Nouvelle-Angleterre, fait la rencontre de Joseph L. Cormier, un Acadien de Caraquet au Nouveau-Brunswick, lequel avait aussi été attiré par les possibilités d’emploi à Lincoln. 

Au pays, le fils Thomas décède à l’âge de vingt-cinq ans le 2 février 1895 à Saint-Jérôme où il était retourné vivre.  Deux frères de Joséphine Martel voient à son inhumation.  Le nouveau vicaire inscrit pourtant au registre              « Thomas enfant de Joseph Harvez et Joséphine Martel de cette paroisse ».  Il faut douter de cette affirmation puisque Joseph sera considéré comme résident de Lincoln au New Hampshire, en avril de la même année, pour le mariage d’une de ses filles.  De plus, la présence du père n’est pas mentionnée au registre comme il devrait l’être normalement.  Le nouveau vicaire ne devait pas bien connaître ses ouailles[23].  


Comme il n’y a encore à peu près rien à Lincoln et encore moins un curé catholique, la famille doit se déplacer dans la petite municipalité de Tilton, à soixante-dix kilomètres plus au sud pour que soit célébré le mariage entre Mary et son Acadien le 30 avril 1895[24].


Deux ans plus tard, sa sœur Roseanna, dix-neuf ans, épouse à son tour un autre journalier acadien originaire de Caraquet.  La cérémonie qui l’unit à Martin Paulin, vingt-six ans, se déroule cette fois-ci à Lincoln le 6 novembre 1897[25]

Pendant ce temps au pays Elzéar, un peu après le début du siècle, part travailler comme journalier à Saint-Raymond de Portneuf.  Sa nièce Hélène Boivin (1879-1909), fille de feue sa sœur Arthémise (1858-1881), y vit depuis un certain temps et son mari, natif de l’endroit, a sans doute permis à Elzéar d’y trouver un emploi.  Hélène est cette nièce, à peu près du même âge que lui, qui avait trouvé refuge chez ses parents quelque temps au décès d’Arthémise en 1881.  En 1905, quand Elzéar épouse Marie Louise Boutin à Saint-Raymond de Portneuf où il vit toujours, le célébrant inscrit qu’il est le « fils majeur de feu Joseph Harvey et de Joséphine Martel, de Lincoln, New Hampshire »[26]. Dix ans après sa dernière apparition dans les registres connus de l’époque, bien que l’on ne trouve pas la trace de son inhumation dans les registres civils américains de Lincoln, on apprend donc que Joseph est décédé. 

Joseph n’est jamais revenu au pays.  S’il l’a fait ce ne fut que pour rendre visite aux siens resté au Lac Saint-Jean[27].  Sa quête d’un avenir meilleur pour les siens aura permis à trois de ses filles de trouver du travail et un époux.  Par contre, quatre de ses enfants seront finalement restés au Québec.

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[1] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Étienne de la Malbaie, 19 février 1837.

[2] Ibid., 12 février 1840.

[3] DUNN Robert et Derek HOPKINS.  Alphabetical Index to the Land Grants by the Crown in the province of Quebec from 1763 to

31st December 1890. Pointe Claire, Québec, Livre des Lettres patentes : H Sales; Page : 38; Volume d’index de comté : 1; Page : 270.

[4] B.A.C., G., Recensement de 1851 du Canada-Est, comté Saguenay, Township de Bagot, pages 67 et 68.  L’énumération connue sous le nom du Recensement de 1851 a débuté officiellement le 12 janvier 1852.

[5] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Alphonse-de-Bagotville, 5 novembre 1857.

[6] MUNICIPALITÉ DE SACRÉ-CŒUR. Histoire de Sacré-Cœur, les années manquantes de notre histoire. [En ligne]. https://municipalite.sacre-coeur.qc.ca/wp-content/uploads/2018/06/Histoire-de-Sacr%C3%A9-Coeur.pdf [page consultée le 19/11/2018].

[7] B.A.C., G., Recensement de 1881, district de Chicoutimi et Saguenay, Saint-Jérôme, microfilm e008153039.

[8] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Jérôme du lac Saint-Jean, 15 novembre 1881.

[9] 1910, Recensement fédéral américain, État du New Hampshire, comté de Coos, ville de Berlin, page 6.  Date d’arrivée déclarée par Rosanna.

[10] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Jérôme du lac Saint-Jean, 4 septembre 1883.

[11] Ibid., 1 février 1890.

[12] Ibid., 11 février et 10 octobre 1890.

[13] B.A.C., G., Recensement de 1891, district de Chicoutimi, L’Anse Saint-Jean (paroisse), microfilm 30953_148193-00304.

[14] BAnQ., Registre des demandes d’octrois gratuits de terre aux familles de 12 enfants et plus vivants, 1890-1905. Centre d’archives de Québec, numéro d’enregistrement 785, François Harvey, Saint-Jérôme, rang 3, lot 2. 

[15] BAnQ., Registre de la paroisse Notre-Dame-Immaculée de Roberval, 11 juin 1890.

[16] State of Massachusetts, Record of Death for the city of Lowell, 28 février 1891.

[17] B.A.C., G., Recensement de 1891, district de Chicoutimi et Saguenay, Saint-Jérôme, microfilm 30953_148193-00757.

[18] B.A.C., G., Recensement de 1911, district de Champlain, La Tuque Falls. On ne retrouve pas la trace de la naissance de trois de ses enfants, Rosea, Lavigna et Fingall, que l’on sait être nés entre la naissance de Marie Louise le 10 octobre 1890 à Saint-Jérôme du lac Saint-Jean et celle de François Joseph le 3 octobre 1894 à Lévis.

[19] State of Massachusetts, Record of Marriages for the city of Lowell, 24 mai 1891.

[20] State of Massachusetts, Record of Death for the city of Lowell, 6 novembre 1894.

[21] BAnQ., Registre de la paroisse Notre-Dame des Victoires de Lévis, 4 octobre 1894.

[22] On ne trouve aucune trace d’Adélard après le recensement de 1881.  On sait qu’il n’est pas décédé au pays et comme on ne retrouve pas l’inscription de la famille au recensement américain de 1900 et les suivants, outre les inscriptions des filles mariées, Marie et Rosanna, en 1910, on ne peut établir avec certitude ce qu’Adélard est devenu.

[23] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Jérôme du lac Saint-Jean, 4 février 1895.

[24] State of New Hampshire, Record of Marriages for the town of Tilton, 30 avril 1895.

[25] State of New Hampshire, Record of Marriages for the town of Lincoln, 6 novembre 1897.  Bien que Rosa Anna fut toujours prénommée Rosanna aux États-Unis, lors du mariage on inscrit le prénom de Roseanna.

[26] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Raymond de Portneuf, 18 juillet 1905.

[27] Dans un ouvrage publié en 2016, l’auteur avance que Joseph serait revenu au pays, à Saint-Jérôme, vers 1894.  Je n’ai pu trouver Joseph inscrit au recensement de 1901 au Québec.  Il n’est pas l’un des deux Joseph Harvey recensés à Saint-Jérôme ni l’un des sept Joseph recensés en 1901 dans les sous-districts de Chicoutimi (T-6518) et de Chicoutimi (Ville) du district de Chicoutimi et Saguenay (149).  Il n’est pas non plus parmi les dix-huit autres Joseph Harvey à l’extérieur de la ville de Chicoutimi, mais toujours dans le district de Chicoutimi et Saguenay (149).  De fait, Joseph n’est probablement jamais revenu au pays.  Le seul Joseph recensé à Chicoutimi d’un âge se rapprochant de Joseph Harvey né en 1837 est Joseph Harvay né en 1836 marié à Marie Delphine Albina Charest et non à Joséphine Martel.  Rien dans les registres civils et religieux au Québec entre sa présence à Lincoln au mariage de sa fille Mary le 30 avril 1895 et celui de son fils Elzéar en 1905 permet d’établir un retour quelconque au pays.  Cette affirmation de l’auteur est probablement erronée.  Joseph était à Lincoln au New Hampshire en 1895 et y a probablement trouvé la mort.