Napoléon Harvey 

7.6.09.2.03.03 Napoléon Harvey (1851-1937), 7e génération

Napoléon Harvey de la septième génération quittera Saint-Louis de Métabetchouan (aujourd’hui Chambord) au lac Saint-Jean à la fin de 1891. Il tentera sa chance à divers endroits en Nouvelle-Angleterre avec sa famille. Napoléon est de cette famille de migrants que nous avons rencontrés à plusieurs reprises. Il est le troisième fils de Louis Hervai (1828-1917) à Pierre Hervez (1799-1867) à Dominique Isaïe Hervé (1775-1851) chez Dominique Hervé (1736-1812). 

Le canton de Settrington

Louis Hervai voit naître un troisième fils lorsqu’Eléonore Tremblay (1827-1905) accouche de son troisième enfant le 10 mai 1851.  C’est dans un rang du canton de Settrington sur les hauteurs charlevoisiennes, endroit qui prendra le nom de Saint-Hilarion dans moins de quinze ans, que « Napoléon Harvey »  est baptisé le jour de sa naissance.  Son père, travailleur forestier encore dans les chantiers, est absent de la cérémonie.  Thadée Vaucelle et sa femme, Joséphine Harvé (1824-1912), tante de l’enfant, sont choisis comme parrain et marraine lors du baptême[1]

Napoléon n’étant allé à l’école que cinq ou six mois n’apprendra pas à lire.  Par contre, comme tous les enfants du coin à l’époque, il se «fera faire le catéchisme» par le vicaire des Éboulements, un vicaire dont il dira qu’il «ne sais pas qu’elle sorte de vicaire c’était».  Il passera son enfance à Saint-Hilarion sous le prénom de Paul[2], mais encore très jeune il reprendra celui de Napoléon.  Dès l’adolescence, il travaillera comme bûcheron dans les chantiers encore ouverts de Charlevoix, puis dans ceux du Saguenay et du lac Saint-Jean une fois marié.  C’est à son père qu’il devra sa compétence de violoneux et dans les chantiers des confins de Charlevoix pendant sa jeunesse, celui que l’on surnommera Corneille, commencera à animer les veillées.  Toujours adolescent, il délaissera rapidement les chantiers pour la mer, car ce serait aussi au cours de cette période que Napoléon aurait beaucoup navigué pendant plusieurs années et travaillé comme pêcheur de morue «le long de la mer à Moisie» pendant deux ans[3].

Saint-Louis de Métabetchouan

À vingt ans, Napoléon vit toujours chez ses parents avec les huit autres membres de sa fratrie, dont le plus jeune a trois ans.  Du moins, c’est ce que sa mère déclare au recenseur lors de son passage à la maison en avril 1871.  Quand il n’est pas dans les chantiers, il travaille comme «serviteur».  Pour qui? L’histoire n’a pas retenu ce détail[4]Napoléon dira plus tard qu’il avait quitté Saint-Hilarion en mars 1871, avec deux copains de l’endroit, un an après le Grand feu du Saguenay–Lac-Saint-Jean alors que tout était à reconstruire[5].  Si Napoléon était bien présent et serviteur à Saint-Hilarion en avril 1871, lors du passage de l’énumérateur au recensement, il n’y sera guère longtemps.  Avant la fin de l’été, il sera marié à une fille de Roberval au lac Saint-Jean, une fille qu’il a rencontrée alors qu’il était «domicilié» et travaillait comme journalier dans la paroisse voisine de «Saint-Louis» de Métabetchouan.  Modeste Hervey (1820-1911) à Pierre Lumina Hervé (1796-1858) à David Hervé (1764-1837) chez Dominique Hervé (1736-1812), la mère de sa future femme, demeure d’ailleurs à Saint-Louis où Napoléon a probablement rencontré Aurélie Bouchard.  Cette dernière est une lointaine parente, car les grands-pères des futurs mariés étaient cousins.  Elle a vingt-neuf ans[6] et Napoléon seulement vingt au moment du mariage qui est célébré dans l’église Notre-Dame-Immaculée de Roberval où demeure et travaille Aurélie[7].  Le père de Napoléon a fait le voyage de Saint-Hilarion au lac Saint-Jean pour établir ses fils et pour les noces.  Il fera d’une pierre deux coups, assistant à deux événements : Napoléon s’unit à Roberval le matin du 28 août 1871 et son frère Augustin fait de même dans l’église de Saint-Jérôme de Métabetchouan en après-midi[8].  Les noces sont fêtées chez le beau-père à Saint-Louis de Métabetchouan.  Selon Napoléon elles auraient duré deux jours et réunis plus de cent personnes : «J’avais pour mon dire de me marier rien qu’une fois dans ma vie.  Je jouais du violon; mon père aussi.  Ca dansait en masse dans ce temps-là, c’était pas défendu»[9].

C’est à Saint-Louis de Métabetchouan que la famille s’établira et grandira.  Aurélie Bouchard y aura six enfants : Marie (1872-1873), Marie (1874-1876), Joseph Henri (1876-1949), Éléonore (1878-1945), Joseph Pierre Louis (1880-1880) et Marie Anastasie dite Marie Louise (1882-1919). 

Avec trois enfants morts en bas âge, le journalier Napoléon aura une bien petite famille pour son temps.  C’est sans doute cet état de fait qui permet à Napoléon, dit Corneille, avec son ami le métis Louis Cleary (1842-1925) de Métabetchouan, les deux plus réputés violoneux du canton, d’assurer la musique de toutes les noces et l’animation des veillées non seulement dans leur paroisse et leur canton, mais aussi ailleurs sur les rives du lac Saint-Jean, des années 1870 aux années 1890[10].  Tout comme l’ancêtre de Napoléon, celui de quatrième génération d’Émérentienne Gagnon (1844-1915), la femme de Louis Cleary, était aussi de l’Isle aux Coudres; il se nommait Louis Tremblay (1729-1785) et était neveu de Sébastien Hervé (1695-1759), le premier Hervé né en Nouvelle-France. 

Fin conteur, celui qui en 1935 prétendra connaître ses racines et affirmera que son grand-père paternel était «Écossais pur»[11], n’en connaissait finalement que très peu sur sa filiation puisqu’en mars 1875 son mariage fut déclaré «nul» parce qu’on venait de découvrir qu’Aurélie sa femme, dont la mère est une Harvey, est en fait une parente avec qui il a un lien de consanguinité.  Napoléon doit obtenir de Dominique Racine, alors vicaire général, une dispense pour faire réhabiliter son mariage[12].

Partit travailler à la baie James, le temps d’une saison avec celui qui deviendra son ami le métis Louis Cleary (1842-1925),           «Poléon» n’en était pas à ses premières armes en forêt.  Dès le premier hiver au lac Saint-Jean, il avait travaillé «dans le bois le long de la Décharge à 6,00 $ par mois… pour les vieux Price».  Tous les hivers s’étaient ressemblé par la suite.  Le voyage à la baie James en 1877 avait été différent.  Napoléon s’«était engagé à Cleary» qui traitait avec les autochtones et apportait des provisions de chasse à l’aide de deux canots.  Ce fut un voyage de découvertes et de «misères»[13].

À Chambord, il travaille «sus les habitants à faire de la terre,… de l’abattis».  Il œuvrait «à la journée» un peu partout ou l’on voulait de lui[14].  Bien que l’on retrouve la mention de cultivateur pour décrire son état à l’occasion, Napoléon fut presque toujours qualifié de journalier et travaillait dans la foresterie.  Rien de surprenant, car en cette fin du XIXe siècle, des moulins à scie étaient éparpillés un peu partout le long des cours d’eau au lac Saint-Jean.  Sur les quelque dix-neuf millions d’acres formant l’ensemble du territoire, seulement cinq cent mille acres, soit un peu moins de trois pour cent de la surface, sont constituées de terres en culture ou en défrichement; la forêt occupait le reste, et l’économie reflétait cette réalité malgré la vision tout agricole toujours propagée par le clergé[15].

Si vers le milieu de la décennie 1870 son père et la plupart de ses frères et sœurs entament des pérégrinations qui les conduiront des hauteurs du canton de Settrington à Mistassini en passant par Saint-Fidèle de Mount Murray et la Côte-Nord, Napoléon pour sa part ne bougera pas de Saint-Louis de Métabetchouan.  Il y est toujours en avril 1881 avec sa femme et ses deux enfants vivants, Joseph et Éléonore, dite Léonore[16]

Avec la construction du chemin de fer de la Quebec and Lake St-John Railway Company dans les années 1880, Napoléon se trouve un emploi de «journalier de chemin de fer»[17].  Il contribuera donc à la pose du rail jusqu’à Chambord, ce qui est complétée en juin 1888.  Deux ans plus tard, soit le 30 juin 1890, le premier train régulier de voyageurs arrive à Roberval, devenu un grand centre d’expédition de produits forestiers.  C’est une fois ce dernier tronçon complété que débute la construction du prolongement de la ligne jusqu’à Chicoutimi, mais l’embauche se fait plutôt parmi la main-d’œuvre de ce coin.  Napoléon se retrouve sans doute le bec à l’eau et commence à envisager les options qui s’offrent à lui.

Napoléon dit Corneille en Nouvelle-Angleterre - Manchester

Napoléon quitte Saint-Louis de Métabetchouan pour la Nouvelle-Angleterre à l’automne 1891[18].  Il ne part pas seul cette fois-ci.  Son épouse et ses enfants l’accompagnent : Joseph (quinze ans), Eléonore (treize ans) et Marie Louise (huit ans)[19].   

Comme des milliers d’autres Canadiens français, Napoléon est attiré par le rêve américain, plus précisément par Manchester, la plus grande ville du New Hampshire, pour y travailler dans les usines de textile.  Il est possible qu’il soit allé rejoindre son frère aîné Louis (1847-ca.1934) dont on ne trouve plus trace au Québec à cette époque, laissant supposer sa présence aux États-Unis[20]

À leur arrivée, Napoléon loue un appartement situé à l’arrière du 671 de la rue Elm, en plein centre-ville, à deux pas des usines et à cinq cents mètres de la rivière Merrimack.  Lui et son fils Joseph se trouvent d’abord des emplois comme journaliers[21].  Ce dernier ne perdra pas de temps pour se faufiler comme opérateur de moulin dans l’usine de textile de l’Amoskeag Manufacturing Company.  On peut présumer qu’Eléonore travaille également comme opératrice de moulin puisque les enfants de plus de huit ans peuvent être employés.  On ne peut en être certain puisque les registres civils américains comme ceux du pays font encore peu de place aux femmes.  

La famille, comme la plus grande partie des Canadiens français, est reléguée dans la partie la plus pauvre de la ville; ils vivront dans un immeuble surpeuplé.  Les conditions sanitaires sont mauvaises et les maladies sont courantes.  Vivant le lot de ses compatriotes, Napoléon et ses enfants gagnent beaucoup moins que leurs homologues anglais, irlandais ou écossais.  Malgré cela, ils demeureront un certain temps dans la ville qui les avait accueillis.  Ses compatriotes Canadiens français continueront d’y émigrer jusque vers 1930, compte tenu de la situation économique relativement désastreuse de ce côté-ci de la frontière.

Au moulin, l’aîné Joseph fait la rencontre d’une compatriote jeannoise Marie Joséphine Desgagnés.  Il a dix-neuf ans[22] lorsqu’il l’épouse à Manchester; elle en a vingt-cinq[23].  La famille de Joséphine a aussi migré à Manchester depuis un certain temps; parti de Roberval, ils y sont depuis au moins 1883.  D’ailleurs, la cérémonie de mariage est double puisque Victoria, sœur de Joséphine, se marie également au même moment[24].

Fall River

Après trois ans à Manchester, Napoléon part tenter sa chance à Fall River dans le comté de Bristol de l’état voisin du Massachusetts, à plus de cent soixante-dix kilomètres au sud-est.  Les chemins du père et du fils aîné, nouvellement marié, se séparent puisque ce dernier demeurera auprès de ses beaux-parents et continuera de travailler au moulin de l’Amoskeag Manufacturing Company pour au moins trois autres années[25]. 

Napoléon, Aurélie et certainement la petite Marie Louise débarquent donc à Fall River à l’été 1895, plus précisément dans le quartier francophone de la Flint.  Il n’est pas certain qu’Eléonore, dix-sept ans, soit du voyage; peut-être est-elle demeurée chez son frère pour continuer son emploi au moulin à Manchester[26]

Qu’est-ce qui a bien pu attirer Napoléon à Fall River pour qu’il laisse ses deux aînés derrière lui? Acceptait-il mal le mariage de son fils mineur avec une vieille fille de six ans sont aînées? Nous ne le saurons sans doute jamais.

À Fall River, il trouve un lointain parent, Guillaume Hervey (1849-ca.1935), employé au moulin et qui est à Fall River depuis 1892[27]. Le père de Guillaume était cousin du grand-père de Napoléon.  Comme Napoléon était un joueur de violon réputé, peut-être se sont-ils croisés au parc Lafayette de la Flint à Fall River dans l’une de ces fêtes qu’organisait la société Saint-Jean-Baptiste de l’endroit.  Bien qu’un monde les séparait, Guillaume navigateur sur le fleuve et Napoléon journalier au lac Saint-Jean, il est possible qu’ils se soient connus juste avant le mariage de Napoléon en 1871, alors qu’il était parti travailler «en mer» sur le fleuve pour quelques saisons[28]Corneille étant de ces personnes pour qui dénouer les nœuds des liens familiaux est une passion, il avait peut-être déjà discuté de leur cousinage mutuel avec Guillaume.

Pendant toute la période que Napoléon et sa famille vécurent aux États-Unis, à la baie des Mille-Vaches sur le fleuve Saint-Laurent, son père se morfondait peut-être de savoir l’un de ses fils exilés en Nouvelle-Angleterre.  Même s’il avait été journalier toute sa vie et n’avait pu établir ses fils comme plusieurs savaient encore le faire, voir l’un de ses enfants, peut-être deux, quitter le pays était sans doute un traumatisme que plusieurs pères sans-le-sou de cette génération avaient à subir.  À la suite du déménagement de la famille au nord-est du lac Saint-Jean le père, par la plume de ses enfants qui savaient écrire, n’avait sans doute pas cessé d’écrire à son fils pour lui faire valoir son nouveau pays de Mistassini.  Il devait avoir appris qu’après quelques années à Manchester au New Hampshire, Napoléon avait dû aller tenter sa chance ailleurs et qu’il était maintenant à Fall River au Massachusetts aux frontières du Rhode Island.  Avant qu’il ne s’enfonce plus loin encore dans son rêve américain, il fallait qu’il sache que d’autres revenaient au pays grâce au programme de subvention de terre du gouvernement. 

Tout comme à Manchester précédemment, bien que le travail ne manque pas, Napoléon ne fera que passer dans les usines de textile de Fall River puisqu’à l’automne 1896 il revient.  Le mal du pays et la déception face au rêve américain auront eux raison de la volonté de Napoléon d’obtenir et d’offrir à ses enfants un emploi stable.  L’aventure américaine fut si triste pour Napoléon, qu’il y laissera son violon.  Il n’a «plus joué depuis ce temps-là» confiera-t-il plus tard[29].  

Un retour aux sources, Napoléon revient au pays

Les efforts du père à travers les missives parvenues à Napoléon, durent porter fruit, car à l’automne 1896 Napoléon débarque avec sa femme et Marie Louise, d’un train de la Quebec and Lake St-John Railway qui relie la ville de Québec à Roberval.  Il vient s’établir à Mistassini.  Encore une fois, il n’est pas certain qu’Eléonore ait été du voyage.  Elle a dix-huit ans et à Manchester, elle sans doute heureuse de recevoir un salaire qui, si minime soit-il, est à l’époque une rareté pour une jeune fille au lac Saint-Jean; elle ne devait donc pas être trop pressée de revenir.

Napoléon qui avait quitté sa famille et Charlevoix pour s’établir à Saint-Louis de Métabetchouan en 1871, retrouve cette dernière à Mistassini vingt-cinq ans plus tard.  Son père et sa mère sont maintenant âgés de soixante-huit ans.  Outre Louis, l’aîné disparu au pays de l’oncle Sam probablement, et Onésime établit à Saint-Siméon depuis une vingtaine d’années, sa nombreuse fratrie y est au grand complet.  Grâce au programme de subvention de terre du gouvernement qui vise à garder les fils au pays ou à les faire revenir, Napoléon obtient une terre de la couronne dans le canton Dolbeau et devient cultivateur; du moins, c’est ainsi qu’il sera qualifié pour les prochains vingt-cinq ans.  Celui qui n’avait jamais travaillé la terre sera plutôt journalier et c’est pour le compte des autres qu’il travaillera.  

Le premier hiver au lac Saint-Jean, celui de 1896-1897, il le passe dans le bois, encore pour la Compagnie Price.  Au cours des étés suivants, il travaillera chez les habitants, défrichant des terres et s’adonnant aux multiples travaux de la ferme qu’on lui confie, par exemple sur la terre de son beau-frère Hippolyte Bouchard (1844-1919).  Journalier polyvalent, il acceptera toutes sortes d’emplois, dont celui de journalier pour une équipe d’arpentage de Pascal-Horace Dumais (1836-1906)[30].  Les hivers de Napoléon se passent surtout dans les chantiers, ceux de la compagnie de Benjamin Alexander Scott (1859-1928) qui avait ouvert une scierie à Roberval.  Le temps d’un été, il travaillera au moulin à farine de Mistassini.

Quelques mois après son arrivée, en janvier 1897, son frère cadet Pierre le choisit comme parrain de son premier fils né à Mistassini[31].

Tout comme son père l’avait fait pour lui, Napoléon vieillissant devait aussi faire envoyer lettres et télégrammes à ses enfants demeurés aux États-Unis pour les inciter au retour.

Il est probable que Napoléon soit allé accueillir à la gare de Roberval, sa fille Eléonore que l’on présume revenir de Manchester tôt au printemps 1897.  Il aura fait le trajet de Mistassini à Roberval par l’un des nombreux steamers qui assurent le transport entre Roberval et les municipalités autour du lac.  L’arrivée du train en gare est une occasion journalière pour les locaux de voir amis et étrangers débarquer chez eux.  Eléonore, très bien mise, à la mode américaine, arrive donc des États.  Elle qui était sur le train express venant de Québec vient rejoindre son père et sa mère, de gré ou de force, l’histoire ne le dit pas, mais il faut noter qu’elle est toujours mineure.  Puisque l’on assume qu’elle était demeurée chez son frère après le départ de ses parents pour Fall River, elle ne les avait sans doute pas revues depuis leur départ de Manchester deux ans plus tôt.  Quand le père et la jeune exilée américaine mettent les pieds à Mistassini, cette dernière dut se faire remarquer, car quelques mois plus tard, par amour ou par défi si son retour avait été forcé, elle se mari au cultivateur Alfred Perreault de la paroisse voisine, de Saint-Méthode, où elle vivra désormais[32].

Napoléon devait être heureux de revoir son fils Joseph après trois ans, lorsque ce dernier revient au pays avec sa femme au printemps 1898[33].  La production au moulin de Manchester n’avait pourtant pas encore commencé à diminuer pour justifier son retour.  La présence de sa belle famille à Manchester depuis des lunes avait sans doute retenu Joseph et sa femme Joséphine lorsque Napoléon avait quitté l’endroit pour Fall River.  Un changement de situation familiale ou les implorations de Napoléon auront motivé le retour au bercail du jeune couple.  À Mistassini, Joséphine Desgagnés donnera d’ailleurs un premier enfant à Joseph en novembre 1899[34].  

Le 7 janvier 1901, c’est au tour de Marie Anastasie dite Marie Louise de convoler en justes noces.  Elle épouse Victor Joncas, un journalier venu travailler à Mistassini pour les pères trappistes.  Victor est natif de Saint-Romuald dans le comté de Lévis[35].  La cadette ne part pas loin, car son journalier a bâti une maison voisine de celle de son beau-père, sans doute avec l’aide des nombreux Harvey du clan de Mistassini qui habite le même rang[36]

Napoléon avait accueilli son aîné dans sa maison à Mistassini, du côté du canton de Dolbeau, à son retour au Québec; il y est toujours au tournant du siècle avec sa femme et son enfant[37].  C’est au cours de cette décennie que Napoléon voit son aînée Eléonore quitter le lac Saint-Jean pour partir vivre à «Shawinigan Falls» en Mauricie, où son mari s’est trouvé un emploi de machiniste à la scierie de l’endroit[38].    

En 1911, la situation du cultivateur n’a guère changé.  Maintenant âgés de soixante-deux ans, Napoléon et Aurélie qui en a soixante-huit logent toujours leur fils aîné et sa famille maintenant composée de deux enfants.  Le projet de retour au pays de Joseph en 1898 devait avoir été celui de se convertir en cultivateur avec son père.  Marie Louise, toujours voisine, a été prolifique depuis son mariage en 1901, car elle a maintenant quatre enfants[39]

En 1912, la cadette de la famille quitte Mistassini pour s’établir à Val-Jalbert où son mari travaillera comme journalier au moulin[40].  Quelques années plus tard, Victor Joncas déplace encore sa famille à La Tuque dans la région de la Mauricie.  Au moment du décès de Marie Louise, à l’hôpital de La Tuque en novembre 1919, le couple demeurait au lieu dit d’Escalaiia sur le lac du même nom, un affluent du Saint-Maurice[41].  Le registre de sépulture mentionne Oscalana, comme les blancs de la région nommaient erronément l’endroit.  Marie Louise n’avait que trente-cinq ans[42].  Elle laisse derrière elle quatre orphelins. Napoléon et Aurélie non plus que leur fils Joseph comme poteau de vieillesse.

Après quarante-quatre ans de vie commune, Corneille perd sa compagne de toujours.  Aurélie Bouchard décède à l’âge de soixante-treize ans à la fin mars 1916[43].  Après le grand départ de sa femme, Napoléon voit maintenant partir son fils Joseph.  Ce dernier ne s’en va pas très loin.  Il achète «une terre des Pères» où il s’établit avec sa femme et ses deux enfants, laissant derrière lui son père qui vivra seul[44].  En 1921, de cultivateur déclaré qu’il était, Napoléon, à soixante-dix ans, est maintenant noté journalier au recensement[45].

En 1924, déjà huit ans se sont passés depuis qu’Aurélie a trépassé.  Napoléon est maintenant âgé de soixante-treize ans lorsqu’il fait la rencontre de la très jeune Alexina Dufour qui, elle, n’a que trente-six ans[46].  On ne sait pas ce qui les réunit, mais on est certain que trente-sept ans les séparent.  Il est peu probable qu’Alexina travaillait à Mistassini puisque lorsque les curieux tourtereaux s’épouseront le 18 septembre 1924, la cérémonie se déroulera dans la paroisse «de St-Siméon» dans Charlevoix où vit Alexina[47]Napoléon devait être allé passer quelque temps chez son frère Onesime (1859-1942) qui vit à cet endroit depuis maintenant près de quarante-cinq ans.  Alexina est la tante d’Antonia Dufour mariée à Joseph Harvey (1898-1979), neveu de Napoléon et fils d’Onesime.  De plus, Alexina et sa famille demeurent dans le même rang qu’Onesime à Port aux Quilles dans Charlevoix[48]Napoléon ramène donc sa nouvelle épouse vivre à Mistassini.

Lorsqu’Obéline Savard (1859-1926), la mère d’Alexina, décède à Port aux Quilles le 31 mai 1926[49], son mari Henri (1850-1932) se réfugie chez Napoléon qui a épousé la fille aînée de son deuxième lit.  Napoléon devait avoir beaucoup en commun avec le père d’Alexina puisqu’ils sont du même âge.  Alexina prendra donc soin de ses deux vieux pendant six ans puisque son père s’éteindra à Mistassini l’avant-veille de Noël 1932[50].

En 1928, les membres de la fratrie de Napoléon ne sont plus nombreux, mais tous demeurent à peu de distance de Mistassini.  Lui qui avait été éloigné des siens si longtemps est entouré depuis son retour : Pierre, est au village de Saint-Eugène où il décédera le 31 janvier 1935[51] alors que Demerise, demeure au village de Saint-Stanislas.   

En 1931, Joseph son aîné, qui vit à Dolbeau, village voisin à un jet de pierre de chez son père perd sa première femme[52].  Dix mois plus tard, il épouse en secondes noces la veuve Marie Louise Maltais.  Napoléon n’assiste pas à la cérémonie[53].  Peut-on voir là l’état des relations entre le père et le fils? On se souviendra qu’après la mort de sa femme, Napoléon, alors cultivateur et à l’approche de ses soixante-dix ans, avait vu son fils quitté sa maison.  S’étant retrouvé seul, il était redevenu journalier à la solde de quelqu’un.

À quelques semaines de sa fin, même si son épouse n’est âgée que de quarante-neuf ans et que son fils demeure tout juste de l’autre côté de la rivière Mistassini, Napoléon se réfugie chez sa fille Eléonore (1878-1945) à Jonquière, comme le faisaient encore les vieux à l’époque.  Se sentant malade, il avait peut-être voulu se rapprocher de l’Hôtel-Dieu Saint-Vallier? Il s’éteint le 16 janvier 1937 à l’âge de quatre-vingt-cinq ans.  Eléonore et son mari Alfred Perreault sont présents, mais Joseph n’a pas fait le voyage pour assister aux funérailles[54].     

On ne sait pas combien de temps Alexina Dufour continuera de vivre chez sa belle fille à Jonquière après la mort de «Napoléon… de Mistassini», mais dès 1945, à peine âgée de cinquante-sept ans, elle est déjà placée à l’Hôtel-Dieu Saint-Vallier de Chicoutimi et y décède le 19 décembre 1950[55].

Les souvenirs de Napoléon

En 1934, l’abbé Victor Tremblay (1892-1979) fonde la Société historique du Saguenay.  Ce professeur au petit séminaire de Chicoutimi, férue de l’histoire régionale, entreprend de documenter l’histoire du coin en cueillant les souvenirs des anciens de la région.  Léo Potvin de Chambord, l’un de ses étudiants, est chargé d’interviewer l’un des fins raconteurs du lac Saint-Jean.  C’est ainsi que les 12 et 13 juillet 1935, il recueille les propos de Napoléon dit Corneille Harvey le violoneux, alors âgé de quatre-vingt-trois ans.  

Certains extraits de la vie de Napoléon cueilli par le jeune Potvin seront publiés dans l’édition de mars-avril 1973 de la revue Saguenayensia dans la rubrique : «Les Mémoires d’un Ancien — Napoléon Harvey»[56] :

Il est curieux de noter que Napoléon, dans ses nombreuses déclarations faites à Léo Potvin en 1935, constituant un texte de douze pages, ne mentionne aucunement Alexina Dufour, sa deuxième épouse à qui il est marié depuis onze ans.  Pourtant, il parle de ses conquêtes de jeunesse, ses «trois blondes» et abondamment de sa première femme, Aurélie Bouchard, qu’il qualifie de «ma femme».  Peut-être qu’Alexina avait déjà été placée à l’Hôtel-Dieu Saint-Vallier de Chicoutimi très tôt après leur mariage en 1924, où elle décédée en 1950.

Ménic

La tradition relative à l’origine écossaise des Harvey québécois qui était encore l’opinion générale au Québec il y a moins de cent ans a des racines bien ancrées dans le passé.  Cette tradition pourrait bien être née dans la lignée de Dominique Isaïe Hervé, le cadet du fameux Ménic, de son nom véritable Dominique Hervé (1736-1812), dont le grand-père Sébastien Hervet (1642-1714) était français.  En 1935, lors de sa discussion avec le jeune Potvin, Napoléon se méprenait sur les origines de son père et de son grand-père paternel en racontant qu’ils étaient Écossais, ainsi que sur l’identité du vrai Ménic :

«Mon vieux père, c’était Louis Harvey, de la race écossaise; il a venu au monde à l’Île aux Coudres.» (Louis Hervai [1828-1917] est plutôt né à La Malbaie le 11 août 1828.  Il était le fils d’un descendant français, Pierre Hervez [1799-1877] à Dominique Isaïe Hervé [1775-1851] à Dominique Hervé [1736-1812] à Sébastien Hervé [1695-1759] chez Sébastien Hervet [1642-1714], le migrant français.)

«Mon grand-père paternel, Pierre Harvey à “Ménic”, était un Écossais pur; il partait du pays de l’Écosse (...) Le père de tous les Harvey s’appelait Aménic; il s’est marié à l’Île aux Coudres avec une Canadienne du nom de Marie Tremblay “Calemin”; il est mort à l’Île aux Coudres.»

«Je suis né là (Saint-Hilarion); ça faisait rien que commencer. Il n’y avait pas de curé; c’est pour ça que je n’ai pas été capable de trouver mon baptistère; je ne sais pas où ils m’ont baptisé; ça doit être à St-Iréné, c’était le plus proche». [58]

Les connaissances généalogiques de Napoléon ne remontaient vaguement qu’à son arrière-grand-père dont le prénom déformé (Dominique) devient celui du premier ancêtre en reléguant aux oubliettes les trois générations précédentes[59].  De plus, contrairement à ce que Napoléon avançait, Dominique ne fut marié à aucune Tremblay, mais plutôt à deux Canadiennes : Geneviève Savard (1736-1781) et Magdeleine Dufour (1757-1832); aucune ne portant donc le patronyme de Tremblay.  Ce sont plutôt le frère aîné et le père de Dominique qui furent mariés à des Tremblay : Pierre (1733-1799) à Madeleine Tremblay (1733-1811) et Sébastien Hervé (1695-1759) à Rosalie Tremblay (1699-1740).

On pardonnera à Napoléon ses limites dans le domaine de la généalogie, car la colonisation qui avait éloigné physiquement les générations les unes des autres avait rapidement rongé la toile des filiations[60]

Napoléon dit Corneille avait roulé sa bosse un peu partout au cours de sa vie, y compris aux États-Unis.  Fin conteur et violoneux, il anima les veillées à Chambord et ailleurs sur les rives du lac Saint-Jean pendant près de trente ans.  La version intégrale des souvenirs de Napoléon est gardée aux archives de la Société historique du Saguenay dans la section «Mémoires de vieillards».  

Napoléon Harvey, ses enfants, données généalogiques — 8e génération

***********************************************************************************

Pour passer au prochain ancêtre ayant migré à Manchester au New Hampshire, cliquez ICI

***********************************************************************************

 

***************************************************************************************

Ceci termine la sous-section des enfants de Louis Hervai.

Pour passer au prochain enfant de son père, Pierre Hervez, cliquez ICI

***************************************************************************************

[1] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Irénée, 10 mai 1851.

[2]  B.A.C., G., Recensement de 1851, canton de Settrington, microfilm e002314922y.  L’énumération connue sous le nom du Recensement de 1851 a débuté officiellement le 12 janvier 1852 pour le Canada-Est.  Et : Recensement de 1861, comté de Charlevoix, Saint-Hilarion, page 201.

[3] Archives de la Société historique du Saguenay, section «Mémoires d’un ancien», Napoléon Harvey, 12 juillet 1935, page 3.  Il faut prendre les déclarations de cet homme de quatre-vingt-quatre ans avec circonspection.  On y retrouve plusieurs souvenirs flous, certaines exagérations et des imprécisions historiques. 

[4] B.A.C., G., Recensement de 1871, district de Charlevoix, canton de Settrington, microfilm 4395454_00105.  Ce recensement a débuté officiellement le 2 avril 1871.  Né en mai, Napoléon avait donc tout près de vingt ans.

[5] BAnQC., Mémoires d’Anciens, No 130, Napoléon Harvey, 12 juillet 1935. Lorsqu’un fait est mentionné dans le présent texte et qu’il n’est pas appuyé d’une référence, c’est que l’événement rapporté a été tiré des déclarations de Napoléon Harvey en 1935.  Tous les efforts ont été faits pour valider l’information.

[6] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Étienne de la Malbaie, 20 juin 1842.

[7] BAnQ., Registre de la paroisse Notre-Dame-Immaculée de Roberval, 28 août 1871.

[8] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Jérôme du lac Saint-Jean, 28 août 1871.

[9] BAnQC., Mémoires d’Anciens, No 130, page 4. 

[10] ALEMANN, Sir Alexander.  Les 16 familles souches répertoriées et documentées de la Communauté Métisse du Domaine du Roy et de la Seigneurie de Mingan, dans Familles souches métisses. Saguenay, éditions ville Saguenay, 2005, page 589.

[11] BAnQC., Mémoires d’Anciens, No 130, page 1. 

[12] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Jérôme du lac Saint-Jean, 8 mars 1875.

[13] BAnQC., Mémoires d’Anciens, No 130, pages 8-11. 

[14] BAnQC., Mémoires d’Anciens, No 130, page 4, op.cit. 

[15] MALTAIS, Donald. De moulins à scie en pulperie, Droits hydrauliques et contexte industriel au Saguenay, 1890-1920.  Québec, à compte d’auteur, 2021, page 20.  Les données sont celles de 1899.

[16] B.A.C., G., Recensement de 1881, Chicoutimi et Saguenay, Saint-Louis de Métabetchouan, microfilm e008153090.  Ce recensement a débuté officiellement le 4 avril 1881.

[17] B.A.C., G., Recensement de 1891, Chicoutimi et Saguenay, Saint-Louis de Métabetchouan, microfilm 148194-00019. 

[18] BAnQC., Mémoires d’Anciens, No 358, Joseph Harvey, 12 août 1944.

[19] Archives de la Société historique du Saguenay, section «Mémoires d’un ancien», Napoléon Harvey, 13 juillet 1935.  Date de départ estimée selon les déclarations de Napoléon et le recensement de 1891.  Compte tenu du retour de la famille au lac Saint-Jean en 1896, le départ pourrait avoir eu lieu au printemps 1892 puisque selon Napoléon il serait demeuré à Manchester trois ans et à Fall River un an et demi. 

[20] Né en 1847, marié en 1874, on ne trouve plus trace au Québec de Louis fils après la naissance d’un fils illégitime en 1878.  Il ne semble pas avoir été recensé en 1881 ni après.   Disparu du Canada probablement au moment du début de la série de déplacements qu’entamera son père en 1875! Le registre de sa sépulture et celle de son épouse reste introuvable. 

[21] Manchester, New Hampshire, City Directory fot the year 1894, page 239.

[22] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Louis de Métabetchouan, 14 février 1876.

[23] BAnQ., Registre de la paroisse Notre-Dame du lac Saint-Jean, 14 octobre 1870.

[24] The State of New Hampshire, Record of Marriages, City of Manchester, 12 mai 1895.

[25] Manchester, New Hampshire, City Directory fot the year 1898, page 254.  Les inscriptions à l’annuaire de la ville sont prises l’année précédente au cours de l’été.

[26] Ibid., une chambreuse nommée Mary E. Harvey, tisserande de son métier, logée au 281 de la rue Chesnut apparaît maintenant à l’annuaire de Manchester à deux pas de Joseph qui lui demeure au 70 avenue Lake à moins de 500 mètres.

[27] 1900, Recensement fédéral américain, État du Massachusetts, Fall River, comté de Bristol, ville de Fall River, page 8.

[28] BAnQC., Mémoires d’Anciens, No 130, page 3, op.cit. 

[29] BAnQC., Mémoires d’Anciens, No 130, page 4, op.cit. 

[30] Ibid.

[31] BAnQ., Registre de la mission Saint-Michel de Mistassini, 17 janvier 1897.

[32] Ibid., 15 novembre 1897.

[33] Ibid., 11 juin 1898.

[34] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Michel de Mistassini, 23 novembre 1899.

[35] Ibid., 7 janvier 1901.

[36] B.A.C., G., Recensement de 1901, Chicoutimi et Saguenay, Saint-Michel de Mistassini, microfilm z000133675.

[37] Ibid.

[38] B.A.C., G., Recensement de 1911, Saint-Maurice et Trois-Rivières, Shawinigan Falls, microfilm e002091228.

[39] B.A.C., G., Recensement de 1911, Chicoutimi et Saguenay, Saint-Michel de Mistassini, microfilm e002049706.

[40] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Georges de Val-Jalbert, 7 avril 1913.

[41] Escalaiia : ce lieudit vient d’un mot algonquin signifiant «rivière aux ossements».

[42] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Zéphirin de La Tuque, 21 novembre 1919.

[43] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Michel de Mistassini, 20 mars 1916.

[44] BAnQC., Mémoires d’Anciens, No 358, op., cit., page 1.

[45] B.A.C., G., Recensement de 1921, Chicoutimi et Saguenay, Saint-Michel de Mistassini, microfilm e003067335.

[46] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Siméon, 5 janvier 1888.

[47] Ibid., 18 septembre 1924.

[48] B.A.C., G., Recensement de 1921, Charlevoix, Saint-Siméon, microfilms e003065471 et e003065475.  .

[49] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Siméon, 2 juin 1926.

[50] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Michel de Mistassini, 27 décembre 1932.

[51] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Eugène, 2 février 1935.

[52] BAnQ., Registre de la paroisse Sainte-Thérèse-d’Avila de Dolbeau, 30 novembre 1931.

[53] Ibid., 28 septembre 1932.

[54] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Dominique de Jonquière, 19 janvier 1937.

[55] B.A.C., G., Liste des électeurs du Canada pour 1945, pensionnaires à l’Hôtel-Dieu de Chicoutimi.

[56] SOCIÉTÉ GÉNÉALOGIQUE DU SAGUENAY, «Mémoire d’un ancien : Monsieur Napoléon Harvey», Saguenayensia, Chicoutimi, mars 1973, Vol. 15, No 2, p. 56. 

[57] Le grand-père maternel de Napoléon était Guillaume René Tremblai née le 15 janvier 1757 aux Éboulements et non Auguste.  Toutes références le concernant en font un cultivateur.  Je n’ai pu trouver la mention de meunier dans les registres.

[58] BAnQC., Mémoires d’Anciens, No 130, Napoléon Harvey, 12 juillet 1935. 

[59] Jacques Harvey, généalogiste.

[60] Ibid.