2.5. Jean Baptiste Hervé

Jean Baptiste Hervé (1700-1718), 2e génération  

C’est le 23 septembre 1700 que naît le troisième fils, dernier enfant de Sébastien Hervet et de Françoise PhilippeauJean Baptiste est baptisé le 25 du même mois.  Les parents devaient avoir une très bonne raison pour avoir retardé le baptême de l’enfant de deux jours dans une ville où les ecclésiastiques ne manquent pas.    Comme à l’habitude, la cérémonie se déroule à l’église paroissiale de Notre-Dame de Québec.  Le parrain de l’enfant est son oncle Jean Baptiste Maillou (1668-1753), l’époux de Louise Philippeau (1674-1702), qui a le titre d’« Architecte du Roi ».  La marraine est une voisine, Marguerite Levasseur (1667-1739), épouse de Pierre de Roy ou du Roy (1650-1723) médecin et marchand boucher.  Marguerite est la sœur de Louis Levasseur (1671-1748), secrétaire de l’intendant Jean Bochart de Champigny.  

Jean Baptiste a déjà treize ans lorsque son père décède.  L’année suivante, le 12 mars 1715, il est confié en apprentissage chez le cordonnier Pierre Brassard dit Deschenaux (1687-1765).  Au contrat d’engagement qui le lie à Brassard on peut noter la conservation du « t » final du patronyme « Hervet ».  C’est probablement sa mère qui utilise les contacts familiaux pour ce placement.  On sait que la famille Philippeau est proche de la famille Chalifour puisque la sœur de sa mère, Jeanne Philippeau, a épousé Paul François Chalifour.  Hors, trois enfants Chalifour ont épousé trois enfants de la famille Brassard, dont la fille de Jeanne Philippeau.   Quoi qu’il en soit, Jean Baptiste ne sera pas souvent à la maison.  À part ses « hardes et linge », il est entretenu par le cordonnier auprès duquel il a été engagé comme apprenti pour trois ans.  Logé, nourri, chauffé et... chaussé par « son maistre » il lui doit obéissance pour tout ce qui est « commandé d’honneste et de Licitte ».

Il n’est pas certain que Jean Baptiste vivra de ce métier longtemps, car dès l’année suivante lorsque le curé passe faire l’inventaire de ses ouailles, il l’inscrit avec sa mère Françoise Philippeau à la Basse-Ville.  Il est bien possible que Jean Baptiste ait encore été entretenu par le cordonnier et y demeurer, sa mère le déclarant comme l’un de ses fils.  Son frère aîné Sébastien, notre ancêtre, que l’on sait être dans les Pays d’en Haut depuis l’année précédente, apparaît également à ce drôle de recensement paroissial.  Peut-être que le curé ne faisait que compter les âmes qui dépendaient de sa paroisse.

On ne sait pas si Jean Baptiste avait terminé son apprentissage de cordonnier, mais le jeudi 29 septembre 1718, il revenait de « la pointe de Levy » à Québec en canot alors que sévissait « un gros vent de noroist ».  Peut-être était-il traversé rendre visite une dernière fois avant l’hiver à sa sœur Marie Renée qui elle demeurait dans la seigneurie de Beaumont depuis 1713 ou était-il simplement allé sur la Rive-Sud pour les affaires de « son maistre » Pierre Brassard.  Quoi qu’il en soit, Jean Charles Leclerc (1668-1749), habitant la paroisse de Saint-Pierre de l’Isle d’Orléans, trouva son corps sur une grève de l’Isle d’Orléans Jean Baptiste avait péri noyé lors de la traversée. Leclerc courut chercher le curé.  Les deux premiers aidés de Michel Noël (1683-1751) ramenèrent la dépouille de Jean Baptiste à l’église.     

Jean Baptiste devait être connu à l’Isle puisque son père y avait possédé une terre et que son cousin Gabriel Thibierge, nommé seigneur de la seigneurie Lepage-Thibierge, y était toujours capitaine de milice.  Il fut identifié et l’on procéda à son inhumation le lendemain 29 septembre 1718 alors qu’il venait tout juste de fêter ses dix-huit ans le vingt-trois [1].          

« Le vingt neuf du mois de septembre de l’année mille sept cent dix huit a ésté trouvé par Jean charles Leclerc habitant de cette parroisse le corps mort de Jean baptiste hervé fils du Sr hervé de Quebec agé de vingt ans environ sestant noyé en traversant de La pointe de Levy a Quebec par un gros vent de noroist et le dit jour a este Levé par moy Curé de St Pierre sousigné presence du Sr Jean Charles Leclerc et Michel Noel et Le trente du dit mois ayant este apporté a Leglise a este inhumé dans le cimetière de cette paroisse avec Les cérémonies prescrites par La Ste Eglise Romaine par moy     

 P Caillet Curé de St Pierres’».

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[1]  BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Pierre de l’Île d’Orléans, 30 septembre 1718.  Le curé Pierre Caillet, qui ne connaissait sans doute pas Jean Baptiste, a estimé son âge puisque ce dernier était né en 1700.