7. Timothée Hervey

5.5.7.7 Timothée Hervey (1806-1880), 5e génération

Le 19 décembre 1806, Marie Magdeleine Côté (1774-1857) accouche d’un troisième fils.  L’enfant qui est baptisé le même jour portera le nom de «Jean Timothée Hervey».  Les parents choisissent Timothée Dufour (1766-1847) comme parrain.  Ce dernier est natif de l’Isle aux Coudres comme Michel Hervé (1771-1810) père de l’enfant; il est également le frère de Marie Magdeleine (1757-1832), épouse de Dominique Hervé (1736-1812), un oncle de Michel.  La marraine est Marie Hervey (1773-1817), tante de l’enfant[1]Timothée Hervey est le premier enfant de la famille baptisé dans la toute nouvelle église Saint-Étienne construite à grands frais.  Commencés depuis plus d’un an les travaux s’étaient terminés au cours de l’été 1806[2]

Timothée, dit Cendron, a très peu connu son père, car il n’avait que quatre ans lors de son décès[3]Alexandre Boivin (1783-1870), entrepreneur forestier que sa mère épouse trois ans plus tard[4], lui servira de figure paternelle.  Timothée a six ans quand ce jeune et énergique beau-père de trente ans entre dans sa vie.  Il le connaît, c’est lui qui possède le gros moulin sur le ruisseau où Timothée va sans aucun doute jouer depuis qu’il est tout jeune.  Le beau-père qui accumule les contrats de sciage depuis dix ans et continuera de le faire encore longtemps est financièrement à l’aise et il s’assurera d’établir Timothée.  

La mère de Timothée qui a pourtant trente-neuf ans à son mariage avec Alexandre Boivin ajoutera quatre autres enfants aux huit de son précédent mariage.  Trois d’entre eux survivront, mais le fils né en 1818 ne sera guère présent dans la vie de son père à l’âge adulte.

Timothée qui s’était sans doute approché du moulin de ce voisin lors de ses jeux au ruisseau y fera dorénavant son entrée tous les jours maintenant qu’il s’agit de celui de son beau-père.  C’est dans cet univers de la foresterie que lui et ses frères grandiront, un milieu qu’ils reproduiront dans une cinquantaine d’années au Saguenay.

Timothée verra rapidement partir les membres de sa fratrie.  En 1825, Cendron est seul avec ses frères Élie (1801-1832) et Lélé (1808-1884) à ne pas être mariés.  Avec les trois enfants de son beau-père, ils ne sont plus que neuf à la maison dont une bonne qui épaule sa mère[6].

Au printemps 1826, alors que son frère Élie s’apprête à se marier, son beau-père, Alexandre Boivin, lui donne une terre.  Timothée aussi en reçoit une. Alexandre Boivin possède alors plusieurs concessions.  Celle sur laquelle il vit fait environ trois cent quarante et un arpents.  Cet acte rédigé par un notaire, divise la terre en trois propriétés, dont une de cent dix-huit arpents pour Élie et une de cent quatre pour Timothée.  Il garde pour lui et Magdeleine Côté, mère des garçons, la portion centrale entre les deux fils d’une superficie d’à peine quarante-sept arpents.  Le beau-père, comme on l’a vu, n’est pas cultivateur; il possède d’autres concessions dans la seigneurie, des terres à bois pour la plupart[7].  Pour cette donation, Timothée devra verser une rente à son beau-père pendant dix ans[8].

Après la donation, Timothée vend à son frère Lélé la part de la terre de son père Michel qui lui revenait[9].

Alexandre Boivin

Au début des années 1800, les cultivateurs du coin chez qui un ruisseau ou une rivière coulait sont ceux qui s’étaient lancés dans l’exploitation des moulins à scie quand la demande de bois avait explosé.  Alexandre Boivin avait été de ceux-là. 

À vingt ans, il avait lui-même construit son moulin avec Joseph Boulianne (1775-1860), beau-frère de l’oncle Joseph Hervé (1768-1830) et de la tante Marie Jeanne Hervé (1766-1831) et des voisins apparentés.  Ce sont ces voisins, comme le père de Timothée, qui approvisionnait le moulin du ruisseau des Frênes en billots.  Les deux associés pour l’exploitation du moulin étaient voisins de la terre du père de Timothée

Le beau-père poursuivit l’exploitation du moulin pendant longtemps.  D’ailleurs, l’oncle Joseph qui s’était joint comme associé aux opérations du moulin d’Alexandre Boivin comme associé avait d’ailleurs cédé ses droits sur l’entreprise à Alexandre Boivin en 1829[5].

Le père de Timothée, son oncle Joseph, Alexandre Boivin et Joseph Boulianne étaient voisins dans la concession du ruisseau des Frênes. 

La concession du ruisseau des Frênes

Au printemps 1828, Timothée épouse une fille de Julien Bouchard (1780-1839) et Mérence Savard (1778-1847).  Le matin de la cérémonie du mariage, les deux tourtereaux et plusieurs membres de leurs familles respectives s’étaient présentés au bureau de Charles Herménégilde Gauvreau, notaire du lieu, pour la signature du contrat de mariage[10].   Françoise Bouchard (1809-1879) avec qui il aura douze enfants est aussi native de Murray Bay[11].  Toute leur marmaille verra le jour à cet endroit; les baptêmes sont tous inscrits au registre de la paroisse Saint-Étienne de La Malbaie : Honora (1829-1904), Ephrême (1831-1904), Stéphanie (1834-1857), Merence (1836-1918), Arthémise (1839-1885), Michel (1841-1908), Louise (1843-1845), Joseph (1845-1913), un enfant anonyme en 1846, Timothée fils (1847-1924), Louise (1850-1852) et finalement Hermias (1852-post.1931). 





Après avoir fait ses armes au moulin, Timothée deviendra un cultivateur-bûcheron prospère.  Tout comme son père, Timothée s’établira d’abord dans la concession du ruisseau des Frênes sur la terre que lui a donné son beau-père en 1826.  Déjà en 1831, la moitié des quatre-vingt-huit acres (104,168 arpents) qu’il possède sont en culture.  L’autre moitié qui est en bois de bout lui permettra d’occuper ses hivers pour un certain temps.  Si le blé et les pois sont ses principales cultures, comme la plupart de ses voisins, sa production est diversifiée par d’autres céréales comme l’avoine, l’orge et le seigle.  On ne sera pas surpris du fait qu’il est le plus gros producteur de pommes de terre du rang.  Avec ses deux cent cinquante minots de patates produits en 1830, il est deux fois plus productif dans ce domaine que son plus proche concurrent.  Comme cette culture ne requiert qu’un faible investissement de temps au début de la saison des cultures, il l’aura choisi en raison des efforts qu’il consacre principalement à l’industrie forestière.  N’ayant pas d’enfants ayant l’âge de travailler à la ferme il compte probablement sur son frère Lélé pour avoir de l’aide, car ce dernier a vingt-trois ans et demeure chez lui.  Pour son âge, Timothée possède un cheptel impressionnant.  Avec seize bêtes à cornes, lui et son frère Élie (1801-1832) qui en a quinze sont les plus florissants parmi les cultivateurs du rang.  Il n’est pas en reste d’ailleurs quant au nombre de moutons avec trente d’eux, n’étant dépassé que par Joseph Boulianne (1775-1860), cet ancien associé de son beau-père dans l’entreprise du moulin, cultivateur établi depuis bien plus longtemps que lui[12].

Le premier enfant de la famille arrive un an après le mariage.  «Honora Hervai» voit le jour le 11 août 1829 en l’absence de Timothée qui est quelque part dans les chantiers[13] .


Honora dite Fedora Hervai

Fedora épousera Adolphe Boudreau (1826-1903) le 13 février 1849.  Adolphe est un filleul de la grand-mère paternelle de Fedora.  La mère d’Adolphe est une cousine germaine de TimothéeFedora donnera naissance à au moins sept enfants.  Elle et sa famille quitteront La Malbaie en 1871 pour s’établir à Saint-Fulgence une douzaine d’années.  Après avoir dirigé la municipalité pendant deux ans et la Fabrique paroissial pendant trois, un revers de fortune amènera la famille à laisser le Saguenay derrière elle vers 1885 pour aller vivre à Pointe-au-Père sur le fleuve Saint-Laurent, un peu à l’est de Rimouski.  Adolphe y sera meunier, un métier traditionnel chez les Boudreau qui le pratiquait en Acadie, puis à l’Isle aux Coudres après la déportation[14].  Fedora, son mari et les plus jeunes y resteront une dizaine d’années puis ils feront l’acquisition d’une terre à Causapscal dans la vallée de la Matapédia.  Ils y seront dès 1894.  Adolphe décédera à Causapscal en octobre 1903 et Fedora le suivra dans l’au-delà le 23 août 1904[15].

Timothée est surnommé Cendron[16].  On pourrait croire qu’il s’agit d’une façon de le différencier du cousin de son père portant le même prénom, mais il n’en est rien.  Chacun de ses frères est également doté d’un surnom comme Joseph (1808-1884) à qui on accole l’épithète de «Lélé», une pratique familiale sans doute.

Le 9 juin 1831, Françoise Bouchard accouche du premier fils de la famille.  «Ephrême Hervai» est baptisé le jour de sa naissance.  Tout comme lors du baptême de son aînée, Timothée est encore une fois absent de la cérémonie[17].

Ephrême Hervai 

Ephrême épousera Célina Asselin (1839-1916), une fille de Baie-Saint-Paul, le 22 février 1859 en l’église du lieu.  Établi à Murray Bay, le couple aura neuf enfants, les six premiers naîtront à cet endroit.  À la fin de l’été 1871, Ephrême déménagera à Saint-Fulgence pour y rejoindre son père et la plus grande part de sa fratrie où ils se sont tous établis au printemps.  La famille vivra de l’agriculture à l’Anse-aux-Foins pendant une vingtaine d’années[18].  En 1894, l’un de leurs fils prendra racine à Saint-André de Kamouraska dans le bas du fleuve après son mariage avec une fille de l’endroit.  Ephrême décidera alors de vendre sa ferme, de prendre sa retraite et de rejoindre deux de ses fils établis à Saint-André de Kamouraska[19].  Lui et Célina n’y seront pas longtemps.  Ils partiront vivre chez leur aîné à Amqui dans la vallée de la Matapédia, probablement vers 1903.  Le chemin d’Ephrême s’arrêtera dans cette paroisse de la vallée le 15 avril 1904[20].  Célina partira alors vivre chez l’aînée de ses filles à Normandin au Lac-Saint-Jean où elle décédera en 1916[21] (Voir l’histoire complète de cet ancêtre à la section 5.5.7.02 Ephrême Hervai (1831-1904), 5e génération).

C’est le 14 septembre 1836 que naît une troisième fille.  «Merence Hervai» est baptisée deux jours plus tard[22].  Cette fois, Timothée assiste à la cérémonie.


Merence Hervai

Bien que baptisée Merence, celle qui se fera prénommer Émérentienne tout au cours de sa vie épousera Louis Tremblay (1830-1865) le 17 février 1857 dans l’église Saint-Étienne.  Le couple s’établira à Sainte-Agnès et aura trois enfants avant le décès de Louis.  Émérentienne convolera en secondes noces avec Joseph Boulianne (1845-1918) le 12 août 1873 dans l’église de sa nouvelle paroisse où elle vivra toute sa vie de femme mariée.  Merence dite Émérentienne aura trois autres enfants.  Joseph décédera en mars 1918 et Merence cinq mois plus tard le 17 août 1918[23].  

À partir de 1828, la demande en bois avait repris de la vigueur.  C’est après 1830 que l’on voit Timothée plus actif dans l’exploitation de sa forêt.  En 1838, il contracte une première obligation de livraison de bois auprès du marchand Hubert Cimon (1789-1859)[24].  Il récidivera à nouveau quatre ans plus tard auprès du même marchand[25]

Le 18 mars 1839, Françoise Bouchard accouche d’une autre fille.  «Arthémise Hervey» est baptisée le jour même dans l’église Saint-Étienne[26]

Arthémise Hervey

Arthémise épousera le veuf Flavien Bilodeau (1812-1880) le 27 novembre 1860 dans l’église Saint-Étienne.  Flavien a encore deux jeunes enfants sous son toit au moment d’épouser Arthémise.  Cette dernière vivra toute sa vie à La Malbaie, près de la limite du territoire de la paroisse Sainte-Agnès, où deux de ses huit enfants seront baptisés.  Flavien décède au premier jour de l’automne 1880.  Arthémise épouse Pierre Audet dit Lapointe (1839-1894) deux ans plus tard le 15 février 1882.  Elle a quarante-deux ans et n’aura pas d’enfants de cette deuxième union.  Elle décède le 23 novembre 1885 dans la paroisse qui l’avait vu naître[27].

«Michel Hervey», le deuxième fils de Timothée voit le jour le 21 février 1841 et il est baptisé le lendemain.  Son père est encore une fois absent de la cérémonie; il est sans doute dans les chantiers[28].


Michel Hervey

Michel épousera Aurélie Villeneuve (1840-1920) dans l’église Saint-Étienne le 18 février 1862.  Le couple aura sept enfants dont quatre naîtront à La Malbaie et les trois autres à Saint-Fulgence de l’Anse-aux-Foins.  Lorsque le père de Michel acquerra la Ferme Valin des Price en 1871, Michel et sa famille le suivront et partiront s’y établir.  Cinq ans après son arrivée au Saguenay, il héritera du tiers de la ferme Valin de Saint-Fulgence.  L’année suivante, avec le mari de sa sœur Fedora, il deviendra propriétaire en société du moulin à scie de la rivière à La Loutre sur le lot 13 du 5e rang du Canton Tremblay (sur la terre de la ferme Valin).  L’endroit comporte aussi un moulin à farine.  De 1878 à 1881, il occupera une poste de marguillier de la paroisse.  Dans les années 1880, les membres de la famille se disperseront par le départ de trois membres de sa fratrie, Michel et Aurélie demeureront à Saint-Fulgence. Cultivateur et entrepreneur forestier comme son père, il établira la première fromagerie de Saint-Fulgence, fromagerie qu’il vendra à l’un de ses gendres en 1901.  Il décédera en 1908 à l’âge de soixante-sept ans. 

En 1842, Timothée et sa famille sont toujours au même endroit.  Il est voisin de son cousin Jean Hervey (1808-1880) chez l’oncle Louis Hervé (1762-1842).  Avec sa jeune famille et sa terre de cent arpents dont cinquante sont en culture, Timothée n’a d’autre choix que d’avoir un «engagé employé à l’agriculture» pour l’épauler.  Comme Françoise Bouchard est «en famille» tous les deux ans, on a également engagé une «servante» pour voir aux tâches ménagères et sur les enfants.   Timothée a sans doute les moyens de s’offrir cette aide, car comme son père et ses oncles il tire des revenus additionnels de la foresterie[29].  Rappelons-nous que son beau-père Alexandre Boivin a ses entrées dans le domaine et qu’il était propriétaire d’un des trois moulins sur le ruisseau des Frênes; à la mort de ce dernier, Timothée deviendra son légataire universel[30].  De plus, il peut compter sur son cousin André Hervé (1804-1893), marchand à l’aise de Murray Bay, comme bailleur de fonds[31] (voir la section 11-2.1. La contribution des Harvey et de leur entourage à l’ouverture du Saguenay où il est largement question du cousin André.)

En 1845, la famille est composée de sept enfants.  Françoise Bouchard est enceinte de son huitième depuis six mois lorsque le couple perd un enfant pour la première fois, Marie Louise, la petite dernière qui avait à peine dix-huit mois[32].  Les parents défieront le sort encore une fois en 1850 lorsqu’ils feront baptiser une seconde Marie Louise.  Ils n’auront guère plus de chance, car cette dernière décédera elle aussi à l’âge de dix-huit mois[33].

Françoise accouche d’un autre garçon le 27 avril 1845.  «Joseph Harvey» est baptisé le même jour.  Le curé Louis-Alexis Bourret (1813-1881) se résout à inscrire encore une fois dans son registre la mention «père absent».  Décidément, Timothée n’aura pas vu naître beaucoup de ses enfants[34].


Joseph Harvey

Joseph épousera Marie Tremblay (1845-1890) le 29 août 1865 à La Malbaie.  Des treize enfants qui naîtront de cette union, seuls quatre verront le jour à La Malbaie.  Six ans après son mariage, Joseph fera comme la plupart des autres membres de sa fratrie et partira s’établir à Saint-Fulgence sur la Ferme Valin acheté des Price par son père en 1871.  En 1876, il sera l’un des trois héritiers qui se partageront la part du père dans la ferme.  Il fera sa vie à Saint-Fulgence.  Six ans après la mort de Marie Tremblay qui surviendra en 1890, Joseph convolera en secondes noces avec Delphine Boudreault (1858-1932) le 10 février 1896; ils auront trois enfants.  En 1905, il vendra sa ferme reçue en héritage et, avec sa famille, il s’installera dans le village de Saint-Fulgence.  Il décédera le 27 octobre 1913, n’ayant jamais quitté Saint-Fulgence. 

Au cours de l’automne 1846, Françoise Bouchard avait perdu un enfant décédé quelques heures après sa naissance.  Moins d’un an plus tard, le 4 octobre 1847, elle met au monde un solide garçon.  «Timothée Harvey» fils est baptisé à La Malbaie le lendemain de sa naissance.  L’automne étant à peine entamé, pour l’une des rares fois, le père assiste à la cérémonie[35]


Timothée Harvey, fils

Timothée l’industriel épousera Marie Emma Gauthier (1859-1900) le 7 novembre 1882 en l’église Saint-François-Xavier de Chicoutimi (voir Timothée Harvey au Maine).

Au tournant de cette moitié de siècle, ils sont maintenant onze à s’entasser dans la maison de bois d’un étage fait de pièces sur pièces faisant face à la rivière Murray.  Les enfants fréquenteront l’école qui est à moins d’un kilomètre dans le rang de la première concession.  À ce nombre, il faudra ajouter sa mère Marie Magdeleine Côté et son beau-père Alexandre Boivin qui cassent maison au début des années cinquante et viennent vivre chez Timothée.  La voisine est Anasthasie Hervé (1805-1886), la sœur cadette de Timothée[36].  Cette dernière est de retour de la Côte-du-Sud où elle vécut avec son mari et sa famille les vingt dernières années.

Françoise Bouchard accouche de son dernier enfant le 19 juillet 1852.  L’enfant est baptisé le jour même et portera le prénom d’Hermias[37]



Hermias Harvey

Hermias épousera Elmire Potvin à Saint-Fulgence le 9 janvier 1875, quatre ans après son arrivée au Saguenay (voir Hermias Harvey dans l’Ouest canadien).

Au printemps 1857, Timothée et Françoise perdent un troisième enfant; il s’agit de Stéphanie, qui était encore célibataire à vingt-trois ans.

La mère de Timothée décède à quatre-vingt-trois ans le 22 septembre 1857[38].  Son beau-père poursuivra sa route chez Timothée une douzaine d’années encore.

Le beau-père n’est pas le seul à vivre sous les bons soins de Françoise et Timothée.  Après ces deux décès ainsi que le mariage et le départ de ses deux plus vieux, Fedora (1829-1904) et Ephrême (1831-1904), Timothée utilisa les places libérées pour accueillir dans sa maison les sœurs orphelines Émérantienne (1848-1930) et Marie (1850-1918), fille de feu son cousin Jean Marie (1808-1852).  Françoise, avec toute cette maisonnée, se fait épauler par une servante, Philomène (1844-1933), fille du cousin Célestin Hervey (1812-1887).   Ce dernier est parti à la faveur du mouvement de colonisation du Saguenay de la Société des Vingt-et-un dont il était l’un des trente-neuf actionnaires.  Célestin est maintenant ferblantier et demeure devant le couvent à Chicoutimi[39]. 

Si chacune des filles de la famille a quitté la maison familiale pour se marier dans les années cinquante, il en est autrement des garçons.  À l’exception d’Ephrême, ils sont toujours à la maison, même Michel, qui s’est marié en 1862, est demeuré chez ses parents.  Sa femme aura accouché de trois enfants avant la fin de la décennie.

Timothée compte plusieurs parents parmi la trentaine de propriétaires de maisons du secteur où il habite (aujourd’hui secteur sud-ouest du début du Clermont vers Sainte-Agnès), d’autres parents sont du nombre.  Il y a ses gendres, Adolphe Boudreau (1826-1903) marié à son aînée Fedora et Flavien Bilodeau (1812-1880) marié à Arthémise, son cousin Jean Hervey (1808-1880) chez l’oncle Louis Hervé (1762-1842), son cousin Chrysostome Hervé (1803-1886) chez l’oncle Pierre Hervé (c.1759-1857) et la sœur de ce dernier Marie Herver (1794-1879), cousine et belle-mère de sa fille Fedora.  Finalement, le voisinage comprend également deux cousins Côté, neveux de la mère de Timothée[40].

Le 9 juin 1870, Alexandre Boivin, ce beau-père qui avait vu aux destinées des enfants de Michel Hervé, décède chez Timothée où il habitait.  Lors de l’inhumation deux jours plus tard, c’est Timothée lui-même qui le porte en terre[41].

Au décès de son beau-père, Timothée hérite d’une bonne partie de la fortune de ce dernier qui, pendant de si nombreuses années, fut propriétaire du premier moulin sur le ruisseau des Frênes[42].  L’héritage reçu ne vient pas sans son lot de complications.  À titre de «légataire universel», en mars 1871, il s’oblige à rembourser des dettes contractées par feu son beau-père auprès d’un notaire et d’un avocat du village pour des sommes respectives de «vingt cinq louis et cinq louis, neuf chelins et trois deniers courante».  Ces obligations d’Alexandre Boivin avaient traîné depuis longtemps sans que ces gardiens de la loi semblent s’en être inquiétés.  Le décès du beau-père et l’odeur du magot laissé par ce dernier avaient sans doute éveillé les appétits.  Afin de ne pas trop amputer son héritage, c’est grâce à une hypothèque prise sur la terre de feu son beau-père, sur laquelle la forêt reprend lentement ses droits qu’il effectuera les remboursements[43].

Si en 1871, alors âgé de soixante-cinq ans, Timothée cultive toujours sa terre au sud-ouest de la Rivière-Malbaie, ce sont ses fils Michel (37 ans), Timothée fils (23 ans), Hermias (18 ans) et un neveu de Françoise Bouchard réfugié dans la famille à la mort de son père, qui font le plus gros du travail[44].  Avec autant de fils à établir et un solide héritage, il prépare le départ de la famille pour le Saguenay.  Ce qu’il s’apprête à faire, comme d’autres l’avaient fait avant lui, ce n’est pas pour lui-même qu’il se lance dans un grand projet d’acquisition de terres.  Il est suffisamment à l’aise et aurait pu acheter, à Murray Bay, une terre pour chacun de ses fils si seulement il y en avait eu encore d’intéressantes le long de la rivière Murray.  L’aventure dans laquelle il s’embarquera bientôt, ce sera pour eux et leurs enfants qui se multiplient.

Le 2 mai 1871, Timothée procède à la vente de sa terre à Maxime Villeneuve (1823-1891)[45].  Après y avoir vu naître tous ses enfants, il quitte Murray Bay au printemps 1871 pour s’établir à Saint-Fulgence au Saguenay.   Outre l’héritage reçu du beau-père et de sa mère, toutes ces années à Murray Bay, à marchander le bois des forêts avoisinantes, semblent lui avoir permis d’amasser un magot substantiel.

L’Anse-aux-Foins


Après être allé sonder le terrain à l’Anse-aux-Foins, le 14 juin 1871, Timothée acquiert une vaste étendue de cinq mille deux cents acres de «l’honorable David Edward Price (1826-1883), de Québec, marchand et l’un des Sénateurs de la Puissance du Canada».



Price[46] est de passage à Murray Bay lors de la signature du contrat.  Timothée n’est pas seul dans cette énorme aventure.  Son fils Ephrême ainsi que son gendre Adolphe Boudreau, marié à son aînée Fedora sont également parties prenantes au contrat.  Le gendre est un entrepreneur en construction habitué des transactions importantes.  C’est lui qui, en août 1858, avait obtenu le contrat de la construction d’un tout nouveau pont sur la Rivière-Malbaie pour remplacer l’ancien sur le point de lâcher.  Le contrat accordé par le conseil municipal pour le troisième pont était de l’ordre de quatre cent quarante livres, soient mille sept cent soixante dollars[47].  Une grande partie de la fratrie d’Adolphe Boudreau a déjà gagné le Saguenay quand son père Pierre (1790-1871), un membre de plein droit de la Société des 21, y avait amené une partie de sa famille.  La mère du gendre, Marie Herver viendra habiter chez Fedora après la mort de son mari. 

L’achat implique cinquante-cinq lots représentant plus de 5200 acres au total.  Les lots de terre acquis par le trio s’étendent «sur le cinquième, sixième, septième, huitième, neuvième et dixième rang du township de Tremblay» généralement dénommé «La ferme de la Rivière Valin».  Une partie de ces lots sont situés «du côté nord-ouest de la Rivière à la Loutre» et sont bornés «en front à la Rivière Saguenay» alors que d’autres toujours «en front à la Rivière Saguenay» sont bordés «du côté nord-ouest à la Rivière Valin».  La description détaillée de la totalité des lots acquis s’étend sur dix pages dans l’acte notarié que signe Timothée ce jour-là.  L’achat est fait pour la somme énorme pour l’époque de «douze mille piastres argent courant de la Puissance»[48]. 

Par l’acquisition de la ferme de la maison Price Timothée Hervey devient ainsi le plus gros cultivateur de Saint-Fulgence de l’Anse-aux-Foins et le second du Saguenay–Lac-Saint-Jean.  Seul l’industriel Benjamin Alexander Scott (1859-1928) possède une superficie plus grande de terres[49].

L’année précédant l’achat fut l’année du Grand feu; cet incendie qui avait rasé le pourtour du lac Saint-Jean et une grande partie du Saguenay s’était arrêté à Saint-Fulgence, épargnant les soixante-dix familles déjà établi à l’Anse-aux-Foins et les futures forêts de Timothée.

Timothée compte sur la présence d’un moulin à scie sur ses terres acquises et sur le fait que depuis 1844 les steamboats et les navires Européens fréquentent le «Remous» de Saint-Fulgence pour y charger le bois.  Il espère ainsi pouvoir écouler aisément les produits de sa forêt.  La rivière Saguenay devient réellement fjord à la hauteur de Saint-Fulgence.  À cette époque où la canalisation du Saguenay jusqu’au quai de Chicoutimi n’est pas encore réalisée, les navires à fort tirant d’eau ne pouvaient remonter plus loin sans risquer d’échouer.  À l’époque de Timothée, les navires océaniques mouillaient donc en face de son village.  C’est là que les barges et les goélettes transbordaient leur cargaison.



C’est au cœur de l’été 1871 que l’on construisit le deuxième pont de Valin, le premier ayant été détruit l’année précédente par le grand feu.  Timothée y trouve sûrement de quoi écouler du bois de la scierie.

C’est probablement à cause de l’énormité de la transaction pour l’achat de la ferme de la rivière Valin qu’Ephrême, demeuré à La Malbaie, renonce à ses parts trois mois plus tard.  Le 11 août, il les vend à son beau-frère Adolphe Boudreau[50]

Outre ses filles Merence (1836-1918) et Arthémise (1839-1885) demeurées avec leur famille à La Malbaie, le reste des enfants de Timothée prennent tous la goélette qui les conduira à la Ferme Valin de Saint-Fulgence.  

Entre 1871 et 1874, ce sont trois familles de Harvey distinctes qui arrivent à Saint-Fulgence et qui donneront souche à autant de groupes familiaux.  Timothée aura donc d’autres parents dans son entourage.  En autres, son frère puîné Joseph dit Lélé (1808-1884) qui est arrivé avec lui, achète quelques lots de Louis Savard père, l’un des premiers colons à s’être établis à Saint-Fulgence.  On compte également Timothé Harvey (1843-1939) dit le «gros motté», fils de Célestin Hervey (1812-1887), cousin de Timothée[51].

Si Timothée est cultivateur il l’est très peu car il ne tardera pas à ériger un moulin à scie et une minoterie sur la rivière à La Loutre, en société avec trois de ses fils majeurs Joseph (1845-1913), Michel (1841-1908), Timothée fils (1847-1924) et son gendre Adolphe Boudreau.  La rivière à La Loutre coule sur son domaine et l’ensemble industriel est situé au lot 13 du cinquième rang du Canton Tremblay. 

Son cadet Hermias (1852-post.1931) s’étant marié en février, Timothée décide, au cours l’été 1875, de mettre de l’ordre dans l’association qui l’unit à son gendre Adolphe Boudreau.  Le 5 juillet, les acheteurs partagent le domaine en deux; Adolphe prend la moitié sud-ouest et Timothée la moitié nord-est[52].  Cette même journée, à soixante-huit ans, Timothée décide de confier par procuration la gestion de son domaine agricole à son fils homonyme.  Timothée fils prend donc la direction de la ferme et de l’association avec son beau-frère Adolphe Boudreau[53].

La famille en mène large alors à Saint-Fulgence.  Adolphe, l’époux de Fedora, est élu maire en 1875, poste qu’il occupera pendant deux ans.  La municipalité de paroisse de Saint-Fulgence avait été constituée en 1873 et Luc Lemieux en avait été le premier maire.  Adolphe est également marguillier de la paroisse pendant trois ans à compter de 1875.


Par acte de donation, Timothée partage ces vastes terres de deux mille six cents acres entre trois de ses enfants, l’année suivante.  Ce sont Joseph, Michel et Timothée fils qui bénéficient du partage[54]Michel reçoit le tiers est de partie de la terre située sur le rang V, Timothée fils accepte le tiers central et Joseph, l’autre tiers. Aux trois fils et de façon indivise, Timothée père donne le reste de la terre située sur les rangs VI à X.  L’aîné Ephrême est exclu du partage, compte tenu qu’il a déjà reçu sa terre en 1871.  Pour ce qui est du cadet Hermias, outre le financement de son entreprise par son père, on verra que le fond de terre familial lui reviendra.  Par le testament qu’il rédige la même journée, Françoise Bouchard est nommée légataire universelle de Timothée[55].    




En 1878, comme il l’avait fait en 1875 en clarifiant le partage de la Ferme Valin, Timothée en vient à un accord avec ses fils Joseph, Michel et Timothée fils, ainsi qu’avec son gendre Adolphe Boudreau pour le partage du moulin à scie et du moulin à farine de la rivière à La Loutre[56].

Françoise Bouchard décède de «paralysie» le 26 avril 1879 [57].

Après la mort de sa femme, le patriarche prépare sa sortie de scène.  Le 2 septembre, alors âgé de soixante-douze ans, il se rend à La Malbaie pour une dernière fois afin de finaliser ses derniers arrangements chez le notaire Cléophe Cimon (1822-1888).  Il se donne à son cadet Hermias qui avait toujours habité avec sa famille chez ses parents.  Il concède également à ce fils, par donation, la maison familiale et la terre sur laquelle il vivait[58].

Timothée a soixante-treize ans lorsqu’il s’éteint sur sa terre de Saint-Fulgence le 7 juin de l’année suivante[59].  

L’immense «Ferme de la Rivière Valin» des Price ne sera plus jamais la même.  Une partie de la descendance de Timothée se partagera plusieurs des nombreux lots qui la composaient.  Cependant, la suite des événements n’aurait sans doute pas été au goût de Timothée


Le gendre Adolphe Boudreau et Fedora sont incapables de payer à Price leur portion de la dette restante de la Ferme Valin.  Ce dernier obtient un bref de saisi contre son débiteur en mars 1880 et rachète la terre lors de la vente publique faite par le shérif en août suivant[60].  Adolphe et Fedora quittent la région pour le Bas-Saint-Laurent.

À sa mort en 1880, Timothée avait pratiquement tout payé ce qu’il devait à David Edward Price, seuls mille six cents dollars restaient à payer.  Joseph, Michel et Timothée fils, les trois héritiers qui s’étaient partagé la demi-part du domaine Valin étaient eux aussi confrontés au remboursement du solde restant.  Ils réussissent à vendre des lots non agricoles et à céder certains terrains aux Price pour s’acquitter d’une bonne partie de leur dû[61].  L’hypothèque sera finalement radiée en 1888.  Entre-temps, les trois fils auront convenu d’un partage pour la partie qu’ils avaient reçue par indivise[62]

Si Michel et Joseph finiront leurs jours à Saint-Fulgence, Fedora, Ephrême, Timothée fils et Hermias laisseront la Ferme Valin et leurs souvenirs pour différentes raisons.  La famille d’Ephrême quittera la région pour Saint-André de Kamouraska.  Celle de Timothée fils émigrera à Brunswick dans l’État du Maine.  Hermias, quant à lui, quittera la région en 1893, après avoir été marchand au village pendant longtemps et après avoir exercé la fonction de secrétaire-trésorier de la municipalité en 1892; il s’établira pour un certain temps à Causapscal dans la vallée de la Matapédia.   

Timothée Hervey, ses enfants, données généalogiques — 6e génération

[1] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Étienne de la Malbaie, 19 décembre 1806.

[2] PELLETIER, Louis, op.cit., pages 79-80.  Et : Société d’histoire de Charlevoix.  Dès 1724, une chapelle s’élevait à La Malbaie. Une première église fut construite entre 1805 et terminée en 1806.  Elle sera détruite également par un incendie majeur en 1949. Elle prenait place tout près de l’emplacement de l’église actuelle, qui fut reconstruite en 1952.

[3] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Étienne de la Malbaie, 1er décembre 1810.

[4] Ibid., 15 juin 1813.

[5] A.N.Q., GN. Minutier Thomas Louis Duberger, no 149, 6 octobre 1829.

[6] B.A.C., G., Recensement de 1825, district du Northumberland, sous-district Malbaie, microfilm 004569588_00546.  Le recensement du Bas-Canada de 1825 a eu lieu entre le 20 juin et le 20 septembre 1825.

[7] A.N.Q., GN. Minutier Charles Herménégilde Gauvreau, no 31, 13 mars 1826, Timothée Hervey et A.N.Q., GN. Minutier Charles Herménégilde Gauvreau, no 32, 13 mars 1826, Élie Hervey.

[8] A.N.Q., GN. Minutier Charles Herménégilde Gauvreau, no 66, 4 mai 1836.  Quittance de rente.

[9] A.N.Q., GN. Minutier Charles Herménégilde Gauvreau, no 84, 23 juin 1826.  Dépôt d’un acte de vente faite sous seing privé.

[10] A.N.Q., GN. Minutier Charles Herménégilde Gauvreau, no 46, 22 avril 1828. 

[11] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Étienne de la Malbaie, 22 avril 1828.

[12] B.A.C., G., Recensement de 1831, district du Saguenay, concession du ruisseau des Frênes, microfilm 004569577_00291.

[13] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Étienne de la Malbaie, 11 août 1829.

[14] B.A.C., G., Recensement de 1891, district de Rimouski, sous district de Sainte-Anne de la Pointe-aux-Pères, microfilm 30953_148220-00286.

[15] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Jacques-le-Majeur de Causapscal, 27 octobre 1903 et 26 août 1904.

[16] De cendre, surnom d’un marchand de cendres (elles servaient en particulier pour la lessive)

[17] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Étienne de la Malbaie, 9 juin 1831.

[18] B.A.C., G., Recensement de 1891, district de Chicoutimi, Saint-Fulgence, microfilm 30953_148193-00662.

[19] B.A.C., G., Recensement de 1891, district de Kamouraska, Saint-André, microfilm z000142920.

[20] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Benoît-Joseph-Labre d’Amqui, 17 avril 1904.

[21] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Cyrille de Normandin, 3 juillet 1916.

[22] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Étienne de la Malbaie, 16 septembre 1836.

[23] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Pierre et Saint-Paul, 19 mars 1918 et registre de la paroisse Sainte-Agnès, 19 août 1918.

[24] A.N.Q., GN. Minutier Isidore Levesque, no 4372, 1er mars 1838. 

[25] A.N.Q., GN. Minutier Isidore Levesque, no 4742, 15 avril 1842. 

[26] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Étienne de la Malbaie, 18 mars 1839.

[27] Ibid., 25 novembre 1885.

[28] Ibid., 22 février 1841.

[29] B.A.C., G., Recensement de 1842, district du Saguenay, Saint-Étienne le la Malbaie, première concession au sud-ouest de la rivière Murray, microfilms 004569589_00196 à 004569589_00199. Bien que la feuille d’énumération mentionne qu’il habite la «première concession au sud-ouest de la rivière Murray», tous ses voisins sont les mêmes que dix ans plus tôt.  Pour les fins de ce recensement, on avait regroupé les deux concessions. 

[30] A.N.Q., GN. Minutier Élie Angers, no 671, 16 mars 1871. 

[31] A.N.Q., GN. Minutier Jean Gagné, no 2327, 23 août 1849.  Obligation de Timothée Harvey à André Harvey.

[32] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Étienne de la Malbaie, 14 janvier 1845.

[33] Ibid., 8 mai 1950 et 22 janvier 1852.

[34] Ibid., 27 avril 1845.

[35] Ibid., 5 octobre 1847.

[36] B.A.C., G., Recensement de 1851, paroisse de Saint-Étienne le la Malbaie, microfilms e002315102 à e002315105.

[37] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Étienne de la Malbaie, 19 juillet 1852.

[38] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Étienne de la Malbaie, 25 septembre 1857.

[39] B.A.C., G., Recensement de 1861, paroisse de Saint-Étienne le la Malbaie, microfilm 004569577_00293.

[40] Plaque commémorative des résidents de Clermont en 1860.

[41] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Étienne de la Malbaie, 11 juin 1870.

[42] A.N.Q., GN. Minutier John Kane, 20 janvier 1869.

[43] A.N.Q., GN. Minutier Élie Angers, no 671, 16 mars 1871.  Le légataire universel est un héritier auquel le rédacteur d’un testament a conféré la propriété de l’ensemble de ses biens.

[44] B.A.C., G., Recensement de 1871, paroisse de Saint-Étienne le la Malbaie, microfilm 4395454_00271.

[45] A.N.Q., GN. Minutier John Kane, no 1073, 2 mai 1871.

[46] David Edward Price était un homme d’affaires et un homme politique canadien. Il fut membre du Sénat du Canada de 1867 à 1883, de tendance conservatrice.  Il était le fils de William Price, marchand de bois d’origine anglaise qui a dominé l’exploitation forestière au Saguenay.

[47] PELLETIER, Louis, La seigneurie de Mount Murray : Autour de La Malbaie 1761-1860. Sillery, Septentrion, 2008, pages 242 et 243.

[48] A.N.Q., GN. Minutier Élie Angers, no 690, 14 juin 1871. 

[49] BEAULIEU, Carl. Les Harvey, entrepreneurs polyvalents et citoyens engagés. Chicoutimi, Éditions du patrimoine, 2002, pages 341-343.

[50] A.N.Q., GN. Minutier John Kane, 11 août 1871.

[51] SAINT-HILAIRE, Marc.  La structuration sociale en milieu de colonisation agro-forestière au XIXe siècle : Saint-Fulgence, 1852-1898.  Chicoutimi, les Presses de l’Université du Québec à Chicoutimi, 1984, page 27.

[52] A.N.Q., GN. Minutier Ovide Bossé, no 4298, 5 juillet 1875. 

[53] A.N.Q., GN. Minutier Ovide Bossé, no 4299, 5 juillet 1875. 

[54] A.N.Q., GN. Minutier Thomas Zozyme Cloutier, no 1741, 10 avril 1876. 

[55] A.N.Q., GN. Minutier Thomas Zozyme Cloutier, no 1742, 10 avril 1876. 

[56] A.N.Q., GN. Minutier Ovide Bossé, no 4487, 29 janvier 1878. 

[57] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Fulgence, 29 avril 1879.

[58] A.N.Q., GN. Minutier Cléophe Cimon, 3 septembre 1879. 

[59] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Fulgence, 9 juin 1880.

[60] SAINT-HILAIRE, Marc.  De l’Anse au foin à Saint-Fulgence, un siècle et demi sur les rives du Fjord.  Saint-Fulgence, les Éditions Gaymont, 1989, pages 194-195, cité dans BEAULIEU, Carl, op.cit.

[61] A.N.Q., GN. Minutier Ovide Bossé, no 196, 15 décembre 1886. 

[62] SAINT-HILAIRE, Marc.  La structuration sociale en milieu de colonisation agro-forestière au XIXe siècle, op.cit., page 104.