4. Les premiers parmi les Harvey 

Saviez-vous lesquels … furent les « premiers » parmi les Harvey  

 

Comme dans toutes choses, il y a toujours un premier.  Cette chronique établit une liste de ceux, parmi les Harvey de notre histoire, qui furent les premiers à être impliqués dans un événement ou une fonction quelconque.   

Si votre curiosité vous pousse à en savoir davantage sur chacun d’eux, cliquez simplement sur leur nom pour atteindre les pages qui leur sont consacrées.  

Depuis l’arrivée du migrant Sébastien Hervet (1642-1714), le premier arrivé en en Amérique du Nord de cette longue lignée connue jourd’hui sous le patronyme de Harvey, d’autres après lui peuvent aussi revendiquer qu’ils ont été les premiers parmi les Harvey :

Seconde génération

Ainsi, Sébastien Hervé (1695-1759), le fils du migrant, fut le premier à se faire colon-agriculteur en Nouvelle-France.

Fils de bourgeois, il renonça au confort relatif qu’offrait la ville de Québec au début du XVIIIe siècle et se fit d’abord coureur des bois, afin d’amasser un pécule permettant d’assurer son avenir et de s’installer avec d’autres sur une île vierge du Saint-Laurent. 

Troisième génération

L’un des fils du précédent, Dominique Hervé (1736-1812), fut notre premier pilote du Saint-Laurent.


À vingt-trois ans, ce fils de troisième génération participa à la guerre de la conquête, avant de devenir bailli, capitaine de milice et par-dessus tout, marin reconnu.

Quatrième génération

De cette génération, on ne retiendra que Louis Hervé (1762-1842), premier entrepreneur.


Si beaucoup de descendants de Dominique Hervé (1736-1812) ont été gens de mer, il en est bien autrement pour de nombreux descendants de son frère Pierre (1733-1799).  On se souviendra que le migrant Sébastien Hervet, artisan potier d’étain, avait la fibre commerçante.  Lui qui tenait boutique dans ce que l’on connaît aujourd’hui comme « le Petit Champlain » à Québec, commerça également la fourrure, après s’être adonné à l’achat et la revente de terres.  Comme on pourra le constater, ce goût pour le commerce et l’entrepreneuriat est fort présent parmi les descendants de Pierre Hervé.  Son fils Louis Hervé fut le premier de cette longue lignée d’entrepreneurs-marchands chez les Harvey.  Jeune adulte, il s’est établi à Murray Bay et a bénéficié des liens tissés avec les acteurs de la région impliqués dans la guerre de 1812 pour se tailler une place importante dans le domaine de l’exploitation forestière. 

Cinquième génération

La cinquième génération de Hervet/Hervé en terre d’Amérique française fut généreuse en premiers. 

Joseph Hervé (1794-1890) fut non seulement le premier, mais aussi le seul à avoir participé à la guerre de 1812.


Au début du 19e siècle en Europe, les Britanniques sont en guerre contre Napoléon depuis un certain temps.  Au sud de chez nous, les Américains discutent de la possibilité d’en profiter pour conquérir les colonies de l’Amérique du Nord britannique.  Chez les Hervé, tous souhaitent comme la plupart, ne pas être appelés au combat dans ce conflit qui bouillonne entre anglais.  Au printemps 1812, les autorités coloniales décident de lever une milice composée d’hommes célibataires tirés au sort.   Alors qu’il vient tout juste d’avoir dix-huit ans et qu’il n’est pas encore majeur, Joseph François Hervé est recruté.  Il sera le seul Harvey québécois de la descendance du migrant à combattre pendant la guerre anglo-américaine de 1812 qui opposa alors les États-Unis au Royaume-Uni.  

François Hervey (1810-c.1900) fut le premier à migrer aux États-Unis et ce bien malgré lui.


François Hervey fut le premier descendant du migrant français à devenir américain.  La vie de ce Harvey de 5e génération se passe au beau milieu du 19e siècle dans une région de conflits.  Établis à la frontière contestée du Québec (Bas-Canada) et du Nouveau-Brunswick, sur une terre qui fut plus tard concédée aux États-Unis, lui et sa famille deviendront américains sans en avoir fait la demande.  Parmi les descendants du migrant français naturalisés américains, c’est lui qui a la plus nombreuse progéniture en Nouvelle-Angleterre et ailleurs aux États-Unis.  Ses descendants au Maine et dans les autres états américains se comptent aujourd’hui par centaines.  

Louis Didier Hervey (1819-1854) fut notre premier médecin.


Enfant de la cinquième génération lui aussi, Louis Didier consacra sa vie aux services des autres.  L’histoire de ce médecin de campagne, parti de son Isle-aux-Coudres pour contribuer à l’ouverture du Saguenay nous ramène à une époque où tout, dans le Québec du temps, restait à bâtir.  

Sixième génération

Quant à la sixième génération, celle qui prépare la venue de nombreux Harvey québécois les plus connus au XXe siècle, on en retiendra deux qui furent souvent les premiers dans leur domaine respectif.    

Marie dite Adéline Harvai (1830-1895), de la sixième génération fut la première Harvey à passer sa vie chez les autochtones. 


Elle fut la première descendante du migrant français à s’unir à un fils de premières nations, un Abénaquis accueilli chez les Innus.  Elle vivra parmi eux toute sa vie. 

Certaines légendes urbaines nous laissent croire que les Québécois se sont beaucoup métissés avec les autochtones.  Il s’agit bien là de légendes.  Les unions franco-indiennes concernent assez peu la vallée du Saint-Laurent, mais beaucoup plus l’Acadie et la région des Grands Lacs, où le métissage, de fait, a pu s’épanouir.  Au siècle précédent celui de la vie d’Adéline, pour de nombreux coureurs des bois ou voyageurs, l’union avec une Amérindienne servait de porte d’entrée dans l’univers indien.  Plutôt cultivateurs sédentaires, marchands ou navigateurs de la vallée du Saint-Laurent, les Hervé furent peu nombreux à s’unir à des autochtones.  Il y avait bien eu le petit-petit cousin Thomas Hervey (1818-1888) qui avait épousé une jeune fille prénommée Flora, mais cette Flora McKenzie était une métisse (Écossaise autochtone) par son père et d’origine autochtone par sa mère.  Son mari étant cultivateur, elle a toujours vécu parmi les blancs et se serait déclarée d’origine écossaise toute sa vie. 

Joseph Harvey (1851-1928), un autre enfant de la sixième génération, fut le premier parmi les Harvey à s’expatrier volontairement vers la Nouvelle-Angleterre dans l’espoir de vivre le rêve américain comme près d’un million de Québécois le feront.


Parmi les nôtres, il n’y a pas de départ plus hâtif que celui de Joseph Harvey.  La vie du premier Harvey à émigrer vers la Nouvelle-Angleterre à la recherche d’un emploi ressemble à celle de plusieurs sans-terre du Québec de l’époque.  Les sans-terre québécois du XIXe siècle furent à la recherche d’une solution pour faire vivre leur famille et plusieurs choisirent les États-Unis comme terre d’accueil.  Les Harvey n’ont pas échappé à cet exode qui pour les nôtres a débuté à la fin des années 1860.  Plusieurs porteurs de notre patronyme quitteront ainsi le Québec pour aller travailler en Nouvelle-Angleterre.  Alors que certains reviendront au pays de leurs ancêtres, plusieurs familles laisseront derrière elles des enfants qui s’y établiront.  La majorité des individus de la trentaine de familles Harvey qui ont ainsi été attirées par le rêve américain avant le tournant du XXe siècle ne reviendront jamais plus.  Joseph fut le premier de ceux-là. 

Si vous n’avez pas déjà rencontré tous ces premiers en furetant sur le site de l’histoire des Harvey québécois vous découvrirez à la lecture de leur biographie, un portrait des mœurs de nos ancêtres des 18e et 19e siècles.