4 Marie Scholastique Hervé

5.6.5.4 Marie Scholastique Hervé (1799-1881), 5e génération

Comme la plupart des femmes de l’époque, Marie Catherine Denis dite Quimper engendre des enfants tous les deux ans environ.  Le 30 janvier 1799, Joseph SébastienHervé est père à nouveau alors que naît Marie Scholastique Hervé.  Le baptême a lieu le même jour et c’est Joseph Kimper (1779-1841), l’oncle de l’enfant, qui est parrain.  La marraine est Marie Madeleine Ouellet (1757-1841).  Il est probable que Marie Madeleine soit une sage-femme du lieu si l’on tient compte de sa fréquence d’apparitions dans le registre de la paroisse.  Tout comme lors des baptêmes de Marie Catherine et Marie Céleste, sœurs de l’enfant, le père, Sébastien le laboureur, est encore à l’extérieur du village pour l’hiver et absent lors de la cérémonie[1]

Marie Scholastique Arvé épouse Urbain Chrétien le 18 août 1829 à Saint-Roch-des-Aulnaies.  Son mari, journalier, est un jeunot du village de douze ans son cadet.  Il est mineur et est le plus jeune enfant d’Antoine Chrétien (1773-1845) et de Victoire Bérubé (1770-1838), lesquels en ont eu quatorze selon les registres.  Urbain n’est pas un inconnu de la famille puisqu’il est le filleul de Marie Catherine Denis dite Quimper, la mère de Marie Scholastique[2].  C’est donc peut-être la marraine qui a trouvé à qui marier sa fille.  Urbain est aussi le cousin de Joseph François Chrétien ; il avait été parrain d’une cousine de la mariée, une fille de l’oncle David Louis Dominique en 1798, alors que Marie Catherine Denis dite Quimper avait été la marraine.  

Le nouveau couple aura son premier enfant dès l’été suivant et ils en auront plusieurs, soit sept inscrits dans les registres.  La première, Marie Louise, plus souvent prénommée Alice, est née le 17 juillet 1830, puis suivront Zacharie le 4 mars 1832, Jean le 5 mai 1834, Marie Célina (erronément prénommée Edwina) le 31 mai 1836, Philomène le 7 octobre 1838 et André le 13 octobre 1840, lequel est le dernier à voir le jour à Saint-Roch-des-Aulnaies.  Puis viendra Marie Claire dite Mérance née le 9 octobre 1844 à Sainte-Anne-de-la-Pocatière.

Le couple s’installe d’abord à Saint-Roch-des-Aulnaies ; Scholastique et Urbain devaient habiter à la limite est de cette paroisse puisque trois de leurs enfants furent baptisés à Sainte-Anne-de-la-Pocatière.  Les curés des deux paroisses se les approprient comme fidèles lors de l’inscription des baptêmes des enfants[3].  On sait qu’après la naissance de la plupart de leurs enfants, ils partent vivre à Sainte-Anne-de-la-Pocatière.  Ils y sont en 1852 et Urbain est toujours journalier.  Puis, ce dernier se fait cordonnier à Sainte-Anne-de-la-Pocatière où le couple demeure toujours dix ans plus tard[4]

Les affaires du cordonnier doivent avoir été bonnes puisque, par la suite, il fait l’acquisition d’une terre au Cap-Chat en Gaspésie où, en 1871, lui et Scholastique sont simplement rentiers, alors que leur fils aîné Zacharie (1832-1900) est cultivateur-menuisier[5].  À l’époque, Sainte-Anne-des-Monts et le Cap-Chat ne font qu’un. 

Scholastique et son époux finiront leur vie sous le toit de leur cadet André (1840-1892) qui vit également dans la municipalité de la paroisse de Saint-Norbert-du-Cap-Chat, laquelle vient d’être érigée en 1885[6].

Scholastique Harvé meurt le 15 novembre 1881 à l’âge de quatre-vingt-deux ans.  Elle est inhumée deux jours plus tard au cimetière de sa paroisse d’adoption[7].

Sept ans plus tard, son époux s’éteint à son tour le 29 décembre 1888[8]

[1] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Roch-des-Aulnaies, 30 janvier 1799. 

[2] Ibid., 1er mars 1811. 

[3] L’appropriation que les curés faisaient de fidèles qui n’étaient pas les leurs est un phénomène observable dans les registres de ces deux paroisses.  Par exemple, les curés de Sainte-Anne et de Saint-Roch semblent s’être disputé l’arrière-fief Pollet un certain temps. 

[4] B.A.C., G., Recensement de 1851, comté Kamouraska, Sainte-Anne-de-la-Pocatière, page 29-15. L’énumération connue sous le nom du Recensement de 1851 a débuté officiellement le 12 janvier 1852. Et recensement de 1861, district de la paroisse de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, comté de Kamouraska, page 247-53. 

[5] B.A.C., G., Recensement de 1871, district de Gaspé Ouest, sous-district de Cap Chatte, page 20. 

[6] B.A.C., G., Recensement de 1881, district de Gaspé, sous-district de Cap-Chat, page 30. 

[7] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Norbert de Cap-Chat, 17 novembre 1881. 

[8] Ibid., 2 janvier 1889.