Note : Depuis l’arrivée des migrants Sébastien Hervet vers 1670 et François Hervy vers 1816 et cela, jusqu’en 1940, l’identité des porteurs du patronyme Hervet/Hervé/Harvey et leurs variantes est connu. Par contre, les données relatives aux naissances et aux décès de ces porteurs du patronyme sont difficilement accessibles et peu fiables après 1940. Néanmoins, le texte suivant offre une liste assez complète des centenaires descendants des deux migrants d’origine française, descendants pour lesquels l’information est disponible. La liste des centenaires sera modifiée au fur et à mesure de l’accessibilité à de nouvelles données. Comme ailleurs sur le site, l’orthographe des patronymes est celle inscrite aux registres paroissiaux lors des baptêmes.
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Les centenaires ne sont pas nombreux chez les Harvey
Si en 1920 le Québec ne comptait qu’une quinzaine de centenaires, vivre cent ans de nos jours c’est plus fréquent que par le passé. Il n’est plus rare de connaître un centenaire dans notre entourage, car il y en a de plus en plus au Québec. Le vieillissement de la population s’accélère. Le Québec n’échappe pas à cette tendance, mais il fait tout de même bande à part grâce à son baby-boom.
Au Québec, Marie Louise Plante (1832-1939), morte à l’âge de cent sept ans, est la Québécoise et même la Canadienne la plus âgée de celles nées avant 1861. Après 1861, Marie Louise Fébronie Meilleur (1881-1998) dépasse largement la première puisqu’elle est morte à l’âge de cent dix-sept ans.
D’après les données de l’Institut de la statistique du Québec, le Québec comptait en 2017, pas moins de 1 668 personnes âgées d’au moins cent ans. De ce nombre, 153 (9,2 %) étaient des hommes alors que 1 515 étaient des femmes (90,8 %).
Avant la pandémie de COVID-19, l’âge le plus fréquent à la mort avait dépassé 90 ans au Québec, contre environ 80 ans en 1970. Ce qui représente une augmentation moyenne de deux ans par décennie.
Malgré la pandémie qui a bousculé les prévisions des démographes, le nombre de centenaires a continué d’augmenter. Il s’agit du groupe d’âge qui a connu la progression la plus marquée depuis 2011. En 2020, année la plus meurtrière de la pandémie, on comptait déjà 2 150 centenaires[1].
Quoique la pandémie ait pu décimer les rangs de nos centenaires actuels et à venir, les gains d’espérance de vie en hausse constante depuis les années 1960 ont fait en sorte que, malgré tout, le nombre de centenaires continue d’augmenter. Comme les générations les plus nombreuses sont nées entre 1957 et 1959, le nombre de centenaires devrait atteindre un pic un peu avant 2060.
En 2024, le nombre de centenaires avait bondi pour atteindre 2 620. Les femmes ouvraient toujours la marche avec 2 177 centenaires, alors que les hommes étaient au nombre 443. Bonne nouvelle pour ces derniers, ils accaparaient 16,9 % de tous les Québécois qui avaient franchi ce seuil impressionnant, une progression marquée depuis 2017.
Si les femmes centenaires sont beaucoup plus nombreuses que les hommes, il ne faudra pas compter sur le bagage génétique des Harvey pour infléchir cette tendance chez les descendants de Sébastien Hervet (1642-1714), ce migrant français arrivé en Nouvelle-France il y a de cela trois cent cinquante-cinq ans en 2025. Il n’en n’est pas autrement chez les descendants de François Hervy (c.1793-1881) arrivé quant à lui aux îles de la Madeleine vers 1816. Ce phénomène qui s’explique par l’espérance de vie des femmes, lequel s’établit à quatre-vingt-quatre ans (84,3), soit quatre années de plus que les hommes (80,7) ne sont guère différents chez les Harvey compte tenu du faible échantillonnage ; nous étions un peu plus de dix milles en 2014 à porter ce patronyme au Québec.
Il faudra attendre six générations de Harvey avant de voir naître un descendant du migrant devenir centenaire[1a]. En effet, de ceux nés dans les années 1600 et 1700, aucun n’y parviendra. Sébastien Hervé (1695-1759) de la deuxième génération, le premier Harvey né en Nouvelle-France, s’inscrit donc dans la tendance de ce siècle puisqu’aucun centenaire n’est issu de la population de Nouvelle-France née de 1620 à 1699.
Seuls onze centenaires sont issus de la population de la Nouvelle-France née de 1700 à 1749. C’est à cette époque que sont nés les enfants de la troisième génération de Hervé et aucun d’entre eux n’atteindra cet âge vénérable. Quand on sait que seulement onze Canadiens français, sept femmes et quatre hommes sont devenus centenaires avant 1850 au Québec, il ne faut donc pas se surprendre que les Harvey n’aient pas fait bande à part[2].
Alors que l’on ne compte aucun centenaire Harvey né avant 1850, ils ne seront que cinq à voir le jour dans la seconde moitié du XIXe siècle. Il ne faut pas voir ici un retard chez les Harvey en comparaison des autres souches de migrants arrivés de France puisque la poignée d’exceptions mentionnées auparavant est issue de famille à la longévité exceptionnelle. Vingt-trois autres porteurs du patronyme qui deviendront centenaires naîtront au cours du XXe siècle. Il y aurait donc vingt-huit centenaires chez les Harvey depuis l’arrivée du migrant en Nouvelle-France ; du moins c’est ce que j’avais pu trouver à ce jour en 2025. De ce nombre, il n’y avait que cinq hommes (19,2 %).
Si vous espérez passer le cap des cent ans, vous devrez donc compter sur les gains d’espérance de vie des dernières décennies plutôt que sur les gènes de votre filiation patrilinéaire.
Comme on l’a vu, je n’en ai dénombré que cinq[3]:
1. D’abord Marie Louise Harvay, la toute première centenaire chez les nôtres. Elle est née le 24 février 1852 dans le village de Sainte-Agnès qui, à cette époque, fait toujours partie de la seigneurie de Murray Bay. Si l’espérance de vie à la naissance de Marie Louise n’était que de quarante-trois ans pour une femme[4], la fille du cultivateur Joseph Hervey dit Lélé (1808-1884) et d’Adélaïde Tremblay (1811-1895) défiera les statistiques. Avec un père ayant vécu soixante-seize ans et une mère qui dura jusqu’à quatre-vingt-quatre ans, elle partait avec une hérédité favorable à la longévité. Marie Louise a vingt et un ans lorsqu’elle épouse Honoré Savard le 29 juillet 1873 à Saint-Fulgence, sur le versant nord du Saguenay où sa famille vient à peine de s’établir. Partit coloniser Saint-Félicien depuis un certain temps, c’est d’ailleurs le père d’Honoré qui vendit sa terre de Saint-Fulgence au père de Marie Louise en 1871[5]. Le nouveau couple rejoint les colons de Saint-Prime au lac Saint-Jean dès l’année suivante. Marie Louise y accouchera de quatre enfants. Puis, après 1880, la famille s’installe pour de nombreuses années à Saint-Félicien. Elle y sera en terrain connu puisqu’outre sa belle-famille qui s’y trouve depuis des lunes, son père vient de quitter Saint-Fulgence pour s’y installer, en quête d’une vaste terre. Ses frères Michel et Noël ainsi que sa sœur Marguerite avec leurs familles y ont accompagné leur père et y ont pris racine également. Sept autres enfants du couple formé de Marie Louise et Honoré naîtront à Saint-Félicien avant 1900. Notre cultivatrice de Saint-Félicien et son mari quittent par la suite leur village d’adoption pour Saint-Gédéon où son époux Honoré surnommé Henri décédera en 1932. Marie Louise quant à elle finira ses jours chez l’un de ses enfants à Kénogami au Saguenay. Admise à l’Hôtel-Dieu Saint-Vallier de Chicoutimi depuis un certain temps, on y célébrera son centenaire en mars 1952. Elle décède à ce même endroit le 10 juin 1952 à l’âge de cent ans et trois mois. Elle est inhumée trois jours plus tard dans le cimetière de la paroisse Sainte-Famille. Resté veuve, Marie Louise aura survécu trente ans après la mort de son mari. Elle comptait déjà vingt-deux petits-enfants. Outre son père, Marie Louise (1852-1952) a comme généalogie patrilinéaire son grand-père le cultivateur Michel Hervé (1771-1810) et les trois autres générations qui les ont précédés, Pierre Hervé (1733-1799), Sébastien Hervé (1695-1759) et Sébastien Hervet le migrant (1642-1714).
2. Six ans plus tard à Murray Bay, le 14 décembre 1858, naîtra Hermas Harvay. Ce second centenaire est le fils du journalier Jean (dit Johnny) (1828-1910) Hervai et d’Émilie Tremblay (1827-1919). Son père étant en forêt pour l’hiver, ce seront ses parrain et marraine qui, le même jour, apporteront l’enfant à la Mission Sainte-Émérentienne de Grand-Fonds pour son baptême. Hermas est le septième enfant des onze que sa mère mettra au monde. Ses parents vécurent jusqu’à un âge respectable pour l’époque, mais lorsque l’on jette un coup d’œil à la vie de ses frères et sœurs, rien ne laissait présager qu’Hermas deviendrait centenaire ; six d’entre eux ne vivront pas jusqu’à l’adolescence. Hermas, souvent prénommé Hermias, Armias ou Harmias, joindra la milice du Dominion du Canada à un très jeune âge et deviendra lieutenant du cinquième bataillon de Charlevoix. Son père s’est fait menuisier et, avec un autre de ses fils, il produit son propre bois à l’aide d’une petite scierie qu’il opère sur la rivière Comporté. À trente-deux ans, alors qu’il vit toujours chez ses parents au Grand-Fonds, c’est donc Hermas qui entretient la terre familiale lorsque, le 7 juillet 1931, il épouse Marie Anne dite Anna Dufour (1867-1900), native de la paroisse Saint-Firmin de Rivière-aux-Canards. La famille d’Anna vit toujours sur la Côte-Nord, mais elle est venue travailler chez l’un de ses oncles à La Malbaie depuis quelque temps. Le couple engendrera quatre filles. Peu après son mariage, Hermias, car c’est ainsi qu’on le prénomme depuis, hérite de deux terres de son père dans la concession Grand-Fonds offrant une superficie totale de cent trente-deux arpents bornés par devant à la rivière Comporté. Il reçoit également la ferme et la maison familiale ; il gardera ses parents et verra à leur bien-être. Anna décède des suites de l’accouchement de son dernier enfant le 20 juillet 1900. Hermias convole en secondes noces avec Émilie Gagnon (1858-1924) à Saint-Alexis de la Grande-Baie au Saguenay quinze mois plus tard. Il ramène donc au Grand-Fonds cette native du Saguenay qui lui donnera un fils. Hermias a soixante-cinq ans lorsqu’il perd sa seconde épouse en 1924. À l’aide de son fils, il cultive toujours sa terre jusqu’en 1927 lorsque le cadet se marie et part vivre chez ses beaux-parents au village. Hermias liquide alors ses avoirs et partira vivre chez la cadette de son premier lit qui s’est mariée deux ans plus tôt. Ce sera pour lui le début d’un long voyage. Dans les années 1930, son beau-fils se trouve un emploi de machiniste à New Haven au Connecticut. Ils y étaient encore en 1949. Puis la famille déménage à London en Ontario. C’est à cet endroit qu'en 1959, à l’âge de cent un ans, décède celui que l’on nomme maintenant Harmias Harvey (1858-1959). Il est inhumé au cimetière Saint Peter de l’endroit. Outre son père, il a comme généalogie patrilinéaire le menuisier-cultivateur Pierre Hervé (1806-1859), les cultivateurs Jean Hervé (1775-1813) et Pierre Hervé (1733-1799), l’un des premiers colons de l’Isle aux Coudres Sébastien Hervé (1695-1759) et le migrant français Sébastien Hervet (1642-1714).
3. Il faudra attendre une autre génération, près de trente ans, avant que naisse celle qui sera la troisième centenaire chez les Harvey. C’est aux îles de la Madeleine, plus précisément à L’Étang-du-Nord, que voit le jour Marie Marine Harvey le 5 mai 1884. Elle est baptisée trois jours plus tard dans à l’église de Saint-Pierre de La Vernière construite huit ans plus tôt avec du bois de naufrage. Marine est la fille de Louis Harvey (1846-1927), pêcheur du lieu et d’Anne Marguerite Leblanc (1851-1933). Elle est la septième enfant d’une famille de onze comprenant six filles et cinq garçons. Marine est la sœur de Nelson Harvé le premier des Harvey qui partira vivre au Midwest américain. Elle a vingt-sept ans lorsqu’elle épouse Octave Cyr (1884-1966) le 7 novembre en 1911. Le couple aura au moins cinq enfants, le dernier en 1921. Son mari décède le 13 janvier 1966, elle lui survivra vingt-cinq ans. Pour sa part, Marine ferme les paupières le 31 décembre 1991 à Fatima, le plus jeune village des îles de la Madeleine détaché une trentaine d’années plus tôt de L’Étang-du-Nord. Les noms ont changé, mais Marine a toujours vécu sur l’île du Cap-aux-Meules, dans l’archipel des îles de la Madeleine. Elle s’éteint à l’âge vénérable de cent sept ans et sept mois, ce qui en fait la centenaire la plus âgée chez les Harvey. Elle détient par ailleurs le record de longévité parmi les Madelinots et Madeliniennes[6]. Comme on peut le découvrir dans l’histoire des Harvey des îles de la Madeleine les porteurs du patronyme vivant aux Îles ne sont pas des descendants de Sébastien Hervet et de Françoise Philippeau comme la grande majorité des Harvey québécois. Ils sont des Hervy et non des Hervet ce qui n’en fait pas moins des Harvey d’origine française ; la doyenne Marine (1884-1991) est l’une de celles-là. Outre son père, elle a comme généalogie patrilinéaire des ancêtres pêcheurs tout comme son père et son mari ; d’abord, son grand-père Casimire Harvy (1818-1868), puis son arrière-grand-père François Hervy (c.1793-1881), le migrant arrivé de France en 1815.
4. La prochaine centenaire voit le jour l’année suivante. Il s’agit de Marie Édée Harvey, institutrice au village de Saint-Siméon à la limite Est de la région de Charlevoix qui naît le 20 décembre 1885. D’une famille de huit enfants dont six ont survécu à leur enfance, elle est la fille cadette du cultivateur Héli Harvey (1847-1906) et d’Adelphine Bouchard (1842-1919) de Saint-Siméon où elle a grandi et enseigné. Si elle enseigne à Saint-Siméon, Édée profite du fait que son frère aîné Guillaume (1870-1946) vit à Montréal depuis plus de douze ans pour y passer certains étés. Elle y est à l’été 1907 alors qu’elle est choisie comme marraine au baptême d’un enfant du frère en août[7]. Édée n’est pas tout à fait reconnue comme une vieille fille lorsqu’elle épouse le journalier Henri Lavoie le 4 avril 1910 à l’église de Saint-Siméon. Ce journalier et sa nouvelle épouse sont sans doute attirés par les possibilités d’emplois que présentent les grandes villes. Le frère aîné fait sans doute miroiter à sa jeune sœur les bienfaits de la ville. De fait, le jeune couple quitte Saint-Siméon pour s’établir dans le centre-ville de Montréal dès le début de leur vie commune. À leur arrivée, ils louent un logement de la rue Elizabeth, Henri est alors charretier. Un an plus tard, ils feront baptiser leur premier enfant à la nouvelle cathédrale Saint-Jacques-le-Majeur[8] qui est aussi leur l’église paroissiale. Entre 1911 et 1918, Édée aura mis au monde quatre enfants, une fille, Berthe, et trois garçons, Louis, Paul et Gaston. La famille déménage dans le quartier de La Petite-Patrie dès 1916, après que le journalier Henri Lavoie se soit dégoté un emploi de pompier. Ils vivront à différents endroits du quartier, par exemple en 1934, ils habitaient sur la rue Jeanne Mance et par la suite, sur la rue Drolet. Comme à l’époque, le travail de pompier exigeait du titulaire qu’il réside dans la ville, ils ne quitteront jamais Montréal. En 1940, au mariage de son fils Paul, Édée et sa famille appartiennent à la paroisse Notre-Dame. Édée perd son mari en 1942. Il n’avait que cinquante-six ans. Bien que le cimetière paroissial soit celui de Notre-Dame-des-Neiges sur la montagne, Henri, tout comme Édée et ses enfants plus tard, sera inhumé au cimetière de Saint-Vincent-de-Paul sur l’île-Jésus (aujourd’hui Laval). Comme le frère aîné d’Édée est gardien au pénitencier de Saint-Vincent-de-Paul, on peut présumer que les deux couples avaient acheté des lots à cet endroit. Édée ne se remariera pas et demeurera sans conjoint jusqu’à sa mort qui ne surviendra que quarante-cinq longues années après celle de son mari. Après le décès de son époux, elle vivra un certain temps à Cartierville chez son fils Gaston et plus tard chez sa fille Berthe. Elle y était d’ailleurs encore au milieu des années soixante. Elle fut entourée de ses quatre enfants tout au long de ce long fleuve tranquille. Marie Édée Harvey s’éteint le 22 juillet 1986 au Centre d’accueil Drapeau où elle résidait depuis un certain nombre d’années. Elle était centenaire depuis sept mois. Outre son père, Édée (1885-1986) a comme généalogie patrilinéaire son grand-père Benjamin Hervai (1825-1902) et les quatre autres générations qui les ont précédés, Thimothé Hervé (1790-1867), Dominique Hervé (1736-1812), Sébastien Hervé (1695-1759) et Sébastien Hervet le migrant (1642-1714).
5. Le dernier centenaire à voir le jour dans les années 1800 est Joseph George Harvey né le 27 mars 1889 lequel a pourtant bien failli ne pas survivre à sa naissance. Ondoyé à l’accouchement, on ne put l’amener à l’église pour son baptême que trois jours plus tard tellement l’enfant était frêle ; rien pour en faire un centenaire et pourtant ! Fils du navigateur Joseph Harvay (1854-1947) et de Marie Claire dite Clarisse Harvay (1866-1933), George est né à l’Isle-aux-Coudres. Adolescent, l’aîné de la famille navigue avec le père qui est aussi cultivateur. Délaissant la navigation, il prendra le chemin du port de Montréal comme débardeur saisonnier. Il a vingt-cinq ans lorsqu’il unit sa destinée à celle de Marie Anne Boudreault, le 17 février 1914, dans l’église Saint-Louis de l’Isle-aux-Coudres. Le couple qui sera sans enfant élit domicile dans la maison des parents de George. Ce dernier se procurera un canot à clins avec lequel, pour un certain temps, il fera le transport de petites marchandises. Il sera également charretier au Lac-Saint-Jean dans les chantiers l’hiver pendant une dizaine d’années. Au printemps, le temps de passer à l’île pour embrasser son épouse et prendre ses vêtements d’été, il repartait vers le port de Montréal comme tant d’autres insulaires. George est suffisamment âgé pour avoir vu passer le R-100 au-dessus de l’île en août 1930. Vieillissant et lassé de cette vie hors de l’île et loin de Marie Anne, il s’y établira comme cultivateur et fera l’élevage des animaux. Il ne repartira jamais plus. George est l’un des rares insulaires à n’avoir jamais eu d’automobile ; en 1985, il déclarait « ça ne m’a jamais tenté ». Après soixante-quinze ans de vie commune, Marie Anne décède le 25 juillet 1989. Joseph George Harvey suit son épouse cinq ans plus tard et tire sa révérence le 30 août 1994. Il avait cent cinq ans et cinq mois à son décès. Il est inhumé trois jours plus tard dans le cimetière Saint-Louis de l’île qui l’avait bercé toutes ces années. Outre son père, George (1889-1994) a comme généalogie patrilinéaire son grand-père le navigateur George Hervai (1814-1889) et les quatre autres générations qui les ont précédés, le pilote et premier maire de l’île Louis Hervé (1784-1863), le pilote Dominique Hervé (1736-1812), Sébastien Hervé (1695-1759) et Sébastien Hervet le migrant (1642-1714).
Certains auteurs ont été rapides à déclarer centenaires certains des nôtres nés avant Marie Louise, Hermas, Marine, Édée et George. Il est vrai que l’on retrouve dans les registres paroissiaux quelques Harvey au sujet desquels le célébrant, lors de la sépulture, a inscrit erronément que l’individu avait atteint l’âge vénérable de cent ans. Dans les quatre cas notés, les ecclésiastiques concernés n’avaient pas accès au registre contenant l’inscription du baptême révélant la naissance ; le décès de la personne décédée étant survenu ailleurs que dans la paroisse d’origine. Les chercheurs du Programme de recherche en démographie historique de l’Université de Montréal ont noté que l’âge mentionné aux registres paroissiaux lors de la sépulture avait tendance à être surestimé, car trop souvent basés sur la déclaration de témoins, sans vérification avec les registres de naissances. C’est ainsi que lors de la sépulture de Joseph François Hervé, l’un des premiers colons du Saguenay, le 12 décembre 1890, le célébrant inscrit au registre : « … avons inhumé dans le cimetière de cette paroisse le corps de Joseph Harvez cultivateur époux de feue Marthe Desbiens décédé l’avant-veille en cette paroisse âgé de cent un an. ». Or Joseph était né à Saint-Roch-des-Aulnaies le 16 mars 1794, il n’avait pas encore quatre-vingt-seize ans, ce qui n’en fait pas un centenaire. Dans ce cas comme dans deux autres, l’épouse était déjà morte au moment de l’inhumation et notre parent était décédé bien loin de sa région natale. Le cas le plus probant de surestimation de l’âge au décès parmi les nôtres est celui d’Henriette Harvay. Née dans Charlevoix en 1845, elle décéda à l’Hospice des Sœurs de la Charité de Québec en 1936; le célébrant lors de l'inhumation inscrira qu’elle était âgée de cent quatre ans quand de fait, elle n’avait que quatre-vingt-onze ans.
Des vingt-trois centenaires Harvey nés dans les années 1900, seuls trois hommes, aujourd’hui décédés, ont vu le jour. Deux des vingt femmes sont toujours vivantes :
1. Marie Aurélie Hervez née le 7 juin 1900 à Sainte-Anne-de-Beaupré. Elle est la fille aînée du journalier Louis Harvay (1878-1960) et de Delphine Gagnon (1869-1957). Elle verra naître trois frères et deux sœurs entre 1901 et 1911. Aurélie a comme généalogie patrilinéaire son grand-père le forgeron Germain Harvay (1849-1925), son arrière-grand-père le journalier cultivateur Germain Hervé (1808-1902) et les autres générations précédentes, le cultivateur et chantre Joseph Hervé (1782-1867), le pilote Dominique Hervé (1736-1812), le coureur des bois et colon Sébastien Hervé (1695-1759) et le marchand Sébastien Hervet migrant (1642-1714). Aurélie n’a que quinze ans lorsqu’elle épouse Alphonse Côté le 28 février 1916 à Sainte-Anne-de-Beaupré. Onze enfants naîtront de cette union, tous nés à Sainte-Anne-de-Beaupré où Aurélie semble avoir résidé toute sa vie. Celle que l’on prénommait tantôt Aurélie tantôt Aurélia, perd son complice de toujours le 16 novembre 1968. Aurélie lui survivra plus de trente ans. Elle décède à l’Hôtel-Dieu de Québec le 16 juin 2000 à l’âge vénérable de cent ans et neuf jours. Elle avait vu partir six de ses enfants et laissait derrière elle quarante-deux petits-enfants, trente-sept arrière-petits-enfants et six arrières arrière-petits-enfants. Trois jours plus tard, Marie Aurélie Hervez (1900-2000) prenait le chemin de son repos final au cimetière paroissial de Beaupré.
2. Joseph Pamphile Théodore Harvey né le 14 octobre 1902 à l’Isle-aux-Coudres. Second d’une famille de douze enfants, il est le fils du navigateur et capitaine de navire Joseph Harvay (1872-1943) et de Catherine Tremblay (1880-1975). Le 17 juillet 1930, on procède à l’inauguration du premier service de traversier permanent à l’Isle-aux-Coudres. Le commandement du navire, la goélette Isle-aux-Coudres, est confié à Théodore, copropriétaire avec trois de ses frères[9]. Quatre ans plus tard, Théodore épouse Rose Anne Mailloux le 1er décembre 1934 en l’église Saint-Bernard de l’Isle-aux-Coudres. Le couple aura douze enfants, tous nés à l’île ; l’un d’entre eux avait suivi les traces du père et décéda accidentellement dans le port d’Hambourg en Allemagne en 1970. Théodore pour sa part s’éteint à L’Isle-aux-Coudres le 8 novembre 2002. Il venait tout juste de fêter ses cent ans. Il est inhumé au cimetière Saint-Bernard. Joseph Pamphile Théodore (1902-2002) a, comme généalogie patrilinéaire, son grand-père Jules dit Jude Harvé (1837-1912), son arrière-grand-père Joseph Harvé (1809-1869) et les mêmes autres générations que tous les Harvey demeurant à l’Isle-aux-Coudres aujourd’hui c’est-à-dire, le pilote et premier maire de l’île Louis Hervé (1784-1863), le pilote Dominique Hervé (1736-1812), l’un des dix premiers colons à l’Isle Sébastien Hervé (1695-1759) et Sébastien Hervet le migrant français (1642-1714).
3. Joseph Philippe Albert Harvay fils de Pierre dit Pitre Harvey (1854-1934) et d’Adèle Lessard (1868-1946). Né le 22 juillet 1904 à Alma, Albert travaillera sur la ferme familiale un grand nombre d’années, y sacrifiant ses études. Albert a comme généalogie patrilinéaire son grand-père Protes Hervai (1825-1897), et les cinq autres générations qui les ont précédés, Pierre Hervez (1799-1853), l'entrepreneur forestier Pierre Hervé (c.1759-1857), le cultivateur Pierre Hervé (1733-1799), Sébastien Hervé (1695-1759) et Sébastien Hervet le migrant (1642-1714). Il épousera Claire Collard le 19 octobre 1932 à Saint-Nazaire au Saguenay. Le couple aura onze enfants. Établit d’abord à Alma, Albert et Claire Ida y auront cinq enfants. La famille se déplace au gré de l’emploi d’Albert qui est d’abord et avant tout un journalier ; d’abord draveur puis chauffeur d’autobus, il fut également camionneur. Ces divers métiers lui ont permis de faire vivre ses nombreux enfants et de les faire instruire[10]. Vers 1940, Albert vit dans la paroisse Saint-Dominique de Jonquière ou l’un de ses enfants naîtra l’année suivante. Puis à Kénogami deux ans plus tard, Claire accouchera de la plupart des autres enfants dans cette municipalité ; le dernier y verra le jour en 1950. Il est possible que la famille soit revenue à Jonquière pour une courte période dans l’intervalle, puisqu’un enfant vient au monde en 1946, dans la paroisse Saint-Georges. Sa plus jeune n’a que huit ans quand l’épouse d’Albert décède le 21 décembre 1958. Claire Collard est inhumée trois jours plus tard dans le cimetière Sainte-Famille de Kénogami. Albert a alors cinquante-quatre ans et demeurera veuf le reste de ses jours. Joseph Philippe Albert Harvay décède à son tour le 11 février 2006 à l’âge de cent un ans et six mois. Il aura vu grandir ses onze enfants, aura connu trente-deux de ses petits-enfants et dix-neuf de ses arrière-petits-enfants. Albert (1904-2006) est inhumé le 14 février 2006 au cimetière d’Arvida au Saguenay.
4. Marie Laurance Laurette Harvey est l’aînée des six filles du menuisier Joseph Harvey (1876-1958) et de la plus que centenaire Mélanie Hudon (1884-1990). Elle a vu le jour le 6 février 1906 à Hébertville et fut baptisée le jour même à l’église Notre-Dame-de-L’Assomption. Laurette est la seconde d’une famille de quatorze enfants qui compte également huit garçons. On ne connaît pas le moment du décès du père de Laurette, mais sa mère qui était décédée à l’âge de cent cinq ans lui avait légué des gênes pour une longue vie. Son métier s’y prêtant, le père de Laurette devient rapidement entrepreneur et la famille ira où le travail l’appellera. D’abord à Hébertville jusqu’en 1909, puis Jonquière à compter de 1910 avec un bref retour à Hébertville en 1915, la famille s’établit par la suite pour quelques années à Mistouk, en 1917, et à Alma en 1925. C’est à ce dernier endroit que Laurette trouvera l’amour. Elle épouse Joseph Salomon Boivin le 6 février 1928 qui gagne sa vie comme protonotaire à Alma. Quatre enfants naîtront de cette union. Si son père l’avait habitué à plusieurs déplacements, Laurette ne sera pas en reste avec son mari, car le couple quittera Alma dès 1933 pour La Tuque sous l’influence du père de Laurette qui y est déjà depuis un certain temps. À leur arrivée dans ce nouveau coin de pays, la famille s’installe dans le vieux presbytère situé derrière le magasin J.A. Bertrand. Salomon Boivin se trouve un emploi à l’hôtel de ville. Puis on retrouve Laurette et sa famille à près de huit cents kilomètres de sa dernière résidence en 1937. Elle vit maintenant à Saint-Mathieu d’Harricana, un village à douze kilomètres au sud d’Amos en Abitibi. Bien que la famille y ait obtenu une terre en prime grâce à un programme de colonisation du gouvernement, Laurette et Salomon n’y seront pas longtemps, ils deviendront propriétaires de l’hôtel Moderne à Roc d’Or. La famille vit maintenant à Malartic. Deux ans plus tard, en 1939, un peu avant Noël, son mari décède après avoir été frappé par une auto en traversant la rue. Laurette n’avait été mariée que onze ans. Elle passera donc les fêtes avec ses enfants à tenter de se trouver une nouvelle vie pour faire vivre sa famille. Comme elle n’a pour seules ressources que ses parents, elle prendra donc le train avec ses enfants en direction du Haut-Saint-Maurice, là où son père et sa mère sont toujours installés. Forte de son expérience en hôtellerie, elle travaillera à deux hôtels de La Tuque pour joindre les deux bouts. C’est d’ailleurs à l’hôtel Saint-Louis qu’elle fait la rencontre d’Alfred Auclair qui travaille à ce même endroit. Alfred est natif de Mont-Louis en Gaspésie. Elle l’épouse le 29 avril 1944 en l’église de Saint-Zéphirin de La Tuque. Laurette qui a maintenant trente-huit ans n’aura qu’un enfant de cette nouvelle union, union qui durera vingt-sept ans. Après un certain temps à besogner à la grande scierie de la Brown Corporation qui est à l’origine de la ville, Alfred, qui est aussi un fameux trappeur, devient gardien au Club de chasse et pêche Wayagamack où il traîne Laurette et les enfants. Elle y sera cuisinière[10a]. Alfred décède à son tour en 1971. Laurette ne se remariera pas. Après trente-cinq ans de veuvage, Marie Laurance Laurette Harvey décède à La Tuque, au Centre de santé et de services sociaux du haut Saint-Maurice, le 24 octobre 2006. Elle était âgée de cent ans et neuf mois. Trois jours plus tard, elle était inhumée au cimetière paroissial de Saint-Zéphirin. Outre son père, Laurette (1906-2006) a comme généalogie patrilinéaire son grand-père le menuisier, charron et forgeron Boniface Harvey (1836-1912), et les cinq autres générations qui les ont précédés, les cultivateurs Chrysostome Hervé (1803-1886), l'entrepreneur forestier Pierre Hervé (c.1759-1857), le cultivateur Pierre Hervé (1733-1799), Sébastien Hervé (1695-1759) et le potier d’étain et marchand Sébastien Hervet (1642-1714), migrant.
5. Marie Alberta Alma Harvey née le 13 mars 1909 à Tadoussac sur la Haute-Côte-Nord. Elle est la fille de l’ouvrier Napoléon Harvey (1869-1923) et de Rosianne Perron (1884-1910). Avec des parents décédés aux âges respectifs de cinquante-quatre et de vingt-six ans, rien ne la prédestinait à devenir centenaire. Outre son père, Alberta a comme généalogie patrilinéaire son grand-père le conducteur de chantier et marchand de bois de Chicoutimi Louis Hervé (1836-1920), et les cinq autres générations qui les ont précédés, l’un des actionnaires principaux de la Société des Vingt-et-un, Jean Hervey (1808-1880), le sous-voyers et capitaine de milice de Murray Bay, Louis Hervé (1762-1842), le cultivateur Pierre Hervé (1733-1799), l’un des dix premiers colons à l’Isle aux Coudres Sébastien Hervé (1695-1759) et le migrant Sébastien Hervet (1642-1714). Alberta a peu connu sa mère, cette dernière étant décédée alors qu’elle n’avait que dix-sept mois. Une autre femme fera figure de mère lorsque son père se remarie en 1914. À Tadoussac, elle ira à l’école puisqu’elle sait très bien écrire. Alors que la famille y demeure toujours, son père meurt le 3 janvier 1923 ; Alberta n’a que treize ans. Qu’est-elle devenue ? On la retrouve sur la Côte-Nord à la Baie-des-Mille-Vaches en 1934. Elle est maintenant majeure et y épouse Gérard Dufour le 12 septembre 1934, en l’église de Saint-Paul-du-Nord. Alberta y aura ses deux premiers enfants. Vers la fin de la Deuxième Guerre mondiale, la famille déménage à Chicoutimi où naîtront quatre autres enfants. Son mari serait mort dans les années 1970. Alberta, à l’âge de quatre-vingts ans, épouse en secondes noces Jean Baptiste Lespérance le 9 septembre 1989 à l’église Saint-Luc de Chicoutimi-Nord. Elle survivra à ce dernier de même qu’à deux de ses enfants. Marie Alberta Alma Harvey (1909-2010) décède à son tour le 23 décembre 2010 à la Maison Notre-Dame du Saguenay de Chicoutimi. Elle avait cent un ans et neuf mois.
6. Marie Jeanne Annette Harvey née le 2 avril 1913 à Baie-Saint-Paul dans Charlevoix. Elle est la fille du navigateur Philippe Harvey (1886-1954) et de Marie dite Mary Dufour (1891-post.1954). Annette a comme généalogie patrilinéaire son grand-père et son arrière-grand-père les navigateurs Grégoire Harvé (1843-188) et George Hervai (1814-1889) et les quatre autres générations qui les ont précédés, le pilote du Saint-Laurent et premier maire de l’île Louis Hervé (1784-1863), le pilote Dominique Hervé (1736-1812), Sébastien Hervé (1695-1759) et le migrant Sébastien Hervet (1642-1714). Annette est l’aînée d’une famille de sept enfants, tous nés à Baie-Saint-Paul. Lorsque la navigation ne faisait plus vivre son homme, son père déménage la famille au Saguenay où il prend un emploi de chauffeur de fournaises au Petit Séminaire de Chicoutimi vers 1932. Annette, toujours célibataire, déménage également. Elle demeurera célibataire toute sa vie. Marie Jeanne Annette Harvey (1913-2015) décède le 27 janvier 2015 à l’âge de cent un ans et neuf mois. Elle résidait au CHSLD Beaumanoir de Chicoutimi depuis quelques années.
7. Marie Jeanne Antoinette Harvey née le 1er mai 1914 à Alma. Elle est la fille du marchand Trefflé Harvey (1885-1982) et de l’institutrice Émilie dite Emma Harvey (1874-1928), la première épouse de son père. Jeanne a comme généalogie patrilinéaire son grand-père le cultivateur et marchand de chevaux François Harvey (1841-1931), et les cinq autres générations qui les ont précédés, Pierre Hervez (1799-1853), Pierre Hervé (c.1759-1857), le cultivateur Pierre Hervé (1733-1799), Sébastien Hervé (1695-1759) et le migrant Sébastien Hervet (1642-1714). Née du premier mariage et au milieu d’une succession de douze enfants, elle a vingt-deux ans lorsqu’elle épouse Robert Michaud, le 23 novembre 1936 ; la cérémonie se déroule à l’église Saint Joseph d’Alma, paroisse où elle résidait et enseignait. Tout comme son père, son mari est marchand à Saint-Jérôme de Métabetchouan. Elle a deux enfants lorsque décède son premier époux. Jeanne convole alors en secondes noces avec Roger Haine, le 18 mai 1972 à l’église Saint-Jude d’Alma. Elle venait tout juste d’avoir cinquante-huit ans. Elle vivra trente-cinq ans avec ce deuxième époux. Tout comme Jeanne le sera, son conjoint était aussi centenaire en fin de vie, puisqu’il décède le 28 juin 2007 à l’âge de cent ans et sept mois. Marie Jeanne Antoinette Harvey (1914-2014) décède à son tour le 20 octobre 2014 à Alma à l’âge de cent ans et six mois. Il faut dire qu’elle avait les gênes solides puisque son père décéda à quatre-vingt-dix-sept ans et son grand-père en avait quatre-vingt-dix à sa mort. Quant à son arrière-grand père, il aurait peut-être vécu longtemps s’il n’était pas mort accidentellement. Un autre de ses ancêtres directes vécut jusqu’à l’âge de quatre-vingt-dix-huit ans. Jeanne est inhumée au cimetière Saint-Joseph d’Alma de 24 octobre 2014.
8. Marie Julie Georgette Harvey née le 28 mars 1915 à Saint-Fulgence au Saguenay. Elle est la fille de l’artisan charpentier George Harvey (1882-1977) et de l’institutrice Alma Turcotte (1889-post.1977). Georgette a comme généalogie patrilinéaire son grand-père le journalier, cultivateur et marguillier Timothé dit le Gros Mothé Harvey (1843-1939), et les cinq autres générations précédentes, le ferblantier Célestin Hervey (1812-1887), Dominique Romain dit Joseph Hervé (1768-1830), Pierre Hervé (1733-1799), Sébastien Hervé (1695-1759) et le migrant Sébastien Hervet (1642-1714). Georgette a déjà trente-deux ans quand elle épouse Georges Henri Desmeules le 24 juin 1947 à l’église Sacré-Coeur-du-Bassin à Chicoutimi. L’époux de cette femme à la maison travaillera pour la compagnie de chemin de fer Roberval-Saguenay. Le couple demeurera à Chicoutimi. Georgette et son mari adopteront une jeune fille, née en 1951, quelques années après leur mariage. Elle vécut une vie simple, sereine, calme et sans beaucoup d’artifice n’ayant que deux grandes passions, rendre service aux autres et faire en sorte que tout son monde vive en paix. Mme Georgette vécut avec son mari dans sa maison de la rue Delage à Chicoutimi. Le couple a toujours demeuré à cet endroit. En 1989, Georgette perd son époux avec qui elle avait passé quarante-deux ans. Quelques années avant son décès, son neveu médecin avait organisé un changement de son milieu de vie, Georgette n’avait plus la capacité de se rendre à l’étage pour accéder à sa chambre. Après un séjour à la Villa Saguenay, elle ira faire un dernier bout de chemin à la Maison Notre-Dame du Saguenay où Marie Julie Georgette Harvey (1915-2016) décède le 17 mars 2016. Elle était âgée de cent ans et onze mois.
9. Alphéda Harvie, née le 15 octobre 1916 à L’Étang-du-Nord, dans l’archipel des îles de la Madeleine. Elle est baptisée treize jours plus tard dans à l’église de Saint-Pierre de La Vernière sous le nom d’Elphéda Harvie, selon la manière d’écrire le patronyme Hervy la plus courante dans l’archipel au siècle dernier. Elphéda est la fille de François Hervy (1867-1918) et de Victoire Richard (1874-1944) et la cadette d’une famille de six enfants. Elphéda vient tout juste d’avoir deux ans lorsque son père décède de la grippe espagnole à Clarke City près de Sept-Îles où il était parti travailler. Sa mère se remarie deux ans plus tard et la famille s’installe sur l’île de la Grande Entrée, la dernière des îles de la Madeleine à avoir été habitée en permanence. Elphéda Harvy épousera le pêcheur Winifred Arseneau le 29 septembre 1937 à l’église Sacré-Cœur de Grande-Entrée. Quand il n’était pas en mer, Winifred (1910-1990) travaillait comme ouvrier dans la construction. Elphéda aura dix-sept enfants, dont trois décéderont, deux à la naissance et le troisième en bas âge. Même si on l’avait baptisé Elphéda Harvie et qu’on la nomma Alphéda Harvey à son décès, elle signera toute sa vie « Alphéda Harvie »[11]. Après avoir passé une bonne partie de sa vie dans la région de Montréal, elle retourne aux îles vers 2004. Résidente de Grande-Entrée, Alphéda Harvey (1916-2018) décède d’une pneumonie le 17 avril 2018. Celle qui aimait blaguer et faire rire était âgée de cent un ans et six mois lors de son décès. Tout comme Marine, la doyenne chez les Harvey, elle est une descendante Hervy d’origine française et non Hervet. Outre son père, elle a comme généalogie patrilinéaire son grand-père François Silvain Harvy (1826-1911) et son arrière-grand-père François Hervy (c.1793-1881), le migrant arrivé de France en 1816.
10. L’année 1917 verra naître deux centenaires chez les Harvey. La première de cette paire et deuxième célibataire du lot des centenaires, Marie Louise Jeanne Simone Harvey née le 18 mars 1917 à Saint-Irénée dans Charlevoix. Simone est la fille des cultivateurs Alfred Harvey (1881-1924) et de Florence Bouchard (1885-1961). Elle est la septième enfant du couple qui en aura dix. Simone a comme généalogie patrilinéaire son grand-père, cultivateur dans le rang Sainte-Madeleine et inspecteur de voirie à Saint-Irénée, François Harvay (1851-1931), son arrière-grand-père aussi cultivateur et maire de La Malbaie Louis Denis Hervé (1803-1887) et les autres générations précédentes David Louis Dominique Hervé (1764-1837), le pilote Dominique Hervé (1736-1812), Sébastien Hervé (1695-1759) et le migrant Sébastien Hervet (1642-1714). Marie Louise Jeanne Simone Harvey (1917-2017) décède à l’âge de cent un ans et un mois le 18 avril 2017 au CHSLD Bellerive de La Malbaie où elle résidait depuis quelques années. Elle est inhumée au cimetière de son village natal de Saint-Irénée. Simone aura vu partir ses parents et tous ses frères et sœurs.
11. Marie Blanche Anna Procelle Harvey est la seconde à voir le jour en cette année prolifique de 1917. Marie Anna naît à Saint-Jérôme au lac Saint-Jean le 22 juillet 1917. Elle est la dernière de quatre centenaires Harvey à naître pendant le long conflit de la Grande Guerre. Elle est la fille des cultivateurs Ernest Harvey (1894-1967) et Olivine Cauchon (1895-1945). Marie Anna est la deuxième fille d’un total de huit dont accoucha sa mère ; un seul garçon était né, mais il n’avait vécu que trois jours. Elle a vingt ans lorsqu’elle épouse le journalier William Audet, le 27 octobre 1937, au village de Saint-Émilien (aujourd’hui Desbiens) au Lac-Saint-Jean. Marie Anna ne chômera pas puisqu’elle donnera naissance à dix enfants au cours des dix-huit prochaines années. Elle perd son mari le 30 septembre 1986 qui décède des suites d’une paralysie. Le couple demeurait toujours dans la paroisse de Saint-Jérôme, devenu la municipalité de Métabetchouan. Trois ans plus tard, alors qu’elle est âgée de soixante-douze ans, Marie Anna quittera le lac Saint-Jean et son village natal pour s’installer dans un grand cinq et demi à Sainte-Catherine sur la Rive-Sud de Montréal ; la majorité de ses enfants s’étaient établis sur la Rive-Sud de Montréal depuis plusieurs années. Elle vivra à cet endroit pendant quinze ans puis, à quatre-vingt-douze ans, elle emménage dans un petit appartement du Domaine des Cascades, une résidence pour retraités autonomes, également située à Sainte-Catherine. En 2017, la centenaire autonome vivait toujours à cet endroit ; elle cousait, tricotait, chantait dans une chorale et cuisinait des desserts ainsi que tous ses repas. Marie Blanche Anna Procelle Harvey (1917-2019) décède au centre hospitalier Anna-Laberge de Châteauguay le 6 novembre 2019, à l’âge de cent deux ans et trois mois. Elle repose au cimetière de Saint-Constant en Montérégie. Marie Anna laissait derrière elle quatre-vingt-trois descendants, dont vingt-trois petits-enfants, trente-huit arrière-petits-enfants et douze arrière-arrière-petits-enfants. Marie Anna a comme généalogie patrilinéaire son grand-père Didier Harvey (1854-1920) cultivateur dans le rang 3 de Saint-Jérôme au lac Saint-Jean, son arrière-grand-père François Harvay (1803-1887) aussi cultivateur dans le même rang et les autres générations précédentes, l’un des premiers colons du Saguenay Joseph Hervé (1794-1890), David Louis Dominique Hervé (1764-1837), le pilote Dominique Hervé (1736-1812), le colon Sébastien Hervé (1695-1759) et le migrant Sébastien Hervet (1642-1714).
12. Si 1917 avait été généreuse avec deux centenaires chez les Harvey, que dire de 1919 ! Une année prolifique avec trois naissances de centenaires dont Marie Alma Marthe Harvey. Avant son décès à l’hôpital de Chicoutimi, le 30 janvier 2021, Marthe Harvey (1919-2021) pouvait encore vous parler longuement d’un endroit qui n’existe plus vraiment puisqu’elle en était la dernière mémoire vivante. En effet, elle avait vu le jour à Val-Jalbert, ce village qui n’exista qu’un temps et qui cessa de vivre au début des années 1930. Née le 10 janvier 1919, elle est la seule centenaire connue dont le nom figure au registre de l’église de la défunte paroisse Saint-Georges d’Ouiatchouan de Val-Jalbert. Son père Edgar était contremaître de la pulperie au pied de la chute Ouiatchouan pour la Compagnie de Pulpe de Chicoutimi propriétaire des lieux. La doyenne de Val-Jalbert avait fréquenté pendant trois ans le couvent du village dirigé par les sœurs de Notre-Dame-du-Bon-Conseil de Chicoutimi. Mme Marthe avait vécu un véritable choc lors de son arrivée à Chicoutimi, après la fermeture du moulin en août 1927. À Val-Jalbert, sa famille jouissait de l’électricité et de l’eau courante. Une fois rendue dans le rang Saint-Paul de Chicoutimi, il n’y avait ni eau courante ni égouts. « À Chicoutimi, je me suis retrouvée à la p’tite école où on se faisait enseigner par des maîtresses. J’ai trouvé ça dur, car j’aimais bien mieux les sœurs au couvent ». Le départ de Mme Marthe du village le plus moderne du Québec de l’époque l’avait marquée. Elle se souvenait combien la vie était agréable à Val-Jalbert dans une maison qui était toujours pleine. Car en plus d’être « general foreman », son père Edgar y jouait du violon et donnait des soirées. Dernière des filles d’Edgar et de sa mère Cédée Fortin, elle a travaillé vingt-cinq ans à l’épicerie de sa sœur et son beau-frère Alfred Blackburn de la rue Saint-Philippe à Chicoutimi. Pour beaucoup de clients, elle fut « la tante Marthe » appelée ainsi bien affectueusement. En janvier 2019, ce sont soixante-dix neveux et nièces et trois filleuls qui ont célébré avec elle son centième anniversaire[12]. Outre son père, Marthe Harvey a comme généaogie patrilinéaire son grand-père Jean Harvey (1843-1894), cultivateur du 9e et 10e rang du canton Chicoutimi, son arrière-grand-père Jean Hervey (1808-1880), actionnaire principal de la Société des Vingt-et-un. Ce dernier prit part à l’ouverture du Saguenay et en fut l’un des premiers colons. Les autres générations précédentes de la généalogie de Mme Marthe sont le major de milice et entrepreneur forestier Louis Hervé (1762-1842), le cultivateur Pierre Hervé (1733-1799), l’un des dix premiers colons à l’Isle aux Coudres Sébastien Hervé (1695-1759) et le migrant Sébastien Hervet (1642-1714). . À son décès, Marie Alma Marthe Harvey avait atteint l’âge de cent deux ans et vingt jours.
13. Marie Anne Pierrette Harvey est la seconde centenaire à voir le jour en 1919. Née à Tadoussac le 11 juillet 1919, Pierrette Harvey pouvait parler de la porte de la Haute-Côte-Nord de l’après-Grande Guerre puisqu’elle y a vécu toute sa vie. Fille de Jean dit Johnny Harvey (1870-1935) et de Anne Miville Dechêne (1876-1958), Pierrette a vu son père charretier-cocher travaillé dans ce village de villégiature toute sa vie, cueillant les touristes que les grands bateaux blancs, paquebots à vapeur provenant de Montréal amenait à Tadoussac en saison estivale à raison d’une arrivée par jour. Quelques années après la mort de son père, Pierrette rencontre l’âme sœur. Le 20 août 1940, elle épouse Léon Gagnon domicilié alors à Baie-Comeau et fils d’un menuisier de Tadoussac, la cérémonie se déroule dans l’église Sainte-Croix de Tadoussac ; Edmond, son frère et parrain, lui sert de père. Le couple aura trois enfants, Pierre, Denise et Jean. Pierrette demeurera toute sa vie à Tadoussac. Elle verra partir son époux, ses trois enfants ainsi que sa sœur jumelle Marie Angéline Lorette en 2012. Avant de décéder à l’hôpital des Escoumins (CISSS Côte-Nord, Pavillon Les Bergeronnes) le 21 septembre 2021, Marie Anne Pierrette Harvey (1919-2021) avait atteint l’âge de cent deux ans deux mois et vingt-six jours. Celle qui heureusement était née au lendemain de la pandémie de grippe espagnole s’est éteinte en pleine pandémie de coronavirus. Outre son père, Pierrette Harvey a comme généalogie patrilinéaire son grand-père François Hervai (1834-1893), cultivateur de la Malbaie qui migrera à Tadoussac pour une meilleure terre en 1865 et son arrière-grand-père Moyse Hervey (1809-1874), journalier et cultivateur de la Malbaie. Les autres générations précédentes de la généalogie de Mme Pierrette sont: Jean Hervé (1775-1813) défricheur et cultivateur qui avait obtenu en 1806 un permis de travailler sur une concession de la seigneurie de Mount Murray de la main du seigneur Malcom Fraser, le cultivateur de l’Isle-aux-Coudres Pierre Hervé (1733-1799), l’un des premiers colons de cette même île Sébastien Hervé (1695-1759) et le migrant Sébastien Hervet (1642-1714).
14. Plus les années filent, plus le nombre de centenaires est important. Elles seront quatre à voir le jour en 1921 et Marie Berthe Mélanie Harvey sera la première. Elle naquit le 24 mars dans la paroisse de Saint-Joseph d’Alma. Le même jour, pour son baptême, parrain et marraine la présentent à Léonce Boivin, vicaire de la paroisse. Marie Berthe est une fille de Joseph Harvey (1891-1965) et d’Imelda Lavoie (1891-1975). Elle est la quatrième fille et le sixième enfant d’une famille de neuf dont deux décéderont en bas âge. Si son père avait été cultivateur avant la naissance de Marie Berthe, il est ouvrier pendant toute l’enfance de cette dernière, profitant sans doute des énormes besoins de main-d’œuvre de la Quebec Developpement Co. Ltd et par la suite de la construction de la centrale hydroélectrique de l’île Maligne. La famille vit alors sur la partie du territoire de la paroisse de Saint-Joseph d’Alma située sur la rive sud de la rivière Grande-Décharge, à proximité de l’île Maligne. Marie Berthe s’unit à Rosaire Bolduc le 27 août 1941, dans la toute nouvelle église de Sainte-Marie de L’Isle-Maligne de la non moins nouvelle paroisse de Notre-Dame-des-Sept-Douleurs. Rosaire à vingt-deux ans, Marie Berthe en a vingt. Tout comme sa mère, Marie Berthe donnera naissance à neuf enfants. Le couple vivra dans le quartier Dequen d’Alma à l’Isle-Maligne où tous les enfants de Marie Berthe, à l’exception d’un seul, verront le jour. En 1954 Marie Berthe perd l’un de ses fils qui n’avaient que dix mois. Ce sera le seul de ses enfants qu’elle et son mari devront mettre en terre. Elle verra chacun des huit autres se marier et lui donner quatorze petits-enfants. Le 25 juin 2013, elle perd son mari avec lequel elle avait cheminé pendant près de soixante-douze ans. À la fin de sa vie, elle qui avait vécu sur l’avenue du Pont-Nord à Alma, devra se résoudre à quitter sa résidence pour le Pavillon Isidore-Gauthier d’Alma où elle décède le 20 novembre 2022, à l’âge de cent un ans et huit mois. Elle avait vu partir chacun de ses frères et sœurs au cours des années, la dernière en 2012. Marie Berthe Harvey (1921-2022) a comme généalogie patrilinéaire son grand-père Timothé dit Thomas Harvey (1869-1921), cultivateur dans le canton de Chicoutimi d’abord, puis de la paroisse d’Alma et son arrière-grand-père Protes Hervai (1825-1897), membre de l’association des défricheurs du township de Jonquière et commissaire d’école par la suite. Outre son père, les générations précédentes de la généalogie de Mme Berthe sont : Pierre Hervez (1799-1853), entrepreneur forestier, Pierre Hervé (c.1759-1857), propriétaire de moulins à scie et entrepreneur forestier de qui elle a peut-être hérité ses gènes de longévité, le cultivateur de l’Isle-aux-Coudres Pierre Hervé (1733-1799), l’un des premiers colons de cette même île Sébastien Hervé (1695-1759) et le migrant Sébastien Hervet (1642-1714).
15. Marie Lucille Gabrielle Harvey est la deuxième centenaire à voir le jour en 1921. Née à Chicoutimi le 16 avril, Gabrielle Harvey a toujours vécu dans cette région. Elle est le troisième enfant d’une famille qui en comptait huit et dont une seule autre sœur vivait encore à son décès. Gabrielle était la fille de Joseph Harvey (1880-1957) et de Laure Bluteau (1894-post.1957). Elle a vu son père manipuler des pelles à vapeur pour la compagnie Price Brothers pendant une dizaine d’années puis devenir ouvrier chez Alcan d’Arvida pour un autre dix ans. Elle était la nièce de Monseigneur Simon Bluteau, chanoine, qui assuma la cure de Saint-Félicien pendant trente-six ans. Gabrielle avait un an lors de la consécration de la nouvelle cathédrale de Chicoutimi et de l’établissement d’un premier service quotidien d’autobus entre La Baie, Chicoutimi et Jonquière. Elle rencontra son futur mari, Albert Deschamps (1922-2007), vers la fin de la Seconde Guerre mondiale et l’épousa le 21 mai 1945, quatre mois avant la fin de la guerre. La cérémonie eut lieu à Chicoutimi en l’église Sacré-Cœur, dans le quartier du Bassin où habite de la famille. L’époux, d’un an son cadet, était natif de Québec et opérateur au Saguenay. Le couple engendra trois enfants, Ghislain, Christiane et Claude, tous nés à Chicoutimi. Demeurant tantôt à Jonquière, tantôt à Chicoutimi, elle et son conjoint embrasseront finalement Jonquière comme lieu de résidence. Après le décès de son conjoint en 2007, elle continuera de demeurer sur la rue Saint-Dominique à Jonquière jusqu’à sa mort. Gabrielle et son mari furent très croyants. Elle était membre de l’agrégation du Saint-Sacrement et aussi des Adorateurs de la chapelle d’adoration perpétuelle Pie X de Sainte-Thérèse d’Arvida tout comme son mari qui avait été de plus membre de la garde paroissiale Sacré-Cœur de Kénogami pendant vingt-huit ans. Avant de décéder à l’hôpital de Jonquière le 20 mai 2022, Marie Lucille Gabrielle Harvey (1921-2022) avait atteint l’âge de cent un ans et un mois. Outre son père, Gabrielle Harvey a comme généalogie patrilinéaire son grand-père Jean Harvey (1834-1893), cultivateur du canton de Chicoutimi et son arrière-grand-père Jean Hervey (1808-1880), membre de la Société des Vingt-et-un et juge de paix pendant trente ans. Les autres générations précédentes de la généalogie de Mme Gabrielle sont : Louis Hervé (1762-1842), entrepreneur forestier, sous-voyer et major de la milice pour le deuxième bataillon du Saguenay ; le major de milice et entrepreneur forestier (1762-1842), le cultivateur Pierre Hervé (1733-1799) fils de l’un des premiers colons de cette même île Sébastien Hervé (1695-1759) et le migrant Sébastien Hervet (1642-1714).
16. Marguerite Mariette Harvey est la troisième centenaire à voir le jour en 1921. Née à Alma le 21 mai 1921, elle est la troisième enfant d’une famille qui en comptera quatorze et dont trois autres sœurs vivaient toujours à son décès. Mariette était la fille d’Eugène Harvey (1895-1986) un conscrit de la Grande Guerre et de Marie Anne Gagnon (1900-1984). Elle grandira sur la ferme de son grand-père François dans le Rang 9 d’Alma où son père a pris la relève. Demeurant sous le même toit que ses grands-parents, elle aura tout juste le temps d’être bercée par sa grand-mère Marie Bouchard (1853-1924). Elle a vingt-deux ans lorsqu’elle épouse Joseph Doria Pichette dit Jimmy, vingt-cinq ans, le 10 mai 1943 dans l’église Saint-Joseph d’Alma. Son mari est natif de Sainte-Ursule en Mauricie ; le père de ce dernier était venu travailler dans la région de Jonquière peu de temps après sa naissance. Ils auront quatre enfants, trois filles et un garçon, Céline, Jacques, Carole et Lise. Mariette et Doria dit Jimmy iront vivre dans les Basses-Laurentides dans la région de Sainte-Thérèse. Si la grande majorité de sa fratrie était demeurée au Saguenay et au lac Saint-Jean, Mariette n’était pas seule dans les Basses-Laurentides, deux de ses sœurs étaient venues y habiter également. Elle avait fini ses jours au centre d’hébergement et de soins de longue durée de Blainville. À son décès le 10 octobre 2023, Marguerite Mariette Harvey (1921-2023) avait atteint l’âge de cent deux ans et quatre mois. Outre son père, Mariette Harvey a comme généalogie patrilinéaire son grand-père, cultivateur sur la ferme paternelle à La Malbaie puis à Alma et commerçant de chevaux, François Harvey (1841-1931), l’entrepreneur forestier Pierre Hervez (1799-1853), le propriétaire de moulins à scie et entrepreneur forestier de qui elle a peut-être hérité ses gènes de longévité, Pierre Hervé (c.1759-1857), le cultivateur de L’Isle-aux-Coudres Pierre Hervé (1733-1799), fils de l’un des premiers colons de cette même île, Sébastien Hervé (1695-1759) et finalement le migrant français Sébastien Hervet (1642-1714).
17. Marie Rolande Harvey est née le 28 octobre 1921 à Alma. Elle est la quatrième centenaire à voir le jour en 1921. Elle est la fille du papetier Charles Eugène Harvey (1894-1987) et de Marie Blanche Boudreault (1900-1968). Son père fut cultivateur sur l’île d’Alma et comme il devait bien arrondir ses fins de mois, il était aussi propriétaire d’un moulin à scie portatif. Rolande était le deuxième enfant d’une famille qui en compta treize. Seulement deux membres de sa fratrie lui survivent. Comme elle était parmi les plus vieilles de sa famille, son enfance fut courte, car elle dut prendre soin des plus jeunes. Elle grandira sur la ferme laitière familiale jusqu’à ce qu’elle rencontre le commis Stanislas Michaud (1918-1962) qu’elle épouse en 1942. Le couple aura trois enfants. Avec le temps, Stanislas deviendra inspecteur à la papetière. Rolande vivra à Naudville pendant vingt ans où son mari décédera à l’âge de seulement quarante-quatre ans. Elle ne baissera cependant pas les bras ; comme elle avait de l’instruction, l’année suivant le décès de son mari, elle épousera la profession d’enseignante et assumera cette tâche pendant de nombreuses années, entre autres à l’école primaire Albert-Naud sur la rue Saint-Sacrement d’Alma. Ses élèves lui venaient du quartier Naudville Est. En 1978, en secondes noces, elle épousera Antonio Girard (1925-2011). Après le décès de son second époux, pour égayer ses journées de retraitée, outre ses deux filles et son garçon, Rolande pouvait compter sur cinq petits-enfants et dix arrière-petits-enfants. Après avoir résidé au centre d’hébergement et de soins de longue durée de Métabetchouan un certain temps, en 2023, elle sera l’une des premières clientes de la maison des aînés des Cascades où elle finira sa vie. Elle décédera dans son village natal d’Alma le 20 mars 2024 à l’âge de cent deux ans et quatre mois. Marie Rolande Harvey (1921-2024) a comme généalogie patrilinéaire son grand-père, cultivateur, hôtelier et conseiller municipal d’Alma, Pierre dit Pitre Harvey (1854-1934), son arrière-grand-père, membre de l’Association des défricheurs du township de Jonquière et commissaire d’école, Protes Hervai (1825-1897) et les autres générations précédentes l’entrepreneur forestier Pierre Hervez (1799-1853), le propriétaire de moulins à scie et entrepreneur forestier, Pierre Hervé (c.1759-1857), le cultivateur à L’Isle-aux-Coudres Pierre Hervé (1733-1799), l’un des premiers colons de l'île, Sébastien Hervé (1695-1759) et finalement le migrant français Sébastien Hervet (1642-1714).
18. Marie Marguerite Harvey est née le 26 avril 1922 à Saint-Jérôme au lac Saint-Jean. Son oncle et sa tante, les jumeaux, Élie et Marie Anne dite Anna Harvey, lui servent de parrain et marraine au baptême. Cinquième enfant d’une famille de quatorze, elle est la fille du journalier Xavier Harvey (1888-1983) et d’Hélène Cauchon (1896-1945). Lors de l'union de ses parents en 1914, Ernest, frère de son père, et Olivine, sœur de sa mère, s’épousaient à l'occasion d’une même cérémonie de mariage. Il semble que la combinaison Harvey-Cauchon ait produit des gènes solides puisque Marie Blanche Anna Procelle Harvey (1917-2019), une cousine de Marguerite issue du couple Ernest Harvey et Olivine Cauchon, est également centenaire. Marguerite est demeurée célibataire et a vécu la plus grande part de sa vie dans la paroisse de Saint-Jérôme, devenu la municipalité de Métabetchouan. Marguerite (1922-2023) est décédée à l’hôpital de Jonquière le 23 août 2023, à l’âge de cent un ans et quatre mois. Elle reposera dans le village qui l’a vu grandir au cimetière de Métabetchouan. Marie Marguerite Harvey a comme généalogie patrilinéaire son grand-père Didier Harvey (1854-1920) cultivateur dans le rang 3 de Saint-Jérôme au lac Saint-Jean, son arrière-grand-père François Harvay (1803-1887) aussi cultivateur dans le même rang et les autres générations précédentes Joseph Hervé (1794-1890), l’un des premiers colons à s’établir au Saguenay en 1838, David Louis Dominique Hervé (1764-1837), cultivateur et travailleur forestier, le pilote sur le Saint-Laurent Dominique Hervé (1736-1812), Sébastien Hervé (1695-1759), l’un des premiers à prendre racine sur l’île aux Coudres et Sébastien Hervet le migrant (1642-1714).
19. Marie Françoise Georgette Harvey est née à La Malbaie le 3 octobre 1922. Elle est la fille de Dorville Harvey (1878-1956) et d’Alexina Gauthier (1882-1928). Georgette n’a que six ans lorsque décède sa mère. Marguerite (1911-2005), l’aînée de la famille, prendra la relève, car son père ne se remariera pas. Ce dernier fut d’abord boulanger puis propriétaire d’une usine d’embouteillage éponyme prospère dans la première moitié du siècle dernier. Qui, dans le Charlevoix de cette époque, n’a pas connu les boissons Harvey ? En effet, en 1918 son père achète un commerce d’embouteillage à La Malbaie. En 1938, la compagnie décroche la franchise lui permettant d’embouteiller le Coca-Cola pour le territoire qui va de Saint-Tite-des-Caps à Forestville, tout en produisant les produits de marque « Harvey ». Face à une demande de plus en plus croissante, Lucien (1915-2008), le frère de Georgette, décide de construire en 1948 un édifice plus vaste et, en 1953, une deuxième usine est construite à Sault-au-Mouton sur la Côte-Nord. C’est donc dans cette effervescence industrielle qu'elle grandira. Georgette épousera Léandre Falardeau (1918-2008) le 14 juin 1952. La cérémonie de déroule à l’église Saint-Étienne de La Malbaie. Georgette et Léandre auront cinq enfants, une fille et quatre garçons dont l’un ne survivra pas à sa naissance. Après cinquante-six ans de vie commune, elle perd son compagnon en 2008. Georgette (1922-2024) décède le jeudi 21 novembre 2024. Elle était âgée de cent deux ans, un mois et dix-huit jours. Outre son père, elle a comme généalogie patrilinéaire son grand-père le marchand Elie Harvey (1845-1925), son arrière-grand-père l’écuyer Pierre Hervey (1807-1872), marchand et aubergiste et les autres générations précédentes, soit Dominique Romain dit Joseph Hervé (1768-1830), Pierre Hervé (1733-1799), Sébastien Hervé (1695-1759) et le migrant Sébastien Hervet (1642-1714).
20. Joseph Germain Harvey est né à Saint-Joseph d’Alma le 3 décembre 1923. Il est le fils du fromager Xavier Hervey (1891-1982) et de Marie Anne Tremblay (1895-1973). Il est le troisième enfant de cette famille qui en comptera onze. Germain a passé son enfance et sa jeunesse à travailler à la ferme laitière de son père et à la fromagerie familiale Ile d’Alma. À vingt-six ans, le 4 janvier 1950, il épouse Émérentienne Bouchard (1927-2010), une fille de la paroisse Saint-Joseph d’Alma. Le couple s’établit dans la municipalité voisine de Naudville, une ville dortoir pour les employés francophones des compagnies Price Brothers et Alcan. Le couple aura six enfants entre 1950 et 1961. Le dernier venait tout juste de voir le jour lorsque Naudville fusionne avec Alma en 1962. Après soixante ans de vie commune, Germain perd Émérentienne en 2010. Lui-même décède le jeudi 20 mars 2025 dans la municipalité de Métabetchouan–Lac-à-la-Croix où il a résidé durant ces dernières années. Il était âgé de cent un ans. Germain (1923-2025) est né d’une famille où on a les gènes solides, car six membres de sa fratrie ont atteint le cap des quatre-vingt-dix ans et deux d’entre eux sont des centenaires en devenir. Outre son père, il a comme généalogie patrilinéaire son grand-père un cultivateur sur l’île d’Alma et maire de la municipalité de 1892 à 1897 François Hervay (1851-1930), son arrière-grand-père, membre de l’association des défricheurs du township de Jonquière et commissaire d’école Protes Hervai (1825-1897), les entrepreneurs forestiers Pierre Hervez (1799-1853) et Pierre Hervé (c.1759-1857), Pierre Hervé (1733-1799), Sébastien Hervé (1695-1759) et finalement le migrant français Sébastien Hervet (1642-1714). Des treize lignées de Hervé de la quatrième génération, sept centenaires dont Germain, sont descendants de la lignée de Pierre Hervé (c.1759-1857) qui, à son époque, vécut tout de même quatre-vingt-dix-huit ans. Est-ce que ces sept centenaires auraient tous hérité de ses gènes de longévité ?
21. Marie Edna Elma Harvy est née le 13 janvier 1925 à L’Étang-du-Nord, dans l’archipel des îles de la Madeleine. Il y avait tempête sur les îles de sorte qu’on attendit sept jours pour que le père, accompagné du parrain et de la marraine, apporte Elma à l’église Saint-Pierre de Lavernière où le curé Jérémie Blaquière procéda à son baptême. Bien qu’elle y ait reçu le patronyme Harvy comme son père, elle portera celui de Harvey toute sa vie. La famille demeure dans le canton du Grand-Ruisseau, entre Cap-aux-Meules et Fatima où son père est contremaître dans une conserverie de homards. Elma est le troisième enfant d’Elzéar (1891-1967) et d’Alma Arsenault (1895-1985) qui en auront neuf. Comme les emplois sont rares pour une femme aux Îles à l’époque et qu’elle bénéficie d’une certaine éducation, elle quitte l’archipel à la fin de son adolescence pour voler de ses propres ailes dans la capitale nationale ; elle n’est déjà plus au Grand-Ruisseau en 1945. À Québec, Elma trouve rapidement un emploi dans la fonction publique provinciale et devient téléphoniste au cabinet du premier ministre du Québec. Peu de temps par la suite, sa famille vient la rejoindre à Québec ; un seul de ses frères demeure aux îles. C’est dans sa ville d’accueil qu’elle fait la rencontre d’Égide Boudreau (1923-2012), natif de Saint-Félicien au lac Saint-Jean, lui aussi venu travailler à Québec. Le couple engendrera quatre enfants. Le chemin d’Elma et d’Égide se séparera par la suite. Demeurant à Québec, une fois à la retraite, Elma Harvey (1925-2025) put dorloter ses dix petits-enfants et ses quinze arrière-petits-enfants. Elle décède à l’Hôpital du Saint-Sacrement, le 3 avril 2025, à l’âge de cent ans. Elle est la dernière centenaire à s’inscrire parmi ceux et celles qui sont décédés. Elma est la troisième centenaire descendante des Hervy/Harvey des Îles. Outre son père, elle a comme généalogie patrilinéaire son grand-père Uriel Hervy (1864-1926) et son arrière-grand-père Théodore Hervy (1831-1916) et le migrant arrivé de France en 1816, François Hervy (c.1993-1881).
Le Québec compte une seule porteuse du patronyme Harvey qui a atteint l’âge vénérable de cent ans et qui est toujours vivante:
1. Marie Magdeleine Estelle Léa dite Madeleine Harvey est née à La Malbaie le 25 septembre 1919. Elle est la sœur de Georgette (1922-2024), une autre centenaire, mentionnée précédemment. Le 11 septembre 1948, Madeleine unit sa destinée à celle de Pierre Greco (1920-1994) à l’église Saint-Étienne de La Malbaie, village qui l’a vu grandir. Son conjoint est natif de Saint-Irénée, un village voisin dans Charlevoix. De cette union sont nés deux fils et une fille. La famille vivra plusieurs années à Sainte-Foy dans la Capitale nationale. Après quarante-six ans de vie commune, Madeleine y perd son partenaire de vie le 20 novembre 1994. C’est à l’automne 2019 que les siens se sont réunis à l’île d’Orléans pour rendre hommage à cette centenaire. Le 25 septembre 2024, Madeleine entrait dans le groupe rarissime de ceux que l’on qualifie de semi-super centenaires [105-109 ans]. À cent cinq ans, elle est la plus vieille Harvey du Québec.
2. Marie Albertine Jeanne d’Arc Harvey est née à Chambord le 7 août 1920. Pour son accouchement sa mère était venue trouver refuge dans la famille au lac Saint-Jean, car les parents de Jeanne d’Arc demeurent à Beaudet, un hameau le long du chemin de fer de la Quebec and Lake St-John Railway. Son père est cantonnier à Beaudet-Station au moment de sa naissance puis il assumera les fonctions de gardien au Triton Fish & Game Club et au Club Jacques Cartier. Par conséquent, Jeanne d’Arc grandira aux services de riches Américains qui venaient profiter des forêts de la Mauricie à l’époque, car la femme, les filles et les fils du gardien travaillaient aussi pour le club. C’est d’ailleurs au Club Triton qu’elle fait la rencontre de Saül Boily (1912-1983), un guide et travailleur de l’endroit, natif de Stadacona, un hameau voisin. Vivant en forêt depuis son tout jeune âge, Jeanne d’Arc désire se marier en ville. La célébration du mariage à lieu à la basilique Notre-Dame de Québec, le 2 août 1941. Saül Boily pouvait se permettre cette extravagance, car cette même année, il venait d’être nommé gardien au Club-House du Club Triton au lac à la Croix. Jeanne d’Arc et Saül ne resteront cependant pas là très longtemps. Avant la fin de la Seconde Guerre mondiale, ils auront définitivement quitté le club et peut-être même les forêts de la Mauricie, du moins c’est ce que l’on croit. Jeanne d’Arc accouchera de six enfants connus dont deux seront baptisés à Chambord tout comme elle. On retrouvera Jeanne d’Arc résidente de Shawinigan-Sud dans les années 1970. C’est à cet endroit que son mari décède en 1983. À l’âge de cent quatre ans, Jeanne d’Arc était toujours vivante au décès de l’une de ses brus à Shawinigan, le 3 mai 2025. Jeanne d’Arc a comme généalogie patrilinéaire son père le gardien de clubs de chasse et pêche Henri Harvez (1891-1977), le journalier Charles Harvey (1857-1941), le meunier au Petit Saguenay Thomas Hervai (1829-1908), le Zacharie Hervé (1803-1837), le journalier Dominique Isaïe Hervé (1775-1851), le pilote sur le Saint-Laurent Dominique Hervé (1736-1812), Sébastien Hervé (1695-1759), l’un des premiers à prendre racine sur l’île aux Coudres et Sébastien Hervet le migrant (1642-1714).
Parmi les descendants de Sébastien Hervé (1695-1759) chez Sébastien Hervet, le migrant (1642-1714), plusieurs Harvey sont quasi centenaires ; Ils se sont éteints au cours de leur centième année anniversaire sans avoir atteint le jour anniversaire. Ce sont en autres :
1890-1990, Alcide Harvey à Eustache Harvay (1862-1920) à Cléophas Hervei (1818-1891) à Michel Hervé (1791-1841) à André Laurent Hervé (1764-1831) chez Pierre Hervé (1733-1799).
1901-2001, Ludger Hervey à Ernest Harvey (1870-1905) à Fortunat Harvay (1840-1934) à Barthelemi Hervey (1807-1902) à Pierre Hervé (c.1759-1857) chez Pierre Hervé (1733-1799).
1910-2010, Émily Harvey à Denis Harvey (1881-1944) à Joseph dit Damase Harvay (1852-1911) à François Hervey (1810-c.1900) à Dominique Isaïe Hervé (1775-1851) chez Dominique Hervé (1736-1812).
1912-2012, Florette Harvez à Joseph Harvey (1878-1963) à Henri Harvey (1845-1928) à Cléophas Hervei (1818-1891) à Michel Hervé (1791-1841) à André Laurent Hervé (1764-1831) chez Pierre Hervé (1733-1799).
1916-2016, Marie Alma Harvey à Elzéar Harvey (1869-1944) à Jean Hervai (1827-1895) à Pierre Hervé (1799-1853) à Pierre Hervé (c.1759-1857) chez Pierre Hervé (1733-1799).
1923-2023, Rolande Harvey à Léandre Harvey (1889-1946) à Hercule Harvay (1856-1924) à Germain Hervé (1808-1902) à Joseph Hervé (1782-1867) chez Dominique Hervé (1733-1812).
1923-2023, Yvonne Harvey à François Harvey (1883-1940) à Edmond Harvey (1843-1925) à Moyse Hervey (1809-1874) à Jean Hervé (1775-1813) chez Pierre Hervé (1733-1799).
1924-2024, Wilfrid Harvey à Wilbrod Harvey (1900-1952) à Benjamin Harvay (1855-1934) à Benjamin Hervai (1825-1902) à Thimothé Hervé (1790-1867) chez Dominique Hervé (1736-1812).
1925-2025, Irène Harvez à Philippe Harvey (1903-1994) à Joseph Harvey (1869-1946) à Paul Hervai (1831-1901) à Jean Marie Hervey (1808-1852) à Jean Hervé (1775-1813) chez Pierre Hervé (1733-1799).
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[1] Bertrand Desjardins, professeur honoraire de la Faculté des arts et des sciences - Département de démographie de l’Université de Montréal et l’Institut de la statistique du Québec.
[1a] Quoique bien tenus, dès les origines de la Nouvelle-France, les registres ont souffert du passage du temps. Incendies, inondations, et détériorations n’ont pas épargné ces vieux bouquins de sorte que des actes manquent aujourd’hui. D’autre part, l’établissement du décès d’un individu est souvent compliqué par l’usage de différents prénoms au cours de la vie de ce dernier, l’orthographe variée du patronyme et surtout, les nombreux déplacements vers les villes de Québec et de Montréal où les inscriptions aux registres n’ont pas toujours eu la rigueur existant dans les campagnes. Plus encore que tout autre phénomène, l’émigration importante qu’a connue le Québec vers la Nouvelle-Angleterre dans la deuxième moitié du XIXe siècle jusque vers 1930 rend la corrélation des naissances et des décès difficiles dans plusieurs cas. Les Harvey n’échappèrent pas à ce fléau qui vit près d’un million de Canadiens français traverser la frontière. Nonobstant ce qui précède, l’information concernant les centenaires chez les Harvey présentées ici constitue une source relativement fiable eue égard aux données existantes.
[2] LACROIX, Claudine. Mortalité adulte et longévité exceptionnelle au Québec ancien. Montréal, Les presses de l’Université de Montréal, 2009, page 60.
[3] Les informations relatives aux centenaires ont été tirées des registres paroissiaux ainsi que des données de recensements.
[4] Bourbeau et al., 1997, Bureau de la statistique du Québec.
[5] BEAULIEU, Carl. Les Harvey, entrepreneurs polyvalents et citoyens engagés. Chicoutimi, Éditions du patrimoine, 2002, pages 350-351.
[6] BAnQ, Journal Le Radar, lundi 20 janvier 1992 et Journal The First Informer, vendredi 10 janvier 1992.
[7] BAnQ, Registre de la paroisse Notre-Dame de Montréal, 29 août 1907 .
[8] BAnQ, Journal La Minerve, lundi 26 mars 1894. L’inauguration de la cathédrale occupe trois longues colonnes à la une du journal.
[9] DUPLESSIS, Gilbert. La vie à l’île aux Coudres, trois cents ans d’histoire. Québec, les éditions GID, 2018, pages 241, 246-247.
[10] COLLECTIF. « Centenaires ». Saguenay ancestral : Bulletin de la Société de généalogie du Saguenay. Volume 6, Numéro 1, (Automne 2004), page 11.
[10a] Certaines informations ont été tirées d’un texte de Rock Boivin publié dans : Dans La Tuque : histoires de familles, 1911-2011. La Tuque, Société historique de La Tuque et du Haut-Saint-Maurice, 2010, 923 pages.
[11] Plusieurs informations concernant la vie de cette centenaire ont été obtenues grâce à la collaboration de l’une de ses petites filles, madame Marilyne Chiasson.
[12] COLLECTIF. « Centenaires ». Saguenay ancestral : Bulletin de la Société de généalogie du Saguenay. Volume 6, Numéro 1, (Automne 2004), page 11.[11] BOIVIN, Normand. « Marthe Harvey adorait la vie à Val-Jalbert », Le Quotidien — Chicoutimi (12 janvier 2019), Actualités.