17. Personnages historiques dans la vie de Sébastien Hervet

Charles AUBERT DE LA CHESNAYE est le seigneur qui concéda une terre à Sébastien en 1672 à une époque ou Aubert tentait d’établir une seigneurie au confluent des rivières connues aujourd’hui sous les noms de rivière des Mille-Îles et de rivière des Prairies.  Sébastien fut l’un des trois premiers colons à s’y établir.  La seigneurie en question est un haut lieu d’arrivage des fourrures provenant des Pays-d’en-Haut en raison de sa situation au confluent des deux rivières.  Charles Aubert est fils de Jacques, conseillé du roi, intendant et contrôleur général des fortifications d’Amiens.  Il arrive en Nouvelle-France en 1655 pour représenter un groupe de marchands de Rouen.  Son rôle dans l’essor économique de la Nouvelle-France est important (commerce de fourrures et autres, finance, agriculture, pêche).  Il possède de nombreuses seigneuries.  D’abord marchand à Québec, il est négociant de fourrures à Tadoussac, puis il devint commis général de la Compagnie des Indes occidentales.  Dès 1675, il détient le monopole des fourrures de castor, qui constituent la première richesse de la Nouvelle-France.  Pour financer ses projets, il se départit de la seigneurie de La Chesnaye en 1680.  Sébastien se départit également de sa concession en 1680.  Aubert de La Chesnaye crée la Compagnie de la Baie du Nord en 1682 dont il est le principal actionnaire.  En 1692, Sébastien, Charles Pinguet de Saint-Jean, marin pour Charles Aubert à la baie du Nord, Charles Denis de Vitré ainsi que Charles Aubert de La Chesnaye sont témoins lors de la signature d’un contrat de mariage.  Charles Aubert de La Chesnaye avait deux de ses filles qui étaient religieuses à l’Hôtel-Dieu de Québec, tout comme Sébastien y avait deux nièces d’âges similaires.  Membre du Conseil souverain, il est devenu le principal et plus riche homme d’affaires et le plus grand propriétaire foncier de la colonie.  Louis XIV lui accorde ses lettres de noblesse en 1693. 

Charles BAZIRE, personnage important s’il en est un dans la vie de Sébastien à l’arrivée de ce dernier au pays; il est avant tout l’ami et l’associé de Charles Aubert de La Chesnaye.  Né en 1641 à Rouen, Sébastien et lui sont du même âge, il décède à Québec en 1677.  Charles Bazire était marié à Geneviève Macard.  Charles Bazire n’a qu’une sœur qui vient au pays, Marie, laquelle épouse Philippe Gaultier de Comporté.  La fille de Marie Bazire sera marraine de Sébastien fils en 1695.  Charles Bazire vint dans la colonie vers 1660 à titre de receveur général des droits et du Domaine du roi, il était négociant de fourrures associé à Jacques Le Ber et commis général de la Compagnie des Indes occidentales qui détenait le monopole de la traite des fourrures en Nouvelle-France.  Il succéda à Aubert de La Chesnaye comme l’agent de la compagnie en 1669. L’intendant Talon lui concéda une seigneurie en face de l’île Percée.  Bazire apparaît comme l’un des premiers hommes d’affaires du pays.  Avant de mourir, il coucha Sébastien sur son testament en lui léguant une portion d’île en héritage.  Il est probable que ce fut Bazire qui convainquit Sébastien de s’établir dans la région de Montréal. 

Jean BOCHART DE CHAMPIGNY fut intendant de la Nouvelle-France de 1687 à 1702.  À peu près du même âge que Sébastien Hervet, on peut penser que ce dernier entretenait une bonne relation avec le sieur de Noroy et Verneuil (1643-1720).  En janvier 1695, le fils de l’intendant, Nicolas Joseph Bochart de Servigny (1686-1702), est parrain du deuxième fils de Sébastien.  Cinq ans plus tard, la secrétaire de Bochart de Champigny est à son tour dans les honneurs de la famille alors qu’elle est choisie comme marraine du troisième et dernier fils de Sébastien.  Pendant la période où Jean Bochart de Champigny sera intendant, on aura régulièrement recours à Sébastien comme témoin, arbitre ou procureur dans les greffes des notaires et sur le parquet de la Prévôté de Québec.  Lors de sa venue en Nouvelle-France, il avait emporté avec lui une copie d’un buste de Louis XIV qu’il avait fait installer sur la place du marché de la basse-ville de Québec, pour que ses sujets en terre française d’Amérique puissent connaître l’aspect de leur souverain.

Louis CHAMBALON est originaire de l’ancienne province de l’Anjou. Il est âgé de vingt-cinq ans quand il arrive à Québec en 1688 ou un peu avant, alors que Sébastien vient tout juste d’y revenir.  Les marchands Hazeur, que Sébastien avait connus à Montréal, l’engagent à titre de commis.  Fils de médecin, Chambalon avait reçu une formation de clerc.  À l’automne 1689, il part aux pays des Outaouais à titre de commis-procureur.  À son retour, il épouse Marie Anne Pinguet, la veuve de Léonard Hazeur des Ormeaux.  Chambalon apparaît par la suite comme marchand, important de France des produits les plus divers et approvisionnant les voyageurs engagés dans la traite des fourrures.  Le commerçant Chambalon reçoit de l’intendant Champigny une commission de notaire royal en 1692.  Relation d’affaires de Sébastien, alors qu’il était clerc chez les Hazeur, il aura recours à Sébastien comme témoin lors de la signature de très nombreux actes notariés tout au cours de sa pratique.  Allié par sa femme à la bourgeoisie du pays, il eut comme clientèle l’élite de la Nouvelle-France.  Ses services furent même utilisés par les gouverneurs et les intendants.  À la fin du siècle, il sera l’un des actionnaires de la compagnie de la Colonie pour laquelle Sébastien sera sergent d’armes.  Il exerça le notariat jusqu’à sa mort et fut le notaire le plus occupé de son temps.  Son greffe compte près de quatre mille minutes.

Gaston D’ORLÉANS est le troisième fils du roi Henri IV et de Marie de Médicis; il est donc frère du roi Louis XIII.  Tout au long de sa vie, il résidera souvent au château de Blois.  Une cour se réunit alors à Blois comprenant les compagnons et compagnes du prince, mais aussi des fonctionnaires, nobles, musiciens et diverses autres personnes dont la présence a influencé le caractère social et financier de la ville.   La mort de Gaston d’Orléans, le 2 février 1660, alors que Sébastien n’a que dix-sept ans, porte un coup sévère à l’économie blésoise.  La plupart des personnes attachées à la suite du prince regagnent Paris ou retournent dans leur province d’origine.  Sébastien travaille à l’atelier paternel, mais comme pour tous les commerçants de Blois, les affaires connaissent une baisse marquée et le père s’éteindra en octobre, l’année du départ de Gaston d’Orléans.

Louise DE MOUSSEAU, veuve de l’aubergiste Pierre Pellerin dit Saint-Amand, a demeuré un certain temps sous le même toit que Sébastien dans son auberge de Ville-Marie.  Endeuillée depuis moins d’un mois à son arrivée chez Sébastien, Louise de Mousseau avait été aubergiste elle-même à Québec alors que son mari était en France entre 1669 et 1675 quand Sébastien était débarqué de sa France natale.  Ils devaient se connaître à l’époque puisque tous deux demeuraient en la Basse-Ville de Québec.  On retrouve le nom de cette Parisienne à de nombreuses reprises dans les registres de la Nouvelle-France, autant civils que religieux.  Arrivée en Nouvelle-France avant 1655 comme «fille à marier», elle agit par procuration de son époux, Pierre Pellerin dit Saint-Amand, tout au long de sa vie et même après sa mort.  Son mari semble n’avoir transigé que par son épouse.  Elle se présente devant le Conseil souverain à plusieurs reprises pour le compte de son époux, pour elle-même et pour d’autres, où elle semble réussir fort bien d’ailleurs.  Elle fut en liaison d’affaires avec Charles Aubert sieur de La Chesnaye.  Elle est la belle-mère de Romain Becquet, greffier et secrétaire du Conseil souverain en Nouvelle-France, notaire royal et bourgeois de Québec.  Elle aurait été proche du gouverneur de la Nouvelle-France, le Marquis de Denonville, Jacques-René de Brisay, et de l’intendant Jean Bochart Champigny.  Sébastien et elle sont de retour à Québec à la même période après leur rencontre de Ville-Marie. 

Michel DE LA POTHERIE est probablement le capitaine de l’armée qui recrute Sébastien en 1665.  Il est le troisième fils de Jacques Leneuf de La Poterie et de Marguerite Legardeur de Repentigny.  En 1665, celui qui deviendra gouverneur de l’Acadie commande l’Île Royale (île du Cap-Breton) à titre de capitaine sous Nicolas Denys, le gouverneur de l’Acadie qui est son beau-père et qui sera connu plus tard sous le nom de Michel Leneuf de La Vallière et de Beaubassin.  Le capitaine «de La Potherie» vient tout juste d’épouser, cette même année, en France la fille unique de Nicolas Denys qu’il ramènera à l’Île Royale à son retour au printemps 1666.  Il est à présumer que Sébastien est du voyage et qu’il s’était engagé dans le but de faire partie de la garnison cantonnée à l’Île Royale, ou de l’escorte militaire accompagnant annuellement le vaisseau du gouverneur Nicolas Denys.

Charles DENYS DE VITRE et les sieurs Sébastien Hervet, pothier d’étain, Charles Aubert de La Chesnaye et Charles Pinguet de Saint-Jean sont témoins à la signature d’un contrat de mariage en mai 1692.  Vitré est membre du Conseil souverain cette année-là.  Né à Tours en France en 1645 dans une famille de bourgeois, il est mort à Québec en 1703.  Vitré travaille à développer l’industrie de la pêche dans le fleuve Saint-Laurent.  Il reçut plusieurs seigneuries, celles de Bellevue, du Bic, de Vitré voisine de celle de Beaumont, de Trois-Pistoles, de Notre-Dame-des-Anges près de Québec et d’une autre en Acadie.  Avec les riches marchands François Hazeur et Pierre Peiras, il établit une pêcherie de marsouins à l’embouchure de la Rivière-Ouelle où ils exercent un monopole.

Angélique GAULTIER DE COMPORTÉ, fille de Marie Bazire et de Philippe Gaultier de Comporté est marraine de Sébastien fils en 1695.  Un an plus tard, Angélique Gaultier de Comporté (1680-post1717) épousera Denis Riverin qui sera, membre du Conseil Souverain de Québec, receveur général des droits du Domaine du Roi et directeur de la compagnie des pêches en Nouvelle-France.  L’entremetteur dans cet arrangement de mariage ne sera nul autre que son tuteur, François Hazeur, un ami de ses parents décédés tous deux en 1687.

Philippe GAULTIER DE COMPORTÉ est un ancien militaire, devenu seigneur en Nouvelle-France, commissaire des magasins du roi, prévôt de la maréchaussée et commissaire de la marine de la Nouvelle-France.  Il est peu probable que Sébastien ait beaucoup connu Gaultier, car il décède à l’automne 1687.  Par contre, sa femme Marie Bazire, la sœur de Charles Bazire, personnage si important dans la vie de Sébastien, y jouera quelques rôles d’entremetteuses.  C’est la fille de Gaultier et de Marie Bazire qui sera marraine de Sébastien fils.

Jean GERVAISE est juge intérimaire (1673-1689) dans le gouvernement de Montréal pendant toute la période où Sébastien Hervet vécut à Ville-Marie.  Il remplace souvent Jean Baptiste Migeon de Branssat.  Né en Touraine en 1616, Gervaise était boulanger lorsqu’il fut recruté par Maisonneuve avant de venir s’établir en Nouvelle-France en 1653.  L’année suivante, il épouse la sage-femme Anne Archambault dont le premier mariage avec Michel Chauvin avait été annulé, alors qu’elle était enceinte de son deuxième enfant.  À cause de sa bigamie, Michel Chauvin avait été renvoyé en France par le premier bateau à se présenter au port au printemps suivant.  De 1657 à 1661, Gervaise, qui était l’un des trois premiers marguilliers de Notre-Dame de Montréal, percevait la dîme.  Il fut nommé substitut du procureur de la couronne en 1671.  Tombé malade en 1689, il abandonne ses fonctions de procureur fiscal et de juge intérimaire pour le gouvernement de Montréal.  Jean Gervaise décède à Ville-Marie en 1690.  Sébastien et Jean Gervaise ont été ensemble présents à quelques événements avant 1680, en autres lors de la signature du contrat de mariageentre Guillaume Leclerc et Marie Thérèse Hunault en 1676.  Paul Chalifour, beau-frère de Sébastien, est fils de Jacquette Archambault, sœur d’Anne Archambault, la femme de Gervaise.  

François HAZEUR, émule de Charles Aubert de La Chesnaye, est un entrepreneur, seigneur, membre de la Compagnie du Nord et de la Compagnie de la Colonie et conseiller au Conseil supérieur.  Cet éminent marchand de Québec passa en Nouvelle-France à la même période que Sébastien; il est aussi du même âge que ce dernier.  La proximité de Sébastien avec François Hazeur s’explique en partie par son amitié pour Jean Sébille, le beau-frère de Hazeur.  En 1694, François Hazeur, Jean Sébille et Sébastien sont témoins au mariage de Louis de Niort sieur de LaNoraie et de Marie Sophie Vanneck.  C’est la pupille de François Hazeur qui est marraine de Sébastien fils.  Marie Anne Ursule Hazeur, fille de François, est la marraine de la plus jeune des filles de Sébastien.  Si Sébastien a deux nièces qui sont religieuses à l’Hôtel-Dieu, François Hazeur y a deux sœurs alors que Charles Aubert de La Chesnaye y a également deux filles; un autre motif qui lie les trois hommes.  Un large pan de la famille de ce fils de bourgeois de Brouage a émigré au pays également, en autres son frère cadet, Jean François Hazeur dit Sieur du Petit-Marais (1648-1685), qui demeurait à Ville-Marie du temps où Sébastien y vivait et s’adonnait au commerce de la fourrure.  Jean François habitait une maison rue Saint-François, à moins de quatre cents mètres de l’auberge de Sébastien; il était associé à ses frères François de Québec et Léonard Hazeur Sieur Desonneaux, qui vécut également à Montréal dans la période où Sébastien y était.  François Hazeur, l'exécuteur testamentaire du comte de Frontenac, contrairement à ses deux frères qui avaient cherché fortune à Ville-Marie, s’établit à Québec, mais comme tous les trafiquants de fourrures de l’époque, il avait son pied à terre à Ville-Marie où il passait régulièrement.

Marie Anne Ursule HAZEUR, fille de François Hazeur, est la marraine du quatrième enfant de la famille Hervet, Marie Charlotte.  Ursule n’a que six ans lors du baptême.  Elle épousera Michel Sarrazin, chirurgien de la marine à son arrivée en Nouvelle-France.  Par la suite il travailla à l’Hôtel-Dieu où il côtoya les deux nièces de Sébastien, religieuses hospitalières.  Bien que Marie Anne Ursule eut un rôle secondaire dans la vie de Sébastien, son mariage avec Michel Sarrazin sera fort aidant pour la vie de Françoise Philippeau, l’épouse de Sébastien et de son enfant invalide, Marie Charlotte.  Marie Anne Ursule demeurera en lien avec la famille bien après le décès de Sébastien Hervet; en 1721 l’une de ses filles sera d’ailleurs marraine d’un enfant de Renée Hervé, la fille aînée de Sébastien.

Jacques LE BER était devenu un des personnages principaux de la riche coterie surgit en Nouvelle-France au début des années 1670.  Au nombre de ses associés on notait Charles Aubert de La Chesnaye et surtout Charles Bazire avec qui il se lança dans de nombreuses spéculations commerciales.  En 1674, le gouverneur Frontenac cède à bail aux deux associés le poste du fort Frontenac qu’il avait fondé.  C’était un point stratégique du commerce de fourrures avec les Iroquois et certaines tribus de l’Ouest.  Cependant, l’année suivante, le gouverneur effectue le transfert du bail en faveur de Cavelier de La Salle.  D’alliés dévoués qu’ils avaient été, Le Ber et Bazire s’étaient maintenant mués en ennemis jurés de Frontenac.  Ils organisèrent un réseau rival de traite des fourrures avec Le Moyne, La Chesnaye et Philippe Gaultier de Comporté qui, eux aussi, s’estimaient lésés par la politique de Frontenac.  C’est au sein de cette bisbille que Sébastien frayait à Ville-Marie, entre les alliances des commerçants qui se faisaient et se défaisaient et les intérêts personnels des gouvernants dans le trafic de fourrure, comme Frontenac, le gouverneur de la colonie et François Marie Perrot, le gouverneur de l’île de Montréal, avec l’aide de leurs hommes de main comme Migeon de Branssat.  En 1682, ce groupe de puissants marchands gagna la faveur du nouveau gouverneur Le Febvre de La Barre lequel accorda promptement à Le Ber et à La Chesnaye la possession du fort Frontenac.  Sébastien se positionnait de nouveau du côté des puissants, car avec son ami Le Ber on le retrouve quelques années plus tard à Québec au sein de la Compagnie de la colonie, Le Ber comme l’un des principaux actionnaires et Sébastien comme sergent d’armes.  Le Ber est le père de la recluse connue Jeanne Le Ber (1662-1714).

Geneviève MACARD était mariée à Charles Bazire en premières noces.  À la mort de ce dernier, elle s’installa à Québec où elle se mariera à deux reprises.  La première avec le lieutenant du Roi au gouvernement de Québec et la seconde avec Charles Henri d’Aloigny, marquis de La Groye.  Sébastien semble avoir gardé contact avec la veuve Bazire puisqu’il est mentionné en sa présence à quelques reprises dans les archives de la colonie. 

Claude MAUGUE est le notaire de Sébastien pendant toute la période où il vécut à Ville-Marie.  Il ne rédige pas moins d’une douzaine de contrats notariés pour notre ancêtre entre 1680 et 1686.  Né vers 1646 en Auvergne, il est le fils d’Antoine Maugue, marchand, et de Françoise Rigaud.  Il décède à Montréal en 1696.  D’abord maître d’école à Beauport, en 1673, il exerça ensuite les fonctions de greffier et de notaire pour la juridiction de Montréal, après un bref passage comme notaire de la seigneurie de Lauson.  Il est l’un des notaires les plus souvent cités avec plus de trois mille actes à son actif.  Claude Maugue fut également greffier de la juridiction du gouvernement de Montréal pendant les offices de Jean Baptiste Migeon, sieur de Branssat et de Jean Gervaise au titre de juge et de juge intérimaire de cette même juridiction. À la fin de sa vie, il était également substitut du procureur général.

Jean Baptiste MIGEON DE BRANSSAT, le sieur Pierre Le Perrotin et Sébastien Hervet sont témoins lors d’un contrat de mariage passé à Montréal en 1676.  Maître Jean Baptiste Migeon de Branssat est, en 1676, licencié en lois et avocat en parlement.  Lorsqu’il arriva en Nouvelle-France, il était commerçant.  Après avoir été commis pour la Compagnie des Indes occidentales, il fut nommé, en 1667, procureur fiscal de la seigneurie de Montréal.  Il s’occupait de la traite des fourrures et fit plusieurs transactions immobilières.  Il est emprisonné par le gouverneur Perrot de Montréal pour une question d’affrontements personnels dans le domaine des fourrures.  Alors bailli à Ville-Marie, il est nommé juge au civil et au criminel en 1677 et subdélégué de l’intendant De Meulles en 1685.  Sébastien brassa quelques affaires avec Migeon de Branssat et se retrouva en cours aux Trois Rivières dans une affaire les opposants en 1680.

Pierre PERROTIN est un homme de main de Charles Bazire.  Avec Sébastien et quelques autres, ils établissent les bases de la seigneurie de La Chesnaye en 1672.  Perrotin est avant tout un coureur des bois s’occupant de la traite des fourrures à partir de sa terre de La Chesnaye, voisine du domaine seigneurial.  Perrotin est, de fait, procureur et fermier du seigneur Charles Aubert et il le demeure même après la vente de la seigneurie en 1681.  Il saura très bien se tirer d’affaire comme fermier du seigneur, puisqu’en 1681 il possédait pour lui-même vingt-sept bêtes à cornes.  À trente-six ans, il reprend son métier de coureur de bois en 1686 et décède en 1704, lors d’une expédition au pays des Outaouais.

Marie Anne PINGUET est née à Québec le 18 décembre 1660.  Mariée en 1681 à Léonard Hazeur Sieur Desonneaux, trafiquant de fourrures à Ville-Marie, elle y demeura pendant toute la période où Sébastien y a vécu.  Leur demeure était située près de l’auberge de ce dernier.  Au décès de son mari en 1687, tout comme Sébastien, elle était revenue vivre à Québec.  En secondes noces, elle y épouse Louis Chambalon, commis de ses beaux-frères les frères Hazeur, le 12 juin 1691.  Il est possible qu’en raison des liens d’affaires de Sébastien avec son défunt mari à Ville-Marie, elle ait été liée d’amitié à Sébastien tout comme son second époux.  Charles Pinguet de Saint-Jean, frère de Marie Anne Pinguet, était également une connaissance d’affaire de Sébastien.  Navigateur se son métier, il travaillait pour Charles Aubert de La Chesnaye à la Baie du Nord pour la compagnie du même nom diriger par ce dernier.  Charles Pinguet est le filleul de Charles Bazire, le protecteur de Sébastien.

Denis RIVERINÀ partir du début du 18e siècle, l’instabilité caractérise la situation dans le Domaine du Roi. La Compagnie de la Colonie absorbe la Compagnie du Nord en 1700.  Cette nouvelle compagnie obtient la traite des peaux de castor de la Compagnie de la Ferme.  Le duo François Hazeur et Denis Riverin achète les droits de pêche et de commerce dans les postes de Tadoussac en 1701 pour la somme de 12700 livres par an.  Après la faillite de la Compagnie de la Colonie, c’est la Compagnie Aubert, Néret et Gayot qui obtient le monopole de la Compagnie de la Ferme du Roi de 1705 à 1718.  Denis Riverin et Charles Guillimin exploitent la Traite de Tadoussac pendant les huit dernières années du bail.  Riverin est l’époux d’Angélique Gaultier de Comporté, marraine de Sébastien fils.

Louis ROUER DE VILLERAY, premier conseiller au Conseil souverain, François Provost, lieutenant du Roi au gouvernement de Québec, Claude de Bermen, écuyer, seigneur de LaMartinièr et aussi conseiller audit Conseil souverain, François Hazeur et Jean Sébille, marchands et bourgeois de Québec et Sébastien Hervetsont témoins à la signature d’un contrat de mariage en 1694.  Rouer était alors écuyer et seigneur de Villeray.  Il fut nommé membre du Conseil souverain en 1663 par Monseigneur de Laval et le gouverneur de Mézy.  Son père était valet de chambre de la reine.  En plus d’être conseillé, il fut secrétaire du gouverneur Jean de Lauzon, négociant, notaire, lieutenant civil et criminel, agent de la Compagnie de la ferme du roi.  Il obtint également deux autres seigneuries, l’une à l’île Verte et l’autre à Rimouski.

Jean SEBILLE dit BRISEVAL est comme Sébastien un Blésois natif de la paroisse Saint-Solenne.  Les deux hommes se rencontrent probablement à Ville-Marie où tous deux avaient choisi de tenter leur chance.  Après s’être marié à Marie Anne Hazeur, la sœur du riche marchand François Hazeur, Sébille deviendra un prospère commerçant de Québec et même s’il est un peu plus jeune que Sébastien, les deux hommes partageront des expériences de vie similaires.  Marié sur le tard tout comme Sébastien, il voit naître son premier fils quelques semaines après le premier fils de Sébastien.  C’est d’ailleurs la femme de Sébille qui est marraine de François Hervet, premier garçon de Sébastien.  Les deux enfants décèdent en bas âge.  La proximité de Sébastien avec François Hazeur, qui sera conseillers au Conseil souverain de la Nouvelle-France de 1703 à 1708, s’explique en partie par l’amitié entre lui et Jean Sébille, beau-frère d’Hazeur.

Louis XIV, dit Louis le Grand ou le Roi-Soleil, né le 5 septembre 1638 au Château Neuf de Saint-Germain-en-Laye et mort le 1er septembre 1715 à Versailles, fut roi de France et de Navarre.  Il régna plus longtemps que Sébastien ne vécut et fut l’unique monarque que ce dernier connu; monté sur le trône du royaume de France en 1643, il fut roi jusqu’à sa mort.

*******************************************************************************************

Pour passer à la section suivante de la vie de l’ancêtre, cliquez ICI

*******************************************************************************************