1923-1998, Julien Harvey
Louis Julien Thomas Emmanuel Harvey
Julien Harvey fut un jésuite engagé dans tous les débats essentiels sur la lutte contre l’exclusion sociale, le vivre-ensemble, la culture publique commune et l’ouverture à l’autre dans un nationalisme territorial.
Né le 23 juillet 1923 à Chicoutimi au Saguenay, Louis Julien Thomas Emmanuel est le fils aîné de Jules Harvey, un industriel et de Marie Louise Ouellet.
Outre son père Jules (1890-1955), Julien Harvey a comme généalogie patrilinéaire son grand-père Timothée (1847-1939) et les autres générations qui les ont précédés, Timothée Hervé (1803-1880), Michel Hervé (1771-1810), Pierre Hervé (1733-1799), Sébastien Hervé (1695-1759) et Sébastien Hervet le migrant (1642-1714).
Après des études classiques au Séminaire de Chicoutimi, il entre chez les Jésuites en 1944. Il est ordonné prêtre le 21 juin 1956. Après un doctorat en Écriture sainte à l’Institut Biblique de Rome, il devint professeur d’Écriture sainte au scolasticat de l’Immaculée-Conception (1962-68), à l’Université de Montréal (1968-74), supérieur provincial (1974-80), premier directeur du Centre Justice et Foi (1983-90), rédacteur à la revue Relations durant de nombreuses années.
Julien Harvey a été un grand professeur de théologie et un bibliste lié aux exigences de la vie en société et à la solidarité avec des clochards dans un centre de réhabilitation. Il fut aussi supérieur provincial des Jésuites (1974-1980) ; il a ensuite été un animateur et un collaborateur rigoureux de la revue Relations (1980-1998), et il fut le premier directeur du Centre Justice et Foi.
Toute sa vie et son action furent marquées par la quête de justice, non seulement entre les individus, mais aussi dans les structures de la société politique et économique. Citoyen du quartier Saint-Henri à Montréal, il avait des liens privilégiés avec Jacques Couture, travailleur social et adversaire de Jean Drapeau aux élections municipales, qui devient ensuite ministre du Travail et de l’Immigration dans le gouvernement de René Lévesque en 1976. Il conseilla le gouvernement du Québec sur les questions d’immigration et contribua aux débats de la société québécoise — particulièrement sur l’enjeu de la culture publique commune. C’est dans ce contexte de réflexion intense sur la justice sociale, pendant que s’élaborait en Amérique latine une théologie de la libération par l’Évangile, que Julien Harvey entreprend une longue réflexion sur les liens entre la pauvreté, l’exclusion, la place des immigrants et des communautés culturelles à Montréal.
Cette réflexion de Julien Harvey, éclairée par l’expérience européenne, se développait dans le contexte de l’adoption d’une loi fédérale sur le multiculturalisme dont Julien Harvey a bien souligné les faiblesses de son énoncé et les risques pour l’avenir, spécialement dans l’évolution du Québec. Pour Julien Harvey, l’accueil plein et intégral des immigrants, avec qui il travaillait, devait passer par une autre façon de définir la société d’accueil.
Julien Harvey est décédé à Montréal, le 30 mars 1998, à l’âge de 74 ans.
******************************************************************************************
Pour revenir à la liste des Harvey Québécois les plus connus, cliquez ICI
******************************************************************************************