Chapitre 02

Le patronyme Harvey

Notre patronyme au Québec  

Dès leurs arrivées en terre d’Amérique au XVIIe siècle, les « Hervet » de l’Orléanais comme Sébastien (1642-1714) ont vu leur patronyme se transformer en « Hervé » sous la plume des curés instruits dans la région Parisienne ou dans des provinces françaises où le patronyme « Hervé » avait cours.  Les actes notariés en Nouvelle-France par contre, continuent de refléter, la plupart du temps, le patronyme original « Hervet ».  D'ailleurs, les trois membres de la fratrie des Hervet arrivés de Blois, Renée (1636-1702), Gabriel (1640-1675) et Sébastien (1642-1714), étaient lettrés et orthographiaient le patronyme sous sa forme originale de «Hervet».  

Sébastien (1695-1759), de la deuxième génération, était le premier à porter le patronyme « Hervé ».  Dès son arrivée à l’Isle-aux-Coudres vers 1722 et jusqu’en 1802, les missionnaires et curés continueront d’écrire le patronyme sous cette forme.  L’Isle du début de sa colonisation jusqu’en 1770, recevra la visite de missionnaires-récollets ou jésuites, des curés des diverses paroisses environnantes autant de la côte nord et sud du fleuve ou encore des prêtres de la Société des missions étrangères de Québec, les seigneurs de l’Isle.  C’est dans cette période que naîtront les fils de Sébastien « Hervé », Pierre en 1733 et Dominique en 1736, les deux uniques géniteurs de la plupart des Harvey du Québec d’aujourd’hui[1]

Puis viendront leurs fils.  Tous les ancêtres nés de cette troisième génération, les neuf enfants de Pierre et dix-neuf des vingt enfants de Dominique portèrent donc le patronyme « Hervé »

C’est à Sainte-Anne-de-la-Pocatière en 1824 que sera baptisé le premier enfant portant le patronyme contemporain de « Harvey ».  Ephrem « Harvey » fils de Jean Baptiste Hervé chez François Hervé naîtra et sera baptisé le 16 décembre 1824.  Enfant de la sixième génération, il est le premier descendant du migrant Sébastien Hervet à porter la forme courante de notre patronyme. 

Le patronyme par les enfants de Pierre et Dominique, qui habitent les villages dans Charlevoix, y épousera progressivement la forme « Harvey » dans le deuxième tiers du XIXe siècle en passant là aussi par toutes sortes de formes transitoires.

Bien qu’en 1824 le premier enfant portant le patronyme contemporain de « Harvey » fut baptisé, les descendants du migrant Sébastien Hervet n’ont pas tous très tôt adopté le patronyme « Harvey » comme on a pu le laisser croire, bien au contraire.  Même si la majorité portait le patronyme contemporain vers la fin du XIXe siècle, il a fallu attendre l’entre-deux-guerres du siècle dernier pour voir se normaliser notre patronyme.  Dans plusieurs villages de Charlevoix, à Québec et à Montréal, on avait beau prononcer le patronyme « Arvé » partout, on ne l’écrivait pas encore de façon uniforme au début du XXe siècle.  Comme une grande majorité de nos ancêtres étaient illettrés, c’est le curé de la paroisse ou le notaire qui faisait qu’un patronyme s’écrivait d’une façon particulière et plusieurs ont tardé à adopter la forme du patronyme à consonance anglaise.  Par contre, même parmi nos ancêtres sachant écrire, il faudra aussi attendre encore longtemps pour que l’orthographe du patronyme se normalise.

En 2014, nous étions un peu plus de dix milles « Harvey » au Québec.  Par contre, en 1825, le Bas-Canada ne comptait qu’environ cent trente descendants de Sébastien Hervet.  Vingt-six ans plus tard, en 1851, il n’y en avait guère plus de trois cent cinquante.  Ces ancêtres des « Harvey » d’aujourd’hui portaient, pour la plupart, les formes du patronyme suivantes[2] :

Arvé et les variantes : Arvai, Arvay, Arvée et Arvey

Formes peu communes du patronyme de la fin des années 1700 et de la première moitié du XIXe siècle, ont les retrouvent à l’occasion dans les paroisses de Saint-Étienne de la Malbaie et de l’Isle-aux-Coudres, mais surtout sur la Côte-du-Sud, à Saint-Roch-des-Aulnaies, à Sainte-Anne-de-la-Pocatière et à Saint-André de L’Islet-du-Portage.  La forme « Arvé » fut utilisée une première fois le 11 novembre 1791 lors du baptême d’Elisabeth Arvé à Pierre (1759-1857) chez Pierre (1733-1799).   C’est sans doute en 1889, dans l’ancien village d’Hochelaga qui vient tout juste d’être annexé à la ville de Montréal, que l’on retrouve la dernière inscription du patronyme sous la forme « Arvé » qui ne fut utilisée qu’une douzaine de fois lors de baptêmes.  Le curé de la paroisse de La Nativité de la bienheureuse Vierge Marie dans ce nouveau quartier d’Hochelaga l’utilise le 31 mars 1889 lors du baptême de Marie Herméline Arvé à Alfred Harvey (1863-1920) à Onézime Hervai (1836-1897) à Pierre Hervé (1796-1858) à David Hervé (1764-1837) chez Dominique Hervé (1736-1812).

Erver et Herver

Ces deux autres formes peu communes du patronyme ne furent employées qu’une douzaine de fois.  La première, « Erver », fut utilisée de 1791 à 1795 par un desservant de la paroisse de Saint-Étienne de la Malbaie et celle de l’Isle-aux-Coudres où ce même individu assurait un remplacement en 1793.  Cet ecclésiastique ajoutera également un « h » à cette forme pour en faire « Herver » jusqu’en 1797.

Harvai

Très utilisée entre 1825 et 1836, cette façon d’écrire le patronyme fut employée une vingtaine de fois en presque totalité dans la paroisse de Saint-Étienne de la Malbaie.  C’est le 26 juillet 1835 que, pour une dernière fois, on a utilisé cette forme du patronyme pour un baptême, celui de Guillaume Harvai à Denis Hervé (1802-1887) à David Louis Dominique Hervé (1764-1837) chez Dominique Hervé (1736-1812).  On retrouve quelques signatures utilisant cette forme du patronyme jusqu’au milieu du XIXe siècle.

Harvay

Avec près de trois cent cinquante individus ainsi nommés, il s’agit sans aucun doute la forme la plus répandue du patronyme après celle de « Harvey ».  On l’utilise à Saint-Étienne de La Malbaie dès le 11 décembre 1831 lors du baptême de Zoë Harvay à Pierre Hervé (1796-1858) à David Louis Dominique Hervé (1764-1837) chez Dominique Hervé (1736-1812).  On continuera de l’utiliser dans les villages de Charlevoix jusqu’en 1922.  Cette forme du patronyme sera aussi en usage continu pendant trente-cinq ans à l’Isle-aux-Coudres, jusqu’en 1877.  Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, elle sera aussi utilisée par les porteurs du patronyme établit dans différents villages du Saguenay et du lac Saint-Jean, à Saint-Moïse aux portes de la Gaspésie et même à Saint-Francis dans le comté d’Aroostook au Maine où des descendants du migrant Sébastien (1642-1714) sont établis.  La côte de Beaupré, Québec et le quartier Hochelaga de Montréal suivront dans les années 1890 et dans le premier quart du siècle suivant.  Il semble que l’on ait inscrit la forme « Harvay » du patronyme pour une dernière fois près des chutes Montmorency dans la municipalité du même nom.  C’est donc en l’église Saint-Grégoire-de-Montmorency qu’est baptisé le 24 janvier 1928 Marie Régine Raymonde Jeannine Harvay à Wilfrid Harvey (1891-1974) à Hercule Harvay (1856-1924) à Germain Hervé (1808-1902) à Joseph (1782-1867) chez Dominique Hervé (1736-1812).    

Harvé

Comme cette forme du patronyme fut utilisée pendant vingt ans à l’Isle-aux-Coudres, on y retrouve une cinquantaine d’individus ainsi nommés.  Le premier fut Louis Harvé à Louis Hervé (1784-1863) chez Dominique Hervé (1736-1812).  Dans Charlevoix, cette orthographe fut aussi utilisée pendant un court laps de temps dans les paroisses Saint-Étienne de la Malbaie, Saint-Irénée et de Saint-Hilarion.  Encore une fois, c’est aussi sur la Côte-du-Sud où l’on retrouve cette forme utilisée pendant une dizaine d’années.  Il semble que le patronyme y est évolué de sa forme « Arvé » à celle d’« Harvé ».  Les registres de Notre-Dame-de-Bon-Secours de L’Islet, de Saint-Roch-des-Aulnaies, de Sainte-Anne-de-la-Pocatière et de Saint-André de Kamouraska pullulent d’exemples.  Du total d’environ soixante-dix porteurs de cette forme du patronyme, on retrouve quelques utilisations isolées à Saint-Alexis de la Grande Baie au Saguenay, à Saint-Jérôme au lac Saint-Jean et même dans la paroisse de La Nativité-de-la-Bienheureuse-Vierge-Marie du quartier Hochelaga à Montréal, à la fin des années 1800.  C’est en 1924, au lac Édouard en Haute-Mauricie que, pour une dernière fois, on semble avoir utilisé cette forme du patronyme lors du baptême de Jules Harvé (1924-1981) à Stanislas Hervé (1895-1929) à Adélard Harvey (1872-1946) à Augustin Harvai (1833-1896) à Pierre Hervé (1806-1859) à Jean Hervé (1775-1813) chez Pierre Hervé (1733-1799). 

Harvez


On compte plus de cent cinquante individus porteurs de cette forme du patronyme qui a probablement vu le jour à Saint-Irénée dans Charlevoix au début des années 1850; elle y sera en usage durant près de cinquante ans.  On la retrouve également utilisée à Saint-Alexis et Saint-Fulgence au Saguenay pendant une quinzaine d’années au cours de la même période.  Elle est aussi présente occasionnellement à Sainte-Agnès et aux Éboulements, puis à Sainte-Anne de Beaupré au début du XXe siècle.  C’est par contre à Saint-Fidèle de Mount Murray où l’on dénombre le plus grand nombre de porteurs et où elle sera présente pendant plus de cinquante ans dans la dernière moitié du XIXe siècle et jusqu’après la Grande Guerre au début du siècle suivant.  C’est au registre de la paroisse Saint-Thomas-d’Aquin au Lac-Bouchette qu’apparaissent les plus tardives utilisations, dont celle du 17 avril 1933, lors du baptême de Joseph Pierre Jacques Harvez (1933-2001) à Philippe Harvey (1903-1994) à Joseph Harvey (1869-1946) à Paul Hervai (1831-1901) à Jean Marie Hervey (1808-1852) à Jean Hervé (1775-1813) chez Pierre Hervé (1733-1799).

Hervai

Le patronyme sous cette forme fut surtout utilisé dans la paroisse Saint-Étienne de la Malbaie entre 1821 et 1837.  On recense près de quatre-vingts individus qui en sont porteurs.  Je n’ai pu trouver qu’une signature de l’un des porteurs ; il faut dire que la plupart étaient illettrés à cette époque.  Cette forme du patronyme fut probablement utilisée une dernière fois dans cette paroisse le 16 septembre 1836 lors du baptême de Merence Hervai à Timothée Hervé (1806-1880) à Michel Hervé (1771-1810) chez Pierre Hervé (1733-1799).

Hervay

Peu fréquente, cette forme apparaît une première fois en 1789 à Sainte-Anne-de-la-Pocatière.  Moins d’une vingtaine d’individus sont ainsi nommés lors de leur baptême au cours du XIXe siècle, surtout dans les paroisses de Saint-Étienne de la Malbaie et de l’Isle-aux-Coudres.  On n’en trouve qu’un seul au XXe siècle; Joseph William René Hervay (1905-1992) à Guillaume Harvez (1870-1846) à Héli Harvey (1847-1906) à Benjamin Hervai (1825-1902) à Thimothé Hervé (1790-1867) chez Dominique Hervé (1736-1812).  C’est sûrement le 20 janvier 1927 à Val Jalbert au lac Saint-Jean où la dernière inscription de ce type nous est dévoilée lors de la sépulture de Léger Hervey (1924-1927) à Edgar Harvey (1870-1958) à Jean Harvey (1843-1894) à Benjamin Hervai (1825-1902) à Jean Hervey (1808-1880) à Louis Hervé (1762-1842) chez Pierre Hervé (1733-1799).  Dans ce dernier cas, on ne peut attribuer l’utilisation de cette forme du patronyme au curé, car le père de l’enfant, contremaître au moulin de Val-Jalbert, est lettré et signe à l’occasion son patronyme sous cette forme d’« Hervay ».

Hervé

Il s’agit de la forme originale du patronyme en Nouvelle-France, celle de Sébastien Hervé (1695-1759), le fils du migrant Sébastien Hervet (1642-1714).  Elle fut utilisée pendant trois siècles et compte près de deux cents porteurs.  Aux XVIIe et XVIIIe, c’est l’unique forme du patronyme qui avait cours et son utilisation se poursuivit dans la première moitié du XIXe.   Durant cette période, on la retrouve bien entendu à Québec d’où elle a essaimé, mais également en grand nombre à l’Isle-aux-Coudres et à La Malbaie, dans les villages de la Côte-du-Sud, surtout à Saint-Roch-des-Aulnaies.  Après 1850, il n’y a guère qu’à Saint-Irénée où on l’utilise encore, car un nouveau curé français y est nouvellement débarqué et un chef de famille, connaissant ses origines françaises, signe encore ainsi son patronyme[3].  On y continuera d’utiliser cette forme du patronyme jusqu’au XXe siècle[4].  Elle est presque disparue ailleurs, à l’exception de quelques cas au Saguenay, entre autres à Laterrière entre 1872 et 1875.  Elle se pointe le nez sur les rives du lac Saint-Jean à Roberval à la fin du siècle.  Sans que l’on ne sache pourquoi, elle réapparaît vigoureusement à différents endroits au Québec au début du XXe siècle, soit dans la région de Québec, à Saint-Grégoire-de-Montmorency et à Limoilou, à Montréal dans le faubourg Hochelaga dès 1903 comme dans plusieurs autres paroisses de l’est de l’île de Montréal jusqu’en 1935 et à Lac-au-Saumon dans la vallée de la Matapédia en 1915.  Il semble que l’on ait utilisé cette forme du patronyme originale une dernière fois dans Charlevoix le 5 décembre 1936 ; c’est dans la paroisse Saint-Fidèle de Mount Murray que fut baptisé de cette façon Joseph Jean Paul Benjamin Hervé à Wilbrod Harvey (1900-1952) à Benjamin Harvay (1855-1934) à Benjamin Hervai (1825-1902) à Thimothé Hervé (1790-1867) chez Dominique Hervé (1736-1812)[5].

Hervey

Beaucoup plus fréquente que la forme « Hervay » elle sera utilisée sur une période de cent ans dans la paroisse de Saint-Étienne de la Malbaie à partir de 1796.  Près de deux cents individus sont ainsi nommés dans les registres et plusieurs signent de cette façon.  Employée également à Sainte-Agnès, elle fit son chemin partout au Saguenay dès son ouverture à la colonisation et jusqu’à la fin du XIXe siècle.  Elle apparaît également dans les villages de la Côte-du-Sud aussi loin qu’au Témiscouata et à Causapscal dans la vallée de la Matapédia dans le dernier tiers du XIXe siècle.  Elle est aussi présente à Québec, dans les villages aux alentours dans la même période.  Au tournant du XXe siècle, cette forme du patronyme affirme sa présence un peu partout où l’on retrouve des porteurs du patronyme, à Montréal et même en Abitibi, sur la Côte-Nord et dans le Pontiac.  Il semble que l’on ait utilisé cette forme du patronyme une dernière fois le 28 juin 1940 à Baie-Saint-Paul dans Charlevoix lors du baptême de Joseph Laurier Ludger Hervey à Omer Harvey (1912-1982), à Thimothé Harvay (1871-1945) à Grégoire Harvé (1843-1888) à George Hervai (1814-1889) à Louis Hervé (1784-1863) chez Dominique Hervé (1736-1812). 

Hervez

Aussi peu commune que les formes du patronyme « Arvé » et « Erver », elle fut utilisée une dizaine de fois pendant quelques années par l’un des ecclésiastiques de la paroisse Saint-Étienne de la Malbaie entre les années 1796 et 1800.  C’est sans doute à Roberval que l’on retrouve cent ans plus tard, le 11 octobre 1923, l’une des rares inscriptions hors de la paroisse de Saint-Étienne de la Malbaie, lors du baptême de Marie Thérèse Germaine Hervez (1923-2019), à Ludger Harvey (1883-post.1930) à Fortunat Harvay (1840-1934) à Barthelemi Hervey (1807-1902) à Pierre Hervé (1759-1857) chez Pierre Hervé (1733-1799).

Harvy


Il s’agit d’une forme du patronyme apparue sur le tard chez les descendants du migrant français Sébastien Hervet (1642-1714).  Contrairement aux autres, qui furent des formes transitoires vers celle de Harvey en usage aujourd’hui, celle de Harvy fut absente des registres au dix-neuvième siècle.  On compte plus de cinquante individus qui en sont porteurs au vingtième siècle[6].   C’est à Alma où cette forme du patronyme fut le plus utilisé.  Pendant que le curé de l’endroit procédait au mariage de Harvey, son vicaire des années 1930 baptisait des Harvy à profusion.    C’est d’ailleurs au registre de la paroisse Saint-Joseph d’Alma qu’apparaît sa plus tardive utilisation, celle du 29 novembre 1937, lors du baptême de Marie Ange Aimée Harvy (1938-2019) à Henri Harvey (1893-1969) à Jean Harvey (1866-1944) à Protes Hervai (1825-1877) à Pierre Hervez (1799-1853) à Pierre Hervé (1759-1857) chez Pierre Hervé (1733-1799). 

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[1] Il y a également des porteurs du patronyme Harvey originaires des îles de la Madeleine qui ne sont pas des descendants de Sébastien Hervet et de Françoise Philippeau comme la grande majorité des Harvey québécois.  Ils sont des Hervy et non des Hervet ce qui n’en fait pas moins des Harvey d’origines françaises.  Arrivés sur le continent cent cinquante ans plus tard que les Hervet, leur histoire se retrouve également dans le présent chapitre.

 [2] Les nombres donnés ci-après consistent en l’addition des individus ayant été ainsi nommés à leur baptême.  Bien entendu, les différentes formes du patronyme se retrouvent dans les registres civils et religieux lors de différents événements dans les mêmes paroisses aux mêmes périodes.

[3] TREMBLAY, Gaétan et al. Recueil historique de Saint-Irénée. Saint-Irénée, la fabrique Saint-Irénée, 1976, page 18.  « En 1859, Saint-Irénée reçoit un nouveau curé, c’est l’abbé Mailley. »  Il remplace l’abbé Louis-Antoine Martel qui écrivait notre patronyme à la mode du temps « Harvay ».  Le nouveau ministre du culte était un français, nouvellement débarqué depuis trois ans.

[4] On a vu que la descendance des autres porteurs du patronyme Hervé venus en Nouvelle-France s’est éteinte ce qui n’a pas permis de perpétuer la lignée de leur patronyme jusqu’à aujourd’hui.  On retrouve par contre la famille de Jean Baptiste Hervé à Saint-Augustin de Woburn à la fin du XIXe siècle.  Ce Hervé n’a aucun lien avec les descendants de Sébastien Hervet le migrant.  Vers 1880, la colonie de Channay qui deviendra Saint-Augustin de Woburn fut fondée par des colons venus de Bretagne, de Loire, de Vendée et aussi de Haute-Savoie.  Un descendant de Jean Baptiste Hervé, son fils Baptiste s’est établi à Montréal dans la paroisse Saint-Bernardin ; il eut quatre fils. 

[5] Il faut garder en tête ici qu’il était fréquent que dans une même famille, un enfant fut baptisé par le curé avec une forme du patronyme alors que l’année suivante, le vicaire baptisera son frère ou sa sœur sous une autre forme du patronyme alors que le père signera d’une autre façon tout comme le parrain.  On retrouve des cas où par exemple, le père signe Harvey et le fils qui est parrain signe Harvé bien que le curé est baptisé l’enfant Hervé.

[6] On compte une vingtaine de porteurs du patronyme Harvy au dix-neuvième siècle, mais ils se retrouvent tous parmi les Harvey/Hervy des Îles-de-la-Madeleine qui ont pour premier ancêtre français François Hervy (1793-1881).