7. Michel Hervé

4.5.7 Michel Hervé (1771-1810), 4e génération

L’année 1771 apportera son lot de réjouissances pour Pierre Hervé (1733-1799) et Marie Madeleine Tremblay (1733-1811).  Le 13 mars 1771, cette dernière accouche d’un cinquième garçon, son septième enfant, que les parents prénommeront Michel dix jours plus tard. 

Aujourd’hui on s’explique mal ce retard entre la naissance de l’enfant et son baptême puisque, depuis octobre de l’année précédente, les gens de l’Isle aux Coudres profitent de la présence de leur deuxième curé nouvellement ordonné, le jeune Jean Jacques Berthiaume (1739-1807).  Il n’était sans doute pas encore parti en mission, mais simplement retenu dans sa paroisse de Notre-Dame de Bons Secours des Éboulements, puisqu’en mars le fleuve est à peu près impraticable? Les habitants de l’île s’étaient habitués à ne voir que des missionnaires de passage depuis le départ de leur premier curé en 1750[1].  Ils se targuent maintenant d’avoir un curé depuis peu, mais celui-ci ne fait qu’assurer la desserte de l’Isle aux Coudres, ce qui ne le rend pas pour autant résident de l’Isle.  De fait, lorsque l’on y regarde de plus près, il ne visite l’île qu’en moyenne deux fois par mois au cours de l’hiver 1770-1771.  Il n’y a pas mis les pieds en janvier et sa dernière visite avant le baptême de Michel remonte au 20 février[2]




Mais revenons-en au baptême de Michel.  Marie Anne Tremblay (1744-1789), sœur de Marie Madeleine, est la marraine.  Un certain «Joseph Bona» rode déjà autour de la famille, puisqu’il est choisi comme parrain.  Le curé ne prend pas soin d’inscrire son patronyme au registre, mais il s’agit de Joseph Michel Dufour dit «le Grand Bona» (1744-1829) qui, dans peu de temps, deviendra l’oncle de l’enfant aujourd’hui baptisé, par son mariage à Charlotte Tremblay (1746-1792), sœur de la mère et de la marraine[3]«Le Grand Bona» était déjà célèbre par sa taille exceptionnelle dans cet univers de descendants français qui peinaient à atteindre les cinq pieds huit pouces, alors que lui mesurait six pieds sept (un peu plus de deux mètres).  Le parrain de Michel deviendra un homme fort important à l’Isle, car il sera maître de pêche au béluga, meunier, agent seigneurial et deviendra même député du district Northumberland en 1792.  Bien que certains historiens avancent que Bona ne s’est établi qu’en 1771 à l’Isle aux Coudres, sa présence en mars suppose qu’il y était depuis au moins l’année précédente.

Le baptême de Michel a lieu dans la vieille et petite chapelle Saint-Louis-de-France de l’Isle aux Coudres, car la seconde ne sera construite qu’à l’été.  Pour l’heure, les habitants n’en sont qu’à équarrir le bois qui servira à sa charpente.  Bien que la toute nouvelle ne fera que trente-cinq pieds par soixante et ne comportera que de quatre rangées de bancs, on en planifie l’édification en raison de l’exiguïté de la première[4]

L’enfance de Michel sera donc marquée par des changements majeurs dans le paysage de l’île.  Trop jeune pour le réaliser, il tiendra pour acquise cette nouvelle chapelle complétée à l’automne 1772 et bénie par Jean François Hubert (1739-1797), alors procureur du Séminaire de Québec[5].  Il en sera ainsi également pour le nouveau moulin que son père et les autres habitants de La Baleine, sous la gouverne du fougueux curé Berthiaume, commencent à construire en 1773.  Fini l’obligation de se rendre au bout d’en haut pour faire moudre; ils auront enfin un moulin à vent bien à eux sur la côte sud de l’île.  Les censitaires de La Baleine ne devaient pas s’être fait prier pour participer à la corvée qu’avait organisée ce jeune curé venu de la ville[6].   

Le père, avec ce qu’il possède de terre, commence certainement à réaliser qu’il ne pourra établir tous ses fils à l’Isle et que certains devront s’expatrier.  Ce sera le cas de Michel comme celui de quatre de ses cinq frères.  De fait, seul André (1764-1831) demeurera à l’Isle sur la terre familiale.

La Malbaye

On ne sait pas quand au juste Michel quitte l’Isle aux Coudres pour s’établir dans la seigneurie de Murray Bay.  En revanche, au printemps 1792, on le retrouve à Murray Bay comme témoin d’une sépulture, alors qu’il vient tout juste d’atteindre sa majorité.  En effet, le 15 avril «Michel Erver» assiste à l’enterrement de «Marie Luce Pedenault» (1735-1792).  Cette dernière est la seconde épouse de l’oncle Jean Baptiste Desbiens (1736-1811).  Ce dernier était devenu veuf de Marie Madeleine Hervé (1739-1758), une tante que Michel n’avait pas connue, puisqu’elle était décédée lors de la terrible épidémie de picote qui avait ravagé l’Isle aux Coudres en 1758[7].  Les deux autres témoins de la sépulture sont aussi natifs de l’Isle; il s’agit de Louis Boulianne (1766-1836), marié à sa sœur Marie Jeanne et Michel Bergeron (1767-1820), ami et voisin d’enfance dont la terre familiale était adjacente à celle des Hervé.

Si Michel était déjà à Murray Bay si tôt au printemps 1792, c’est assurément qu’il y était depuis au moins l’année précédente.  Étant obligé à son père jusqu’à sa majorité, il avait peut-être troqué son devoir contre l’engagement de travailler comme garçon de ferme sur la terre d’un de ses frères qui y sont depuis des lunes.  Ses frères Pierre (c.1759-1857) et Louis (1762-1842) furent les premiers à tenter leur chance sur les rives de la Rivière-Malbaie en 1784, dans la seigneurie de Murray Bay.  Ils furent suivis de Marie Jeanne (1766-1831) quatre ans plus tard, ainsi que de Dominique Romain dit Joseph (1768-1830) peu de temps par la suite.

À la fin de l’été 1792, Michel assiste au double mariage de ses frères Louis et Dominique Romain dit Joseph.  Ce sont tous les membres du clan élargi des Hervé, ceux de l’Isle et de Murray Bay, qui sont réunis dans la petite chapelle Saint-Étienne pour l’occasion[8].

La « Concession duRuisseau des Frênes» est ouverte à la colonisation depuis 1787.  L’endroit qui deviendra Sainte-Agnès dans une quarantaine d’années se situe dans la seigneurie de Murray Bay dans l’arrière-pays de Charlevoix à plus de quatorze kilomètres du fleuve.  C’est probablement en 1794 que Michel obtint une terre dans cette concession, car déjà les meilleures censives le long de la Rivière-Malbaie, comme celles de ses frères Pierre et Louis, sont toutes concédées.  

La carte ci-haut est bien postérieure à l’acquisition d’une concession par Michel.  Elle montre cependant la position de sa terre ainsi que celle de son frère Jean.  C’est également en 1794 que l’on entame le chantier de l’ouverture du chemin du roi, la route du ruisseau des Frênes, dans la seigneurie de Murray Bay, une construction qui avait été décidée dans les années précédentes, mais dont les débuts des travaux avaient tardé[9]

Est-ce cette même année que Michel rencontre celle qui allait devenir son épouse? Marie Magdeleine Côté (1774-1857) est la fille de Joseph Côté (1736-1822) et de Dorothée Tremblay (1739-1822) de Baie-Saint-Paul.  Magdeleine demeure chez ses parents.  Rien dans les archives ou les relations familiales n’explique la rencontre de cette jeune fille de vingt ans demeurant à près de cinquante kilomètres de Michel à Murray Bay.  Il y a cependant bien un lien même s’il est faible : Guillaume Tremblay (1707-1755) de l’Isle aux Coudres, grand-père maternel de Michel et Louis Tremblay (1703-1757) de Petite-Rivière, grand-père maternel de Magdeleine, étaient demi-frères.  Quoi qu’il en soit, les deux tourtereaux s’unissent en l’église Saint-Pierre et Saint-Paul de la baie Saint-Paul, alors que l’automne se pointe à peine le nez, le 22 septembre 1794.  Ce sont «Pierre Ervez, père et Joseph et Jean Ervez frères de l’époux» qui lui servent de témoins[10].



Les plaines d’Abraham, marchez-y sans gêne!

Le 10 février 1899, de son bureau de Saint-Lin des Laurentides, un certain J.B.P. écrivait l’arbre généalogique combiné des Harvey et des Côté.  Le tout tenait sur deux pages dactylographiées sur du papier de son employeur «The Provincial Bank of Canada».  Bien que nous ne sachions pas qui il pouvait être, JBP connaissait sa généalogie et c’est sans faute qu’il nous fit découvrir que les descendants de Michel Hervé et de Magdeleine Côté pouvaient se promener sans gêne sur les plaines d’Abraham puisqu’elles appartenaient un peu à l’un de leurs ancêtres. Jean Côté (1607-1661) marié à Québec le 17 novembre 1635 à Anne Martin (1608-1684), fille d’Abraham Martin (1619-1664), dit l’Écossais[15], pilote royal, un des trois premiers propriétaires de la ville de Québec, les autres étant Louis Hébert et Guillaume Couture.  Le Champ de bataille qui opposa les armées de Montcalm et de Wolfe était situé sur la terre d’Abraham. 

La réflexion selon laquelle les descendants de Michel Hervé et Magdeleine Côté peuvent se promener sans gêne sur les plaines d’Abraham est celle qu’écrivait un peu avant son décès, Gertrude Harvey (1918-2005), elle-même de cette lignée, native de Causapscal dans la vallée de la Matapédia.

L’année suivante, le 28 octobre 1795, Magdeleine accouche de son premier enfant.  Deux jours plus tard, lors du baptême, on le nomme «Michel Herver», du prénom du père.  Bien que François Raphaël Pâquet, curé des Éboulements et de Saint-Étienne de la Malbaie, écrivait le plus souvent le patronyme sous la forme «Erver», on retrouve quelques inscriptions où il utilisa la forme «Herver» entre 1792 et 1797.  Le «curé de la mal Baye» nous apprend que l’oncle «Louis Herver et la tante Angèle Côté» agissent comme parrain et marraine[11]

Michel Herver

Michel épousera «Euphémie Otis dit Langlais» le 1er février 1820[12].  Il s’associera à sa belle-famille dans ses affaires[13].  C’est lui qui, avec Michel Otis, en 1834 et pour près de vingt ans, prendra à bail la ferme du Cap Fortin dans la seigneurie voisine.  Cette ferme qui avait été créée par Marie Duclos, la maîtresse du premier seigneur, prenait son front au chemin du roi et s’étendait sur les plateaux au nord du chemin.  Elle avoisinait, du côté nord, la ferme du Pont.  Du côté sud, ses bornes allaient à un ruisseau et à la première terre du Cap-à-l’Aigle, celle de Célestin Desmeules dans la seigneurie de Mount Murray.  Les Otis, ses beaux-frères, étaient les fermiers du domaine seigneurial depuis des lunes.  La grande ferme de la Comporté était aux mains de Frédéric depuis 1822, la petite ferme, qui avoisinait la première, était aux mains de Roger depuis 1824 et la ferme du Pont avait été aux mains du cadet Benjamin.  Il sera donc ainsi fermier du seigneur jusqu’à sa mort le 14 juin 1851[14]Michel et Euphémie auront eu huit enfants.

Alors que Magdeleine est à nouveau enceinte, le 19 mars 1797, Michel est choisi comme parrain d’un enfant de Pierre Audet dit Lapointe (1765-1816) et d’Esther Boudreau (1772-1865), tous deux amis d’enfance et voisins à l’Isle.  

Le 10 septembre 1798, Michel apporte à la chapelle de Murray Bay la petite « Marguerite Herver » pour son baptême.  Elle était née treize jours plus tôt, mais on avait dû attendre, pour la cérémonie, le passage du curé Pâquet que l’on n’avait pas vu depuis la fin juillet.  Il célébrera quatre baptêmes cette journée-là, avant de partir à nouveau pour les Éboulements d’en bas où il est aussi curé.  On ne le reverra pas avant octobre.  Le couple a choisi pour parrain Basile Villeneuve (1755-1825) et pour marraine, la belle-sœur Marie Boulianne, marié à Dominique Romain dit Joseph Hervé.  Basile Amiot dit Villeneuve est le beau-frère de Magdeleine; il avait épousé cinq ans plus tôt Félicité (1776-1858) sa jeune sœur qui avait seize ans à l’époque, alors qu’il en avait trente-sept[16].  Il est l’un des héritiers de la famille Amiot, l’une des cinq premières de l’Isle aux Coudres.  Vingt ans plus tôt, pour s’établir à Murray Bay, Basile avait vendu une partie de la terre familiale de l’île, une terre à foin, à l’oncle Dominique Hervé[17]

Marguerite Herver

Marguerite épousera «François Malteste» (1791-1882) en 1814[18].  Ce cinquième enfant de famille, né «François Raphaël», avait d’abord travaillé sur la terre paternelle.  En 1823, avec quatre enfants, le beau-père de Marguerite leur cède une terre à côté de la sienne et achetée de Hugh Blackburn (1746-1833), le meunier.  François deviendra, en 1837, l’un des vingt et un associés du Saguenay.  Socialement engagé, il signera la pétition pour l’amnistie des patriotes et partira pour le Saguenay afin d’y établir ses fils, mais cela, Marguerite Herver ne le verra pas puisqu’elle s’éteint en 1828[19].  Un monument sera érigé en 1924 à la mémoire des Vingt-et-un à Saint-Alexis-de-Grand-Baie.  Le principal responsable de la cérémonie d’inauguration du monument sera monseigneur Alexandre Maltais, neveu de Marguerite et François Raphaël[20].

Murray Bay a souvent été un lieu d’arrêt des autochtones comme on l’a vu dans l’histoire.  L’année 1798 ne fait pas exception.  Au début juillet, s’amènent dans la rivière Malle Baye quelques canots.  Des autochtones, que le curé Keller décrit comme étant «Mikmak de nation» viennent enterrer dans le cimetière paroissial trois des leurs[21].

À la malle baye, Magdeleine n’a pas seulement sa jeune sœur sur qui elle peut compter, car l’aîné Joseph André (1760-1848) est aussi établi dans la seigneurie.

Comme on l’a vu, deux des enfants de Louis Marie Boulianne (1740-1824) ont épousé des membres de la fratrie de Michel : Louis Boulianne a épousé Marie Jeanne et Marie Boulianne s’est uni à Dominique Romain dit Joseph.  Joseph Boulianne, un autre de ces petits-cousins par leur mère et sa femme Thérèse Simard (1777-1837), choisissent «Michel Hervez» pour être parrain de leur premier enfant en juillet 1798[22].   Le patronyme se transforme avec l’arrivée du premier curé résident à Saint-Étienne de la Malbaie depuis 1797, Joseph Benjamin Keller (1765-1836), ancien curé de Lachine près de Montréal.  Ce curé, bien que né à Québec, avait un père d’origine britannique qui était établi en Pennsylvanie avant de faire partie des troupes d’invasions lors de la conquête; il écrivait notre patronyme en le terminant d’un «z».  Rapidement associé aux seigneurs écossais de Murray Bay et de Mount Murray, il n’apprendra pas à se faire aimer de ses paroissiens. 

Le 4 juillet 1799 naît «Judith Hervez».  L’enfant est baptisé le jour même.  Pierre Hervé (c.1759-1857), frère aîné du père, est le parrain alors que Thérèse Simard est choisie pour marraine.  On se souviendra que Michel avait été parrain pour le premier enfant de cette dernière l’année précédente[23]

Judith Hervez

Judith s’unira à Joseph Perron le 24 novembre 1818[24].  Elle mettra au monde six enfants à Murray Bay.  Puis le couple partira s’établir à Saint-André de Kamouraska sur la Côte-du-SudJudith, rapidement dite «Julie Hervey» dans son village d’adoption, y aura deux autres enfants.  Elle décède des suites de son dernier accouchement le 7 décembre 1835[25].  Adélard Perron (1865-1938), son petit-fils, fut le fondateur d’une fromagerie réputée, la Fromagerie Perron, de Saint-Prime au lac Saint-Jean (Voir l’histoire complète de cet ancêtre à la section 5.5.7.3 Judith Hervez (1799-1835), 5e génération).

Le 12 avril 1801, il y aura bien des Hervé dans la petite chapelle Saint-Étienne.  Alors que le curé Keller a déjà quitté le lieu, n’ayant fait que passer en coup de vent de moins de deux ans dans une paroisse où il n’avait pas fait l’unanimité, c’est le curé des Éboulements desservant la Malbaye, Jean Baptiste Antoine Marcheteau (1761-1816), qui est de passage cette journée-là pour présider aux cérémonies de six baptêmes.  Avec le retour d’un curé francophone n’étant pas de Murray Bay, le patronyme Hervé fait également un retour dans la seigneurie.  On y retrouve donc plusieurs porteurs rassemblés.  La cousine Félicité Hervé (1769-1846) qui fait baptiser son huitième enfant, ainsi que sa sœur Geneviève (1781-1815) qui agit comme marraine, Félicité est également la belle-sœur de Louis frère de Michel.  Le frère des deux sœurs, Dominique Isaïe (1775-1851), agit pour sa part comme parrain d’un Perron, aussi apparenté au frère Louis.  Finalement, les frères Jean et Michel Hervé agissent comme parrain de jumeaux, les derniers enfants du frère aîné de Marie Magdeleine Côté[26].

C’est en juillet que naît le quatrième enfant et deuxième garçon du couple.  « Joseph Élie Hervé » qui vit le jour le 6 ne sera baptisé que le lundi 20 juillet 1801 au passage du desservant Marcheteau.  «Félicité Côté femme de Basile Villeneuve et tante de l’enfant» est marraine.  Michel et Magdeleine choisissent Joseph Pelletier (1776-1827) pour parrain.  Les parents ne sont pas allés chercher bien loin ce parrain puisque ce jour-là il est également à la chapelle Saint-Étienne pour unir sa destinée à la veuve Marie Louise Savard (1764-1836), une petite-cousine de l’Isle mariée en premières noces à Joseph Villeneuve (1753-1799), le beau-frère de la marraine[27].   

Joseph Élie Hervé

Joseph Élie épousera une fille des Éboulements le 10 avril 1826[28].  Marie Tremblay (1808-1847) et lui n’auront que trois enfants puisqu’«Hélie Harvay» décède sur sa terre de la concession du ruisseau des Frênes au jeune âge de trente ans le 19 avril 1832[29].  Deux ans plus tard, Marie Tremblay épousera Jean Hervey (1808-1880), cousin de son défunt mari, le fils de l’oncle Louis[30].

Le 6 juin de l’année suivante, Michel est à nouveau choisi comme parrain lors du baptême du sixième enfant de sa belle-sœur Félicité mariée à Basile Villeneuve.  Félicité Côté est la mère de Louis (1794-1875) et de Basile Villeneuve (1800-1870), deux des Vingt-et-un; une société qui se dédiera à l’ouverture du Saguenay et qui verra le jour le 9 octobre 1837, sous le nom de «Société des pinières du Saguenay», mais mieux connu sous le nom de Société des Vingt-et-un.  Lorsque l’on scrute plus attentivement le parrainage d’enfants lors des baptêmes, on voit qu’il s’apparente à un échange de bons procédés entre parents.  Tantôt l’un est choisi, l’année suivante c’est l’autre ou l’épouse de ce dernier et ainsi de suite[31]

Le 21 octobre 1803, un incendie se déclare dans ce qui sert de presbytère au curé desservant la paroisse.  Un incendie comme une autre qui aura pourtant de nombreuses répercussions chez les Hervé des seigneuries de Murray Bay et de Mount Murray les «registres de la paroisse de la mal Baye ayant été brûlé dans l’incendie du presbytère»Ces registres comprenaient les entrées des cérémonies de baptêmes, mariages et sépultures entre le 7 décembre 1802 et le 21 octobre 1803.  Une demi-douzaine de rejetons Hervé sont nés dans l’intervalle.  Parmi ce lot, un enfant de Michel et Magdeleine nommée Christine dont la date de naissance ne nous est évidemment pas parvenue[32]

Christine Hervé

Christine s’unira à Louis Desbiens le 14 février 1820[33].  Elle donnera naissance à cinq enfants et décédera, comme sa sœur Judith et bien d’autres à l’époque, des suites de son dernier accouchement le 21 août 1831[34].

Alors qu’il dessert la paroisse depuis bientôt cinq ans, les relations ont déjà commencé à se gâter entre le desservant Marcheteau et les paroissiens de Saint-Étienne.  Il faut dire que ces derniers ne sont guère satisfaits de ne pas avoir leur curé à eux et le font savoir à l’évêque depuis 1801 par de nombreuses requêtes[35] ; ce dernier, tout en imposant de nombreuses conditions aux demandes des paroissiens, fait la sourde oreille pour une question d’argent.  Pendant ce temps, Jean Baptiste Antoine Marcheteau se plaint constamment de ces ouailles qui font de même.  Comme le mentionnait Joseph Plessis (1763-1825), coadjuteur de l’évêque en 1804, en parlant des paroissiens de Saint-Étienne, 

«abandonnée au caprice d’un original qui, par bouffée, y va tous les 15 jours et passe, à propos de rien, deux mois sans y aller... et qui, ayant pris en affection deux ou trois femmes de l’endroit, d’une réputation très équivoque, passe des heures entières, tantôt avec l’une, tantôt avec l’autre, dans un cabinet, au scandale de ces pauvres gens, les promène en voiture et mène les paroissiens comme des chiens et se plaint d’eux sans cesse...».  

Bien de mauvaises langues avaient dû chuchoter à son oreille pour que le coadjuteur soit si bien informé en une seule visite dans la petite communauté en septembre 1804[36] 

Magdeleine accouche d’une autre fille au printemps 1805.  Le 24 avril, elle donne naissance à « Anasthasie Hervé ».  Le père s’amène le jour même à la chapelle Saint-Étienne avec le parrain Dominique Bouchard (1772-1840) et la marraine Elizabeth McNicoll (1763-1818), «femme d’Agapit Gagnon» (1759-1841)[37].  Elizabeth est la fille de Duncan McNicoll (1730-1798), un soldat écossais du 78e Fraser Highlanders, de la compagnie Campbell qui est arrivée pour conquérir la Nouvelle-France en 1759 et qui fut par la suite amené à Murray Baye par le seigneur Nairne[38].  Elizabeth est la sœur de Peter (1776-1834), marié à la très jeune Magdalen (Madie) Nairne (1790-1839), la fille de feu le seigneur Nairne.  


Anasthasie Hervé

Anasthasie épousera Abraham Audet dit Lapointe (1799-1890) en 1823[39]Anasthasie et son mari, maître forgeron de profession vivront cinq ans dans la concession du ruisseau des Frênes voisin de Michel, frère d’Anasthasie.  Ils tenteront l’aventure du côté de Kamouraska vers 1830, puis à l’Anse-du-Portage (aujourd’hui Notre-Dame-du-Portage) vers 1832.  Ils y resteront jusqu’en 1846 pour revenir s’établir dans la seigneurie de Murray Bay par la suite.  Bien qu’il demeure sur la Rive-Sud du fleuve, cela n’empêchera pas Abraham de se joindre à l’initiative dans laquelle Joseph (1791-1868), son frère aîné; il sera donc coassocié des Vingt-et-un avec le cousin Jean Hervey (1808-1880) chez Louis Hervé (1762-1842).  Le couple tentera l’aventure du Saguenay un court laps de temps.  De retour, à Saint-Étienne de Murray Bay, Abraham deviendra l’un des premiers conseillers de la municipalité en 1858.   Anasthasie décède le 16 mai 1886 à l’âge vénérable de quatre-vingt-un ans[40]. Elle avait eu cinq enfants : les deux premiers dans la seigneurie de Murray Bay, un dans celle de Kamouraska et les deux derniers dans la seigneurie Fraser, nommée seigneurie de la Rivière-du-Loup jusqu’en 1802.

La matriarche Marie Madeleine Tremblay convoque un conseil de famille au printemps 1806.  À l’exception de Pierre et Jean, ses trois autres fils dont Michel et ses deux gendres vivants à Murray Bay sont tous à l’Isle aux Coudres à la fin mai.  Le 28 mai 1806, devant le notaire Augustin Dionne, André rachète de ses frères Joseph, Louis et Michel leur part respective et en obtient quittance[41]

Le 19 décembre 1806, Magdeleine donne un troisième fils à Michel.  L’enfant qui est baptisé le même jour portera le nom de « Jean Timothée Hervey ».  Les parents choisissent Timothée Dufour (1766-1847) pour parrain.  Outre le fait que ce dernier est natif de l’Isle aux Coudres tout comme Michel, il est également le frère de sa tante Marie Magdeleine (1757-1832), mariée à l’oncle Dominique Hervé (1736-1812).  Marie Hervey (1773-1817), tante de l’enfant, est la marraine[42].  Alors que Christine avait été la dernière baptisée dans la chapelle-presbytère construite en 1724, juste avant son incendie en 1803, Anasthasie avait été la seule à être baptisée dans la petite chapelle temporaire construite à la va-vite juste après l’incendie.  Timothée Hervey sera donc celui de la famille qui étrennera cette toute nouvelle église Saint-Étienne que l’on s’était mise à construire à grands frais.  Les travaux avaient débuté depuis plus d’un an et furent terminés à l’été 1806[43]

Jean Timothée Hervey

Timothée dit Cendron deviendra un entrepreneur prospère.  En 1828, il épousera Françoise Bouchard avec qui il aura au moins douze enfants[44]. Tout comme son père, Timothée s’établira d’abord dans la concession du ruisseau des Frênes[45].  Douze ans plus tard, on le retrouvera avec sa famille dans la «première concession de la rivière Murray».  Après avoir vu naître tous ses enfants, il quittera Murray Bay dans les années 1860 pour s’établir à Saint-Fulgence au Saguenay.   Toutes ces années à Murray Bay, à marchander le bois des forêts avoisinantes, semblent lui avoir permis d’amasser un magot substantiel, car il deviendra le plus gros cultivateur de Saint-Fulgence de l’Anse-aux-Foins en 1871.  Lui et son gendre acquerront la ferme Valin du marchand David Edward Price (1826-1883)[46] de Québec.  La transaction s’élevait à douze mille dollars pour une vaste étendue de cinq mille deux cents acres. Timothée est-il cultivateur? Si peu.  Il ne tardera pas à ériger en société, avec les membres de sa famille, un moulin à scie sur la rivière à La Loutre, rivière se trouvant sur son domaine, le lot 13 du cinquième rang du Canton Tremblay.  Timothée partagera plus tard ces vastes terres entre ses enfants[47].  Il s’éteindra le 7 juin 1880 dans le nouveau coin de pays qu’il avait adopté[48].

La naissance du fils Timothée nous révèle que, ces dernières années, Michel a appris à écrire comme certains de ses frères.  Alors que dans les registres civils ou religieux, il avait toujours déclaré ne savoir signer ou on avait toujours dit de lui qu’il était illettré[49], ce jour-là, il signe «Michel hervez»Michel avait-il vraiment appris à écrire? Curieusement, on ne retrouvera sa signature que lors de ce baptême de 1806.  Par la suite, il continuera de déclarer ne savoir signer.  Il faut cependant en douter à voir la calligraphie de sa signature qui démontre une utilisation soutenue de la plume comme son frère Joseph.

Michel semble avoir été très près de Joseph Marie (1775-1847), fils de Louis Marie Boulianne (1740-1824), tout comme les membres de sa fratrie qui ont épousé d’autres Boulianne.  Michel avait été parrain de son premier enfant en 1798, rôle habituellement réservé aux grands-parents.  L’année suivante, la femme de Joseph Boulianne avait été à son tour marraine de Judith Hervez.  Joseph Boulianne devait être bien à l’aise à la fin de sa vie, car, s’il s’agit d’une indication, il sera l’un des premiers de la seigneurie à se faire prendre en photographie dans les années 1840, bien avant que Jules Isaïe Benoît dit Livernois, photographe célèbre, n’entre en scène à Québec en 1854.  Mais en 1807, lorsqu’il vend une terre à Michel[50], il devait à peine avoir commencé à accumuler sa fortune, lui qui se bâtira un moulin à scie sur le ruisseau des Frênes dans quelques années.  Que fera Michel avec cette nouvelle terre? Pour l’heure, il devait s’agir d’élargir son bien de fond, pour y établir ses fils plus tard, car la manne du commerce du bois n’a pas encore débuté vraiment.  Elle ne sera florissante qu’à compter de la prochaine décennie, en raison principalement du blocus de Napoléon sur les routes des Britanniques pour leur approvisionnement ce qui amènera la colonie à devenir le principal fournisseur de bois de l’empire.     

L’année suivante il effectue une nouvelle transaction[51].  En mai 1808, Michel achète une parcelle de terre conjointement détenue par son frère Dominique Romain dit Joseph et Lazare Ignace Boudreau (1777-1853), un autre expatrié de l’Isle.  On n’a peu de détails sur cette terre curieusement détenue par deux étrangers, même si chacun d’eux est natif de La Baleine sur l’île aux Coudres.  On sait que Lazare Ignace a quitté l’île au début du siècle pour s’établir à Murray Bay quelques années après s’être marié.  D’ailleurs, dans une douzaine d’années, probablement convaincu qu’il ne reviendra plus à l’île, il vendra la terre qui lui restait à Louis Hervé (1784-1863), un jeune cousin de Michel, fils de l’oncle Dominique[52].  Encore une fois, ce dernier devait vouloir assurer l’avenir de ses enfants, de plus en plus nombreux, sachant Magdeleine encore enceinte.

Cette dernière accouche de son huitième et quatrième garçon le 3 octobre 1808.  Le lendemain, on le nommera simplement «Joseph» comme tant d’autres.  Le «curé de la malbaye» inscrit à son registre que Michel est toujours «laboureur», mais faut-il le croire, car c’est ainsi qu’il décrit le métier de la grande majorité de ses ouailles, à moins qu’elles ne soient seigneurs ou de la petite bourgeoisie naissante à Murray Bay.  «Joseph Hervey» a pour parrain nul autre que Joseph Boulianne, si souvent rencontré dans la vie de Michel.  La marraine choisie est Luce Tremblay (1786-1855), nièce par alliance d’Elizabeth McNicoll, laquelle avait été marraine d’Anasthasie trois ans plus tôt[53].

Joseph Hervey

Joseph dit Lélé aura une longue feuille de route.  Après avoir épousé Josephte Brassard (1815-1838) en 1832[54] qui lui donnera trois enfants et décédera des suites de son dernier accouchement, il unit sa destinée à celle d’Adélaïde Tremblay (1811-1895) en 1839[55].  La cérémonie se tient dans l’église paroissiale de Sainte-Agnès qui englobe depuis cinq ans la concession du ruisseau des Frênes.  Le couple aura au moins douze enfants qui naîtront tous à Sainte-Agnès au cours des vingt prochaines années.  Lélé aura soixante-trois ans lorsqu’il quittera Sainte-Agnès pour s’installer au village de Saint-Fulgence sur une terre de cent dix-neuf acres avec une bonne partie de sa famille[56].  Quelques années plus tard, il reprend son bâton de pèlerin et part conquérir Saint-Félicien où les premiers colons s’étaient établis en 1864.  Joseph dit Lélé arrive dans cette colonie naissante bien après le grand feu de 1870 qui avait tout rasé.  «Joseph Harvey», s’y éteindra 29 janvier 1884 à l’âge de soixante-quinze ans[57].

Deux ans plus tard, le 14 novembre 1810, Marie Magdeleine Côté donnera un dernier fils à Michel.  L’enfant est nommé «Hippolyte Hervey» lors du baptême qui a lieu le jour même.  Le parrain choisi est Amable Perron, alors que la marraine est Angèle Villeneuve (1796-1859).  Cette dernière est la filleule de Magdeleine, l’aînée de sa sœur Félicité.  L’enfant meurt dès son retour de l’église.  Il est inhumé deux jours plus tard[58]

On ne sait pas quel mal est entré dans la chaumière de la famille ou s’il s’agit simplement d’une coïncidence, mais une quinzaine de jours plus tard c’est le père de famille qui est emporté.  Michel Hervé décède le 30 novembre au jeune âge de trente-neuf ans.  Comme on eut le temps de lui donner «tous les secours de l’église», il était peut-être malade depuis un certain temps.  On devait craindre de la contagion, car il est inhumé dès le lendemain dans le cimetière de Saint-Étienne de Murray Bay.  Ses frères Joseph et Louis sont présents lors de la cérémonie.  Ses amis et parents Louis et François Boulianne et Jean François Savard y sont également.  «François Boulianne et Joseph Hervez» signent comme témoins de la sépulture[59].  

Magdeleine Côté et la suite

Marie Magdeleine Côté, trente-neuf ans, convolera en secondes noces trois ans plus tard.  C’est à la mi-juin 1813 que la « veuve de Michel Hervey » demande à Jean, Pierre et Joseph, trois des frères Hervé encore vivants, de lui servirent de témoins pour son mariage en secondes noces à Alexandre Boivin[60].  Alexandre est un voisin qui a dix ans de moins qu’elle.  Pour un certain encore, il est propriétaire d’un moulin situé sur le ruisseau des Frênes, moulin qui est en service depuis 1803 [61]C’est ce jeune Alexandre Boivin (1783-1870) qui servira de figure de père aux plus jeunes enfants de Michel.   Propriétaire d’une entreprise très rentable, il aura le moyen de les établir dans la vie

Michel, tout comme son père d’ailleurs, ne semble pas avoir eu l’esprit entrepreneurial de ses frères.  Alors que ces derniers seront de toutes les entreprises marchandes et de foresterie qui commencent à voir le jour dans les seigneuries de Murrray Bay et de Mount Murray, il n’a pas laissé de trace de sa propre implication.  Il est peu probable qu’il est simplement poussé sa charrue toutes ces années.  Comme ses frères, il a assurément vécu de la forêt, car ce sont surtout des cultivateurs qui vont se lancer dans l’exploitation de moulin alors que le commerce du bois naissait.  Son frère Louis profitant du ruisseau des Frênes qui passait sur sa terre et voyant dans l’exploitation forestière une source de revenus intéressante, harnachera le ruisseau et construira un moulin s’il ne l’a pas déjà fait.  Comme toutes ces entreprises étaient des affaires de famille élargie, il fallait bien que Michel, voisin, ait aussi été impliqué un peu, à tout le moins lors des balbutiements de leur exploitation.

La descendance de Michel

Michel a une descendance qui remonte à nos jours.  Alors qu'il avait quitté les siens au jeune âge de trente-neuf ans, parmi sa descendance se trouve la première centenaire connue chez les Harvey : Marie Louise Harvay née le 24 février 1852 dans le village de Sainte-Agnès et décédée à Kénogami au Saguenay le 10 juin 1952 à l’âge de cent ans et trois mois. 

On lui connaît également deux Québécois parmi les plus célèbres :

·        1898-1973, Joseph Hervey, laboureur, commerçant et à ses heures, poète.

·     1923-1998, Julien Harvey, engagé dans tous les débats sur la lutte contre l’exclusion sociale, le vivre-ensemble, la culture publique commune et l’ouverture à l’autre dans un nationalisme territorial.

Michel Hervé, ses enfants, données généalogiques — 5e génération

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[1] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Louis-de-France, 1750 à 1770.  Pendant vingt ans, l’Isle aux Coudres fut desservie par voie de missions par un Récollet, le père François Denys Barron (1750-1751), un Jésuite, le père Claude Godefroy Coquart (1751-1757), le père Gravé (1758), le père Jean-Baptiste de la Brosse (1766), les pères Colomban Sébastien Pressart et Urbain Boiret (1764, 1765, 1766), le curé Louis Chaumont de la baie Saint-Paul (1767-1770) et finalement le père Hubert (1770).

[2] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Louis-de-France, octobre 1770 à mars 1771.

[3] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Louis-de-France, 23 mars 1771.

[4] Environ onze mètres sur dix-huit.

[5] A.S.Q., Séminaire, livre des comptes 1770-1850, page de garde et autres non-numérotées et BAnQ., 0100, Fonds Morisset, 1243-1267 pour l’histoire de la seconde chapelle Saint-Louis-de-France.

[6] A.S.Q., Séminaire, 24 janvier 1773.

[7] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Étienne de la Malbaie, 15 avril 1792.

[8] Ibid., 6 août 1792.

[9] BAnQ., Québec, Fonds Grands voyers.  Procès-verbaux des grands voyers, volume sixième, 1932, Malbaie, page 121.

[10] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Pierre et Saint-Paul de Baie-Saint-Paul, 22 septembre 1794.

[11] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Étienne de la Malbaie, 30 octobre 1795.

[12] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Pierre et Saint-Paul de Baie-Saint-Paul, 1er février 1820.

[13] PELLETIER, Louis, La seigneurie de Mount Murray, op. cit., pages 146, 147 et 213.

[14] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Étienne de la Malbaie, 17 juin 1851.

[15] Fichier Origine, Fédération québécoise des sociétés de généalogie et Fédération française de généalogie.  Fiche 290146. MARTIN/L’ÉCOSSAIS, Abraham.  Il a résidé sur la rue d’Écosse à Dieppe en France, d’où son surnom.

[16] Ibid., 10 septembre 1797.

[17] A.N.Q., GN. Minutier Jean Néron, 17 avril 1776. Contrat de vente entre Joseph et Basile Villeneuve d’une part et Dominique Hervé d’autre part.

[18] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Étienne de la Malbaie, 8 février 1814. 

[19] Ibid., 15 juin 1828.

[20] BAnQ., Journal Le Progrès, 3 juillet 1924.

[21] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Étienne de la Malbaie, 3 juillet 1798.  Sépultures de Thérèse fille de François, Marguerite fille de Paul et Thomas fils de Charles.

[22] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Étienne de la Malbaie, 18 juillet 1798.  Baptême de Jérôme Boulianne.

[23] Ibid., 4 juillet 1799.

[24] Ibid., 24 novembre 1818.

[25] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-André de Kamouraska, 9 décembre 1835.

[26] Ibid., 12 avril 1801.

[27] Ibid., 20 juillet 1801.

[28] BAnQ., Registre de la paroisse L’Assomption-de-la-Sainte-Vierge des Éboulements, 10 avril 1826.

[29] B.A.C., G., Recensement de 1831, district du Saguenay, microfilm 004569577_00291, concession du ruisseau des Frênes.  Et : BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Étienne de la Malbaie, 21 avril 1832.

[30] Ibid., 28 janvier 1834.

[31] Ibid., 6 juin 1802.  Baptême de Marie Anne Villeneuve.

[32] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Étienne de la Malbaie, 21 octobre 1803.  Dans le cas de l’enfant nommée Christine, la date de naissance nous est inconnue.  Elle est mineure à son mariage en 1820.  Elle est donc née après le 14 février 1799.  Son baptême n’est pas inscrit au registre de Saint-Étienne de La Malbaie, ni dans les paroisses voisines. Comme bien autres elle dû voir le jour et être baptisé quelque part après le 7 décembre 1802 et avant le 21 octobre 1803, «les registres de la paroisse de la mal Baye ayant été brûlé dans l’incendie du presbytère».  La date exacte ne nous est donc pas parvenue.  Cinq Hervé sont nés dans cette période et deux sont décédés sans que l’on ne sache quand exactement.

[33] Ibid., 14 février 1820.

[34] Ibid., 23 août 1831.

[35] 1801, 1802 et 1804.

[36] Archives de l’archevêché de Québec, lettres VI, 1804-1852, 13 septembre 1804.  Lettre de monseigneur Joseph Plessis à l’évêque de Québec. Et : PELLETIER, Louis, op.cit., pages 76 à 79.

[37] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Étienne de la Malbaie, 24 avril 1805.

[38] McNicoll (Duncan), militaire né en 1730 à Comrie (Perth, Écosse).  Soldat dans le 78e Fraser Highlanders, régiment D’Archibald Campbell de l’armée britannique du général Wolfe. Arrive au Canada en 1757, avec son épouse.  Père de la lignée McNicoll d’Amérique. Épouse Kathrine McNicoll en Écosse; de leur union sont issus Ann-Agnès McNicoll (mariée à François Gaudreau), Archibald McNicoll (marié à Angélique Dallaire), Élisabeth McNicoll (mariée à Agapit Gagnon), Marguerite McNicoll (mariée à Louis-Charles Tremblay), Mary McNicoll (mariée à Augustin Bouchard), Peter McNicoll (marié à Magdalen Nairne), Alexandre McNicoll (marié à Charlotte Comeau).  Les généalogistes avaient jusqu’à présent donné au couple un autre enfant, Geneviève McNicoll (mariée à Augustin Fournier); des tests d’ADN récents en font plutôt une McLean.  Fils d’Archibald McNicoll et d’Ann Buchanan. Décès en 1798 à La Malbaie. Inhumé dans la seigneurie de Murray-Bay, en terre protestante.

[39] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Étienne de la Malbaie, 22 juillet 1823.

[40] Ibid., 19 mai 1886.

[41] A.N.Q., GN. Minutier Augustin Dionne, 28 mai 1806. Quittances à André par Michel Hervé.

[42] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Étienne de la Malbaie, 19 décembre 1806.

[43] PELLETIER, Louis, op.cit., pages 79-80.  Et : Société d’histoire de Charlevoix.  Dès 1724, une chapelle s’élevait à La Malbaie. Une première église fut construite entre 1805 et terminée en 1806.  Elle sera détruite également par un incendie majeur en 1949. Elle prenait place tout près de l’emplacement de l’église actuelle, qui fut reconstruite en 1952.

[44] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Étienne de la Malbaie, 22 avril 1828.

[45] B.A.C., G., Recensement de 1831, district du Saguenay, microfilm 004569577_00291, concession du ruisseau des Frênes. 

[46] David Edward Price était un homme d’affaires et un homme politique canadien. Il fut membre du Sénat du Canada de 1867 à 1883, de tendance conservatrice.  Il était le fils de William Price, marchand de bois d’origine anglaise qui a dominé l’exploitation forestière au Saguenay.

[47] BEAULIEU, Carl. Les Harvey, entrepreneurs polyvalents et citoyens engagés. Chicoutimi, Éditions du patrimoine, 2002, pages 341-343.

[48] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Fulgence, 9 juin 1880.

[49] On retrouve une quinzaine d’événements où Michel est ainsi mentionné qu’il ne sait écrire.

[50] A.N.Q., GN. Minutier Isidore Lévesque, no 220, 24 février 1807.

[51] A.N.Q., GN. Minutier Isidore Lévesque, no 485, 24 mai 1808.

[52] A.N.Q., GN. Minutier Charles Cheniquy, 2 novembre 1820.

[53] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Étienne de la Malbaie, 4 octobre 1808.

[54] Ibid., 1er mai 1832

[55] BAnQ., Registre de la paroisse Sainte Agnès, 29 avril 1839.

[56] BEAULIEU, Carl, op.cit., pages 350-352.

[57] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Félicien, 31 janvier 1884.

[58] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Étienne de la Malbaie, 14 et 16 novembre 1810.

[59] Ibid., 1er décembre 1810.

[60] Ibid., 15 juin 1813.

[61] PELLETIER, Louis, op.cit., pages 95 et 99.